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L’Oiseau de feu

A cette époque de l’année, les prairies étaient richement colorées et l’air emplit de senteurs diverses et enivrantes. Les poulains galopaient autour des adultes broutant pendant que les lapins gambadaient dans les herbes fraîches à la recherche de la plus belle fleur de trèfle et que les arbres rivalisaient par leurs parures verdoyantes. De là-haut, le spectacle était vraiment magnifique. L’oiseau battit des ailes et se laissa planer entre deux masses d’air chaudes. Son plumage rouge et or reflétait délicieusement la lumière du soleil printanier, le rendant plus imposant et majestueux encore. Il vira de bord et se dirigea plus au sud, en direction de la petite ferme située entre les deux Collines de Feu. On les nommait ainsi car il était fréquent d’y apercevoir de grosses boules enflammées s’élever vers le ciel... L’animal amorça sa descente et fondit sur la chaumière. Il se posa sur le sol avec une grâce incroyable compte tenu de sa taille gigantesque. Ses yeux d’ambre scrutèrent les alentours. Personne. C’est alors que le superbe volatile s’enflamma, et une intense lumière dorée balaya toute la colline. Mais loin de le blesser, ce feu le transforma... À la place de l’oiseau, une jeune femme se tenait immobile. Le vent jouait dans ses longs cheveux roux et bouclés. Elle était vêtue d’une robe rouge et or à l’étoffe soyeuse. Toutes ces couleurs chaudes mettaient en valeur ses grands yeux verts aux reflets ambrés... La jeune femme ferma les yeux et leva son visage vers le Soleil. Un large sourire vint l’embellir davantage. Elle écarta les bras et s’étira longuement, comme après une sieste passée adossée à un arbre. Son rituel terminé, elle poussa un petit soupir satisfait et entra dans la maison. Au milieu de la pièce principale trônait une table en chêne grossièrement sculptée et recouverte de grimoires et de livres de mythologie en tout genre. Une seule chaise lui faisait face. Madison – c’était le nom de la jeune magicienne – n’invitait jamais personne chez elle. Et pour cause... Elle ne tenait absolument pas à perdre son temps à prendre un bain de flammes devant tout un village qui lui hurlerait quelque chose comme : « À mort sorcière ! »...
Madison entreprit finalement de ranger ses manuels de magie dans leur coffre – qu’elle n’omit pas de cadenasser - et de décorer sa modeste demeure de mille et une fleurs de saison. En plus de cette pièce, la maison comprenait une petite cuisine où les chaudrons régnaient en maître, ainsi qu’une petite chambre avec une simple couche de paille propre. Une fois toutes les pièces parfumées aux odeurs du printemps, Madison saisit son petit panier en osier et se dirigea vers le poulailler qui jouxtait la maison. Elle ramassa les oeufs et distribua du grain frais aux volailles. Puis elle monta son cheval favori, un palefroi blanc nommé Asfaloth, et descendit au village vendre ses oeufs. Elle chanta de sa voix claire et mélodieuse tout le long du chemin. Et lorsqu’elle s’en retourna, les enfants du village – ils en avaient pris l’habitude - la suivirent en écoutant attentivement les histoires fantastiques qu’elle inventait pour eux. Mais jamais ils n’allaient plus loin que la petite rivière qu’Asfaloth traversait à gué; leurs parents leur ayant formellement interdit de trop s’approcher des Collines de Feu. Ils se quittèrent donc et Madison continua paisiblement son chemin. Le Soleil brillait de plus en plus fort et la jeune femme s’en délecta. Elle était presque arrivée quand un hurlement masculin retentit au loin. Le cri provenait de sa ferme. D’un mot, Madison lança Asfaloth au galop, s’imaginant déjà le pire... Mais le spectacle qui l’attendait fut loin de la terroriser... Un jeune homme, à peine plus âgé qu’elle, tentait de lui voler l’une de ses bêtes - une ravissante jument grise. Mais c’était sans compter sur la résistance du dit animal ! La jument se cabrait, menaçante, au-dessus du voleur qu’elle avait fini par renverser... Et alors qu’il appelait à l’aide, Madison riait aux éclats, juchée sur Asfaloth qui reprenait son souffle. Au bout de quelques minutes, elle mit pied à terre et entra dans le pré pour calmer la jument. Puis elle tendit une main amicale au jeune intrus pour l’aider à se relever. Il refusa son aide et se redressa, droit comme un i.
« J’y serais très bien arrivé tout seul ! lui dit-il sèchement.
- Ah oui ! Et arrivé à quoi je vous prie ? À dérober l’une de mes bêtes ou à l’empêcher de vous tuer ? répliqua t-elle amusée.
- Je, heu, enfin... Je n’ai jamais tenté de vous voler quoi que ce soit ! répondit-il de plus en plus embarrassé...
- Je vois. Vous vous promeniez donc simplement dans mon pré et Varda vous a pris pour un brin d’herbe relativement coriace ?! répliqua Madison, quelque peu agacée par le manque de franchise de l’inconnu.
- Varda ? C’est le nom de votre cheval ? Oui... heu... Bon, d’accord... Mettons que j’ai réellement essayé de vous voler ce cheval... Qu’est-ce que vous allez faire ? Croyez-vous vraiment être de taille à me retenir prisonnier ? Laissez moi rire... ajouta-t-il d’un ton moqueur qui déplut particulièrement à Madison.
- Je n’ai aucun doute là-dessus ! s’indigna-t-elle. »
La lueur ambrée de ses yeux s’intensifia et lorsque le jeune homme la regarda, il crut voir des flammes danser dans son regard. Cette vision l’affolant, il lui sourit timidement avant de baisser les yeux en direction de ses chaussures... Madison se calma et poursuivit son interrogatoire d’un ton plus léger.
« Je m’appelle Madison. Et vous êtes... ?
- Matthias mademoiselle, c’est ainsi qu’on me nomme.
- Enchantée Matthias. Et excepté apprenti voleur, qu’avez-vous l’habitude de faire de vos dix doigts ?
- Je suis fermier. Et j’aime travailler le bois aussi... répondit-il en se renfrognant devant cette nouvelle moquerie.
- Mais alors, que faites-vous hors de votre ferme ? demanda Madison, intriguée...
- Et bien, maintenant que les barbares ont scrupuleusement mis à sac mon village et tout brûlé de surcroît, je ne possède plus rien... Depuis quelque temps, je survis en vendant des bêtes que j’ai... disons... empruntées... ?

Et pendant qu’il racontait son histoire, Madison l’observa plus attentivement. De grande taille et le teint mat, il avait de courts cheveux noirs comme le geai et de charmants yeux noisette. Il portait une chemise crème toute tâchée d’herbe et son pantalon brun était très usé et rapiécé. À sa ceinture, la garde d’une petite dague brillait sous les rayons du soleil. Madison s’étonna de ne point avoir remarqué plus tôt comme il était joli garçon... À la fin de son récit, elle l’invita à boire un peu d’eau fraîche à l’ombre des vieux saules. C’est à ce moment que tous deux se mirent d’accord. Matthias l’aidera à s’occuper de la ferme et elle lui offrira gîte et couvert. Elle insista cependant pour qu’il s’installe dans sa chambre. Elle irait dans la grande pièce, ça lui convenait parfaitement. Et de toutes les façons, il était inenvisageable de le laisser seul avec ses précieux grimoires... Tout du moins pour le moment. Ainsi fut fait. Matthias fabriqua trois autres chaises – on ne sait jamais, tu dois être prête à recevoir des invités surprise – et aida Madison à l’entretien de la ferme. Quant à elle, elle leur préparait chaque jour de délicieux repas qu’ils passaient ensemble en riant de tout et de rien. Tous les dimanches, ils partaient se promener, lui sur Varda et elle sur Asfaloth. Ils galopaient dans les collines et faisaient la course dans les bois... Mais ce que Matthias appréciait tout particulièrement était d’entendre chanter Madison de sa voix claire qui, en résonnant dans les arbres, semblait créer un magnifique choeur musical.
Après plusieurs mois passés à vivre ainsi, et alors que les oiseaux gazouillaient en célébrant l’arrivée de l’été, Matthias s’agenouilla devant Madison, déposa à ses pieds un gigantesque bouquet de roses nouvellement écloses et lui pris doucement la main. Puis, plongeant son regard dans ses grands yeux verts, il lui demanda de l’épouser. Madison lui sauta au cou en fondant en larmes, tant elle était heureuse. Mais soudain elle se récria... Elle n’avait encore jamais parlé à Matthias de ses dons surnaturels... Et comment le lui annoncer ? Il la quitterait sûrement, la prendrait pour un monstre... Et après tout, n’était-ce pas ce qu’elle était ? Non, elle ne pourrait rien lui dire... Mais tout de même... Comment cacher une telle chose à l’homme qu’elle aimait ? Matthias s’inquiéta de la réaction de la jeune femme. Et alors qu’il tenta de l’enlacer tendrement, Madison s’enfuit à toutes jambes. Abasourdi, Matthias ne sut comment réagir. Il la regarda partir, impuissant. C’est alors qu’il vit, au loin dans les collines, ce magnifique oiseau rouge et or s’échapper d’une monstrueuse boule de flammes...

L’oiseau virevolta longtemps au-dessus de la ferme. Comme elle aimait le faire, Madison se laissa planer entre les masses d’air... Elle avait tant attendu ce moment... Et tant redouté aussi... Il fallait qu’elle prenne sa décision. Elle distinguait très nettement Matthias qui la regardait voler – ou plutôt, qui regardait l’oiseau voler... Elle réalisa alors de larges cercles autours de lui, en diminuant chaque fois un peu plus d’altitude. Finalement, elle se posa à quelques mètres de lui et le laissa la contempler. Matthias paraissait hypnotisé par la beauté de l’animal. Ses plumes vermeilles luisaient sous le soleil et celles dorées étaient éblouissantes. Ses pattes se terminaient en de longues serres acérées mais pacifiques. Matthias remarqua qu’un feu brûlait dans ses yeux ambrés. Soudain, dans un tourbillon de flammes et de lumière, se dressa devant lui Madison, la femme. Matthias poussa un cri strident et tomba à la renverse. La jeune femme accourut pour l’aider à se relever mais il la repoussa.
« J’y arriverais tout seul... » lui dit-il, les yeux encore exorbités.
Mais une fois debout, un nouveau vertige le saisit.
« Je serais mieux assis finalement... » ajouta-t-il. Le timbre de sa voix était rauque, méconnaissable. Mais Madison ne pouvait pas lui en vouloir. Elle s’assit face à lui et attendit patiemment... Un lourd combat entre la peur et l’amour faisait rage dans le coeur de cet homme qu’elle aimait tant. Pourtant, elle ne dit toujours rien. Elle devait le laisser comprendre calmement et briser le silence lui-même. Après de longues minutes, il releva la tête et la regarda. Il entrouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais se ravisa... Puis finalement...
« Est-ce que ça voulait dire oui ? l’interrogea-t-il.
- Comment ça ? répondit-elle étonnée.
- À ma demande de tout à l’heure... Cette explosion de joie, c’était un oui ? »
Madison n’en crut pas ses oreilles ! Matthias n’était ni dégoûté, ni apeuré. Il était simplement surpris... Surpris et amoureux... Alors elle se lança dans d’incommensurables explications. La première fois qu’elle s’était métamorphosée, ce qu’elle ressentait une fois là-haut, la terreur qu’elle avait d’être découverte... Et ce qui lui fit le plus plaisir était de voir à quel point Matthias s’intéressait à son histoire. Il lui posait de nombreuses questions...
« Mais... quel est le nom de cet oiseau ? Je n’en avais jamais vu de semblable par le passé... ?
- C’est un phénix, un oiseau de feu. As-tu déjà entendu parler du phénix ?
- N’est-ce pas l’oiseau qui renaît de ses cendres ? Il me semble avoir déjà entendu quelques mots à ce sujet...
- Oui. Le phénix se consume à la fin de sa vie sous l’effet de sa propre chaleur. Il symbolise la renaissance et la fécondité. Son chant possède également des vertus magiques puissantes : il redonne courage aux coeurs purs et terrifie les ennemis ...
- Ne raconte-t-on pas également quelque chose au sujet de ses larmes ? Elles ont un pouvoir guérisseur il me semble... Non ?
- C’est ce qu’on dit en effet. Mais je n’ai personnellement jamais eu à le vérifier...
- Et bien... Vous parlez d’un brin de femme... Si les gens du village savaient ça ils...
- Je compte sur toi pour ne rien dire ! l’interrompit Madison affolée.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, la rassura Matthias... De toute façon, cette conversation est terminée. Nous avons la vie devant nous pour en reparler. »
Il l’embrassa alors tendrement et ils se relevèrent. Ils s’observèrent encore un instant sans un mot. Elle esquissa un sourire. Une larme d’argent coula lentement sur sa joue. Elle s’empressa de l’essuyer d’un revers de la main.

On célébra leurs épousailles au village la semaine suivante. Les festivités persistèrent jusqu’au petit matin. Les gens dansaient et riaient aux sons des hautbois, épinettes, fiddles et bodhrans... Les victuailles ne semblaient vouloir s’épuiser... Vint le moment que Matthias attendait le plus. L’orchestre se tut et laissa la place à Madison. La jeune mariée monta sur l’estrade, se plaça devant sa harpe et entonna un chant mélodieux. Tous les convives furent comme ensorcelés par la voix douce de leur hôte. Ils écoutèrent en silence la chanson jusqu’à sa fin, puis applaudirent à tout rompre. L’intervention de Madison marqua la fin de la fête. Chacun retrouva sa demeure. Matthias franchit le seuil de la maison, Madison dans les bras. Les deux jeunes gens riaient et pleuraient en même temps... Ils entrèrent dans la chambre et s’embrassèrent langoureusement. Madison ferma la porte derrière eux...
Et de leur amour naquit une petite fille, belle comme un ange. Elle avait les cheveux de geais de son père et les yeux émeraude de sa mère. Ils l’appelèrent Gaïa. À 3 ans, la petite fille galopait déjà dans les collines, perchée sur Asfaloth. Depuis que Gaïa était née, et à la demande de son époux, Madison avait abandonné la magie. Il n’était donc pas rare de la voir regarder le ciel, l’air envieux et les yeux emplis de flammes dansantes... Mais elle ne trahit pas sa promesse.

L’année suivante fut particulièrement mauvaise pour les fermiers des environs. En plus de la mauvaise récolte qui s’annonçait, un redoutable voleur de bêtes sévissait dans la région... Dans toutes les fermes, des animaux disparaissaient mystérieusement. Toutes ? Pas exactement... La ferme de Matthias et Madison n’était pas touchée par les vols... Tous les soupçons se portèrent donc automatiquement sur le jeune homme. Après tout, son passé n’était-il pas celui d’un voleur de chevaux ? Madison essuyait tous les reproches et les insultes des paysans chaque fois qu’elle descendait au village vendre ses oeufs. Les enfants ne venaient plus à sa rencontre écouter ses histoires. Et on finit par ne plus avoir besoin de ses oeufs du tout... Une nuit, alors que Gaïa était profondément endormie, un bruit de foule en colère vint surprendre Madison et Matthias dans leur sommeil. Ils se levèrent d’un bond et sortirent de la maison. Ce qui les attendait à l’extérieur leur glaça le sang... Les hommes du village étaient là, devant chez eux, armés de torches, de fourches et même d’arcs et de flèches pour certains. L’air s’emplissait du fiel destructeur des paysans. Matthias saisit Madison par le bras et la tira derrière lui pour la protéger. La folie, engendrée par la haine et la peur de la famine, se lisait sur les visages des intrus. Il résulta de leurs hurlements un vacarme assourdissant. Très vite, le couple se retrouva encerclé par une horde d’hommes trop enragés pour songer un seul instant qu’ils commettaient peut-être une erreur.
« Voleurs ! Sales Voleurs ! Ils nous ont volés ! Rendez-nous nos bêtes ! Et que Justice soit faite ! ».
Matthias, ne tolérant le fait de se faire ainsi traiter de voleur sur ses terres et sans moindre preuve, s’insurgea à son tour :
« Comment osez-vous ! Bande de malotrus ! Venir chez moi en pleine nuit pour nous accuser du vol de vos bêtes ! Vous les voyez quelque part vos bêtes vous !? Où ? Où sont-elles ? Cachées dans la maison peut-être ?! »
Un chuchotement, semblable au bruissement du vent dans les feuilles parcourut l’assemblée. Certains commençaient sérieusement à douter de la véracité des rumeurs, quand soudain une voix dure et puissante s’éleva :
- Menteur ! » hurla un homme massif dans la foule. Son visage était particulièrement déformé par la fureur... Sans toute autre forme de procès, le colosse banda son arc et décocha une flèche, touchant Matthias au coeur... Le jeune homme s’écroula aux pieds de sa femme qui poussa un cri d’effroi. Elle s’agenouilla près de lui et ôta la flèche d’un geste sûr. Un silence de mort – ponctué par les sifflements satisfaits du tueur – saisit la foule. Matthias ne bougeait plus. Sa poitrine ne se soulevait plus. Des larmes brûlantes coulèrent de la joue de Madison et vinrent s’échouer sur celle de son époux. La jeune femme se redressa lentement, menaçante... Sa respiration se fit plus rauque et son regard s’enflamma. Les paysans reculèrent d’un pas, affolés. Madison poussa un hurlement de rage et s’embrasa, laissant place à l’énorme oiseau au regard de braises. Elle s’éleva dans les airs et chanta de toutes ses forces. Les coeurs de ses ennemis vacillèrent et s’emplirent d’une terreur nouvelle. Les moins courageux s’enfuirent en poussant des cris sauvages. Les plus stupides – qui n’avaient pas bougé – tentèrent de repousser l’oiseau qui les chargeait serres en avant. Malgré la nuit, chaque plume de Madison étincelait. L’animal n’en était que plus splendide et terrifiant... C’est alors qu’elle remarqua qu’elle n’était plus la seule source de lumière... En s’enfuyant, les hommes avaient abandonné leurs torches beaucoup trop près de la maison, et Gaïa se trouvait encore à l’intérieur ! N’écoutant que son instinct, Madison redevint femme et se précipita dans la maison en flammes. Les derniers villageois s’enfuirent en hurlant « À mort Sorcière ! Qu’elle brûle ! Et son enfant aussi ! Justice ! Justice !». Madison chercha sa fille en vain. Les flammes lui léchaient la peau. Vite Gaïa, où es-tu... Mais elle ne parvint à retrouver sa fille. Les fondations de la maison cédèrent, l’ensevelissant sous les cendres. Et elle ne fit rien pour se protéger. Pendant que sa maison brûlait, les larmes du phénix agissaient, et la mortelle blessure de Matthias cicatrisait. Sa respiration repris, d’abord saccadée, puis plus fluide. Mais il était toujours inconscient.

Le soleil teinta le ciel et se leva timidement. Ses rayons frappèrent Matthias au visage. Il ouvrit les yeux. Mais ébloui, il les referma aussitôt. Il se redressa difficilement, courbatu d’avoir dormi à même le sol. Sa tête le tournait encore... Et il vit sa maison ; ou plutôt ce qui restait de sa maison... Un tas de cendres encore fumantes. Que s’était-il passé ? Il se souvenait vaguement avoir entendu des cris suivis d’un chant splendide... c’était sûrement la voix de ... Madison ! Gaïa ! Où étaient-elles ? Il entreprit de fouiller la maison en ruine à la recherche des corps des deux amours de sa vie. Il souleva des poutres à demi calcinées, chercha dans les cendres qui lui brûlaient les doigts. Et c’est là qu’il les vit... Nus et laids... Deux oisillons au milieu de ce paysage apocalyptique. Il nota néanmoins que l’un des deux faisait le double de la taille du second... Et il comprit. Il ramassa les oiseaux, installa le peu de biens qui n’avaient pas brûlé sur le dos d’Asfaloth, grimpa sur Varda les oiseaux dans les bras et quitta ses terres. Il lui faudrait attendre quelques jours avant de pouvoir à nouveau serrer dans ses bras sa femme et sa fille... Attendre que les deux petits phénix atteignent leur taille adulte et sachent à nouveau se métamorphoser...

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Publication : 12 août 2006
Dernière modification : 07 novembre 2006


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L’Oiseau de feu  
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Lutins à la lanterne bleue  
Clémence
Le Lutin au Grelot  
Didier
Coalescence  
Elemmirë
Ange sixième  
L'attente illustré par un poème de Narwa Roquen  
Eroël
La double vie de Roland  
Le treizième tableau  
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Estellanara
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Jézabel  
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Mignonne, allons voir si la rose...  
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Lindorië
L'elfe au dragon  
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La dresseuse  
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Maedhros
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Revoir
Maeglin
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Gabrielle
Petite Elfe  
Prélude au bonheur  
Miriamélé
Je rêve de me réveiller un jour  
Neimad
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Netra
Par-delà la Mer de l’Est  
XII  
Netra et Reya
Jouet de Venise  
Nounou Ogg
Elisandre illustré par Lindorië  
Re-naissance
Roger Luc Mary
Le fantôme impitoyable
Stéphane Méliade
La nuit des noyaux profonds  
Yasbane
Discussion avec J. Vjonwaë
L'avis du docteur Morris Bann
Rapport
gawen
La Tisserande  
Le Barde-Artisan  

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signifie que la participation est un Texte.
signifie que la participation contient un Dessin.


2 Commentaires :

Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 23-08-2006 à 17h50
Birdy num num… (citation obscure)
La célébration de la beauté de la nature est un thème récurrent chez cet auteur, qui prend plaisir à nous bercer du parfum des fleurs. Ca donne envie d’aller s’allonger dans l’herbe…
Je trouve le style un peu trop emphatique. On va encore me taxer d’être pointilleuse mais l’expression est « noir de jais » et non « noir de geai ». En effet, le jais est une sorte de charbon d’un noir brillant quan...

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Elemmirë Ecrire à Elemmirë 
le 22-08-2006 à 18h08
Encourageant
Le scénario me plait, c'est une jolie histoire, la fin est bien trouvée. Mais je trouve que le style manque un peu de force, cela me fait penser aux contes pour enfant où les choses sont décrites simplement, sans effets. Ici, peut-être que j'aurais préféré que le texte soit un peu plus long, pour qu'on ait le temps d'apprécier chaque scène. Il y a de bonnes choses, mais il m'a manqué la dimension...

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