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 Une étoile s'est éteinte. Voir la page du message 
De : Fladnag  Ecrire à Fladnag
Page web : http://www.cercledefaeries.com
Date : Lundi 29 avril 2024 à 18:42:01
J'ai la triste mission de vous annoncer le retour à Valinor de notre chère Narwa Roquen.

Elle s'est éteinte chez elle, samedi matin, après avoir vu défiler autour de son lit tous ses amis dans sa dernière journée. Elle se battait bec et ongles depuis plus de 2 ans contre le fameux crabe, et n'a renoncé qu'après avoir vécu plus longtemps que la date maximum qui avait été annoncé au diagnostic.

Une cérémonie ténébrane sera organisée, mais vu que le monde réel et le faerium ne sont pas situés dans les mêmes repères spatiaux temporels, je vous propose d'en réaliser une autre ici, en mémoire de cette femme qui fut aussi ma mère (révélation n°1) et celle de ma soeur Elemmirë (révélation n°2).

Si vous le souhaitez, vous pouvez donc répondre à ce message en évoquant une anecdote ou un souvenir que vous avez de Narwa Roquen en terminant par la phrase rituelle "Que ce souvenir allège notre affliction".

Voici le passage d'où est tiré cette cérémonie

Pour la suite j'ai prévu de publier sur le site des textes posthume inédits, dont un épisode complet de Mélamine datant de 2010 qui n'avait jamais été publié. Les autres textes seront publiés dans un 2ème temps, après récupération, déchiffrage, retranscription et éventuellement complétude des nombreux manuscrits inachevés qu'elle a laissé derrière elle.

Une petite biographie sera également réalisée afin de lever le mystère sur elle, afin que vous la découvriez sous un nouvel aspect qui - je n'en doute pas - ne vous décevra pas.


  
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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2024-05-02 18:13:26 

 Biographie de Narwa RoquenDétails
Elle est née le en 1953 de 2 parents italiens, à Neuilly Sur Seine. C'était leur premier enfant.

Son père était oenologue, très cultivé, toujours bien habillé, en général en blanc. Il a travaillé pour Martini, comme directeur d'usine, et n'était pas souvent là, toujours en déplacement pour des congrès ou conférences.
Sa mère ne travaillait pas, issue d'une aristocratie déchue elle a toujours conservé l'apparat et les faux semblants, s'inventant le monde dans lequel elle vivait. Délaissée par sa mère qui n'était pas intéressée par l'éducation de sa fille, ma mère passa son enfance dans les cours d'usine, entourée d'ouvriers, apprenant à faire du vélo sur du gravier, jouant au cowboy... bref, un vrai garçon manqué.

En 1962, 9 ans plus tard, ses parents eurent un fils, sur lequel sa mère reporta son attention car elle avait toujours voulu un garçon. Nicole continuait de découvrir la vie, dévorant livre après livre, Dostoïevski, Stendhal, tout ce qui lui tombait sous la main.
A l'adolescence elle suivait les évènements de mai 68 à la radio, enfermée par sa mère à la maison, soutenant les étudiants qui se battaient dehors.
Elle faisait le ménage, la vaisselle et la cuisine, s'occupait de signer la déclaration d'impôts quand son père était absent, avec son consentement.

Dès sa majorité, elle quitta ses parents, afin de s'éloigner de la femme toxique que sa mère était. Elle prit une chambre de bonne et fit des études de médecine. Elle eut également son premier chat, Valentine, à ce moment-là.
Quand elle eut son diplôme, sa mère, qui devait quand même être fière que sa fille ait fait de longues études lui dit "C'est très bien tout ça, mais tu ne comptes pas exercer quand même ?" Pour elle c'était indigne de sa condition.
Elle partit faire son internat à Toulouse, jeune fille blonde qui rencontra mon père, chirurgien, dans un ascenseur. C'était le seul qui souriait.

En 1979 elle se maria avec mon père, qui était déjà divorcé d'un premier mariage. Elle renonça à son projet initial qui était la chirurgie viscérale pour s'orienter vers la pédiatrie afin de pouvoir mieux s'occuper de ses futurs enfants que ses propres parents.
En 1980 elle eut un fils, moi, et 2 ans plus tard une fille. Elle nous éleva avec les principes de F. Dolto, avec ses propres ajouts évidemment.
A cette époque elle était "une femme de la ville", exerçant comme pédiatre libérale, au domicile familial où 2 pièces étaient dédiées à cet usage (le cabinet médical et la salle d'attente). Habillée chic, souvent avec des talons. Elle pratiqua aussi la danse, et participa à des spectacles plusieurs années de suite, auxquels participèrent aussi ses enfants, sa fille plus longtemps que son fils.

En tant que pédiatre, elle s'est d'abord concentrée sur les enfants, en faisant en sorte que son cabinet médical soit "inhabituel", en forme de paquebot, avec une ancre, des hublots, etc. A l'écoute, elle n'est jamais tombée dans le travers des consultations rapides que l'on voit trop souvent désormais.
Puis elle s'est aperçue que certains problèmes ne pouvaient se régler qu'à travers les parents et elle a aussi commencé à conseiller et "éduquer" les parents lorsque c'était possible. En général les enfants ne pleuraient pas, ou peu, et certains patients qui avaient déménagés faisaient plus de 100km pour revenir la voir.

En 1990 cette période de sa vie s'arrête et elle décide de divorcer d'avec mon père. Elle était un électron libre, à toujours vouloir plus de liberté et elle s'ennuyait dans sa vie rangée. Elle voulait autre chose, sans savoir quoi.

Nous avons déménagé à quelques kilomètres, à la campagne, et ses enfants ont fait le voyage tous les 15 jours, sur le principe de la garde alternée.
Elle découvrit la campagne, les grands espaces... et les animaux. Nous avions un grand jardin et elle n'avait plus d'argument pour s'opposer à mon désir d'avoir un chien. Elle apprit à ne plus en avoir peur.
Ma soeur voulu faire de l'équitation, là aussi elle trouva des cours, nous accompagna... et lorsque nous nous sommes arrêtés elle continua, jusqu'à la fin de sa vie, trouvant dans le monde équestre à la fois le lien puissant qui se noue entre le cavalier et son cheval, l'exigence technique nécessaire, les connaissances biologiques, mécaniques et sociologiques requises qu'elle apprit comme à son habitude en agrandissant encore une fois sa bibliothèque.
Elle décida aussi de ne travailler que le matin afin de pouvoir se consacrer aux chevaux l'après-midi.

C'est un peu après cette époque que l'on m'a offert le Seigneur des anneaux. Je n'étais pas un gros lecteur mais je l'ai dévoré... et quand j'ai voulu lui communiquer ma passion elle a d'abord rechigné, elle qui n'avait jamais lu de fantasy et encore moins de science-fiction. Elle a donc trouvé un nombre de pages équivalents dans différents livres classiques et on a fait un deal. Elle lirait le SDA si je lisais ses classiques. On a tenu parole et elle a découvert encore un autre univers qu'elle n'a pas lâché. Tokien, Marion Zimmer Bradley, Orson Scott Card, Terry Pratchett, Robin Hobb sont venus enrichir encore le bord ou le dessous de son lit.
Après quelques années elle se mis également à écrire des textes, romans ou nouvelles, de fantasy essentiellement, dont certains ont été publiés. A partir de 2001, elle participa activement pendant 17 ans à Faeries où elle publia d'autres nouvelles, et anima les WA.

Finalement elle acheta un cheval, Eclipse, en 2002, avec qui elle fit ses premières armes et s'orienta vers le dressage et l'éthologie. Elle récupéra d'autres chiens et d'autres chats aussi, et la maison perdit toute ressemblance avec la maison de mon père d'où elle venait. Plus de bordel, mais plus de vie.

Quand elle prit sa retraite elle changea ses habitudes pour s'occuper des chevaux le matin essentiellement.
Eclipse vieillissant, elle eut Baïkal puis Lou, et chaque matin c'est 3 chevaux impatients qui attendaient leur ration de carottes et bonbons.
A 68 ans, pour transporter ses chevaux, elle passa le permis remorque qu'elle eut du 1er coup.
Elle se mis également à faire du tir à l'arc, passion découverte sur le tard, au sein d'un club ou elle noua de nouvelles amitiés.

En 2022 on lui diagnostique un cancer avec une espérance de vie maximale de 2 ans. Je prends la décision de retourner vivre avec elle pour pouvoir l'aider, même si je savais qu'elle tenait à son autonomie et à en faire le plus possible toute seule, comme elle l'avait fait toute sa vie.
En 2023 elle devient grand-mère, ma soeur ayant eu un enfant.
Enfin elle s'éteint le 27 avril 2024, au matin, chez elle, comme elle le souhaitait, après avoir vu défiler autour d'elle ses amis proches et avoir eu au téléphone ses amis plus éloignés la veille.

Elle s'est battue toute sa vie, pour garder la forme, pour faire ce qu'elle voulait, tout en donnant généreusement en permanence aux gens et aux animaux autour d'elle. Je me retrouve à continuer de nourrir tous les chats du quartier, renommés par elle, ainsi qu'à donner des graines aux oiseaux de passage. J'ai évidemment oublié plein de choses, elle a pratiqué la cartomancie, le yoga et la méditation, était une cuisinière accomplie et créative, aimait les sorcières, Yoda, et des acteurs comme Harrison Ford, Richard Gere, Dustin Hoffmann ou Tom Hanks. Elle aimait le jazz, Michel Berger, Goldman, Sting (qu'on est allé voir en concert), et bien d'autres encore.

Aujourd'hui les 3 chevaux ne sont plus que 2. Eclipse est toujours vivante, elle a 32 ans et est aveugle. Baïkal, son poney, est donné à son ami cavalier et prof d'équitation. Luna malheureusement a été foudroyée... mais elle l'a certainement retrouvé dans cet ailleurs où l'on finit tous.

Fladnag & Elemmirë

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2024-05-02 18:17:10 

 GénérositéDétails
Lorsque j'étais petit, un matin, autour de noël, elle a fait un détour lors d'un déplacement en voiture, s'est arrêtée devant une maison que je ne connaissais pas et est sortie déposer un cadeau devant la porte. Il s'agissait de patients à elle, qui avaient des difficultés financières et qui ne pouvaient pas offrir de cadeau à leur enfant a noël. Elle n'en n'a jamais parlé à ses patients, mais elle me l'a expliqué quand je lui ai posé des questions. Elle était comme ça, à donner sans rien attendre en retour.

Que ce souvenir allège notre affliction.

Ce message a été lu 290 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2024-05-14 17:24:22 

 Un papillon à une étoileDétails
Je n’ai pas de souvenir avec Narwa à proprement parler, sauf tous ceux que j’ai tissés au fil des histoires que j’ai écrites dans le cadre de la WA ou des concours qui l’avaient précédée. Et ces souvenirs-là sont légion.

Durant plus d’une décennie, j’ai toujours apprécié chez elle, cette faculté à favoriser le meilleur qu’il y avait en nous et en moi en particulier, cette attention altruiste et bienveillante. Ses propositions, ses encouragements même quand la cause était perdue, m’ont poussé dans mes retranchements pour m’améliorer.

J’ai la faiblesse de croire qu’elle et moi, nous nous sommes compris sur un plan qui dépassait les limites du réel. J’espère qu’elle vagabonde désormais dans les prairies de Valinor parmi les belles gens qui la saluent à son passage.

Il m’est agréable de penser qu’un jour, je foulerai moi aussi, ou un autre moi, les chemins de Valinor où je la croiserai et nous nous souviendrons alors de toutes ces belles heures passées à écrire des textes enluminés et à partager le plaisir de les découvrir mutuellement.

Que ce souvenir allège notre affliction.

Un noldor qui a perdu provisoirement une amie très chère,

M

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aerith  Ecrire à aerith

2024-05-15 22:59:34 

 Quelle aventure... <3Détails
Narwa Roquen, que j'ai eu la chance de connaître dans un autre univers, m'a fait vivre une fabuleuse aventure.

Elle était tellement de personnages, ou de passions.
Elle était beaucoup, et cependant, toujours avec un même objectif, la bienveillance.
Notre relation était entre la bonne bouffe et la philosophie, elle m'a cependant apporter bien plus, beaucoup de joie et une meilleure moi.

Si je devais résumer notre relation, vu comment elle m'a accueilli dans sa famille, je l'ai ressenti plus fort que l'amitié, comme l'amour d'une tata géniale. <3

Que ce souvenir allège notre affliction.

Ce message a été lu 258 fois
z653z  Ecrire à z653z

2024-05-19 15:33:25 

 Une cavalière qui surgit hors de la nuit... Détails
Parmi tous les souvenirs, je retiens la présence des chevaux dans la plupart des textes de Narwa. Je pense également aux WA qui m'ont fait découvrir de magnifiques écrits pendant de nombreuses années. Avec ses encouragements, Narwa a ainsi contribué à maintenir une ambiance chaleureuse et sereine dans ce forum.

Que ce souvenir allège notre affliction.

Ce message a été lu 252 fois
Netra  Ecrire à Netra

2024-06-19 21:38:11 

 Celle-là qui prêtait attentionDétails
J'ai tardé à écrire ce texte. Plus précisément, je me refusais à l'achever, parce que l'achever, c'était admettre.
C'était donner réalité.
Parfois, la phase du déni est plus longue qu'on ne s'y attend.

C'est z653z qui m'a annoncé la nouvelle alors que j'étais sur un salon du livre. J'aurais pu n'y être que visiteuse ou autrice en dédicace, mais non. J'y étais pour la première fois en tant que directrice littéraire.

Il semble que le monde ait un certain sens de l'ironie dramatique : serais-je jamais devenue directrice littéraire d'un salon du livre sans devenir autrice ? Non. Et je ne serais pas devenue autrice sans le Cercle de Faeries, et particulièrement sans Narwa Roquen.
Et voilà que parvenue à un stade de ma carrière que je lui dois, j'apprenais le départ de celle qui m'avait mis le pied à l'étrier, et je pleurais sa mort devant une dizaine de grands auteurs de Fantasy.

Voilà que je pleurais parce qu'elle était morte sans que j'aie jamais eu l'occasion de lui redire : merci.

Alors je voudrais vous raconter, non la première chose que Narwa a fait pour moi ici, ni les suivantes puisque vous y avez assisté. Vous étiez là, et j'étais le bébé du groupe, arrivé un peu tard, après la grande époque.

Il en est une pourtant, une seule, qui n'eut pas lieu ici.

J'avais 18 ans et j'étais en classes préparatoires, mathématiques supérieures spécialité physique, des études non-choisies et éminemment douloureuses, lorsque je tombais fortuitement sur un concours de poésie. Après avoir écrit un sonnet et une ode, je me tournais donc vers la meilleure plume de ma connaissance pour m'aider à le relire : Narwa.
Ni une ni deux, la voilà qui s'attaque à mes quatrains et tercets à bras raccourcis, recompte les pieds, lamine les rimes faibles, me le fait recommencer, une fois, puis deux, et fait ensuite subir le même sort au second avec la même verve.
Elle ne fustigea que la forme. Au fond cependant, au cri douloureux d'une gosse de 18 ans perdue et malheureuse, elle ne toucha pas. Elle ne corrigea rien non plus ; une fois le problème pointé, elle me laissa me débrouiller pour trouver une solution. Elle me signala que le sonnet était meilleur que l'ode.
En trois aller-retours de mails, son verdict enfin tomba : envoie.

J'envoyais.

Le sonnet obtint le premier prix de sa catégorie. C'est en recevant la nouvelle qu'elle et moi découvrîmes de concert qu'il s'agissait d'un concours international, réunissant plus de 800 oeuvres pour quelques 600 participants. Je tombais des nues. Elle se contenta d'un : "c'est bien."

Je la remerciai bien sûr, mais je n'avais pas les mots justes alors. Merci ne semblait pas assez, pourtant je n'avais que "merci."

Ce n'était pas grand-chose peut-être, c'était énorme pourtant. J'avais un besoin terrible d'exister aux yeux du monde. J'avais besoin que quelqu'un soit fier de moi. Narwa m'a donné le droit d'exister à ses yeux.

J'espère aussi qu'elle a été fière de moi, au moins un peu, parce que ce que je suis, je le lui dois, au moins un peu.

Je sais que ce temps qu'elle m'a consacré, a consacré à mes écrits, que ce soit ceux qui sont ici ou ces poèmes dont un brilla par ce concours, ont maintenu ma plume à flot, même quand la page restait blanche, même quand l'heure était noire.

Je n'ai jamais osé lui dire, mais le personnage de Narwa Roquen, l'Istar qu'elle faisait arpenter la Terre du Milieu, a en partie inspiré le Taliesìn de la Dernière Geste, majoritairement dans son rapport à l'éternité, à ce vertige de demeurer quand passe le monde.

Ce n'est pas grand-chose sans doute par rapport à tout ce qu'elle était, l'autrice, la médecin, la femme, mais c'est l'hommage que je peux lui rendre.

Elle n'était pas seulement une étoile. Elle était ce genre précieux d'étoile qui brille autant qu'elle permet aux autres de briller.

Que ce souvenir allège notre affliction.
Netra

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