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De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 18 fevrier 2010 à 23:01:42
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ENTRE CHIEN ET LOUP






« La première fois que j’ai lu ce livre, j’avais quinze ans. Je passais mes vacances d’été chez mon grand-père Mario, dans le sud de la France, et sa bibliothèque regorgeait... »
A quinze ans ? Impossible. Je n’aurais rien compris. Enfin moi, si, peut-être... Mais il faut rester proche de ses lecteurs.
« A vingt ans, quand j’ai eu ma licence de lettres modernes... »
Avec le bac à seize ans, ça colle. Pas obligé de leur dire que je l’ai passé deux fois et qu’à vingt ans je fréquentais plus les arrière-salles des cafés que les amphis de la fac...
J’ai adoré ce livre. Je l’ai relu vingt fois. Aujourd’hui c’est à peine si je me souviens de quoi il parle, et je n’ai pas envie de le relire. J’ai assez de métier pour écrire n’importe quoi sur n’importe qui. Hermann Hesse est un géant, mais à l’heure qu’il est nous ne sommes plus qu’une poignée à le savoir. Ils veulent du facile, du concret, de l’aventure sans arrière-pensée avec des morts et des hurlements, une jolie phrase de temps en temps pour qu’ils aient l’impression que c’est de la littérature et par ici la monnaie – et pire encore : la gloire ! Algan le Magnifique, cette saga commencée un soir de cuite dans une perspective uniquement alimentaire, cette espèce de logorrhée pseudo fantasique dont le héros est aussi musclé qu’il est inculte... ce ramassis de clichés stupides, donc, s’est vendu à dix millions d’exemplaires et m’a valu la Légion d’Honneur et le Nobel. Injustice criante ! Monsieur Hesse, si je n’écris pas cette préface, mon éditeur ne vendra pas un seul exemplaire de cette réédition de vos chefs-d’oeuvre. Et pourtant ! Hesse ! Un des monstres sacrés de la littérature du XX° siècle ! « Siddartha », « Le Loup des steppes », « Le voyage en Orient », et surtout « Le jeu des perles de verre » ! Un monument d’intelligence, de culture, d’inventivité... un livre aussi ardu que généreux, impitoyable et tendre... J’aurais adoré le présenter.
Mais c’est trop long, même avec une préface de moi, ça ne se lira pas. Que ce soit en audio ou en i-book, ça ne doit pas dépasser deux cent pages. En expurgeant un peu, la plupart des bouquins tiennent sur ce format-là. Mais expurger « les perles » ! Même un génie ne pourrait pas. Quant aux amateurs de livres-papier... quelques ermites, quelques rares collectionneurs qui se moquent bien du contenu des pages...
Reprenons.
« Du temps de Hermann Hesse... »
Mais si je me lance dans la digression ça va les barber. La vérité ?
Voilà un exercice auquel je ne me suis pas livré depuis longtemps...


« Je traversais le parc tous les soirs pour rentrer chez moi. J’avais un petit boulot chez « Copynett, photocopies », je finissais à 18 heures, ça me laissait la soirée pour écrire. J’avais vingt-trois ans, j’étais maigre comme un chien errant et les refus successifs de cinq ou six éditeurs ne m’avaient pas découragé. Je m’essayais à tous les genres – humour, eau de rose, politique, biographie, science-fiction, policier... Si j’avais croisé le Diable, je lui aurais bien volontiers vendu mon âme pour être publié, mais lui non plus ne me trouvait pas intéressant.»
Encore cette migraine qui me reprend... L’acupuncture décidément ne sert à rien.
« Il y avait un livre oublié sur un banc. Je ne sais pas pourquoi je me détournai de mon chemin, j’allai chercher ce live, je l’ouvris. Une écriture fine, élégante, passionnée, ornait la page de garde.
« Je trouve ce livre extraordinaire ! Si tu l’aimes aussi, fais-en profiter quelqu’un d’autre ! Ca s’appelle le book-crossing ! Tant qu’il restera des humains capables de partager leurs joies avec d’autres humains, tout ne sera pas perdu. »
La dédicace me fit sourire. J’emmenai le livre. Et je le lus.
C’était « Le Loup des steppes », de Hermann Hesse.
Et ce fut ma plus grande claque littéraire. J’écrivais, je me trouvais génial, Hugo rimait bien mais n’était qu’un bavard, Shakespeare était un théâtreux plaisant qui avait sûrement embauché des nègres, et notre bon vieux Racine avait très mal vieilli. Balzac ? Indigeste. Stendhal ? Soporifique. Kipling enfantin, Verne ridicule, Bazin répétitif. Tolkien ? Un illuminé – plutôt attendrissant, d’ailleurs, comme Bradley et Asimov.
Mais Hesse !
C’était précis, direct, descriptif, subtil... Il y avait là des phrases longues comme des romans, charpentées comme des temples grecs, rigoureuses, limpides, irréprochables... Il y avait des lieux dont les couleurs et les parfums s’envolaient d’entre les pages comme des mouettes joyeuses, des personnages minutieusement dépeints qui ressemblaient à tellement de gens qu’on avait tous croisés, et qui gardaient pourtant leur part de dignité et de mystère. C’était à la fois innocent et pervers, génial et anodin, puissant et simplissime... J’avais trouvé mon maître. Je lus et relus ce livre en boucle pendant trois semaines comme si j’avais voulu graver son essence dans les cellules de mon cerveau. Il était hors de question que je m’en sépare ! Je passai donc quelques après-midi dans le parc, espérant croiser l’auteur de cet inestimable présent.
»
Oui mais non, si je commence à leur dire que c’est difficile à lire... Et puis Hugo et Shakespeare ils ne savent même plus qui c’est – des joueurs de foot, non ?
J’ai mal à la tête... Si ça dure j’irai chercher un comprimé.
Non, et puis c’est trop long, et la vérité n’intéresse personne. De toute façon j’avais trente-cinq ans, mes richissimes parents me prenaient pour un minable et m’avaient déshérité au profit de ma soeur –la garce ! -, je menais une vie lamentable et ce livre m’avait procuré un véritable électrochoc.
Elle avait vingt et un ans, elle était belle comme le jour, rien à voir avec un mannequin, elle était simplement lumineuse, printanière, inespérée : de petits seins fermes qui dansaient sous ses pulls, de longues cuisses musclées inquiétantes, envoûtantes, un ventre plat orné d’un nombril parfait, et une peau douce comme un vrai cashmere...
Je la vis s’asseoir sur le banc et se mettre à lire. « L’enfance d’un magicien » ! C’était elle, bien sûr, forcément ! Elle était jeune et enthousiaste, elle aimait la vie et la littérature. C’était facile...
« Mademoiselle... »
Elle leva des yeux profondément verts. Deux océans sauvages, deux abîmes attirants pour le voyageur solitaire...
« Je voulais vous remercier... « Le Loup » ! Je l’ai lu...
- Ah... « Le Loup » ! Et alors ? Vous avez aimé ?
- Oh, c’est plus que ça... »
Il faudrait mettre dans ma préface ce que je lui expliquai ce jour-là. Mais, imprudent, je n’avais pas de micro sur moi. J’ai dû la bassiner sur l’intelligence de Hesse, son style à la fois subtil et indigeste, son leitmotiv sur l’esprit, la culture et la bête... Je n’écoutais pas ses réponses. Elle avait une bouche pulpeuse que j’avais envie d’écraser contre la mienne...


Je crois que je l’ai aimée. J’ai vécu pendant deux ans suspendu à ses lèvres, esclave de son corps, obnubilé par le désir permanent de la posséder.
Mais Matthieu avait un an et même si je n’avais pas épousé Lucie, ça n’était pas très facile. Son père était éditeur et me jaugeait chaque fois que je le rencontrais. Il savait sûrement ce que je valais, sinon il ne m’aurait pas laissé approcher sa fille. Et en même temps il prenait un malin plaisir à différer le moment où il publierait enfin mes romans.
Un jour elle est partie, bien sûr. Elle m’a expliqué. Je n’ai rien répondu. Elle avait raison, je n’aurais pas quitté Lucie. Elle bien sûr, en tant que femme, pensait que je ne pouvais pas quitter Matthieu.
J’aurais dû. Matthieu est devenu une sorte d’escroc à la petite semaine. Trois boîtes déjà qu’il coule. « La conjoncture »... Tu parles ! Trois fois déjà qu’il me demande ma caution pour la banque. Trois fois que je refuse. Je ne vais pas me ruiner pour ce petit con. De toute façon quand je serai mort il aura largement de quoi être à l’abri du besoin. Il n’a qu’à rester tranquille en attendant.
J’ai adoré Colette. Cette passion, ce feu, ce don total de soi... Je n’ai plus jamais retrouvé quelqu’un comme elle. Lucie se doutait bien que je la trompais, elle en faisait autant de son côté. Elle m’avait parlé de divorce, et puis elle a encastré sa voiture dans un platane. C’était plus honorable.
Cette migraine... Et si j’étais malade ? Je la trouve plus forte qu’à l’ordinaire. Autrefois, il y avait des médecins qui travaillaient chez eux – si, si, je vous assure. Ils avaient des cabinets, ils recevaient leurs patients et même, quand on avait les moyens de les payer, ils venaient chez vous. C’était bien commode. Et puis le gouvernement a dit stop, et seuls les hôpitaux sont restés. Mais c’est toujours pareil, quand on a les moyens... Je me suis payé récemment un AMD, un Assistant Médical à Domicile. On s’assied devant l’écran, la tête à la bonne hauteur, on entre la main dans la logette, et quelques minutes plus tard on a le diagnostic.
« Bilan sanguin normal. Scanner cérébral normal. Diagnostics invalidés : alcoolémie aiguë - anévrisme cérébral – abcès dentaire – botulisme – carence en fer, magnésium, zinc, manganèse, iode, cuivre, vitamines A, B, C, D, E, K et PP - diabète – goutte – hématome intracérébral – hypertension artérielle - leishmaniose – méningococcémie – paludisme – sinusite – taenia – uvéite – varicelle – zoonose. Diagnostic retenu : migraine. Traitement recommandé : Ibuprofène 400 mg. Si les symptômes persistent, rendez-vous pour une consultation dans votre hôpital de secteur. Avez-vous envisagé la possibilité d’une maladie psychosomatique ? Un psychiatre diplômé est à votre écoute 24 h sur 24 sur le site psyperso. org. »
Et puis quoi encore ! J’irai prendre un comprimé tout à l’heure. La femme de ménage s’obstine à les ranger à la salle de bains, alors qu’ils me seraient utiles sur mon bureau. La dictature des subordonnés. Une des grandes plaies du monde moderne.


Quand Lucie est morte, je me suis demandé ce que devenait Colette. Un détective privé m’a appris qu’elle s’était suicidée, peu de temps après m’avoir quitté, en se jetant du toit de son immeuble. Nous avions passé des heures sur cette terrasse nue, rarement fréquentée par quelque fumeur impénitent chassé de son appartement par une mégère intransigeante, ou par quelque gamin naïf venu nourrir les pigeons. Nous parlions, nous nous embrassions, nous regardions le soleil se coucher sur cette ville pleine d’idiots qui ne reconnaissaient pas mon talent...
J’éprouvai un petit serrement de coeur à cette nouvelle. Mais dix ans avaient passé, j’étais enfin publié, reconnu, admiré, presque riche... C’était si loin, tout ça...
Etrangement le soir même j’étais devenu allergique aux chats. Il a fallu se défaire de Gribouille. Matthieu a hurlé. C’était un enfant difficile. J’ai toujours détesté qu’il hurle. Après tout j’étais chez moi. La concierge s’est chargée de donner Gribouille à une de ses amies. Je n’allais pas me pourrir la vie pour une saleté de chat. Matthieu a préféré partir en pension. C’était beaucoup mieux après son départ, j’étais tranquille, je pouvais recevoir qui je voulais sans devoir faire attention.

«J’étais encore un jeune homme» - si quand même, à trente-cinq ans, on est un jeune homme – « lorsque je découvris Hermann Hesse, par le plus grand des hasards...»
1 m 68, pas si grand que ça, le hasard... mais un joli brin de fille...
« ... à travers ce livre, « Le Loup des steppes».
Et cette migraine qui ne me lâche pas...Je vais bientôt aller chercher un comprimé.
« J’étais alors à un tournant de ma vie...»
Ca, les lecteurs adorent. Pénétrer dans l’intimité d’un auteur, ça les excite, et ça les fidélise.
« ...et ce livre venait, comme la lumière au bout d’un tunnel, me rappeler que la littérature est une vocation, âpre et tourmentée, mais en même temps une bénédiction accordée aux humains, qu’ils soient écrivains ou lecteurs. C’est avec beaucoup d’humilité que je souscris à l’honneur qui m’est accordé d’écrire une préface pour cet insigne chef d’oeuvre, sachant que cette merveille se suffit à elle-même. Le livre commence d’ailleurs par une fausse préface écrite par l’auteur en personne, pour introduire l’ouvrage écrit par son héros, lui aussi homme de lettres.
Cette oeuvre est d’un autre temps ; le savoir était encore réservé à une élite, mais cette élite avait un niveau de culture que nous n’imaginons même pas. Aux lecteurs qui voudraient tenter l’aventure, je voudrais dire ceci :...
»
C’est très théâtral. Mais j’ai toujours adoré le théâtre. Depuis l’adolescence, je rêve de me planter sur une scène, sous le feu des projecteurs, et d’asséner à un public béat et ignare une superbe réplique.
« Crois-tu donc que je n’aie plus d’orgueil, parce que je n’ai plus de honte ? »
Ah, Lorenzaccio, un esprit brûlant comme une lame chauffée à blanc dans un corps corrompu par le stupre et la luxure...
« Et le samedi vingt-six, une heure avant diné, monsieur de Bergerac est mort assassiné. »
Sous le masque ridicule du vieux guerrier nasard, une âme pure et droite, étincelante et fière...
Et lui ! « Mais à Dresde, pardon, vous savez bien, j’espère, que vous aviez tous l’air des laquais de mon père ! »
Avoir vingt ans, être délicieusement incompris, être près de mourir « d’avoir été tué, tout bas, dans trop de coeurs », et sentir dans l’étroite poitrine galoper les chevaux de la gloire...
« Je leur ferai horreur puisque je n’ai pas d’autre manière de les aimer... »
Le sacrifice du héros sartrien, dressé seul et fou entre Dieu et le Diable, l’Homme dans toute sa splendeur...
Ca, c’était des préfaces à écrire ! Mais le théâtre n’intéresse plus personne. Depuis la pandémie de 2016, plus de manifestations publiques, plus de spectacles, plus de concerts, nous vivons recroquevillés autour de nos ordinateurs, paresseusement ravis d’échapper à la confrontation avec l’Autre.
Où en étais-je ? Ah oui.
« ...Je voudrais dire ceci : oubliez tout ce que vous avez lu jusqu’à ce jour. Abordez ce joyau dans l’innocence absolue. Suez, trimez, peinez pour en déchiffrer le sens, parce qu’une civilisation de prudence et de faux semblants a tout fait pour vous transformer en consommateurs dociles. Ce livre est l’expression paroxystique de la liberté. La liberté ne s’accommode pas de demi-mesures, et il est plus facile de mourir pour elle que de vivre en elle, même si la mort n’est plus à la mode dans notre ère de Contrôle.»
Colette aurait aimé cette préface. Elle aurait souri, m’aurait pris la main, aurait déposé un baiser dans ma paume et m’aurait dit :
« Géniaaaal... Quelle chance tu as d’avoir autant de talent ! »
Et je lui aurais répondu, comme Romain Rolland (ou Jules Renard ? Je les ai toujours confondus) :
« Oui, j’ai du talent, je le sais, mais qu’est-ce que ça peut me faire, c’est du génie que je voudrais avoir. »
Elle avait le plus beau sourire du monde. Et elle m’aimait...
Et elle...
...a voulu...
...me quitter...
C’était un accident. Elle m’a dit : « Je te quitte. Tu es en train de détruire ma vie » et j’ai marché sur elle et j’étais furieux hors de moi en rage fou de colère déjanté déboussolé azimuté et je l’ai giflée et elle a reculé et elle...
Je suis descendu par l’escalier de service.
C’est drôle. Je l’avais complètement oublié. Ma mémoire m’a protégé de ce chagrin. Elle devait savoir que j’avais une oeuvre à écrire, que j’avais besoin de la paix de l’esprit. Qu’aurais-je pu produire si le remords m’avait taraudé pendant toutes ces années ?
Et puis elle voulait me quitter ! Moi !
C’était un accident.
Comme Lucie. Je n’y suis pour rien si elle a planté la voiture (une des dernières) contre un platane (un des derniers). Elle voulait sortir après dîner, ce soir-là, sans moi, et ça ne me plaisait pas. Je n’ai rien dit, mais j’ai mis des somnifères dans sa blanquette de veau. Sans remords, c’était du surgelé. Lucie avait toujours eu horreur de faire la cuisine.
En refermant la porte elle m’avait lancé « et pense à signer les papiers du divorce ». Je me suis dit que la chaleur du plat avait dû inactiver le médicament.
Et puis elle s’est tuée sur la route.
Mais elle voulait me quitter, Moi ! Je n’ai jamais supporté qu’on me quitte.
J’ai tué les deux femmes de ma vie.
Et Moi je suis vivant.
Je n’ai qu’un coup de fil à passer pour avoir une fille dans mon lit ce soir – blonde, jeune, consentante et gratuite. Ca, c’est le succès.
Ma migraine est partie. Mon corps voulait me punir d’avoir oublié Colette ? Quelle drôle d’idée.
C’était un accident.
Hesse fustige le bourgeoisisme, comme il dit, qui fait du Moi sa priorité, alors que « on ne peut vivre intensément qu’aux dépens du moi ». Mais Hesse était un mystique, un éternel adolescent pétri d’illusions ridicules.
Je suis riche, je suis célèbre, je suis aimé. Qu’ai-je besoin de valeurs morales ou de sentiments sincères ? Même mon crétin de fils me pardonnera quand il aura mon héritage. D’ailleurs, même s’il m’en voulait encore, hein, à ce moment-là...
Narwa Roquen,qui a écrit un texte élitiste et insupportable, qui ne lui ressemble pas... et que ça a bien fait rire!


  
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Réponses à ce message :
3 Exercice 73 : Narwa => Commentaire - Estellanara (Mer 23 jun 2010 à 15:15)
3 Toutes les routes mènent à l’Homme. - Maedhros (Dim 28 fev 2010 à 18:52)
3 Wa73 - Commentaire Narwa Roquen - Onirian (Ven 19 fev 2010 à 14:17)


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