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 WA, exercice n°73 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 28 janvier 2010 à 22:45:35
Imaginez que votre rêve est devenu réalité, vous êtes maintenant un auteur célèbre, votre nom est connu dans tout le Multivers, les enfants de toutes les galaxies apprennent à lire sur vos textes, et les ados cherchent sur les forums des résumés de vos chefs d'oeuvre de préférence agrémentés de commentaires, pour faire croire qu'ils vous ont lu... Votre éditeur, dont c'est le métier d'éditer et de rééditer, vous demande d'écrire une nouvelle préface pour un livre que vous avez lu autrefois. Et ce livre là, justement, vous ne pouvez pas dire non parce que...


Donc vous écrivez la préface; de préférence d'un livre que vous avez vraiment lu et aimé, comme ça en même temps on pourra discuter des goûts et des couleurs...
Mais si vous avez le temps, ce qui serait sympa, ce serait de tisser une histoire autour de ce livre et de votre personnage d'auteur...

Vous avez trois semaines, jusqu'au jeudi 18 février. En espérant que les crèpes de la chandeleur et les beignets de Mardi Gras vous inspirent... Encore un peu de cidre?
Narwa Roquen, en retard, en retard, j'ai des commentaires en retard!


  
Ce message a été lu 10355 fois

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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-02-18 23:01:42 

 WA, exercice n°73, participationDétails
[
ENTRE CHIEN ET LOUP






« La première fois que j’ai lu ce livre, j’avais quinze ans. Je passais mes vacances d’été chez mon grand-père Mario, dans le sud de la France, et sa bibliothèque regorgeait... »
A quinze ans ? Impossible. Je n’aurais rien compris. Enfin moi, si, peut-être... Mais il faut rester proche de ses lecteurs.
« A vingt ans, quand j’ai eu ma licence de lettres modernes... »
Avec le bac à seize ans, ça colle. Pas obligé de leur dire que je l’ai passé deux fois et qu’à vingt ans je fréquentais plus les arrière-salles des cafés que les amphis de la fac...
J’ai adoré ce livre. Je l’ai relu vingt fois. Aujourd’hui c’est à peine si je me souviens de quoi il parle, et je n’ai pas envie de le relire. J’ai assez de métier pour écrire n’importe quoi sur n’importe qui. Hermann Hesse est un géant, mais à l’heure qu’il est nous ne sommes plus qu’une poignée à le savoir. Ils veulent du facile, du concret, de l’aventure sans arrière-pensée avec des morts et des hurlements, une jolie phrase de temps en temps pour qu’ils aient l’impression que c’est de la littérature et par ici la monnaie – et pire encore : la gloire ! Algan le Magnifique, cette saga commencée un soir de cuite dans une perspective uniquement alimentaire, cette espèce de logorrhée pseudo fantasique dont le héros est aussi musclé qu’il est inculte... ce ramassis de clichés stupides, donc, s’est vendu à dix millions d’exemplaires et m’a valu la Légion d’Honneur et le Nobel. Injustice criante ! Monsieur Hesse, si je n’écris pas cette préface, mon éditeur ne vendra pas un seul exemplaire de cette réédition de vos chefs-d’oeuvre. Et pourtant ! Hesse ! Un des monstres sacrés de la littérature du XX° siècle ! « Siddartha », « Le Loup des steppes », « Le voyage en Orient », et surtout « Le jeu des perles de verre » ! Un monument d’intelligence, de culture, d’inventivité... un livre aussi ardu que généreux, impitoyable et tendre... J’aurais adoré le présenter.
Mais c’est trop long, même avec une préface de moi, ça ne se lira pas. Que ce soit en audio ou en i-book, ça ne doit pas dépasser deux cent pages. En expurgeant un peu, la plupart des bouquins tiennent sur ce format-là. Mais expurger « les perles » ! Même un génie ne pourrait pas. Quant aux amateurs de livres-papier... quelques ermites, quelques rares collectionneurs qui se moquent bien du contenu des pages...
Reprenons.
« Du temps de Hermann Hesse... »
Mais si je me lance dans la digression ça va les barber. La vérité ?
Voilà un exercice auquel je ne me suis pas livré depuis longtemps...


« Je traversais le parc tous les soirs pour rentrer chez moi. J’avais un petit boulot chez « Copynett, photocopies », je finissais à 18 heures, ça me laissait la soirée pour écrire. J’avais vingt-trois ans, j’étais maigre comme un chien errant et les refus successifs de cinq ou six éditeurs ne m’avaient pas découragé. Je m’essayais à tous les genres – humour, eau de rose, politique, biographie, science-fiction, policier... Si j’avais croisé le Diable, je lui aurais bien volontiers vendu mon âme pour être publié, mais lui non plus ne me trouvait pas intéressant.»
Encore cette migraine qui me reprend... L’acupuncture décidément ne sert à rien.
« Il y avait un livre oublié sur un banc. Je ne sais pas pourquoi je me détournai de mon chemin, j’allai chercher ce live, je l’ouvris. Une écriture fine, élégante, passionnée, ornait la page de garde.
« Je trouve ce livre extraordinaire ! Si tu l’aimes aussi, fais-en profiter quelqu’un d’autre ! Ca s’appelle le book-crossing ! Tant qu’il restera des humains capables de partager leurs joies avec d’autres humains, tout ne sera pas perdu. »
La dédicace me fit sourire. J’emmenai le livre. Et je le lus.
C’était « Le Loup des steppes », de Hermann Hesse.
Et ce fut ma plus grande claque littéraire. J’écrivais, je me trouvais génial, Hugo rimait bien mais n’était qu’un bavard, Shakespeare était un théâtreux plaisant qui avait sûrement embauché des nègres, et notre bon vieux Racine avait très mal vieilli. Balzac ? Indigeste. Stendhal ? Soporifique. Kipling enfantin, Verne ridicule, Bazin répétitif. Tolkien ? Un illuminé – plutôt attendrissant, d’ailleurs, comme Bradley et Asimov.
Mais Hesse !
C’était précis, direct, descriptif, subtil... Il y avait là des phrases longues comme des romans, charpentées comme des temples grecs, rigoureuses, limpides, irréprochables... Il y avait des lieux dont les couleurs et les parfums s’envolaient d’entre les pages comme des mouettes joyeuses, des personnages minutieusement dépeints qui ressemblaient à tellement de gens qu’on avait tous croisés, et qui gardaient pourtant leur part de dignité et de mystère. C’était à la fois innocent et pervers, génial et anodin, puissant et simplissime... J’avais trouvé mon maître. Je lus et relus ce livre en boucle pendant trois semaines comme si j’avais voulu graver son essence dans les cellules de mon cerveau. Il était hors de question que je m’en sépare ! Je passai donc quelques après-midi dans le parc, espérant croiser l’auteur de cet inestimable présent.
»
Oui mais non, si je commence à leur dire que c’est difficile à lire... Et puis Hugo et Shakespeare ils ne savent même plus qui c’est – des joueurs de foot, non ?
J’ai mal à la tête... Si ça dure j’irai chercher un comprimé.
Non, et puis c’est trop long, et la vérité n’intéresse personne. De toute façon j’avais trente-cinq ans, mes richissimes parents me prenaient pour un minable et m’avaient déshérité au profit de ma soeur –la garce ! -, je menais une vie lamentable et ce livre m’avait procuré un véritable électrochoc.
Elle avait vingt et un ans, elle était belle comme le jour, rien à voir avec un mannequin, elle était simplement lumineuse, printanière, inespérée : de petits seins fermes qui dansaient sous ses pulls, de longues cuisses musclées inquiétantes, envoûtantes, un ventre plat orné d’un nombril parfait, et une peau douce comme un vrai cashmere...
Je la vis s’asseoir sur le banc et se mettre à lire. « L’enfance d’un magicien » ! C’était elle, bien sûr, forcément ! Elle était jeune et enthousiaste, elle aimait la vie et la littérature. C’était facile...
« Mademoiselle... »
Elle leva des yeux profondément verts. Deux océans sauvages, deux abîmes attirants pour le voyageur solitaire...
« Je voulais vous remercier... « Le Loup » ! Je l’ai lu...
- Ah... « Le Loup » ! Et alors ? Vous avez aimé ?
- Oh, c’est plus que ça... »
Il faudrait mettre dans ma préface ce que je lui expliquai ce jour-là. Mais, imprudent, je n’avais pas de micro sur moi. J’ai dû la bassiner sur l’intelligence de Hesse, son style à la fois subtil et indigeste, son leitmotiv sur l’esprit, la culture et la bête... Je n’écoutais pas ses réponses. Elle avait une bouche pulpeuse que j’avais envie d’écraser contre la mienne...


Je crois que je l’ai aimée. J’ai vécu pendant deux ans suspendu à ses lèvres, esclave de son corps, obnubilé par le désir permanent de la posséder.
Mais Matthieu avait un an et même si je n’avais pas épousé Lucie, ça n’était pas très facile. Son père était éditeur et me jaugeait chaque fois que je le rencontrais. Il savait sûrement ce que je valais, sinon il ne m’aurait pas laissé approcher sa fille. Et en même temps il prenait un malin plaisir à différer le moment où il publierait enfin mes romans.
Un jour elle est partie, bien sûr. Elle m’a expliqué. Je n’ai rien répondu. Elle avait raison, je n’aurais pas quitté Lucie. Elle bien sûr, en tant que femme, pensait que je ne pouvais pas quitter Matthieu.
J’aurais dû. Matthieu est devenu une sorte d’escroc à la petite semaine. Trois boîtes déjà qu’il coule. « La conjoncture »... Tu parles ! Trois fois déjà qu’il me demande ma caution pour la banque. Trois fois que je refuse. Je ne vais pas me ruiner pour ce petit con. De toute façon quand je serai mort il aura largement de quoi être à l’abri du besoin. Il n’a qu’à rester tranquille en attendant.
J’ai adoré Colette. Cette passion, ce feu, ce don total de soi... Je n’ai plus jamais retrouvé quelqu’un comme elle. Lucie se doutait bien que je la trompais, elle en faisait autant de son côté. Elle m’avait parlé de divorce, et puis elle a encastré sa voiture dans un platane. C’était plus honorable.
Cette migraine... Et si j’étais malade ? Je la trouve plus forte qu’à l’ordinaire. Autrefois, il y avait des médecins qui travaillaient chez eux – si, si, je vous assure. Ils avaient des cabinets, ils recevaient leurs patients et même, quand on avait les moyens de les payer, ils venaient chez vous. C’était bien commode. Et puis le gouvernement a dit stop, et seuls les hôpitaux sont restés. Mais c’est toujours pareil, quand on a les moyens... Je me suis payé récemment un AMD, un Assistant Médical à Domicile. On s’assied devant l’écran, la tête à la bonne hauteur, on entre la main dans la logette, et quelques minutes plus tard on a le diagnostic.
« Bilan sanguin normal. Scanner cérébral normal. Diagnostics invalidés : alcoolémie aiguë - anévrisme cérébral – abcès dentaire – botulisme – carence en fer, magnésium, zinc, manganèse, iode, cuivre, vitamines A, B, C, D, E, K et PP - diabète – goutte – hématome intracérébral – hypertension artérielle - leishmaniose – méningococcémie – paludisme – sinusite – taenia – uvéite – varicelle – zoonose. Diagnostic retenu : migraine. Traitement recommandé : Ibuprofène 400 mg. Si les symptômes persistent, rendez-vous pour une consultation dans votre hôpital de secteur. Avez-vous envisagé la possibilité d’une maladie psychosomatique ? Un psychiatre diplômé est à votre écoute 24 h sur 24 sur le site psyperso. org. »
Et puis quoi encore ! J’irai prendre un comprimé tout à l’heure. La femme de ménage s’obstine à les ranger à la salle de bains, alors qu’ils me seraient utiles sur mon bureau. La dictature des subordonnés. Une des grandes plaies du monde moderne.


Quand Lucie est morte, je me suis demandé ce que devenait Colette. Un détective privé m’a appris qu’elle s’était suicidée, peu de temps après m’avoir quitté, en se jetant du toit de son immeuble. Nous avions passé des heures sur cette terrasse nue, rarement fréquentée par quelque fumeur impénitent chassé de son appartement par une mégère intransigeante, ou par quelque gamin naïf venu nourrir les pigeons. Nous parlions, nous nous embrassions, nous regardions le soleil se coucher sur cette ville pleine d’idiots qui ne reconnaissaient pas mon talent...
J’éprouvai un petit serrement de coeur à cette nouvelle. Mais dix ans avaient passé, j’étais enfin publié, reconnu, admiré, presque riche... C’était si loin, tout ça...
Etrangement le soir même j’étais devenu allergique aux chats. Il a fallu se défaire de Gribouille. Matthieu a hurlé. C’était un enfant difficile. J’ai toujours détesté qu’il hurle. Après tout j’étais chez moi. La concierge s’est chargée de donner Gribouille à une de ses amies. Je n’allais pas me pourrir la vie pour une saleté de chat. Matthieu a préféré partir en pension. C’était beaucoup mieux après son départ, j’étais tranquille, je pouvais recevoir qui je voulais sans devoir faire attention.

«J’étais encore un jeune homme» - si quand même, à trente-cinq ans, on est un jeune homme – « lorsque je découvris Hermann Hesse, par le plus grand des hasards...»
1 m 68, pas si grand que ça, le hasard... mais un joli brin de fille...
« ... à travers ce livre, « Le Loup des steppes».
Et cette migraine qui ne me lâche pas...Je vais bientôt aller chercher un comprimé.
« J’étais alors à un tournant de ma vie...»
Ca, les lecteurs adorent. Pénétrer dans l’intimité d’un auteur, ça les excite, et ça les fidélise.
« ...et ce livre venait, comme la lumière au bout d’un tunnel, me rappeler que la littérature est une vocation, âpre et tourmentée, mais en même temps une bénédiction accordée aux humains, qu’ils soient écrivains ou lecteurs. C’est avec beaucoup d’humilité que je souscris à l’honneur qui m’est accordé d’écrire une préface pour cet insigne chef d’oeuvre, sachant que cette merveille se suffit à elle-même. Le livre commence d’ailleurs par une fausse préface écrite par l’auteur en personne, pour introduire l’ouvrage écrit par son héros, lui aussi homme de lettres.
Cette oeuvre est d’un autre temps ; le savoir était encore réservé à une élite, mais cette élite avait un niveau de culture que nous n’imaginons même pas. Aux lecteurs qui voudraient tenter l’aventure, je voudrais dire ceci :...
»
C’est très théâtral. Mais j’ai toujours adoré le théâtre. Depuis l’adolescence, je rêve de me planter sur une scène, sous le feu des projecteurs, et d’asséner à un public béat et ignare une superbe réplique.
« Crois-tu donc que je n’aie plus d’orgueil, parce que je n’ai plus de honte ? »
Ah, Lorenzaccio, un esprit brûlant comme une lame chauffée à blanc dans un corps corrompu par le stupre et la luxure...
« Et le samedi vingt-six, une heure avant diné, monsieur de Bergerac est mort assassiné. »
Sous le masque ridicule du vieux guerrier nasard, une âme pure et droite, étincelante et fière...
Et lui ! « Mais à Dresde, pardon, vous savez bien, j’espère, que vous aviez tous l’air des laquais de mon père ! »
Avoir vingt ans, être délicieusement incompris, être près de mourir « d’avoir été tué, tout bas, dans trop de coeurs », et sentir dans l’étroite poitrine galoper les chevaux de la gloire...
« Je leur ferai horreur puisque je n’ai pas d’autre manière de les aimer... »
Le sacrifice du héros sartrien, dressé seul et fou entre Dieu et le Diable, l’Homme dans toute sa splendeur...
Ca, c’était des préfaces à écrire ! Mais le théâtre n’intéresse plus personne. Depuis la pandémie de 2016, plus de manifestations publiques, plus de spectacles, plus de concerts, nous vivons recroquevillés autour de nos ordinateurs, paresseusement ravis d’échapper à la confrontation avec l’Autre.
Où en étais-je ? Ah oui.
« ...Je voudrais dire ceci : oubliez tout ce que vous avez lu jusqu’à ce jour. Abordez ce joyau dans l’innocence absolue. Suez, trimez, peinez pour en déchiffrer le sens, parce qu’une civilisation de prudence et de faux semblants a tout fait pour vous transformer en consommateurs dociles. Ce livre est l’expression paroxystique de la liberté. La liberté ne s’accommode pas de demi-mesures, et il est plus facile de mourir pour elle que de vivre en elle, même si la mort n’est plus à la mode dans notre ère de Contrôle.»
Colette aurait aimé cette préface. Elle aurait souri, m’aurait pris la main, aurait déposé un baiser dans ma paume et m’aurait dit :
« Géniaaaal... Quelle chance tu as d’avoir autant de talent ! »
Et je lui aurais répondu, comme Romain Rolland (ou Jules Renard ? Je les ai toujours confondus) :
« Oui, j’ai du talent, je le sais, mais qu’est-ce que ça peut me faire, c’est du génie que je voudrais avoir. »
Elle avait le plus beau sourire du monde. Et elle m’aimait...
Et elle...
...a voulu...
...me quitter...
C’était un accident. Elle m’a dit : « Je te quitte. Tu es en train de détruire ma vie » et j’ai marché sur elle et j’étais furieux hors de moi en rage fou de colère déjanté déboussolé azimuté et je l’ai giflée et elle a reculé et elle...
Je suis descendu par l’escalier de service.
C’est drôle. Je l’avais complètement oublié. Ma mémoire m’a protégé de ce chagrin. Elle devait savoir que j’avais une oeuvre à écrire, que j’avais besoin de la paix de l’esprit. Qu’aurais-je pu produire si le remords m’avait taraudé pendant toutes ces années ?
Et puis elle voulait me quitter ! Moi !
C’était un accident.
Comme Lucie. Je n’y suis pour rien si elle a planté la voiture (une des dernières) contre un platane (un des derniers). Elle voulait sortir après dîner, ce soir-là, sans moi, et ça ne me plaisait pas. Je n’ai rien dit, mais j’ai mis des somnifères dans sa blanquette de veau. Sans remords, c’était du surgelé. Lucie avait toujours eu horreur de faire la cuisine.
En refermant la porte elle m’avait lancé « et pense à signer les papiers du divorce ». Je me suis dit que la chaleur du plat avait dû inactiver le médicament.
Et puis elle s’est tuée sur la route.
Mais elle voulait me quitter, Moi ! Je n’ai jamais supporté qu’on me quitte.
J’ai tué les deux femmes de ma vie.
Et Moi je suis vivant.
Je n’ai qu’un coup de fil à passer pour avoir une fille dans mon lit ce soir – blonde, jeune, consentante et gratuite. Ca, c’est le succès.
Ma migraine est partie. Mon corps voulait me punir d’avoir oublié Colette ? Quelle drôle d’idée.
C’était un accident.
Hesse fustige le bourgeoisisme, comme il dit, qui fait du Moi sa priorité, alors que « on ne peut vivre intensément qu’aux dépens du moi ». Mais Hesse était un mystique, un éternel adolescent pétri d’illusions ridicules.
Je suis riche, je suis célèbre, je suis aimé. Qu’ai-je besoin de valeurs morales ou de sentiments sincères ? Même mon crétin de fils me pardonnera quand il aura mon héritage. D’ailleurs, même s’il m’en voulait encore, hein, à ce moment-là...
Narwa Roquen,qui a écrit un texte élitiste et insupportable, qui ne lui ressemble pas... et que ça a bien fait rire!

Ce message a été lu 8314 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2010-02-19 14:17:44 

 Wa73 - Commentaire Narwa Roquen Détails
En un mot comme en cent, excellent !
(Tout comme "Le loup des Steppes" que j'ai également lu, ainsi que "Siddartha" et un troisième qui par contre ne m'a laissé aucun souvenir).
J'aime énormément l'idée la juxtaposition des véritables pensées et du texte convenu qui sera donné en pature au futur lecteur. Un "grand" auteur, du genre que l'on aime detester, qui se répète en boucle qu'il a réussi parce qu'au fond, il sait qu'il est passé en fait à coté de l'essentiel.

--
Onirian, moins riche mais plus heureux.

Ce message a été lu 7010 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2010-02-19 16:11:19 

 WA-Exercice 73 - La préface.Détails
J'ai un peu triché, c'est une préface pour un nouveau roman et qui n'existe pas. Limite, c'est de la science-fiction. Certes, ce n'est pas usuel, mais pour le coup, tant pis.
Ici, point de lyrisme, de grandes envolées... Prennez ce texte pour ce qu'il est, un fanstame, un trait d'humour, un jeu, inspriré par les premiers rayons d'un soleil printanier. Désolé pour ceux qui ne sont pas cités et qui auraient aimé l'être.
Bref, je le dis, l'affirme et le répète, c'est du second degré, que personne n'en prenne ombrage ^_^.

--

L'atelier des mirages, par Narwa Roquen.

C'est une expérience étrange que d'être assis là, à écrire une préface pour celle qui m'a donné mes premières armes. A l'époque, j'étais un inconnu parmi d'autres, j'aimais l'écriture mais, croyez le où non, je ne savais pas aligner trois mots sans qu'une cohorte de fautes ne viennent gangréner mes textes. Evidement, maintenant, c'est plus nettement facile, une armée de correcteurs vient à mon secours aussitôt qu'il me vient l'idée de soumettre un texte à mon éditeur favori (et je peux en témoigner, sa patience est directement proportionnelle au nombre d'exemplaires écoulés par le roman précédent, ce qui à n'en point douter, explique la difficulté de la toute première publication).
De quoi parle cette histoire ? Je n'en dirai rien. Les phrases alambiquées pour expliquer combien l'allégorie de la métaphore troublante explore le moi profond de chaque être, jouant sur une palette d'émotions en pleine synergie avec l'expérience de la vie, rappelant tour à tour la Madeleine de Proust et les déconstructions de Picasso, très peu pour moi.
Non, Narwa, c'est l'art de pointer du doigt le détail. Lorsque j'écrivais, certains passages coulaient bien comme l'on dit, et d'autres un peu moins. A mes yeux, son talent était de toucher l'engrenage mal enclenché, de débusquer la tournure impropre, l'expression malheureuse. Dans ce livre, j'ai découvert une autre forme de précision, un cisèlement des personnages, des sentiments (bigre, j'ai l'impression de jouer au critique alambiqué, juste après m'en être moqué, voila qui est tout à fait ironique).
Passons. Je vais parler de moi, ou plutôt de nous, le Cercle de Faeries. Car tout a commencé là, d'une idée étrange avec un nom en deux lettres : les Wa. Que signifie cet acronyme ? Je l'ai su, j'ai oublié, l'important n'est pas là. L'important, c'est l'exercice, le jeu. Toutes les deux ou trois semaines, Narwa nous proposait un nouveau thème, explorant diverses facettes de l'écriture. De la rime, de la prose, de l'épique, du sobre, du fantastique, de la fantasy, de la science fiction, tout était acceptable. Le but était autant de rester dans le sujet proposé que d'en explorer les limites. Comme se doit, ma première participation s'est produite avec quelques années de retard.
Le premier sujet était "La cigale et la fourmi", à réécrire en divers styles. Au moment d'écrire cette préface, nous en somme à la WA 442 (et oui, elles continuent...). On pourrait croire que tous les sujets ont été épuisés, mais non, il y a toujours une idée, un thème à découvrir, à arpenter. Et puis cela permet de garder un côté humble, ne pas oublier d'où l'on vient.
Je me souviens de la première publication du Cercle. J'avais soumis l'idée à un ami éditeur : prendre le meilleur des Wa, quelques thèmes particulièrement réussi, des textes courts, ou exceptionnels. Quel bonheur, quel honneur de tenir entre mes mains cet ouvrage. Il est encore en bonne place dans ma bibliothèque, signé par chacun de ses auteurs. J'aimais les univers construits de Maedhros, le côté délicieusement décalé d'Estellanara, et Netra, et Elemmirë, et Fladnag gardien lointain mais toujours présent, et tous les autres, qui m'en voudront nécessairement de ne pas les avoir cités. Même Maeglin était présent, avec un unique texte, court il est vrai, mais dévastateur.
Un simple petit recueil, imprimé à quelques cinq cents exemplaires, et qui aujourd'hui valent une petite fortune. Il faut dire que Maedhros a fait fort, en publiant moins d'un an plus tard, un premier roman directement propulsé au sommet avec un prix Hugo, traduit en dix-sept langues et, évidement, en cours d'adaptation cinématographique. Plus modestement, j'ai commencé avec un Merlin pour ma nouvelle (largement retravaillée, certes, mais c'est ça aussi le métier d'écrivain) "Lettres Assassines". Eh oui, avant d'être ce qu'il est devenu, ce texte était un exercice, une réponse à une Wa, un jeu de Narwa. Puis d'autres textes ont suivi, Oneira est devenu un monde aussi connu que les Terres du Milieu ou Narnia. J'ai l'impression que c'était hier, l'époque ou je regardais pour la centième fois les dvd bonus du Seigneurs des Anneaux, j'imaginais les décors grandioses que Weta Workshop pourrait réaliser. Mince, ça fait cinq ans, et je ne suis toujours pas remis de la claque qu'a été le coup de fil de Peter Jackson.
Il y a quelque chose d'un peu injuste dans le fait que Narwa soit la dernière alors que c'est en grande partie grâce à elle que nous existons, qu'elle a été la première en quelque sorte, la Lectrice Idéale, point de mire de tous. Une génération d'écrivains au bout du clavier, chapeau bas.
Oui, tous, nous avons publié, avec plus ou moins de succès et parfois dans des domaines étonnants (dans le genre étrange, je vous conseille l'indispensable le livre de Clemence S., "Elbe", il ne fait qu'une centaine de pages mais elle décrit des âmes avec une acuité tout simplement hallucinante), et il n'est pas un amateur du genre qui n'ai entendu parler du "Cercle". Il y avait la Ligue de l'Imaginaire, fondée par Werber et consort, nous, nous avons notre Cercle.
Alors, ami, saches tu es au seuil d'un livre d'une catégorie bien particulière, ceux que l'on aimerait ne pas avoir déjà lu, pour pouvoir les découvrir à nouveau. Jouis de ta chance, et toi aussi, entre dans le Cercle.

Onirian, Juin 2027
--
Onirian, qui a hate de lire "L'atelier des Mirages" (thème pour une future wa ?)

Ce message a été lu 7593 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2010-02-19 20:53:57 

 WA - Participation exercice n°73 (edit n°2)Détails
Oui, j'ai apporté quelques changements!

ACTE DE FOI



La demande de mon éditeur de préfacer cet ouvrage est un joli pied de nez au destin. Mais Phil a toujours eu le chic de faire jaillir l’humour et la dérision là où on ne les attendait pas. En fait, Phil est l’archétype du gars qui a tout compris avant tout le monde et qui a toujours un tour ou un atout dans son sac ou sa manche. Je ne peux rien lui reprocher dans la mesure où il est absolument étranger à ce qui m’est arrivé. Dès lors, pourquoi refuser? Cela va faire grimper les ventes de cette réédition qui devrait, j’en suis sûr, pulvériser tous les records. L’idée est absolument géniale. Personne ne l’avait eue avant lui. Quand j’ai reçu sa lettre, j’ai longuement réfléchi. Un des rares privilèges que j’ai réussi à conserver. Une semaine. C’est pourtant long une semaine quand les rotatives attendent leur rendez-vous. Sans parler de mon temps qui s’épuise inexorablement. Je n’en ai plus beaucoup en réserve. Et pourtant c’est du temps qu’il faut parler. Dont je veux vous parler.

Car j’ai eu tout le temps de réfléchir à la manière dont les choses se sont succédées les unes aux autres. J’ai passé en revue tous leurs moindres détails à la recherche du fameux point de non-retour, l’instant précis où la machine s’est emballée et où le cours de l’histoire, de mon histoire, est devenu inéluctable. Tous ces microscopiques enchaînements qui, liés les uns aux autres, ont scellé mon destin. Après, j’ai tiré le trait sous la longue addition de mes échecs et de mes doutes, de mes capitulations et mes renoncements. Au bout du compte, le résultat de la grande sommation de mon existence, c’est que je me retrouve ici aujourd’hui. Et je n’ai rien retenu. Vous qui m’avez connu, aimé ou haï, n’oubliez pas que nous avons été ensemble. Plus proches que les plus intimes de nos proches. Il y a un peu de moi en vous, un tout petit peu. Et j’en appelle aujourd’hui à cette infinitésimale parcelle de moi en vous, cet invisible et insoluble lien qui, par-delà les océans et le vide, les gueules de bois du petit matin glauque et les ivresses passagères, nous a unis l’espace d’un infime battement de coeur. J’étais en cet instant magique tout près de vous, au centre de vos pensées et je vous aimais. Est-il plus bel amour, plus noble et plus désintéressé que celui qui traverse les apparences, l’espace et le temps? Où que vous soyez, qui que vous soyez, rappelez-vous de moi !

J’ai rencontré Malaparte par accident et de façon indirecte puisqu’il est mort bien avant que je naisse. Le livre traînait sur un coin de table de la salle d’étude du lycée. Je n’avais rien à faire alors je l’ai pris. Le titre m’avait intrigué. Kaputt. Il claquait comme un terrible étendard sur une plaine dévastée. Dès que j’eus commencé de lire les premières pages, le style flamboyant et épique de cet italien aux multiples facettes m’a immédiatement séduit. Quand la sonnerie a retenti, j’ai « emprunté » le volume, bien décidé à terminer la lecture de ce fascinant panorama des horreurs de la guerre.

Kaputt ne raconte rien en tant que tel. Malaparte, durant la seconde guerre mondiale, était un correspondant de guerre pour un journal italien sur le front de l’Est. Brillant intellectuel, Malaparte était le dépositaire romantique d’une culture européenne en pleine dilution, broyée par la montée des extrémismes idéologiques et le matérialisme conquérant. C’est ce prisme singulier, renvoyant directement au Décaméron de Boccace, qui permet à Malaparte, de dépeindre, avec une apparente insouciance, une quasi légèreté, la cruauté banale et ordinaire du conflit qui faisait se convulser l’Europe.

La guerre pourtant n’est jamais directement présente. Nulle scène de bataille, nul affrontement dantesque ou picaresque de régiments blindés, nul assaut héroïque d’infanterie. Non. Bien sûr, elle est omniprésente et menaçante mais elle est volontairement tenue hors du champ visuel direct. Elle est bien là mais invisible. Malaparte se contente de décrire ses effets sur les caractères et les choses avec une précision infernale, décortiquant presque anatomiquement les coeurs et les reins. Bourreaux et victimes sont intimement proches dans le destin qu’ils partagent malgré eux. La guerre est certes la clé qui rend chaque image compréhensible mais le génie de Malaparte métamorphose quelques instantanés photographiques inédits en sublimes pages où la déraison et l’exagération, la farce tragique et l’avilissement de l’intelligence confinent au surnaturel. Comment expliquer sinon ce sentiment de curiosité dégoûtée qui nous étreint devant le triste sort des chevaux pris dans les glaces du lac Ladoga? Ou bien quand il raconte la terrible histoire de Spark, le chien de chasse, le setter racé d’un diplomate italien dont l’univers entier s’est écroulé quand il a entendu le fracas des bombes allemandes pilonnant Belgrade lors de l’opération Châtiment, prélude à l’invasion de la Yougoslavie.

Malaparte n’est certes pas un écrivain facile. Il est exigeant et versatile, onirique et mythomane. Beaucoup de choses ont été dites sur la véracité de ce qu’il a rapporté de ses pérégrinations de la Finlande à la Roumanie, du nord au sud du front de l’Est. En a-t-il fait trop ? Honnêtement, je pense que Malaparte a simplement voulu témoigner de sa vérité, de la vérité telle qu’il la saisissait par ses sens et sa vive intelligence, en donnant au spectacle qui l’entourait une dimension supplémentaire, analogue à celle de ces tragédies grecques où dès le premier vers, la destinée se moque ouvertement des héros qu’elle veut perdre.

A ses yeux, cette guerre marquait la fin d’une époque. Quelque part, il avait le sentiment d’assister à l’agonie d’une culture européenne rayonnante dont il était amoureux et dont les valeurs et les icônes étaient emportées dans le tourbillon de la barbarie hautement sophistiquée des nazis. Malheureusement, Malaparte doutait également de la capacité ou tout simplement de la volonté des futurs libérateurs, qu’ils fussent américains ou russes, de les restaurer.

A cet égard, il faut lire avec un soin tout particulier les conversations entre Hans Franck, le gouverneur général de Pologne et Malaparte. Ils devisent courtoisement, entre gentlemen, à propos du ghetto de Varsovie, des mérites comparés des peuples, de l’absence cynique de tout sentiment de culpabilité des prédateurs allemands et de la Pologne. Ce pays raffiné dont l’âme tourmentée appartient aux artistes, bercée par les notes mélodieuses d’une nocturne de Chopin. Sous les lustres et les dorures d’un palais polonais, les convives, indifférents aux convulsions qui déchirent la ville, dégustent des mets délicats servis dans une vaisselle précieuse. Ils échangent des répliques spirituelles et légères mais derrière les mots rôdent des monstres froids aux éclairs métalliques. Juste sous leurs fenêtres, des fantômes squelettiques, avec une étoile d’or cousue sur la poitrine, se glissent furtivement entre les projecteurs aveuglants et les flammes dévorantes, pour se réfugier dans les profondes ombres bleues.

Il y a entre ces lignes, où la musicalité de l’écriture de Malaparte vibre réellement, un effroi glacé et impuissant. Mais l’histoire qui m’a sans doute le plus touché, le plus ému, celle qui concentre en quelques pages toute la symbolique de cette guerre, c’est celle du saumon et du général allemand. Je n’ai jamais depuis contemplé des pêcheurs en eaux vives sans repenser à cette parabole magistrale.

Toutefois, lorsque la dernière page a été tournée et que la nausée se fut quelque peu dissipée, j’ai éprouvé une curieuse sensation de manque. De vide. L’absence de divin dans ces destinées humaines. Dieu semble absent tout au long de ces chroniques. Une absence qui a plongé le monde dans le chaos. Aujourd’hui, beaucoup de choses ont changé. Comme l’avait prédit Malraux, Dieu est omniprésent. Une omniprésence qui plonge, à mes yeux, tout aussi sûrement le monde dans le chaos. Comment se fait-il que l’absence ou la présence de Dieu aboutissent toutes deux aux mêmes conséquences ? Qui pourra apporter une réponse satisfaisante ?

C’est une sensation assez vertigineuse de penser que je ne serai plus de ce monde quand vous lirez ces lignes. Vous connaissez mon histoire, inutile de perdre du temps avec ça. Il m’a été accordé deux pages. Deux feuilles blanches pour rédiger cette préface. Deux malheureuses pages, c’est tout ce que ce tribunal d’illuminés a consenti à m’accorder au terme d’une éprouvante négociation entre le Cercle Indépendant des Editeurs Libres et les autorités religieuses. Le Nonce apostolique a fait preuve pour une fois d’une magnanimité extraordinaire. Mes lignes ne seront pas censurées et seront couvertes au surplus par l’immunité diplomatique. Bien sûr, j’ai dû concéder deux ou trois bricoles de mon côté. J’ai juré de n’en rien dire mais il y a des silences bien plus bruyants que dix mille étudiants jetés dans les rues de Paris. Le sourd-muet qui contrôlera le respect de mes engagements appartient au Château Saint-Ange. Un émissaire désigné par les plus hauts dignitaires romains. Deux pages. Cent lignes, quelques quinze cents mots. Il paraît que je suis un auteur adulé, acclamé, entré vivant au Panthéon des plus grands écrivains, le dernier rempart contre l’obscurantisme. Il paraît.

Pourtant, je me sens plutôt comme un bouchon de champagne. Quand il fuse vers le plafond, il croit rejoindre les étoiles! Ce pauvre petit bouchon ne se doute pas, en s’élevant à toute vitesse, que son bonheur prend fin dans les hourras et les confettis multicolores. Il imagine qu’il a pris de l’importance. Il imagine qu’il a cessé d’être opprimé, comprimé, encerclé. Qu’il est enfin reconnu par tous... enfin... Jusqu’à ce que le sol devienne le ciel en un curieux retournement de situation. Jusqu’à ce que le balai impitoyable l’envoie promener sans ménagement sur le petit tas d’ordures dans le coin de la pièce. La fête est bien finie pour le petit bouchon de champagne. Il a eu son instant de gloire. Que peut-il demander de plus ?

Au-delà du Saint-Empire, mes écrits sont au programme des plus prestigieuses universités et il ne se passe aucun jour sans qu’une thèse ne soit publiée sur la signification de mes réflexions. Et cette notoriété s’est transformée en véritable idolâtrie maintenant que mon sang vaut mille fois son poids en or! Moi, le sans-Dieu, le renégat de toutes les croyances, le mécréant éternel, je suis l’objet d’un véritable culte ! L’ironie de l’histoire c’est que lorsque je monterai sur le bûcher, mes livres seront tous à mes pieds.


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-02-21 22:18:40 

 Commentaire Onirian, exercice n°73Détails
Je ne suis sûrement pas la plus objective pour commenter ce texte ! Je confesse que sa lecture m’a fait grand plaisir, et que si soeur Modestie est partie se cacher, l’horrible Ego a poussé un hurlement bestial du genre Tarzan, roi de la jungle...
Plaisanterie à part, je suis très touchée.
Ce texte est amusant, certes, mais il témoigne une fois de plus de ton intelligence et de tes capacités d’empathie – deux qualités indispensables à l’écrivain. C’est limpide, astucieux, attachant, et tout Faërien ne pourra qu’applaudir des deux mains (pattes, ailes, nageoires, etc...).
Je ne suis pas devin, mais tu as tout ce qu’il faut pour y arriver. Tes fautes d’orthographe me pourrissent la vie, mais c’est totalement secondaire, si tu n’avais pas de talent je ne les verrais même pas...
Tiens, à propos...
- croyez le où non : croyez-le ou non
- évidement : évidemment
- c’est plus nettement facile :??? C’est nettement plus facile !!!
- une armée... vient... aussitôt qu’il me vient...
- voila : voilà
- comme se doit : comme il se doit ; et d’ailleurs pourquoi « comme il se doit » ?
- nous en somme : sommes
- WA 442, année 2027 :! OK, j’ai vérifié tes comptes : quitus !
- Et oui : eh oui
- Thèmes particulièrement réussi : réussis
- L’indispensable le livre : l’indispensable livre
- Un amateur du genre qui n’ai : qui n’ait
- Saches tu es au seuil : sache ; et oubli du « que »

J’aime beaucoup la fin. Un jour une amie me demanda si j’avais lu « Le crime de l’Orient Express » ; comme je disais non, elle eut ce sourire merveilleux « quelle chance ! » C’est exactement ça.
Je reconnais qu’être à l’origine du succès d’autres écrivains m’excite plus que de publier moi-même. Le complexe de Pygmalion ? Bien sûr que j’en rêverais, comme vous tous, d’être payée pour écrire...
Mais le plaisir est tellement fort quand je vous vois progresser dans vos exigences de structure, de cohérence, de clarté, et alors, quand vos lecteurs ne tarissent plus d’éloges sur vous...
Je ne peux pas remplacer votre talent. Je ne peux que participer à sa reconnaissance. Je n’ai ni diplôme ni formation. J’ai été balancée là presque par hasard. Il y avait de la lumière, je suis entrée... J’aime le travail bien fait. La confiance dont vous m’honorez, tous, participants de la WA, réguliers ou occasionnels, je la vis comme une joie immense et une immense responsabilité – même pas peur.
Je ne sais pas si dans 17 ans je serai encore capable d’assumer cette tâche, mais je ne suis pas inquiète : chacun de ses participants réguliers est capable de prendre ma place.


Quant à moi, ton titre « L’atelier des mirages » me plaît beaucoup ; il est beaucoup plus évocateur que WA ... Mais puisque tu me l’as donné, je t’en remercie et je le garde. Et ce roman, je vais essayer de l’écrire. 2027, si Dieu me prête vie... j’ai encore quelques semaines...
Narwa Roquen, un peu némue

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-02-23 23:38:13 

 Commentaire Maedhros, exercice n°73Détails
C’est le chant du cygne, vigoureux et digne, d’un écrivain qui se sait condamné mais qui n’entend pas pour autant renoncer à son âme. On suppose beaucoup mais on sait très peu de ce personnage, rebelle face à l’ordre établi et fier de l’être. La préface n’est pas vraiment écrite, mais en même temps elle est là, dans les réflexions du héros, qui a gardée intacte son âme d’adolescent, même si son analyse du livre bien-aimé s’est enrichie de son expérience et de son talent.
La mort le guette, et il garde son sang froid, tel Socrate s’inquiétant encore de sa dette à Asclepios. C’est peut-être la forme la plus élaborée de résistance – de résilience ? – que de rester calme et lucide face au bourreau.


Bricoles :
- a toujours eu le chic de faire jaillir : pour faire jaillir
- J’ai passé en revue tous leurs moindres détails : cette phrase n’est pas claire ; les détails de quoi, des choses ? Ca mériterait une retouche
- Rappelez-vous de moi : je me demande si « souvenez-vous de moi » ne serait pas mieux
- Faute de frappe : ils devisant : devisent
- C’est une sensation vertigineuse ... de penser ; dans le trou j’aurais mis un que... (en tout bien tout honneur)


J’aime bien le désespoir cynique de ce texte, dont le héros, malgré sa juste peur, ne s’abaisse à aucune concession et reste droit dans ses bottes jusqu’au bout. Debout mais non figé, toujours en questionnement, fier mais sans orgueil, insoumis mais raisonnable... Encore une personnalité complexe qui pourrait bien faire écho à celle de son auteur...
Narwa Roquen, bienheureux les bouchons de champagne, la libération des bulles leur appartient...

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z653z  Ecrire à z653z

2010-02-24 01:35:44 

 un coq et ça repart...Détails
Si cette phrase de Narwa ("La mort le guette, et il garde son sang froid, tel Socrate s’inquiétant encore de sa dette à Asclepios") vous a intrigué comme moi, je vous conseille de lire cet article que je résumerais comme "Nietzsche et Socrate face à la mort".
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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2010-02-28 18:52:20 

 Toutes les routes mènent à l’Homme.Détails
Nous sommes face à la mise en abyme d’un auteur écorché vif qui a oublié la beauté insoumise des steppes. Tout à rebours, il a accumulé les signes extérieurs de réussite sociale. Il s’est voulu reconnu et adulé, à l’instar de ces icônes qui remplissent les salles de concert. Il a grimpé tout en haut du hit-parade des best-sellers en fourguant ce qu’attendait le public, en abaissant graduellement son exigence morale et ses idéaux. Contrairement à l’écrivain qu’il préface, il a accepté toutes les compromissions bourgeoises, jusqu’aux plus veules. Il y a pourtant une petite voix qui fait entendre sa différence. Qui le crucifie en quelque sorte puisqu’elle prouve son vrai talent. Il ne veut pas souffrir et préfère que les autres souffrent et meurent à sa place. Je ne pense pas que son mal de tête partira aussi aisément que ça. Les racines du mal sont profondes et résisteront aux nouvelles molécules anti-migraine.

Car il y a bien deux personnalités qui coexistent chez cet homme. L’affrontement a eu lieu et l’une a pris le dessus sur l’autre. Jamais il ne se suicidera. Sa passion s’est muée en amertume et en désillusion. Marie n’est pas Colette et jamais il ne se dressera au centre de la scène mythique du théâtre magique.

Et puis il y a ces petits détails sympas qui émaillent le récit, qui l'ancrent l'air de rien, dans un futur pas si lointain, qu’on imagine sombre et glauque (pandémie, pollution, extinction des espèces...).

L'idée d'articuler la préface avec les réflexions de l'auteur qui l'éclairent d'un jour très différent est vraiment intéressante.

Excellent texte !

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2010-02-28 19:38:21 

 Fondation.Détails
Certes, je débarque à peine d’une séance de travail avec les gens de New Line Cinema et le décalage horaire n’a pas fini de me désorienter... Mais s’il me faut puiser dans mes réserves tant physiques qu’intellectuelles pour apporter ma contribution, alors je le fais avec plaisir, quitte à remettre à demain la fin de la WA 447. Cela ne nous rajeunit pas !

D’abord, l’idée est déstabilisante (pour moi !!) car comment ne pas rougir lorsque son nom est porté sur la liste où sont gravés ceux de tant de romanciers célébrisssimes (Herbert, Vinge, Zezlany, Dick, Brunner et tant d’autres...) dont j’ai dévoré les oeuvres?

Ensuite, elle est astucieuse car construite autour des WA. C’est vrai que cet espace de création où s’exerce avec une infinie bienveillance la supervision d’une infatigable sorcière est un lieu magique et rare. Tu as cité nombre de celles et ceux qui le fréquentent ou l’ont fréquenté. A titre personnel, ne va pas le répéter, elle a mis fin à un très long et blanc silence.

Alors, je pourrais parler du style et de la syntaxe et de la mécanique des phrases mais je n’en ai pas envie. J’espère bien que certains d’entre vous remettrons mille fois leur ouvrage sur le métier pour aller jusqu’au bout de leur rêve. Pour finir, il y a une expression que je trouve vraiment bien : « les écrivains au bout du clavier ».

Bravo.

M

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Maeglin  Ecrire à Maeglin

2010-03-23 11:09:28 

 WA 73+74Détails
Préface aux Oeuvres Complètes de Molière

suivie d'une lettre de l'éditeur


A la faveur d'une bibliothèque dont on me fit don pour mes 33 ans, je lus pour la première fois l'intégralité des Oeuvres de Molière. Enfin sorties de leur gangue scolaire, elles se déployèrent sur mes ambitions d'alors avec la grâce et l'autorité des évidences littéraires.
Vivantes, fougueuses, libérales, les pièces de Molière traversent le Grand Siècle en anticipant celui des Lumières: dans leur finesse à saisir les travers d'une époque, elles transcendent le genre en lui conférant des bribes d'universalité.
Une préface des Oeuvres Complètes de Molière est un exercice vain, tant l'auteur nous donne de clefs pour entrer dans le vif de son propos. A l'imposture pudibonde, aux vices du monde, à l'hypocrisie des castes, Molière réplique pied à pied et prend souvent l'initiative, titillant les puissants et ouvrant la voie aux revendications du siècle suivant.
A l'abri du monarque absolu Louis XIV, Molière contribue pourtant à fragiliser ce qu'il renforce. Il offre au règne une caution artistique sans égale et participe au rayonnement culturel d'un Etat au paroxysme de sa suffisance symbolique, tout en sapant délibérément et viscéralement les étreintes politiques et morales d'une élite en sursis.
Au delà du talent de chaque scène, c'est cette jouissive ambivalence qui me transporte à chacune des pièces de Molière. Le rythme parfait d'une audace permanente, tel un danseur sur la braise condamné à la perfection de son art pour éviter d'être brûlé vif. Dans ce rapport à la chair, au réel, le théâtre de Molière excelle, démontre, vibre et suggère.
A la rencontre de Molière, nous autres écrivains sommes interchangeables. C'est dire tout l'honneur que m'a fait mon éditeur en me proposant d'écrire cette préface. Dans mes travaux littéraires et mes engagements politiques, il est presque inconvenant de rappeler à quel point ma carrière doit à l'oeuvre de Maître Jean-Baptiste, dont le prénom résonne tel son homologue biblique à travers mon propre parcours initiatique. On ne prend aucun risque en préfaçant Molière, parce qu'il les a déjà tous pris en écrivant Les Précieuses Ridicules, Tartuffe ou Dom Juan. Ne reste depuis quatre siècles pleins aux lecteurs et spectateurs que la force d'une intelligence au service de la comédie des hommes.

_________________________________

Cher Monsieur,

C'est avec énormément d'émotion que j'ai reçu votre préface des Oeuvres Complètes de Molière que nous publierons le semestre prochain. Une émotion d'abord dans la joie de recevoir de vous quelques nouvelles depuis votre lointaine promesse de reprendre contact avec nous.
Vous affirmez notamment que « l'exercice de cette préface est vain ». Vous concernant, je ne peut pas trouver de mots plus justes. Non que cette formule soit particulièrement mauvaise, mais elle prend un sens tout particulier – et c'est bien là que se situe l'autre partie de mon émotion – au regard de la terrible méprise dans laquelle nous nous sommes fourvoyés. Vous trouverez en pièce jointe à ce courrier la notification de licenciement de notre secrétaire, celle-ci ayant malencontreusement confondu votre nom et celui de notre écrivain vedette lors de l'envoi de mon courrier.
Je vous conjure, Monsieur, de ne pas vous sentir blessé par cet incident malheureux; j'ai particulièrement apprécié – outre une vivacité dans vos délais à laquelle je n'étais pas habitué – la touchante sincérité avec laquelle vous vous êtes identifié à l'un de nos plus grands auteurs. « L'audace permanente » n'étant pas à la portée de toutes les plumes, je m'inscrirai en faux contre tout fâcheux qui oserait prétendre que votre unique pièce de théâtre « Le plombier cocu » interprétée sobrement mais de façon pragmatique à la MJC de Vaulx-en-Velin au printemps 2010 ne constitua pas une majeure prise de risques dans l'histoire du théâtre contemporain comme pour les finances de mon entreprise.
De la dimension politique de Molière, vous soulignez à raison l'ambiguïté de sa posture au regard du pouvoir, m'offrant ainsi les clefs nécessaires à la compréhension de vos propres itinéraires militants, souvent complexes et dont les suites judiciaires permirent à notre maison de se doter d'avocats certes onéreux mais efficacement rompus à défendre vos débordantes déclarations à l'encontre de la sphère politique ou industrielle.
Ce n'est toutefois pas sans une certaine nostalgie que j'évoque ces temps déjà anciens où vous occupiez le devant de la scène littéraire, vos inconstances conjugales palliant avantageusement l'inconstance de vos productions d'alors et offrant à notre entreprise une publicité inespérée.
Mais revenons à Molière. Et louons ensemble son art consommé de la farce et du quiproquo qui aura effectivement eu le mérite de s'exercer au détour de cette correspondance incongrue.
Afin de lui rendre un hommage mérité, et puisque notre époque bienveillante s'abstient de « brûler vifs » les auteurs imparfaits, je vous propose néanmoins de publier votre « préface aux Oeuvres Complètes de Molière » dans le prochain ouvrage dont vous voudrez bien vous acquitter. Une improbable suite au machiavélique « Zoltran ne répond plus »? Un livre de recettes originales mêlant de manière inédite la gastronomie normande et provençale? Une fresque fantastique impliquant des elfes court vêtues et des nains taciturnes à la recherche d'une relique oubliée? Nul doute que sur la lancée de votre enthousiasme à écrire cette préface, vous saurez désormais retrouver l'inspiration (ou à défaut la production) bien nécessaire à l'exercice de nos difficiles métiers.

En vous renouvelant nos excuses pour ce malentendu et dans l'attente de votre prochain manuscrit je vous prie d'agréer, cher auteur, l'assurance de nos plus chaleureuses salutations.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-03-24 23:05:41 

 Commentaire Maeglin, exercice n°73Détails
Ta préface est somptueuse! Ecrite dans un style à la fois concis et flamboyant, intellectuel et passionné, c'est en même temps une leçon de vocabulaire et une envolée culturelle qui laisse le lecteur ignare perplexe et le lecteur cultivé émoustillé d'une ivresse jubilatoire...
Ah, "la suffisance symbolique", que c'est bien trouvé! Et l'image du danseur sur la braise...
Entre les lignes, on croit revoir Molière, funambule génial, en équilibre instable entre son besoin de subventions et son envie de dire ce qu'il pense, auteur intrépide et acteur bienheureux qui réalisa le rêve de tout comédien, mourir sur scène...
On imagine mal un style d'une telle densité dans un roman. Le lecteur arriverait-il à le supporter, tant la concentration requise est grande pour apprécier chaque allusion et chaque nuance? Mais dans une nouvelle d'une dizaine de pages, ce serait une oeuvre époustouflante, décoiffante, dont on sortirait comme après une plongée en apnée, émerveillé, épuisé, repu... Si je possédais un tel talent, je le travaillerais, je m'en servirais, ou plutôt je le servirais avec abnégation!
Essaie d'y penser. Comme tous les gens doués, le travail te répugne. Je t'en veux pour ça, parce que c'est une insulte au pauvre monde qui ne peut pas aligner deux phrases. Et aussi parce que tu nous prives, nous les lecteurs avides de littérature, d'un moment exceptionnel. De quoi as-tu peur? Le talent, tu l'as! J'en connais qui vendraient leur âme pour en avoir le quart! N'attends pas que la sénilité te prive de tes ressources, c'est maintenant qu'il te faut donner le meilleur de toi-même. Ne sois pas égoïste: tu peux donner plus que ça!
Narwa Roquen,à qui peut donner beaucoup, il faut demander beaucoup

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-03-27 11:22:30 

 Commentaire Maeglin, exercice n° 74Détails
Délicieux quiproquo ! et exquise méprise...
Tu as trouvé le ton adéquat pour faire parler un éditeur – tel que je l’imagine, parce qu’en réalité je n’en ai (hélas !) aucune expérience. Tu donnes l’image d’un homme cultivé, sociable, diplomate, mais préoccupé également par le rendement financier de son entreprise. Le mélange est subtil, le dosage parfait, l’humour explose en filigrane avec une délicatesse d’orfèvre...
Une faute de frappe : « je ne peut pas trouver »

Vite fait, mais bien fait. Le genre de texte qui te met de bonne humeur pour la journée... Et en ce moment j’en ai besoin : merci !
Narwa Roquen,l'humour, toujours l'humour!

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-06-23 15:07:06 

 Exercice 73 : Maeglin => CommentaireDétails
Et hop, je réattaque comme promis la lecture. Le sujet de cette WA est original mais semble difficile.
La première partie de ton texte a un style très élégant, voire un brin pompeux par moments. Bref, il est tout à fait crédible qu'elle soit le fruit d'un écrivain. La deuxième partie est moins bien maîtrisée, comme écrite à la hâte, avec quelques maladresses (« Non que cette formule soit particulièrement mauvaise » alors qu’il vient de dire que les mots étaient justes, se fourvoyer dans une méprise est redondant) et fautes d’orthographe. Je ne suis pas sûre d’avoir saisi. Ton auteur a reçu cette demande de préface à la place de sa lettre de licenciement ? Mais finalement, il n’est pas viré ? J’ai trouvé l’ironie de l’éditeur très amusante.

Est', en pleine lecture.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-06-23 15:09:22 

 Exercice 73 : Maedhros => CommentaireDétails
La religion est vraiment un de tes thèmes phare.
Je ne comprends pas bien la phrase « la grande sommation de mon existence ».
« rappelez-vous de moi » : j’écrirais « souvenez-vous de moi », si je ne m’abuse, c’est se rappeler un truc, se souvenir d’un truc la règle.
Je ne connais pas du tout le livre que tu préfaces. Jolies images et style convaincant même si je n’ai pas tout suivi par manque de connaissance du sujet. Rhôôô, j’ai encore appris un mot : nonce. Pas fastoche à recaser dans un repas de famille mais qu’importe.
Très belle chute.

Est', en pleine lecture.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-06-23 15:13:13 

 Exercice 73 : Onirian => CommentaireDétails
Rhôlala, le tiot fayot, tu préfaces un bouquin de Narwa, hihihihi ! C’est une tentative éhontée de corruption de jury, arf ! Plus sérieusement, l’idée est amusante de préfacer un livre virtuel et plus encore écrit par l’une de nous.
Merci de m’avoir citée ! Tu m’en vois très flattée.
Oh j’imagine parfaitement une adaptation cinéma de Maedhros ; je verrais bien Jarmusch aux manettes tiens... Quel merveilleux fantasme que nous soyons tous publiés un jour! Merci, c’était bien agréable à imaginer...

Est', en pleine lecture.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-06-23 15:15:51 

 Exercice 73 : Narwa => CommentaireDétails
Oups, je ne connais pas non plus cet auteur. Joli portrait d’écrivain cynique, mégalomane, pontifiant, bref insupportable. La réflexion sur la place de la lecture dans un futur que l’on devine proche est également intéressante. « Hugo et Shakespeare ils ne savent même plus qui c’est – des joueurs de foot, non ? » : quelle horreur mais c’est déjà vrai de nos jours, trois fois hélas. Ton personnage est tout bonnement affreux ; on devine qu’il a pourri son gosse, on a confirmation qu’il a tué ses deux femmes... J’aime bien « elle a planté la voiture (une des dernières) contre un platane (un des derniers). », la répétition de « dernier » crée un petit effet humour noir. La digression sur la médecine m’a semblée un peu hors sujet. Ne serait-il pas hanté par la migraine de Hesse et ne serait-il pas allergique aux célèbres chats de Colette, ton écrivain ?

Est', en pleine lecture.

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