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De : Estellanara  Ecrire à Estellanara
Page web : http://estellanara.deviantart.com/
Date : Jeudi 20 mars 2008 à 13:58:13
Avertissement !!!
Texte explicite. Lecteurs sensibles, s'abstenir !
Ceci est une histoire de fiction et ne constitue en aucune façon une apologie du suicide ou un encouragement au suicide


Bon, c'est pas complètement épistolaire mais c'est le même genre.
Je n'en finis plus de remonter les cadavres en draguant les eaux noirâtres de mon inconscient...

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Dans les bras du néant



Mercredi 31 mai :

Je suis finalement revenue à la maison. Encore. J’ai dans les bras les trous des perfusions et sur la peau la colle des pansements. C’est ma cinquième TS. Je pense que je recommencerai. Quand je ne pourrai de nouveau plus supporter tout ça, quand j’aurai trop mal. Peut-être qu’un jour, je ne reviendrai pas. Quelle importance ? Tout le monde s’en fout.
Je n’ai pas vu la lumière. Quand j’étais morte et que je me détachais progressivement du monde, je n’ai rien vu. Ils disent que j’aurais du entendre de la musique et que des gens morts auraient du me sourire. Ma grand-mère ou quelqu'un comme ça. Mais je n’ai vu personne. Il n’y avait que l’obscurité. La lumière, c’est seulement dans les films.
Et il n’y avait pas d’anges non plus. De toutes façons, je ne crois plus en Dieu depuis le cathé. Le monde est tellement moche. La vie, quoi. Si Dieu existe et permet tout ça, il doit être sacrément moche lui aussi. J’ai pas besoin de lui. Je n’ai besoin que d’une chose, c’est qu’on me foute la paix.
Mon beau-père m’a obligé à venir manger avec les autres. Je n’avais pas faim, je lui ai dit mais il a levé la main et je suis allée m’asseoir. Son connard de fils ricanait tout le temps en me regardant. Il s’amusait bien. Il aurait voulu que je crève, ça je le sais. Il me l’a dit tellement souvent. Ma mère a servi les pâtes. Elle n’osait pas me regarder. Elle s’est assise en silence, recroquevillée sur son siège comme elle fait toujours. Mon beau-père lui a jeté un regard méchant et il a dit : « Elle rate toujours tout, ta fille. Elle a même raté sa mort. »
Ma mère est devenue toute blanche et elle se tordait les mains. Le fils a éclaté de rire, comme à une bonne blague. Je lui ai balancé mes spaghettis à la figure et je me suis enfermée dans ma chambre. Je l’ai écouté rugir à travers la porte pendant que son père lui disait de la fermer parce qu’il n’entendait pas le match. Ma mère est venue elle aussi et avec sa petite voix, elle m’a demandé de dire pardon à mon frère. « C’est pas mon frère ! », je lui ai balancé sans ouvrir la porte.
Ensuite, j’ai pris des somnifères. Les médecins m’ont dit que je n’avais pas le droit et ma mère a jeté mes cachets mais j’en avais planqué un peu partout. Le sommeil me gagne. Mes sentiments s’estompent. La colère me semble bien loin. Je flotte dans un brouillard douillet. Bientôt, je sombrerai dans l’oubli total. Jusqu’à demain. C’est drôle. D’être morte si souvent donne des sensations bizarres. A chaque nouvelle tentative, c’est plus fort. Je me sens de plus en plus détachée de la réalité. Comme si je la voyais de loin. Que j’observais une fille qui n’est pas vraiment moi...

Jeudi 1er juin :

Ma mère voulait que je reste à la maison quelques jours pour me reposer. Mais à la maison, il y a l’autre connard qui glande toute la journée devant sa console. Je préfère aller au bahut.
Et puis, au lycée, il y a Gaëlle. Elle ne m’a pas posé de questions. Elle ne m’a pas demandé si j’allais bien, elle. Elle sait que je ne vais pas bien. Elle est comme moi, Gaëlle : bousillée. Elle avait l’air encore plus fragile, encore plus pâle qu’avant. « J’ai encore perdu deux kilos... » elle m’a dit. Et dans sa voix, il y avait comme une victoire. J’aurais voulu l’aider, lui dire « Ne fais pas ça. » mais je n’arrive déjà pas à m’aider moi-même. Souvent, les yeux dans le vague, elle me parle et ses mots sont des brûlures, des plaies à vif. Elle dit : « Tout cela, c’est inéluctable, Florence. Le flux d’information est de plus en plus dense et les relations humaines de plus en plus diffuses. La pression qu’on nous impose est si forte qu’elle nous asphyxie. Il faut qu’on soit beaux, qu’on soit en bonne santé, minces, bronzés. Et puis riches aussi, et célèbres. Il en faut toujours plus. On ne s’arrête jamais. Et pour nos parents, il faut qu’on aie de bonnes notes, qu’on réussisse ce qu’ils n’ont pas réussi eux. Il faut qu’on se trouve, qu’on soit heureux. On veut nous obliger à être heureux.
Et tout ça pourquoi ? Il n’y a pas de travail, les banlieues brûlent, le Proche-Orient croule sous les bombes, la Terre est polluée... On me pousse, on me contraint. A quoi bon ? Je ne vais nulle part. Il n’y a aucun avenir pour nous. C’est la fuite en avant, je ne possède rien, je ne maîtrise rien. A part mon propre corps... »
Je pense à ce qu’elle a dit en regardant tomber la pluie. Pourquoi son père ne fait-il rien ? Ne voit-il pas sa fille en train de se détruire ? Peut-être qu’il ne sait pas quoi faire. Je presse mon visage contre la fenêtre de ma chambre. Les gouttes rebondissent sur le balcon, à quinze étages au dessus du sol. La ville pleure sa grisaille et sa laideur.

Mardi 6 juin :

Je me suis enfermée dans la salle de bain avec mon journal et mes cachets. J’ai serré mes mains l’une contre l’autre pour qu’elles s’arrêtent de trembler. Il est parti maintenant. Acheter du vin. Sur le carrelage, des gouttes de sang. Je suis hypnotisée par leur couleur. C’est mon sang ? Je ne me souviens plus bien de ce qui s’est passé. Il m’a frappée. Plusieurs fois. Je dois m’en souvenir. Je dois me souvenir de tout ce qu’il me fait. Il le paiera. Ecrire pour me souvenir.
Mon beau-père. Il voulait que je lui amène de l’alcool. Mais il n’y en avait pas. Il avait déjà tout bu. Il m’a insultée et puis, il a levé son énorme bras au dessus de moi. Toute la figure me brûle. Il m’a attrapée par les épaules et il m’a balancée contre le mur. Après, je ne sais plus. Une tâche de sang sur mon journal. Merde ! Ca fait mal, les larmes sur ma figure. Je ne vois même plus ce que j’écris. Que quelqu'un m’aide. Que quelqu'un vienne m’aider. Pitié. Que quelqu'un m’aide. Que quelqu'un m’aide...

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là-dedans. Je crois que j’ai du devenir folle un moment. Je me balançais d’avant en arrière en répétant la même phrase. Et puis, j’ai émergé. Et je l’ai vu.
C’était dans le coin de la pièce. Comme une ombre mais en plus épais. Comme un brouillard noir. Noir comme l’oubli. Sombre comme la désespérance. Et ça avait des yeux comme des trous de lumière, comme quand on regarde le soleil du fond d’un puit. Ca n’avait pas vraiment de forme, des contours vagues et mouvants. Une tête large et deux grands bras peut-être. Mais ça changeait d’apparence, comme de la fumée qui rampe sur le sol. Je pouvais voir au travers. Et ça me regardait.
J’ai fermé les yeux mais je sentais toujours que ça m’observait. Je percevais une présence. Je me suis détournée. J’avais la trouille. Ca ne pouvait pas être vrai. C’était mes yeux qui me jouaient un tour. J’avais pris un coup trop fort sur la tête. Je me suis penchée au dessus du lavabo et j’ai regardé dans le miroir. Mon visage était tout violet. Du sang caillé encroûtait mes cheveux d’un côté. « Il ne m’a pas ratée », j’ai dit. Ma voix m’a parue étrange. J’ai louché sur le côté du miroir et c’était encore là, un amas obscur qui semblait émerger du mur. Et je sentais ce regard posé sur moi, lourd. Je me suis forcée à ne pas regarder.
J’ai désinfecté ma figure et je suis allée dans ma chambre. J’avais toujours cette impression, comme une chair de poule, la nuque qui vous démange, l’envie de se retourner pour vérifier. Mais pour vérifier quoi ? Ce n’est pas possible. Ca n’existe pas. La douleur m’aura fait délirer. Je me suis quand même retournée et il n’y avait rien. La peur me crispait le ventre. J’ai enlevé mes vêtements pour mettre mon pyjama et à travers le tissu, j’éprouvais la sensation d’être observée. Je me suis cachée sous les couvertures mais ça me voyait au travers. J’ai allumé toutes les lumières sans rien trouver. Je respirais vite et mes yeux cherchaient dans les coins à toute vitesse.
C’est parti à présent. Je me suis levée pour écrire. Je ne sais pas ce que c’était. Etait-ce réel ?

Dimanche 11 juin :

C’est revenu aujourd’hui. J’étais au fond du trou. Vraiment mal. Assise par terre contre le mur, je regardais le papier peint, fixement. Je me sentais vide de tout à part de la souffrance. Je n'avais envie de rien à part que ça s'arrête. J'aurais voulu me claquer la tête dans le mur, assez fort pour être assommée. Quelques heures de répit... si seulement ! J'entendais les cris stridents de ma mère pendant que mon beau-père la tabassait. Et ses grognements à lui et les insultes dont il l'inondait. Et la musique à fond dans la chambre de l’autre connard.
Prostrée sur la moquette, je me demandais s'il me restait suffisamment de somnifères pour m'endormir pour toujours. Et être libérée de tout ça. Je me sentais atrocement seule. La douleur était insupportable. Au delà des larmes. Au delà même des cris. Je regardais mes bras nus, couturés de cicatrices parallèles. Je regardais l'ange aux ailes noires sur le poster et je le suppliais silencieusement de m'aider.
Soudain, comme un nuage qui cache le soleil, comme un filet d'eau glacée qui descend le long du dos, c'était là. Ca s'est détaché des ombres de la pièce et ça a rampé vers moi. Ca paraissait plus solide que la première fois et il y avait comme un courant sous la surface obscure. Les contours en étaient plus nets. Ca se rapprochait doucement en me fixant de ses yeux sans regard. J'ai reculé le long du mur. Je ne voulais pas que ça me touche. J'ai essayé de crier mais je n'avais plus de voix. La terreur m'a sapé le peu de forces qui me restaient. Je me suis effondrée sur le sol. Je ne pouvais plus bouger. Et je pleurais.
Ca a avancé un bras vers moi et ça m'a effleuré la jambe. J’ai sursauté, anticipant la douleur. Mais c'était doux. Comme du coton ou un léger courant d'air. Et tout à coup, je n'avais plus mal. Je ne ressentais plus ni la tristesse, ni la fatigue, ni le désespoir. Je ne ressentais plus rien. Le néant. Et c'était bon. J'avais oublié ce que ça fait quand on ne souffre pas. J'avais l'impression de respirer librement après qu'on m'a maintenu longtemps la tête sous l'eau. Tous mes muscles se sont détendus et je ne savais même pas qu'ils étaient contractés. J'ai poussé un soupir. C'était toujours là, comme une brume noire et ça m'observait. "Merci", j'ai dit à l'ombre. Ca semblait si étrange de lui parler. Pendant un instant, j'ai eu l'impression que ça souriait, même si ça n'avait pas de bouche. A présent que j’écris, je me demande si j’ai rêvé tout cela.

Mardi 13 juin :

Je suis allée voir Gaëlle chez elle, aujourd'hui. Elle est devenue trop faible pour venir au lycée. Je ne lui ai pas parlé de l'ombre. Je ne sais pas pourquoi. Elle avait du mal à respirer et souvent, des spasmes la secouaient. Elle m'a pris la main et elle m'a dit qu'elle espérait que ce ne serait plus long à présent. Elle a dit que nous ne nous reverrons pas. Nous nous sommes regardées longuement. J'aurais voulu lui dire plein de choses mais les mots sont restés coincés. Ce n'est pas grave. Gaëlle est ma soeur d'âme. Elle sait tout ce que je pense.
Quand je suis rentrée, je pensais sans cesse à elle. Pendant la nuit, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour qu'elle ne souffre plus. Qu'elle soit apaisée. Alors, j'ai pensé à lui. Et à comment il m'avait touchée. Presque aussitôt, j'ai senti qu'il était là. Ca ne me fait plus peur. C'est une présence amicale, rassurante. Il vient quand j'ai besoin de lui. Il est là pour moi. Et il est le seul. Cela fait-il de lui mon ami ? En ce moment, il se tient dans le coin du mur, énorme et sombre, pareil à un gros nuage d'orage. Ses yeux regardent à l'intérieur de moi. "Aide mon amie," je lui dis "Je t'en prie".

Mercredi 14 juin :

Quand je suis arrivée au lycée, il y avait un pion qui m'attendait à l'entrée de la salle. Les abrutis de la classe me regardaient en parlant tout bas. Je leur ai fait un doigt d'honneur et puis, j'ai suivi le pion. Il m'a emmenée chez la psychologue scolaire. Je me suis demandée ce qu'elle me voulait. Je l'avais déjà vue souvent. Une petite vieille dodue, bien habillée, avec du vernis à ongle rouge et un sourire stupide. Je la méprisais. Elle n'avait jamais été capable d'aider personne. Elle ne savait rien de ce qu'on vivait. Quand elle était jeune, ce n'était pas du tout pareil. Elle avait essayé de me convaincre que la vie était belle et que tout s'arrangerait. Jusqu'à ce que je la menace avec une lame de rasoir. J'avais été exclue une semaine. Mais je ne l'avais plus revue. Et voilà qu'elle me convoquait.
Je suis entrée dans son bureau et je me suis assise. Sur la table, il y avait une boule à neige. Une putain de boule à neige ! La psy me regardait avec un petit air gêné. Elle aurait voulu être à mille lieues et ça se voyait. Je n'ai rien dit. De toutes façons, je ne parlais plus à personne. Elle a commencé un discours sur la vie, les choses qui arrivent. Sa voix tremblait. Elle s'est tue pendant plusieurs minutes. Et puis, elle a dit que Gaëlle était morte. Comme je gardais toujours le silence, elle a ajouté que ça s'était passé cette nuit, pendant qu'elle dormait et qu'elle n'avait pas souffert. "Oh si, elle a souffert," j'ai pensé "des années".
Gaëlle c'est une fée à laquelle ce putain de monde a arraché les ailes. Je ne m'inquiète plus pour elle à présent. L'ombre l'a emmenée dans un endroit où elle n'a plus mal.

Vendredi 16 juin :

J’ai frappé un mec ce midi. Un collègue de bahut. Il avait ce sourire crétin scotché aux lèvres. Je ne l’ai pas supporté. Il n’y a vraiment pas de quoi sourire. Je l’ai frappé jusqu’à ce qu’il arrête de le faire. La vue de son sang m’a fait du bien.
On m’a renvoyée chez moi. Je ne voulais pas rentrer. Alors, j’ai traîné dans les rues toute l’après-midi. Et je suis rentrée comme s’il ne s’était rien passé. Il n’y avait personne à la maison. Ma mère devait faire des courses et les hommes la tournée des bars. Quand mon beau-père apprendra ce que j’ai fait, il me mettra une sacrée correction. Mais pour le moment, je m’en fous. Je me sens comme détachée, de plus en plus loin du monde réel.
L’ombre est là, avec moi. Je sens sa présence qui m’enveloppe. Il est parfaitement tangible à présent. Je ne vois plus à travers son corps massif. Il me tend les bras. Où m’emmènerait-il si je décidais de le suivre ? Qu'est-ce qui me retient ici ? Ma mère s'en sortira aussi bien sans moi. Je n'ai rien à attendre de cette vie. Je ne vais nulle part de toutes façons. J'avance comme dans du goudron, engluée, écrasée au sol par le poids de mes problèmes. Si je suis l’ombre, je sais que je ne reviendrai pas.

Samedi 17 juin :

Mon beau-père a su, pour hier. Mon oeil gauche est complètement fermé. Je sens ma joue qui enfle. Et la douleur qui pulse comme un deuxième coeur sous la peau. La douleur physique, on s'y fait. A la fin, ça tient compagnie. Ca aide à oublier l'autre douleur, celle qui est dans la tête et qui rend dingue. Contre celle-là, on ne peut rien. Il n'y a que lui qui arrive à la faire disparaître. Il est là, immobile. Sa noirceur flotte au dessus de la moquette. Il ne projette pas d'ombre. On dirait qu'il aspire toute la lumière autour. Il m'observe comme à son habitude. Il attend. Plus je le regarde, mieux j'ai l'impression de voir sa forme. Il devient de plus en plus net tandis que ce qui l'entoure est de plus en plus flou.
Mon beau-père s'est mis à crier. D'une voix épaisse, déformée par l'alcool. Et puis ma mère aussi a crié. Il passe sa colère sur elle, encore. Ce n'est pas un homme, c'est une sale bête. Il n'y a que de la méchanceté en lui. Je voudrais qu'il crève. L'ombre a tourné la tête. Il a fixé sur le mur ses yeux pareils à des trous de lumière. Et puis, sa masse obscure a glissé vers la paroi et l'a traversée, exactement comme si il n'y avait rien. Un gros bruit dans le salon. Il faut que j'aille voir.

Il l'a tué. J'ai voulu qu'il meure et il l'a tué pour moi. Quand je suis arrivée dans le salon, le beau-père était allongée par terre, les yeux grands ouverts, exorbités, fixés sur le vide. Sa tête avait heurté le coin de la table basse et il y avait du sang sur le tapis. Une bouteille de vin échappée de sa main se vidait lentement. L'ombre n'était pas en vue. D'abord, j'ai eu peur. Une boule glacée s'est formée dans mon estomac. Et puis, j'ai commencé à comprendre. Il ne me frapperait plus. Il ne frapperait plus ma mère. Un immense sentiment de triomphe a grandi en moi. Et j'ai éclaté de rire. Je n'avais pas ri depuis tellement longtemps que je ne me souvenais plus du bruit que ça faisait.
Ma mère regardait le cadavre, toute blanche, les deux mains pressées sur la bouche. Un tic nerveux faisait tressauter son coude. J'ai tendu la main vers elle en riant toujours mais elle ne me voyait pas. Et puis, l'odeur du sang m'est soudain arrivée aux narines et je suis tombée à genoux en vomissant. Je me suis relevée doucement en titubant. Ma mère m'a alors vue et elle s'est jetée sur moi. Elle me griffait, elle me tirait les cheveux, elle hurlait des phrases que je ne comprenais pas. Une vraie folle. Je me suis enfuie. Dans le couloir, j’ai croisé l’autre connard. Il m’a jeté un regard niais et a refermé sa porte.
Dans ma chambre, l'ombre m'attendait. Il était devant la fenêtre ouverte, dans les rayons du crépuscule. Les rideaux volaient. Quinze étages plus bas, la ville se préparait à s'endormir. Je lui ai souri. J'ai regardé sa surface de brume, noire comme le néant. A nouveau, il a tendu les bras et j'ai décidé de le suivre.
J'en ai marre de ce monde, marre de ces gens. Maintenant que Gaëlle n'est plus là, il ne me reste personne. Je ne veux pas souffrir à nouveau. Je n'ai rien à espérer. Personne ne se soucie de moi, à part lui. Personne ne peut m'aider à part lui. C'est mon ami. Je ne sais pas où il m’emmène mais je me fie à lui. Au revoir maman. Je m'en vais à présent.


Est', c'était moins une.


  
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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-03-22 12:12:44 

 Commentaire Estellanara, exercice n°33Détails
« Ce n’est pas complètement épistolaire mais c’est le même genre. »
Le même genre... mais pas la même chose. La lettre suppose un échange, une relation à l’autre, un Autre. Cette dimension-là est totalement absente. Je dois dire loyalement que ça n’aurait pas du tout convenu à cette histoire, qui est celle d’une solitude extrême. Mais il y a d’autres histoires...
Donc c’est le portrait hyperréaliste d’une adolescente dépressive, dans un contexte socio familial difficile, et qui, à la suite d’une rencontre avec un être imaginaire – ou une hallucination - finit par se défénestrer.
L’ensemble est parfaitement cohérent, le langage de l’adolescente est bien rendu, la situation plausible. La technique est parfaitement maîtrisée. L’ambiance est, je l’ai dit, hyperréaliste, sans fioritures. C’est l’horreur quotidienne disséquée sans concession. Pas la moindre lueur d’espoir, pas le moindre projet souriant, tout tourne autour d’une vie mortifère et d’une mort libératoire. Même « l’ami » ectoplasmique, pour apaisant qu’il soit, est vecteur de mort. L’apparition progressive et de plus en plus précise de ce dernier est bien décrite.
Cependant mon impression d’ensemble est plutôt mitigée ; en tant que lecteur lambda, je trouve le texte pénible, de par son extrême violence à laquelle je ne trouve pas de justification. Par ailleurs, sur un site comme celui-ci, où les lecteurs sont en majorité jeunes, je suis assez réticente devant ce qui peut être interprété comme une apologie du suicide. Le format « nouvelle » ne laisse aucune place à l’explication, à l’élaboration, à la réflexion – et donc au détachement. On prend un coup de poing dans le ventre, c’est efficace, ça fait mal, d’accord, mais ma question est : à quoi ça sert ? Le lecteur ne peut même pas se retrancher derrière la satisfaction intellectuelle du petit intermède fantastique (ce n’est pas de la fantasy), parce que le contexte est trop prégnant, ni derrière l’esthétisme du langage puisque c’est du langage parlé, réaliste.
Nous parlons ici de littérature. Alors je te demande : que voulais-tu dire au lecteur ?
Narwa Roquen, perplexe

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-22 19:13:17 

 Explications, attention spoiler !Détails
Dans l'article de Wikipedia sur le roman épistolaire était cité Le journal d'Anne Frank. Ce pourquoi je disais que j'étais quand même à peu près dans le thème. Je pense que l'important dans le roman épistolaire n'est pas la dimension échange mais bien le caractère réaliste que procure ce style.

Ce texte se veut fantastique. J'ai laissé un doute sur l'interprétation possible de la créature. Existe-t-elle réellement ? Est-elle un fantasme ? Gaëlle est-elle simplement morte ou la créature a-t-elle emmené son âme dans un monde où elle pourra enfin déployer ses ailes ? Comme le texte était à dominante réaliste, j'ai renforcé l'existence de la créature en lui faisant tuer le beau-père, qui n'a aucune raison "réaliste" de mourir à ce moment-là. Je suis surprise que tu n'aies pris en considération que le côté fantasme de la créature. Florence ne s'est pas forcément défenestrée. Rien ne dit que l'ombre n'existe pas et ne l'a pas emmenée dans une dimension plus agréable. La créature n'est donc pas obligatoirement "vecteur de mort".

La violence de mon texte se voulait porteuse d'un message, qu'apparemment tu n'as pas perçu. Il ne devait donc pas être clair. Flûte ! Figure-toi que j'ai visité à La Villette une exposition sur le suicide. J'ai été frappée que le nombre de suicides de jeunes soient aussi important en France et que personne ne s'en préoccuppe, de même pour l'anorexie qui est une maladie courante. Où est la prise en charge de cette jeunesse qui souffre ? Qui s'en soucie ? Chacun d'entre nous est confronté à cette réalité mais les pouvoirs publics ne semblent pas prêts à agir. Ce que je voulais, c'est attirer l'attention là-dessus, poser la question "mais qu'y a-t-il de si pourri dans notre société pour qu'autant de gens, et de jeunes, se suicident?" et que pouvons-nous y faire ?
Je ne sais trop comment corriger ce défaut de mon récit...

Les lecteurs ici sont jeunes mais à ma connaissance tous majeurs ou proches de l'être. Je n'ai donc pas de scrupules à proposer des textes violents ou un peu sexy. Sans compter que je travaille en ce moment les aspects émotionnels de mon style. De plus, chaque classe de lycée contient au moins une personne dépressive ou anorexique. Les jeunes sont donc déjà confrontés à cette réalité dans la vraie vie.

J'avais craint, effectivement, que cela passe pour une apologie du suicide. Ce n'est absolument pas le cas. J'y suis totalement opposée. Je considère que la vie est tout ce que nous avons et qu'il faut essayer absolument tout ce qui est possible de thérapie avant de songer à y mettre fin. C'est d'ailleurs un débat d'actualité.
Je ne sais pas comment modifier mon texte pour que cette impression disparaisse mais si quelqun a des idées, je prends.

Je suis désolée que tu n'aies pas perçu d'avantage la dimension fantastique. J'ai pourtant fait mon possible. Peut-être pourrais-je renforcer certaines scènes. Faire apparaître Gaëlle dans un rêve de Florence ? Non, ce n'est pas de la fantasy mais bien du fantastique, dans toute la définition du terme.

Même si le langage de la jeune fille était simple, j'ai quand même essayé de mettre quelques images.
J'espère t'avoir répondu sur ce que je voulais dire au lecteur. Je suis étonnée à nouveau que tu t'acharnes à vouloir me faire produire des textes à contenu, à message. Spécialement quand d'autres auteurs ici ne le font pas.
De la même façon, les remarques de Madame Plus me sont souvent destinées. Pourquoi moi ? Qu'il soit bien entendu que ça ne me déplait pas mais ça me met une pression d'enfer :o/

Je suis navrée en tous cas que ça ne t'aie pas plus. En encore d'avantage que cela puisse passer pour une apologie du suicide. Je vais réfléchir à une façon de corriger ça.

Est', glauque attitude.

Ce message a été lu 6074 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-03-23 12:49:36 

 Famille, je vous aime!Détails
White trash... bon sang, c’est une histoire, que dis-je, c’est un reportage caméra à l’épaule qui dissèque au laser et sans anesthésie une cellule familiale gangrenée.

Il y a d’abord le pire visage de la famille recomposée : une mère dominée, un beau-père alcolo, brutal et bestial , un fils à l’image du père et cette jeune fille paumée. C’est la misère morale et sociale qui est déballée sous nos yeux, avec toute cette désespérance qui annihile la moindre velléité positive. L’histoire ne se met pas en perspective et il n’existe aucune piste pour déterminer les différents parcours. C’est une « tranche de vie » qui n’offre aucun espoir de salut.

Bon, il est vrai que c’est un journal tenu par une adolescente qui perd ses repères, et aligne les TS comme d’autres les timbres poste. Elle broie tellement du noir que, finalement, elle parvient à en projeter en dehors d’elle, le rendant consistant et le pliant inconsciemment à ses désirs. Ce qu’elle écrit est donc peut-être beaucoup plus glauque que ce qu’elle vit réellement. En fait, elle tourne en rond au fond de sa propre dépression, jusqu’à la schizophrénie qui se déclare quand se déchire le seul lien qui la maintenait au-dessus de la ligne, son amie Gaelle meurt. La caméra est forcément subjective, crue, sans fard.

C’est une terrible description d’une âme perdue, d’une enfance perdue : no future. Cette créature noire, si on écarte le symptôme schizophrénique clairement identifiable sur un plan strictement clinique, est une force que la jeune fille expulse inconsciemment pour en faire cet allié qui lui a toujours manqué, ce soutien et ce défenseur qui lui a tant fait défaut. D’après ce qu’elle ressent, elle est entourée au mieux d’étrangers au pire d’ennemis qui ne la comprennent pas mais qui la jugent sans relâche. Or, cette mystérieuse ombre noire ne parle pas, ne la condamne pas et semble la comprendre au contraire. J’aime bien la façon dont elle l’invite à la fin à s’élever mais le fait qu’elle ait tué l’affreux beau-père affaiblit la scène finale. Elle n’ouvre pas vraiment vers une possibilité de salut fantastique mais accrédite l’hypothèse que cette force noire n’est que le néant qui, après avoir frappé, l’attend en paiement du prix du sang.

Sur la forme, le style colle au contexte et aux sentiments qui animent la jeune fille, proche du langage ordinaire, avec des griffes et des crocs. Il n’y pas vraiment d’échange, aucune réponse. Mais cela renforce l’impression d’enfermement. Oui, tu as écrit là avec une plume acérée qui ne laisse pas de place à la moindre trace d'éclaircie.

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-23 21:23:35 

 Explications : attention spoiler (bis)Détails
"mais le fait qu’elle ait tué l’affreux beau-père affaiblit la scène finale. Elle n’ouvre pas vraiment vers une possibilité de salut fantastique mais accrédite l’hypothèse que cette force noire n’est que le néant qui, après avoir frappé, l’attend en paiement du prix du sang.
"

Dans mon esprit, cette créature est un élémentaire de mort en quelques sortes. Mais la mort a plusieurs visages, douce et libératrice pour Gaëlle, elle est peut-être un passage vers un autre état. Violente et douloureuse pour le beau-père, elle est juste la fin de la vie. Car la demande de Florence n'était pas la même : "apaise-là" et "je veux qu'il crève".
L'ombre n'attend aucun paiement de rien. Il proposait déjà à Florence de partir avec lui avant de tuer le beau-père. Il est venu sur l'invocation de la jeune fille "que quelqun m'aide". Il exauce ses prières. D'ailleurs, elle n'est pas obligée de le suivre. Il propose, c'est tout.
Pour moi, cet esprit est totalement neutre. Il appartient à une dimension qui est en quelque sorte la mort. Le fait que Florence est tenté de se tuer plein de fois fait qu'elle s'est détachée de la réalité et rapprochée de cette dimension. Et rend possible le fait qu'elle voie l'esprit. L'intensité avec laquelle elle aspire à la mort rend possible le contact avec l'esprit. Il vient la chercher.
Et si il lui tendait les bras dès avant la mort de Gaëlle, cela dissiperait le doute sur les "intentions" de l'esprit ?

Bon, et sinon, qu'as-tu pensé du texte ? Tu aimes bien ou pas top ?

Est', à fond dedans.

Ce message a été lu 6205 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-03-24 15:28:09 

 Réponse au spoiler bisDétails
J'ai lu tes deux spoilers et effectivement, tu apportes quelques éléments qui éclairent sans doute différemment cette histoire.

Mais je ne pense pas que l'on puisse empêcher le lecteur d'avoir sa propre perspective de l'histoire. Chacun y apporte ce qui le rend si différent de tous les autres, son affect, sa culture, sa proximité ou sa distance, sa propre histoire. Au bout du compte, le lecteur trouvera l'histoire émouvante ou insipide, intelligente ou prétentieuse, intéressante ou inutile... etc.. etc... et ça, l'auteur n'y peut rien. Une fois qu'il l'a rendue publique, l'histoire ne lui appartient plus vraiment. Et tous les ingrédients qu'il a mélangés pour apposer le point final au bout de la dernière ligne seront reconnus ou non. Certains lecteurs relèveront plutôt tel aspect, d'autres tel autre et ils laisseront peut-être celui qui était le plus évident pour l'auteur. On n'y peut rien!

Pour ce récit, l'accumulation de faits réalistes, hyper-réalistes même, ne me conduisait qu'à deux hypothèses :

a) la folie qui se déclenche et qui emporte à la fin la jeune fille qui n'arrive plus à équilibrer ses tensions internes. Elle présente bien les symptômes d'une schizophrénie. Mais cette option est forcément réductrice même si elle est très plausible.

b) Cette brume noire est une manifestation de type "poltergeist " puisée dans la souffrance aigue de la jeune fille, répondant à ses désirs refoulés. Et pourquoi, après avoir agi avec une belle efficacité sur le réel (fin apaisée de sa camarade, élimination radicale de son beau-père..), l'ombre l'invite-t-elle à quitter ce monde changé? Pourquoi la jeune fille voudrait mourir après ça? J'ai compris (ou voulu comprendre) qu'en échange de son action, l'ombre réclamait autre chose (tu la qualifies d'élément relevant de la mort).


J'ai apprécié ta maîtrise de la narration, écorchée et tailladée, qui colle bien au sujet. Le style correspond à l'état émotionnel de l'héroïne (sans jeu de mot) et traduit son errance et sa perdition. Et c'est peut-être le revers de la médaille, il n'y a rien dans l'histoire qui permet une distanciation avec la réalité (ou la folie).

S'il paraît que les lecteurs du site sont en majorité jeunes ou de jeunes adultes, j'appartiens à l'exception qui confirme la règle.

M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-03-24 20:08:26 

 Mon impression sur ton texteDétails
J'ai trouv" la forme formidablement cohérente, réaliste, efficace. C'est noir, noir, noir, c'est crédible, c'est un bout de vie désespérée et sombre, et, comme le fait remarquer Maedhros, le problème du coup est que rien ne permet de s'en distancier.
L'ombre peut être interprétée comme une simple projection de la jeune fille: le décès de son amie après son souhait n'est alors qu'une coïncidence, qui vient renforcer la pensée magique associée à cet être imaginaire, et elle peut très bien avoir tué son beau-père elle-même, alors qu'elle se croit encore dans la pièce à côté. Ce qui expliquerait que sa mère se jette sur elle avec agressivité.

J'ai ressenti comme 'Roquen, sur le fond du texte, une apologie du suicide: la mort est la seule porte de sortie, tant pour Gaëlle que pour Florence. Quant à la mort du beau-père, elle est libératrice aussi en quelque sorte, pour la mère par exemple. Elle aurait pu l'être aussi pour Florence, mais malgré ça, elle se suicide (j'ai du mal à comprendre la fin autrement que comme une défenestration moi aussi). En plus, cette défenestration est attendue: la gamine suicidaire qui vit au 15ème étage et fait des TS aux médocs et aux rasoirs, le jour où elle ne veut pas se rater, la fenêtre est l'évidence même.

Je pense que si ton texte appelle un sens, contrairement à ceux d'autres auteurs, c'est qu'il touche à des sujets sensibles et traite de thèmes qui font débat: la mort libératrice, la folie, le suicide, la dépression, la misère sociale, la souffrance, ... Difficile de rester neutre quand on traite ces thèmes, donc forcément, on attend une prise de position. Plus, par exemple, que quand on traite de la vie des cafards ou des farces d'un lutin murphysien ;)
Je tourne et retourne le texte dans ma tête (personnellement, je ne me sens pas capable de le relire, il est très dur et ça n'a pas été une partie de plaisir), et je cherche ce qui manque pour créer la distanciation. L'ombre devrait pouvoir être plus clairement définie comme un élément fantastique, et non une projection de l'esprit de la jeune fille: j'en sais rien, déplacer des objets, téléporter la gosse, etc, des trucs que clairement elle ne pourrait pas réaliser elle-même. Et la fin devrait pouvoir être interprétée autrement: des ailes blanches qui lui poussent, un réveil en sursaut après, que sais-je... Ici, la mort est perçue comme la seule solution possible. Et ça, c'est dérangeant.

Concernant les lecteurs, il me semble que ton texte, tel quel, mériterait au moins deux avertissements préliminaires: 1) Lecteurs sensibles, s'abstenir; 2) L'auteur précise que les points de vue développés dans ce texte ne sont pas les siens, et précise ne pas défendre personnellement le suicide (ou quelque chose du genre, enfin tu formulerais ça mieux que moi).
Ou alors, il faudrait changer la fin et faire un happy end.

Pour résumer, je dirais que le point positif est que tu parviens très très bien à toucher le lecteur. Ton écriture est parfaite de ce côté-là. Mais maintenant que tu sais atteindre le lecteur, reste à mesurer tes coups portés pour éviter de le blesser trop grièvement. Pour aussi bon que soit ton texte sur le plan formel, je ne le relirais pas une seconde fois... J'espère que tu comprends mon point de vue, je veux dire, on est là pour faire de la littérature, l'imaginaire qui fait du bien, qui transporte ailleurs, qui provoque des émotions, qui joue à nous faire peur, qui nous angoisse et nous bouleverse. Mais quand on ferme le livre, on doit pouvoir se dire "Ouf, c'est juste une histoire". Ici, rien ne nous permet de distancier. Ta plume est très bien aiguisée, prends soin de ne blesser personne avec...

En espérant que nos remarques ne te blesseront pas, toi,
Elemm'

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z653z  Ecrire à z653z

2008-03-25 15:13:24 

 distanciationDétails
Désolé si je réponds à plusieurs personnes dans ce message, mais je n'ai pas envie de disperser mes impressions.

puits prend un s à la fin.

Texte très bien rythmé.
Ton texte se rapproche de certaines nouvelles de Stephen King qui raconte des horreurs de la vie courante et c'est souvent classé dans le fantastique.

La psychologue scolaire ne ressemble pas à "l'image" que j'ai des psychologues. Trop gentille et propre sur elle. Bref, trop caricaturale. Je la vois plus comme une conseillère principale d'éducation (si le poste existe toujours).

Je trouve ton anorexique un peu trop désespérée. Je les imagine plus accrochés à leur besoin de contrôle et à leur vie.

Je m'attendais à ce que le beau-père s'en prenne aussi au fils. Il aurait pu être une menace potentielle pour le beau-père. Mais ça se tient dans l'hypothèse qu'il serait "seulement" misogyne.
D'ailleurs le fils ne semble pas avoir de réaction particulière à la mort de son père, c'est étrange.

Personne ne remarque les plaies de Florence au lycée vu qu'elle y retourne très rapidement pour échapper à sa famille.

"De plus, chaque classe de lycée contient au moins une personne dépressive ou anorexique. Les jeunes sont donc déjà confrontés à cette réalité dans la vraie vie." -- Personnellement, je ne me posais pas la question s'il y avait des personnes dépressives ou anorexiques dans ma classe, je voyais des gens qui n'avaient pas le moral mais de là à les croire malades. Mais, c'est vrai qu'avec le nombre hallucinants d'articles et de reportages sur ces sujets dans les médias, c'est dur d'y échapper.

"Et pourquoi, après avoir agi avec une belle efficacité sur le réel (fin apaisée de sa camarade, élimination radicale de son beau-père..), l'ombre l'invite-t-elle à quitter ce monde changé? Pourquoi la jeune fille voudrait mourir après ça?"
"elle peut très bien avoir tué son beau-père elle-même, alors qu'elle se croit encore dans la pièce à côté. Ce qui expliquerait que sa mère se jette sur elle avec agressivité." -- Je préfère cette interprétation et ça expliquerait les vomissements (vu qu'elle supporte très bien l'odeur de son sang et celui de son collègue).

"Ou alors, il faudrait changer la fin et faire un happy end." -- Mieux vaut une fin encore pire que l'histoire principale et qui permettrait de s'en détacher tout en la préservant.

"Ouf, c'est juste une histoire" -- Pour moi c'en est une vu que la fin laisse libre cours à l'imagination du lecteur.

z653z qui fait long et qui a aimé :)

PS : il y aurait probablement eu "apologie du suicide" s'il n'y avait pas eu la "présence" de cet "élémentaire de mort".

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-27 17:13:52 

 DistanciationDétails
Je suis bien d'accord qu'on ne peut empêcher le lecteur d'avoir sa propre interprétation mais j'aimerais tout de même modifier le texte pour qu'il ne puisse pas passer pour une apologie du suicide...

Le monde a changé après les deux morts mais pas en mieux. L'unique amie de Florence a disparu et, même si le beau-père haï a disparu lui aussi, cela ne résoud pas le mal être profond (et sans doute inné) de Florence. De plus, sa mère lui impute la mort de son mari et la déteste.

L'absence de distanciation est intentionnelle et je ne vois pas en quoi cette absence constitue un problème. En effet, une distance aurait affadi le propos qui est de pousser un cri d'alarme sur une jeunesse qui souffre et se laisse mourir.
Il n'y a pas de distance à prendre. Cette souffrance existe dans le réel; chacun y est confronté. Je décris des faits certes imaginaires mais de tels faits se produisent tous les jours, sous nos yeux.
Je vais prendre un exemple.
Je ne sais pas si vous connaissez le film Le tombeau des lucioles. Loin de moi l'idée de me comparer en aucune façon à ce grand cinéaste ! Je le résume pour ceux qui ne connaissent pas. Deux enfants de 3 et 9 ans environ vivent au japon à l'époque de la seconde guerre mondiale. Ils se retrouvent orphelins suite à un bombardement. Ils essayent de survivre seuls, livrés à eux-même.
Ce fil décrit une situation très réaliste, sans aucune concession. On voit les gosses souffrir de la faim, de maladies, connaître la peur, la solitude, le désespoir... On reste collés à eux, à leur malheur.
Il n'y a là non plus aucune distance. On souffre avec eux. Le film est incroyablement dur. On en ressort pas indemne. J'ai pleuré deux seaux pendant ce film et je ne me sens pas la force de le revoir. Pourtant, je suis solide ! Est-ce là une faiblesse de ce film ? Au contraire, il est incroyablement fort. Je ne suis pas prête d'oublier cette évocation de l'horreur de la guerre. Cette réalité, cette absence de distance fait la puissance de ce film et son pouvoir sur le spectateur. Le message "plus jamais ça" vous frappe en plein coeur et ne vous quittera plus jamais.
Comprends-tu ce que je veux dire ? La distanciation n'est pas systématique ni obligatoire. On peut choisir de ne pas en mettre dans un but particulier.

De plus, écrire un texte choquant est peut-être aussi une façon de céder à la facilité. Je reprochais à mes textes précédants leur manque de contenu émotionnel. J'avais résolu de toucher mon lecteur. Et il est plus facile de le faire avec du glauque et de l'horrible qu'avec de bons sentiments. Il faudra que je m'attaque sans tarder aux sentiments positifs.

Estellanara, qui a du mal à s'expliquer.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-27 17:28:41 

 Distanciation 2Détails
Déjà, merci pour les compliments.

Ensuite, sur le problème de la distanciation, j'ai répondu à Maedhros. j'espère avoir réussi à m'expliquer.

J'aime bien ton interprétation de la mort du beau-père. Oui, c'est peut-être ce qui s'est passé.
La défenestration est l'une des deux hypothèses que je voulais donner au lecteur. Bon, je suis un peu passée à côté sur ce coup-là.

Ah, ça c'est sûr qu'avec les cafards, je ne me prenais pas la tête :o)

Ah ouais, tu me donnes une idée ! Pour que le lecteur envisage la possibilité que l'ombre existe, il faut que je rajoute un truc.
Et si Florence regardait l'heure juste avant de souhaiter que Gaëlle soit apaisée et si la psy lui disait que c'est à cette heure-là qu'elle est morte ? Ca viendrait appuyer l'existence du monstre, non ?

Le problème est que je ne peux pas décrire "l'envol" de Florence car c'est elle qui écrit l'histoire dans on journal. Comment écrirait-elle ça ?
Peut-être pourrait-elle voir une lumière derrière l'ombre, une couleur particulière qui dirait que la dimension s'ouvre à son intention ?

S'il est encore temps pour éditer le texte, je vais suivre tes conseils d'avertissement.

Impossible de faire un happy end !! Cela ne finit pas bien dans la vraie vie.

Je ne suis pas d'accord avec ton point de vue sur la littérature. Tu recherches des lectures distrayantes, dépaysantes et positives et c'est ton droit le plus strict. Mais la littérature peut aussi servir à dénoncer, à militer.
Et non, certains livres ne sont pas que des histoires. Et ça peut être leur intéret. As-tu lu Le journal d'Anne Frank ?
J'espère ne pas t'avoir blessée avec ma plume et si c'est le cas, je m'en excuse.
Je ne prends pas mal tes remarques. Elles sont intelligentes et argumentées. No souci !! Au contraire, je suis ravie d'avoir ton avis, qui est fort intéressant.

Est', auteur contrarié.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-27 17:45:57 

 YouplaboumDétails
Stephen King ? Tiens c'est marrant, j'en ai lu y a pas longtemps. Cela m'aurait-il influencé ?

Connais-tu des psychologues scolaires ? Il s'agit d'une espèce à part, bien loin des "vrais" psy...
Celles que j'ai connues étaient amateurs et profondément inefficaces, comme d'ailleurs les conseillers d'orientation qui ne connaissent pour la plupart rien du marché du travail. Je voulais dénoncer le manque de moyens mis en oeuvre dans l'encadrement scolaire.

J'ai connu de près plusieurs anorexiques. Elles étaient/sont très différentes l'une de l'autre mais l'une d'elles était comme ça.

Je pars du principe que le père ne martyrise pas le fils car c'est un double de lui. Le gamin est à son image.

Le fils est dans sa chambre quand son père meurt. Il a bien entendu des cris mais c'est habituel dans cette maison. Il s'en fout, il n'est pas allé voir. Il n'est tout simplement pas au courant que son père est mort.

Tout le monde au lycée sait que Florence est dépressive et suicidaire. Ses collègues l'évitent car elle est agressive. Certains lui ont demandé si elle allait bien et elle les a méchamment rembarrés, comme c'est suggéré dans le texte.

Tu faisais peut-être partie d'un bahut bien protégé. Mais dans mon lycée, il y a eu des suicides. Et il y avait une fille qui pesait 38 kg. Difficile d'ignorer qu'elle était malade...

"Pour moi c'en est une vu que la fin laisse libre cours à l'imagination du lecteur." Ah merci !!!!! Enfin un qui m'a comprise !
Merci Z, je commençais à déprimer, moi aussi !!! Hihihi !

Est', auteur rassuré.

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z653z  Ecrire à z653z

2008-03-28 14:46:58 

 années lycée -- 3615 je raconte ma vieDétails
A cette époque, j'étais encore plus asocial qu'aujourd'hui. Donc le malheur des gens que je ne connaissais pas m'importait très peu. Et j'ai eu visiblement de la chance de ne pas y être trop confronté au sein du groupe que je côtoyais.
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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-28 17:42:04 

 3615 my lifeDétails
C'est un truc que j'aimerais bien, ça, d'en savoir un peu plus sur vous tous, niveau de vos "life". Parce que on se cotoie, on se lit mais je sais pas grand chose de vous. Bon je sais qu'Elemmire fait de la bio, Flad de l'info, MorgaNetra des maths... Certains voudront sans doute préserver leurs vies privées, comme Maedhros qui élude savamment mes questions le concernant :o), et c'est leur droit. C'est juste que je suis curieuse. Le mieux, évidemment, serait de refaire une IRL comme dans le temps. Je pourrais prêter mon salon et faire un ou deux kilos de carbonara mais je crains que beaucoup d'entre vous soient loin. Un ptit portrait vite fait, peut-être.

Pour en revenir à ta vie, mon cher Z, je dois dire que j'étais résolumment asociale moi aussi jusqu'en seconde. Je n'avais quasiment pas d"amis et j'étais inhibée comme c'est pas possible. Et puis, j'ai décidé de changer et c'est là que je jeu de rôle a bouleversé ma vie. Mais même si à l'époque je ne parlais pas, j'observais. Et je les voyais, les dépressifs. Pis, y en a pas mal dans ma famille aussi.
Chais pas si on peut dire que t'es asocial. Regarde là, tu me causes.

Est', bavarde.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-03-28 18:19:38 

 Raté ;) Ma vie, mon oeuvre, tome 1Détails
Eh non, je ne fais pas de la bio. Je croyais que c'était toi, la biologiste du site?

Pour ma part, j'en sais un peu sur chacun d'entre vous, et ce que j'en sais me suffit: non que ça suffise à vous connaître complètement, mais je ne trouve pas ça handicapant pour vous lire. Cela dit, on avait pensé à une rencontre IRL, mais sur un GN, tu te souviens?
Sauf que pour l'instant, je n'ai pas trouvé sur le site de la fédéGN, un projet qui soit annoncé assez tôt, qui puisse mettre tout le monde d'accord, qui soit à mi-chemin entre tout le monde (en gros: dans le Centre!), et qui me paraisse sympa.
Après, si pour toi les précisions sur ce que je fais dans la vie te semblent importante, je peux les donner. Même si j'ai l'impression que mon caractère transparaît dans mes textes (un peu, non?:D ). Pour ceux que ça intéresserait donc, la fin de ce post n'est qu'un pur verbiage autobiographique et égocentrique:
 Je suis en Master de psychologie, spécialisation en géronto, à côté je suis surveillante en lycée, et je partage mes loisirs entre la couture avec les copines, mon amoureux merveilleux et le gribouillage/peinturlurage quand j'ai le temps. J'écoute de la musique dès que je peux, je chante beaucoup (mais faux), je passe plusieurs heures par jour devant mon ordi à visiter les blogs et forums divers et variés, je suis plutôt sociable (par besoin en fait, il me semble que seuls nous n'avons pas de sens), je pique parfois des colères honteuses dont j'essaie de me débarrasser, mais en grandissant j'apprendrai, je suis fleur bleue à mort, je n'ai pas d'animal de compagnie sauf deux poissons au fond de mon aquarium à l'abandon (mais ça coûte cher et ça prend trop de temps à l'entretien... Je m'y remettrai un jour...), je lis peu (à vrai dire, je lis des bouquins de psycho et les textes de Faeries, c'est tout ^^), j'aime bien mon taf même si ça me tape sur le système parfois, j'adore mes études, j'adore ma vie, je me sens entourée et aimée, et j'en espère encore autant pour l'avenir. 
Voilà! J'ai oublié quelque chose? :)

Elemm', qui veut laisser à chacun le choix de savoir, d'imaginer ou de méconnaître.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-29 13:10:42 

 Bien reçu ! Merci !Détails
Ben mince alors, t'avais pas posté des explications biologistes sur des trucs ? Ou ai-je halluciné ?
Sinon, oui c'est moi la biologiste du site, avec monsieur Zogrot.
Oui, je me souviens du projet GN même si cela me semble difficile à mettre en oeuvre.
Important d'en savoir plus, non mais intéressant. C'est juste que je me demande régulièrement à quoi vous ressemblez, quel âge vous avez tous, ce genre de trucs. C'est bizarre de connaitre des gens sans rien savoir sur leur vie, je trouve. On se fait une idée très fractionnaire en lisant les textes.
Je te remercie pour ta présentation. C'est pas facile de se présenter en fin de compte. On ne sait trop par où commencer... Un choix très courageux ta spécialisation, et très porteur aussi. Fleur bleue, toi ?? Noooooooon !!
Je vais adopter ton idée de spoiler, tiens :

 Alors pour ceux que cela intéresse, mon portrait. J'ai trente ans et j'habite le Nord.
Je vis depuis huit ans avec mon chéri que vous connaissez : Zogrot. Le côté sentimental est un des rares trucs vraiment satisfaisants dans ma vie.
Quand j'étais petite, je voulais aller déterrer des fossiles aux USA. J'ai fait des études de biologie jusqu'en maîtrise, puis, jetée de force dans la vie professionnelle pour raisons économiques, j'ai commencé l'informatique. Afin de faire une carrière convenable, j'ai débuté des études d'info au CNAM, qui me prennent beaucoup de temps.
Je n'ai pas d'animaux en ce moment mais j'ai eu de nombreux chats et deux rats qui étaient trop géniaux.
Je suis bizarre, assez ouverte et j'aime donner un coup de main aux autres. Mais je suis mal à l'aise avec les sentiments, impatiente et un peu snob.
J'ai deux frères dont un demi. Le plus grand, vous le connaissez aussi, c'est Scytale. Je ne l'ai pas vu depuis des années, ce qui est cause de grande douleur pour moi.
Ma vie sociale est un désert. Je n'ai qu'un ami, le deuxième s'étant sauvé avec sa copine et ne voulant plus nous voir. Eux aussi sont passés sur ce forum.
Mes buts dans la vie sont d'être plus entourée et aussi de gagner plein de sousous pour pouvoir faire des voyages. Je rêve d'aller voir l'Egypte, le Japon, les USA... Et d'aller gratouiller plein d'animaux !
Je suis atteinte d'une maladie orpheline qui m'a bien bouffé la vie par moments.
J'aime m'habiller g_o_t_hique, collectionner les ET, lire de la SF (je lis beaucoup), regarder des films de SF, déguster des bières et des plats exotiques, la biologie, faire des photos en macro, tous les animaux sauf les moustiques, coudre des ours en peluche, lire des BD et des mangas, faire mon site internet,
regarder des Bollywood, dessiner (moins bien que toi, Elemm' !), zoner sur le net, écouter du métal et des génériques de dessins animés, l'Egypte ancienne, les langues étrangères, les vampires, faire du jeu de rôle, regarder des séries télé (surtout StarTrek), aller au ciné et en boîte...
Je n'aime pas la pollution, le capitalisme à outrance, la société en général qui est en train de mal tourner...
Je ne suis pas d'un naturel archi-joyeux mais en ce moment, c'est pire car Zogrot est obligé de vivre à paris pour le boulot et je suis toute seule... Vous l'aurez remarqué dans mes écrits.
Voilà, c'était trop long mais je ne sais pas faire court ! 


Est', affreusement bavarde et curieuse.

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Clémence  Ecrire à Clémence

2008-03-29 16:40:44 

 :)Détails
 c'est marrant ce mode spoiler. :)
*clémence qui teste*
Et puis, continuez à vous décrire, j'aime ça! ^^

http://blog.ecureuilchaotique.fr/

*clémence, qui n'aime pas résumer mais adore connaitre autrui.* 

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Netra  Ecrire à Netra

2008-03-30 20:51:51 

 Le tour du chibi warriorDétails
Je reprends le principe du spoiler, c'est marrant...
Pour respecter mon "assexualité" volontaire, je vais tout mettre au masculin...
 Je suis Breton, mais j'étudie à Paris. Dès tout petit, on me disait que j'avais trop d'imagination. Capricorne de naissance et de caractère, je suis paraît-il très froid et presque hautain lorsqu'on ne me connaît pas. En revanche, en privé, je suis généralement le fouteur de bordel officiel, toujours prêt à boire, à raconter des histoires et à faire des bêtises. Heureusement, la plupart des gens que je fréquente régulièrement sont comme moi des harpeurs (joueurs de harpe celtique, NdA) De l'avis général, j'ai un grain dans le cerveau (comme VH, mouahaha) mais comme tous les harpeurs ont un grain dans le cerveau, c'est pas trop grave. Mon âme soeur en a un aussi, ce qui arrange bien des choses.
Etant doué pour la littérature, j'ai fait des études scientifiques... Non en fait je fais partie de ces gens qui ne savent pas trop quoi faire parce qu'ils sont soit bons partout, soit mauvais nulle part (choisissez...) et voulant devenir musicien professionnel, j'ai préféré assurer un diplôme correct (une école d'ingé, quoi) avant de sauter sur scène (ce que je ferai l'an prochain)
En bref, je fais partie de ces gens qui sont toujours entre deux extrêmes. Passionné de bio, de philo, de physique et de poésie, drogué de musique et de lecture, mais aussi de sport, prévoyant mais imprévisible... ni fille ni garçon... Trop mûr pour mon âge et trop gamin pour être adulte, en gros, n'importe quoi. Mon visage, vous le connaissez déjà... L'autoportrait était assez ressemblant, niveau trait. Optez pour une chevelure brune et plus courte et une peau pâle. 


MorgaNetra, dimanche soir ^^

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-31 17:37:44 

 Très pittoresque !Détails
Charmante, cette présentation et dans un style qui vous pourlèche l'oreille, ce qui ne gâche rien.
J'ai bien ri à "Etant doué pour la littérature, j'ai fait des études scientifiques... ". Cela m'a rappelé... moi.
Fichtre alors , "un diplôme correct " ??? Plus que correct, ce me semble, l'un des plus difficiles.
J'espère que ton saut de l'année prochaine marchera bien.

Est', heureuse d'en savoir plus.

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