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 Wa - exercice n°21 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 30 aout 2007 à 16:15:31
J’espère que vous êtes tous revenus en pleine forme de vos vacances, débordant d’idées neuves et piaffant d’impatience devant une nouvelle année de WA.
Changement radical de genre pour l’exercice 21 : vous allez décrire une scène de crime.
Deux précisions :
- pour les âmes sensibles, crime ne veut pas dire meurtre, mais grave délit, donc cela comprend aussi le vol, l’enlèvement etc...
- pour les activistes à tout va, il ne s’agit pas de raconter l’action du crime, mais bien de décrire l’endroit où il a eu lieu, tel qu’il est découvert après coup, avec son lot d’indices, vrais, faux ou trompeurs...

Vous aurez bien sûr à introduire votre Monde, et vous pouvez faire intervenir autant de personnages que vous le souhaitez – sans commencer l’enquête ! Je vous demande juste un état des lieux, et la mise en place des éléments qui vous permettront d’écrire l’histoire en suivant, dans le prochain exercice.
Tous les styles sont permis : humour, horreur, fantastique, thriller, et même trash (amateurs d’hémoglobine, à vos plumes !)
Vous avez deux semaines, jusqu’au jeudi 13 septembre. Régalez-vous !
Narwa Roquen, qui frissonne déjà!


  
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Réponses à ce message :

Pages suivantes : 1 - 2 - 3
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-30 17:47:35 

 appel à l'indulgence...Détails
Je tente le coup, ce sera ma première fois :)
J'espère que vous serez indulgents, parce que vous écrivez tous très bien^^ En tout cas, j'ai trouvé mes MAITRES INCONTESTES ET ABSOLUS (serais-je exesive??...toujours!)
See you later.

*la fibre thrillerette titillée*

Ce message a été lu 6147 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-08-30 22:01:26 

 Un poil excessive...Détails
...mais c'est pas vraiment un problème avec les mégalos que nous sommes (joke)

Ravie que tu oses le WA! Peut-être que ça encouragera notre petite vouivre timide à tenter elle aussi?? Allez allez, osez donc!

Et puis, rappelez-vous que les mots sont là avant tout pour créer du lien... Si en plus, ils créent de l'émotion, nous serons comblés!

Elemm', contente d'avoir une nouvelle joueuse! :)

Ce message a été lu 6313 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 10:21:08 

 Essai exercice n°21, parie 1 ...Détails
C'était l'aube.
Dans la cuisine, tous sortaient des limbes du sommeil: les appareils electro-ménagers, le vaisselier et ses résidents, la table, les chaises ainsi que toute la nourriture. Le réfrigérateur ronronna un peu plus fort, s'étira, et comme si cela avait été un signal, les habitants de la pièce prononçèrent leurs premiers cotonneux bonjours.
Les volets étaient entrebaillés; filtait au travers un timide mais chaleureux rayon de soleil qui carressait d'habitude le pot de miel, dans un placard resté ouvert. Tous les matins, le regard de tous suivait irresistiblement le tracé lumineux, s'attardait sur les hypnotiques grains de poussière alors révélés, et se posait finalement sur le consistant liquide. Sa couleur, alors douce, ambrée, resplendissante, leur promettait qu'aujourd'hui était une journée qui s'annonçée plus belle que ne l'avait été la précédente.
Mais nous n'etions pas un jour ordinaire.
Tous furent surpris par le désordre inhabituel. Des stylos, vivants paisiblement toujours dans le gobelet jauni du buffet étaient sidérés de s'éveiller allongés, les uns sur les autres. Dans le placard, le miel ne se trouvait pas dans le trajet du rayon matinal; la pâte à tartiner avait été reléguée entre un poussièreux pot de verre contenant des feuilles de tilleul et le mur du fond du meuble. Quelques ustensiles se retrouvèrent également déplacés, retournés et s'en offusquèrent avant même de s'en étonner.
Personne n'avait entendu quoi que ce soit cette nuit-là; l'incompréhension se mêlait aux reflexions et hypothèses que menaient déja certains. Cela aurait pu être l'un des humains s'ils avaient su être silencieux...
Une bourrasque, inconcevable idée vis-à-vis des dommages et de leurs répartitions dans la pièce, avait été quelques instants le sujet d'une coléreuse discussion, le moulin à poivre y croyant dur cmme fer.
A la vérité, une hypothèse était dans tous les esprits, mais l'on n'osait l'énoncer.
Cependant...cela paraissait la seule cause réaliste...
Fatiguée de ce remu-ménage inutile, l'huile d'olive s'avança de sa démarche chaloupée. Le réfrigérateur ouvrit sa porte, la pâte à tartiner et l'ancestral contenant de tilleul s'extripèrent du fond du placard, les stylos se relevèrent promptement. Le miel n'osa passait sous le rayon, de peur, certainement, de troubler l'attente générale des propos de l'huile.
Ce fut sa voix grave, embaumée, presque tendre qui déclara fermement: "Il y a eu, ou a failli y avoir, vol."
Le silence s'installa.
Soudain, un fracas de paroles y succéda: ce n'était pas possible...cela ne se pouvait...on se connaissait...tous...honnêtes gens...honteux de dire ça! Mais alors que les bouches s'esclaffaient, s'indignaient, déja les regards se tournaient soupçonneusement vers les voisins! Au pot de chocolat se joignèrent les confitures, qui, effrayés, s'agitaient en tous sens.
Tous de même, à force de glisser son regard inquisiteur partout, l'on remarqua enfin qu'il manquait quelqu'un. Une personne qui, par sa sagesse, aurait su calmer et clarifier la situation... Il brillait pas son absence et l'on resta sans voix. Il n'était plus là. Lui, l'Ancien, celui grâce auquel se transmettaient les ancestrales histoires de la maisonnée, celui pour qui la chandelle, aux veillées, s'embrasait tandis qu'il contait ses innombrables souvenirs:
le Vieux Quignon de Pain.

Le soleil pénétrait en cet instant dans toute la cuisine et l'on vit quelques antiques miettes, dernières preuves de l'existence de l'aïeul, échouées au sol.

Déja les fourmis commençaient leur besogne.



*Clémence, terrorrisée.*

Ce message a été lu 6353 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 10:30:40 

 Elemm' et notre vouivre (?)Détails
Merci Elemm'^^ (de ta patience (!!!), de ton sourire, et de tes encouragement)
Je suis toute émoustillée, parce que je n'écris jamais des choses de ce genre; j'espère que vous me donnerez des conseils pour m'améliorer :)

Mais qui est cette timide vouivre?? En tout cas, tu devrais oser toi aussi, ça ne coûte rien :) Je suis certaine que tout le monde attend ton texte, dans l'espoir de t'aider à surpasser ta timidité et de pouvoir au mieux te découvrir.^^ N'hésites plus!

Ce message a été lu 6192 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 12:27:52 

 crotte de globe oculaire de mammouth!!Détails
O_o
Désolée pour le rose, ce n'était pas voulu... Glups.

Ce message a été lu 6503 fois
Fladnag  Ecrire à Fladnag

2007-08-31 13:30:55 

 rectification possibleDétails
Tu peux editer ton texte autant que tu le souhaite dans les jours qui suivent (au dela d'une semaine par contre ce n'est plus possible). Je le fait a ta place pour enlever la couleur (en fait c'est moi qui l'avait rajouté, car j'avais cru que c'était ce que tu souhaitais (tu as en effet selectionné cette couleur lorsque tu as créé ton message))

Bref, mea culpa !

Ce message a été lu 6951 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 14:03:21 

 MerciDétails
Merci beaucoup, je pensais avoir fait une fausse manoeuvre ^^ C'est gentil d'avoir voulu combler mes attentes, lol
Ben , si vous me donnez des conseils, je le réécrirais puis le remettrais :)
Merci de répondre en tout cas à mes nombreuses et horripilantes interrogations, implicites ou explicite :)
A pluch

Ce message a été lu 6504 fois
Netra  Ecrire à Netra

2007-08-31 16:22:45 

 Limie la Vouivre...Détails
... n'est visiblement pas encore rentrée de vacances ^^ En fait elle dit qu'elle écrit trop mal pour publier ici, et c'est dommage ! Voilà j'espère aussi que ton post l'encouragera !
MorgaNetra,bestiole assexuée bleue, harpeur porté sur la bouteille qui dit des bêtises (copyright Maedhros)

Ce message a été lu 6591 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 16:31:26 

 ah okay Détails
D'accord, merci; je suis encore trop nouvelle pour avoir tout saisi encore...:)
J't'aime déja si tu dis des bêtises, parce que je me sens seule parfois parmis vous, créatures de talents! :)

Ce message a été lu 6445 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-08-31 19:48:07 

 Crébondiou!!Détails
Mais c'est que c'est sacrément bien ce qu'elle écrit la p'tite nouvelle!
Bon ok, je sais, j'aurais pas dû lire avant d'écrire le mien pour ne pas être influencée, mais ma curiosité me perdra!
La description de la pièce est excellente, l'ambiance est plutôt bien rendue, j'aime beaucoup la phrase de fin "Déjà les fourmis commençaient leur besogne", qui sonne bien sombre...

Juste deux petites remarques: "Le miel n'osa passait sous le rayon" ==> "n'osa passer" serait mieux ^^
Et la phrase de l'huile d'olive; "Il y a eu, ou a failli y avoir, vol.", que je trouve difficile à prononcer et pas très chantante, je ne sais pas si c'est un effet voulu mais sinon je la trouve un peu désagréable à l'oreille.

Mis à part ces deux ridicules détails, alors là, moi j'dis chapeau et pitié pitié, ne nous prive pas de ta présence à peine la rentrée arrivée, reste avec nous, je sens que tu es un bon élément, on va pas te laisser partir aussi facilement!!!


Elemm', râou râou (miaule pour se faire aimer ^^)

Ce message a été lu 6309 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-31 19:53:07 

 pas besoin de miauler, je t'apprécie déja...Détails
...et je suis très touchée par ce que tu m'as dit, merci infiniment!! Mais par rapport à vous tous...waouh!!
Euh oui, erreur d'inatention pour "n'osa passait" et tu as entièrement raison pour la phrase de l'huile!! Si j'ai droit à d'autres conseils, je réécrirais l'histoire en en tenant compte au mieux!!Pas de soucis, j'ai déja pris l'habitude de polluer votre forum, je ne vais pas vous lâcher^^

*clémence, qui ronronne d'affection et qui te remercie de tout son coeur*

Ce message a été lu 6416 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-08-31 21:20:23 

 *porte une pancarte avec écrit : Limie, un texte !*Détails
Je lance une manifestation pour inciter tous nos jeunes auteurs plein de talents inexploités à nous faire profiter de leurs premiers textes. Comme ça, quand ils seront devenus le nouveau Pratchett, on pourra se dire avec satisfaction : "quand il était jeune, je lui ai donné un petit coup de main".

Est', inspiratrice de mouvements de foule idiots.

Ce message a été lu 6281 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-01 18:30:58 

 fête d'Est'Détails
J'entrepose des cailloux dans un coin de ton appart' pour Maedhros^^ J'espère que ça lui plaira, j'y mets tout mon coeur!!
Euh t'inquiète j'ai mis une vieille toile cirée, comme ça il ne détruira pas trop ton sol en entammant la danse folklo du Cailloux-brillant-que-le-mineur-frappe-en-chantant.

Ce message a été lu 7084 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-09-02 14:43:54 

 Pierre qui rouleDétails
Je ne connaissais pas les affections minéralogiques des elfes noldor mais pourquoi pas ? C'est grand ici, chacun peut s'y installer à son aise. C'est des jolis cailloux qui brillent au moins ?
On a eu un nain, une fois, pendant pas longtemps. Je crois que c'était un plombier ou quelque chose dans le genre. Il avait un décapsuleur à deux mains. Tu en trouveras mention dans le Projet 4202.
Et toi, de quelle espèce te revendiques-tu ?

Est', hop hop hop, allons brader !

Ce message a été lu 7022 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-02 16:43:51 

 pour les caillouxDétails
Je les ai choisi un par un, mais la résultat me plait...ça s'accorde parfatement avec ton sol.

Mon espèce? euh...ben selon mes amis je "ressemble" à une elfe, mais c'est un peu trop prétentieux selon moi...Donc disons que je suis au carrefour de toutes les espèces :)

*vous salue bien bas*

Ce message a été lu 6704 fois
z653z  Ecrire à z653z

2007-09-03 14:30:25 

 petites corrections :)Détails
C'est un bon début malgré les petites fautes ;)


filtait au travers
filtrait

s'annonçée plus belle que
s'annonçait

vivants paisiblement toujours
vivant

croyant dur cmme fer
comme

effrayés, s'agitaient
effrayées

Tous de même, à force de
Tout

Il brillait pas son absence
par

Ce message a été lu 6730 fois
Zogrot  Ecrire à Zogrot

2007-09-03 17:17:59 

 Faerie...Détails
Moi, je te voie comme une petite fée virevoltante... C'est ptet mes vieux yeux d'orc qui me fond défaut mais bon... C'est toi qui choisi ton avatar. Sinon, heuresement que je ne ressemble pas a un orc "irl" parce qu'a part les muscles, y'a pas grand chose a garder chez un orc. J'ai ptet le caractère...

Zogrot, vert, comme toujours.

Ce message a été lu 6335 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-09-03 17:29:39 

 *commence une liste*Détails
Alors, tes points communs avec un orc :
- les canines pointues,
- une épaisse crinière sauvage,
- un appendice nasal de caractère,
- une veine qui saille sur ton front quand tu t'énerves,
- une faculté impressionnante pour écouter de la musique faite de hurlements de bêtes et d'instruments bourrins,
- un goût immodéré pour les viandes à peine cuites...
Je suis sûre que je peux en trouver d'autres en réfléchissant.

Sinon, chuis assez d'accord pour la visualisation de Clémence en fée de 15cm de haut. Je lui mettrais même des collants rayés noir et rose.

Est', membre de la FOE.

Ce message a été lu 7066 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-03 19:20:05 

 Olalala!!Détails
Merci beaucoup!! 'Faut vraiment que j'apprenne à me relire quand je frappe parce que c'est limite là, j'ai honte!!!
En tout cas, merci beaucoup!!! :)

*Clémence, la petite fée virevoltante qui entrepose des cailloux chez Est*

Ce message a été lu 6759 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-03 19:23:33 

 héhé (absence d'imagination pour les titres)Détails
Euh oui, rose et noir...enfin, si ça peut te faire plaisir! :P
Si un jour, dans un futur proche ou lointain, je venais à te rencontrer, Zogrot, je ne manquerais pas de me souvenir de ces points et d'en noter la pertinence^^

Pouk, bécot virtuel tourbillonnant .

Ce message a été lu 6777 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-05 23:53:23 

 WA - Participation exercice n°21 - H1Détails
Bonsoir,

Une étrange inspiration pour cette contribution. J'ai retenu une acception extensive du crime et une narration assez curieuse. Bref, je pense être légèrement hors sujet. Mais je me suis aperçu que je ne parvenais pas à écarter cette idée, alors autant en faire la catharsis. A vous de juger.

_______________

Au bout d’une impasse, derrière une porte cochère anonyme, une quiétude miraculeuse règne sur un espace singulier, si près et si loin des grands immeubles modernes et du flot des véhicules citadins. La rumeur de la grande ville reste au-dehors. En fait, il existe une frontière invisible mais parfaitement présente, une ligne de démarcation qui sépare la grande artère où bat à toute vitesse le coeur de la mégapole et cette enclave de tranquillité. Dès la porte cochère franchie, les lois du monde extérieur semblent abolies. Au fond de l’impasse, un autre monde vit dans un autre temps. Les choses évoluent à un rythme différent, comme ralenti. Un décalage horaire urbain circonscrit à un simple pâté de maisons, presque un paradoxe temporel. Cette oasis est une petite place, bordée par quelques arbres relativement entretenus. Zoom avant.

Plus près. Quatre bancs se font face, deux par deux, tournant le dos à la sorte de ruelle étroite et pavée, qui fait le tour de la placette. Au centre, une maigre fontaine moussue hoquette son antique et liquide ritournelle. Le refrain a usé la pierre tendre de la vasque. Tout autour, sur les façades fatiguées des maisons aux toits de zinc, les fenêtres ferment les yeux sous l’assaut implacable du soleil de l’après-midi. Au bout de la place, une petite église lance vaillamment son clocheton droit dans le ciel minéral d’un bleu cobalt.

Parmi les vivants, il y a le vieux cabot allongé dans l’ombre de l’église. Il halète doucement, cherchant la fraîcheur. Il n’a jamais eu de maître. Il fait un peu peur aux petits enfants, mais cette peur est vite oubliée quand il aboie joyeusement pour jouer avec eux. Il se précipite frénétiquement après la balle qu’on lui lance, manquant quelques fois de renverser le vieux monsieur qui revient du café, toujours à la même heure. Oh, le vieux monsieur est poli, il se contente de le gronder gentiment, trop content de voir l’animation juvénile emplir la placette d’une vie neuve et prometteuse. Le cabot trouve sa pitance quotidienne au fond des cageots rangés au pied des quelques étals du petit marché qui pose tous les matins ses tréteaux sur la placette. Parfois le boucher, un homme au cou épais et aux mains puissantes, lui lance une belle saucisse rose et tendre, avec un long rire sonore. Le chien lui répond d’un aboiement gourmand avant de la saisir délicatement pour battre en retraite et la déguster à son aise. Mais en ce mois étouffant, la placette est déserte. Le marché a pris ses quartiers d’été et les enfants sont partis avec leurs parents, en Provence ou en Bretagne, au bord de l’eau. C’est le temps des vacances, celui de la migration estivale.

Au coeur de l’été, ceux qui travaillent ou qui n’ont pu partir attendent impatiemment la fin de ce long mois ensoleillé. La placette est inerte sous la chaleur. Les verts réverbères courbent leur tête transparente, accablés par la vague de chaleur inhabituelle. Bientôt, c’est une question de jours, deux mille athlètes essaieront d’aller plus vite, plus haut et plus loin, sur le sable rouge et vert de la gigantesque arène érigée sur une plaine royale. Quels que soient leurs exploits, ils n’iront jamais plus vite, jamais plus haut et jamais plus loin que sept autres voyageurs accrochés comme des étoiles au plus haut du firmament. Sept étoiles filantes qui laissent derrière elles dans le ciel blanc de février, de longues traînées rouges.

Nul ne se souvient, seules les pierres en rêvent encore. Et il faut se garder de réveiller les pierres pour ne pas effrayer les enfants. Dans ce rêve pétrifié aux reflets estompés, voici plus de quatre siècles, la petite église a gonflé ses joues pour faire résonner, après celle de Saint-Germain l’Auxerrois, ses horribles mâtines. Alors, les pavés disjoints ont ruisselé de sang, la placette a été encombrée de corps rompus et démembrés tandis que les murailles impassibles ont renvoyé les cris déchirants des mères défenestrées et des enfantelets sauvagement poignardés. Comment oublier la macabre procession des corps nus et encore tremblants, traînés au bout de cordes et de crocs vers la Seine toute proche ? Comment oublier, par-dessus tout, les rires déments des fanatiques de la vraie foi, gorgés de haine et de sang ? A la Cause...à la Cause...

Il vaut mieux laisser les pierres dormir.

Travelling latéral et zoom avant. Un détail détone, tout au fond d’un couloir obscur, il y a une porte béante au deuxième étage d’un petit immeuble de briquettes rouges. Une porte qui baille comme une bouche ouverte pour mieux respirer dans la fournaise de l’après-midi. Une impression d’urgence immobile. Une présence lourde et inquiète dans la touffeur estivale. Une porte ouverte, sans raison apparente, c'est mystérieux et menaçant. Toutes les familles étant parties en vacances, il se pourrait bien qu’il s’agisse d’un cambriolage. Priez pour qu’il ne s’agisse que d’un banal cambriolage. Zoom avant, plus près, encore plus près, cadrage serré!

La porte ne présente pas de signe d’effraction. Malgré l’insolite de la situation, c’est une invitation à se glisser discrètement à l’intérieur. Lent zoom avant. A gauche, une minuscule cuisine envahie par une minuscule table recouverte d’une pauvre toile cirée. Tout est bien rangé, chaque chose est à sa place. Toujours cette impression de vie imminente. L’absence est pourtant palpable comme un fantôme qui s’accroche au papier peint. A droite un séjour où un bahut acajou attire les regards. Long et bas, il est surchargé de cadres photographiques. Des visages riants fixant le vide derrière notre épaule. Tenez, n’est-ce pas le vieux monsieur, celui qui va au café pas loin et qui revient toujours à la même heure ? Il est plus jeune sur celle-ci. Et encore plus jeune sur celle-là. Sur cette photo noir et blanc au format inhabituel, voyez cette jolie jeune femme à ses côtés qui pose la tête sur son épaule. Elle est tellement ravissante dans sa belle robe de mariée. Le regard qu’elle lève vers lui où se lit un amour sans retenue qui résistera au temps et aux aléas de la vie, est la promesse muette d’un amour éternel. Un amour d’un autre âge.

Non loin d’un poste de télévision éteint, une imposante horloge comtoise fait silence. La caisse en forme de violon découvre, derrière le cadran ouvert, un lourd balancier en laiton au mouvement suspendu. Les aiguilles sont arrêtées. 11H30. Peu à peu, une étrange odeur se mêle aux effluves d’un déodorisant bon marché à la citronnelle. Une odeur rapidement lourde et entêtante, doucereuse et dérangeante. La désagréable sensation augmente au fur et à mesure qu’on s’approche d’un grand fauteuil de cuir défraîchi, couleur tabac, un fauteuil suranné, au charme désuet. Une longue serviette blanche est étendue sur le coussin et le dossier.. L’odeur devient vraiment insupportable. Regardez bien. N’est-ce pas l'empreinte d’une forme qui creuse encore légèrement le molleton de la serviette éponge? Que font ces gants de latex près du fauteuil, sur le méchant tapis ? Mais l’odeur devient méphitique. Elle prend à la gorge et il faut battre en retraite.

Oui. Vous avez compris. Quelqu’un est mort ici.


M

Ce message a été lu 6173 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-06 07:27:27 

 ...Détails
pfiou...sans voix.
je laisse commenter les pro'.

Ce message a été lu 6581 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-06 07:41:40 

 Erratum...Détails
Il était tard...la relecture a été visiblement bâclée. Donc, j'essaie de corriger au mieux..


M

Ce message a été lu 6232 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-06 17:23:08 

 Erratum...suiteDétails
Voilà, la version définitive a remplacé la précédente...


M

Ce message a été lu 6554 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-09 22:42:17 

 WA - Participation exercice n°21 - H2Détails
Un second texte, plus dans l'ambiance....


Scènes de crime


Pour Vic Lanco, la journée s’achève mal. Son patron vient de lui tomber dessus à cause de cette foutue preuve disparue. Dans l’après-midi, l’avocat de la défense s’est fait un plaisir de renvoyer, en pleine audience, le jeune substitut du procureur à ses chères études. Deux mois de boulot réduits à néant, un criminel qui s’en sort à bon compte et une opinion publique inquiète, cherchant le responsable de ce fiasco. Le procureur en personne a dû se défendre aux infos de six heures devant une meute de journalistes intenables. Le maire lui-même s’est fendu d’un communiqué en début de soirée. Mais le plus insupportable aux yeux de Vic, ce sont les sourires narquois qu’il imagine déjà fleurir sur les lèvres de ses anciens collègues, ses collègues du temps où lui aussi appartenait au FBI.

Vic est un pur produit de la Nouvelle-Angleterre. Grand, un visage carré, des sourcils volontaires au-dessus d’un regard clair et une bouche toujours prête à découvrir la blancheur de ses dents, ce genre de sourire qu’Hollywood adore. Et, cerise sur le gâteau, un certain raffinement que plusieurs de ses conquêtes avaient qualifié d’européen, Bref, pour un quadragénaire, il frôlait l’insolence d’un bel été indien.

Mais ce soir, quand il referme le tiroir de son bureau et éteint son ordinateur branché sur le réseau HITS (1) , il ne ressemble pas à ce portrait. Défait, mal rasé, il a la mine des mauvais jours. Pas la moindre avancée. Sur le grand tableau au fond de la pièce sont punaisées des dizaines de photos représentant les scènes de crime, les visages en gros plan des victimes, la position de leurs corps, les éclats de miroirs sur leurs yeux, les pistes potentielles écrites au feutre effaçable et barrées au fur et à mesure qu’elles s’avéraient n’être que des impasses. Dix-huit meurtres recensés. La même signature. Vic le sait. C’est le même tueur. Le tueur aux miroirs.

Vic fait un cauchemar. Toujours le même. Il est entouré par dix huit corps sans vie, debout comme des morts vivants, qui tendent les mains vers lui. Il les regarde mais il ne voit que sa propre image qui se réfléchit au fond de leurs yeux brillants. Sa propre impuissance. Leurs mains cherchent à le saisir, doigts crochus comme des serres. Les bouches sont béantes mais aucun cri n’en sort. Leur gorge est une fontaine de sang qui ne se tarit pas. Derrière ce cercle de mort, il devine une autre présence. Qui l’observe. C’est lui, le tueur. Alors il tente de briser le cercle mais le poids des corps morts est le plus fort. Dans le miroir de leurs yeux, il se voit crier et disparaître, submergé par le sang et les membres désarticulés. C’est à ce moment qu’il se réveille, tremblant et en sueur.

Rosemary, son épouse, proteste, toujours endormie, et se retourne de l’autre côté. Il voudrait qu’elle lui parle et lui donne un peu de son courage, de son énergie. Mais elle le laisse seul avec sa détresse. Dans l’autre pièce, le berceau est vide et froid. Elle ne lui pardonnera jamais. Elle le lui a dit. Elle ne lui pardonnera pas le sinistre hôpital, l’attente aux urgences puis la vie qu’elle a laissé aller, n’ayant plus la force de la retenir. Il n’est pas venu malgré l’appel sur son mobile, malgré les SMS lancés comme autant de SOS. Il n’a pas été là. D’ailleurs, elle lui a assez reproché, il n’a jamais été là. Elle ne lui pardonnera jamais. Quelque chose s’est brisée entre eux cette nuit là. Tout ça à cause du tueur aux miroirs.

Cette enquête piétine. Pourtant, à plusieurs reprises, il a été si près. Si proche de lui. Sur ses talons. Accroissant sa frustration, le rendant irritable et nerveux.

En tant que profileur, il mesure la distance qui le sépare dorénavant de ses collègues. Les premiers pas furent assez rapides. Ils avaient affaire à un tueur en série du type instrumental. Ses victimes ne sont que des objets qu’il utilise comme ces éclats de miroir qu’il leur enfonce dans les orbites. Les premières esquisses psychologiques lui avaient donné le sentiment d’aller dans la bonne direction. Comme au bon vieux temps de Quantico, là-bas en Virginie. Puis le sur-place avait débuté. Huit cadavres, puis dix...puis douze...et toujours rien de tangible. Les enquêteurs rentrent à présent le soir dépités, lui décochant des regards sombres où l’incompréhension se fait de plus en plus grande. Comment l’as du FBI, recruté à prix d’or par la municipalité pouvait échouer aussi lamentablement ? Ils ont ressenti les deux dernières victimes comme un coup de poing en plein visage. Maintenant, leur exaspération est à son comble. Ils font preuve à son égard d’une politesse glaciale, mais pour lui c’est pire que des injures ! Et que peut-il leur dire ? Rien. Absolument rien.

Il quitte le bâtiment abritant la brigade criminelle. Sa voiture est la dernière sur le parking, près du bassin sans eau. Il met le contact et allume la radio. La station diffuse un vieux titre des années 90. La musique sauvage et métallique du groupe Slayer déchaîne l’enfer tandis que son chanteur hurle :

Simple smiles elude psychotic eyes
Lose all mind control rationale declines
Empty eyes enslave the creations
Of placid faces and lifeless pageants


Aucune autre chanson ne pouvait être plus au diapason du moment que celle-ci, écrite sur Ed Gein, le boucher de Plainfield. Vic serre le volant jusqu’à se faire mal. Sous l’éclairage blafard du parking, un homme pleure dans sa voiture.

M

N.d.A.

(1) : HITS
l'HITS est une base de données qui permet un suivi des condamnés pour agressions sexuelles et un recoupement des divers modus operandi

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horusalive  Ecrire à horusalive

2007-09-10 13:03:08 

 premiere partieDétails
je post un debut de texte. Je sais ou je veux aller et ce que je veux raconter. L'un des crimes les plus celebres.

    Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu ces fils... longtemps qu’ils avaient quitté le foyer et que lui et sa femme était seules à la maison. La solitude lui pesait. Non pas qu’il n’aimait pas sa femme mais ce n’est pas comme s’il avait énormément d’amis dans les environs. C’est donc avec l’esprit léger et la joie au coeur qu’il partit rejoindre ses trois fils partis s’installer au loin.
    Malgré les années et la distance, un parents reste un parent et il s’inquiétait pour ses fils : sont ils bien installés ? S’entendent ils bien ? Toutes ces questions et d autres lui tenaillent le ventre pendant le voyage. Les deux aines ont toujours eus des soucis mais bon... n’ayant pas de frère il lui était difficile de juger... mais ce sont de si bon garçons tous les deux.
Quis custodiet ipsos custodes

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horusalive  Ecrire à horusalive

2007-09-10 15:29:36 

 deuxieme partieDétails
suite de ma premiere experience. désolé de morceler autant mais j'ecris des que j ai cinqs minutes dans le dos de mes collegues ou de mon colloc (qui squatte la connection comme un sauvage)

    Au bout de quelques heures le vieil homme arrive en vue de chez ces fils. Parfois il arrive que le calme soit le pire annonciateur d’une catastrophe, comme avant un orage ou plutôt comme une tempête. Ici la tempête allait changer le cours des choses le vieil homme le sentais au plus profond de ses os, de ses tripes.
    Il passa devant le champ de son fils aîné. Le vieil homme se souvint avec émotion de l’expression du visage de son fils lorsque, enfant, il avait fais sa première récolte. Il passa devant l’enclos de son cadet. Celui-ci était un enfant doux qui aimait profondément les choses vivantes. Pourquoi donc a chaque fois qu’il pensait a ses fils c’est leurs visages d’enfants qui lui venait à l’esprit ? Cela lui rappelait les premières années avec sa femme quand tout restait à faire. Combien de fois s’était t’il découragé devant le travail à faire ? Trop sans doute. Mais chaque soir lorsqu il rentrait chez lui c’est sa femme et la tendresse des ses fils qui lui donnait la force de repartir le lendemain.
    Devant l’entrée de ses fils le vieil homme trouva deux stèles, l’une portant des fruits et l’autre de la viande d’un animal. Une coulée glacial traversa le dos du vieil homme lorsqu il vit une longue traînée de sang au pieds des stèles. Il courut vers l’entrée et trouva couché dans son sang son fils cadet. Il était allongé sur le dos, le visage déformé par la douleur et un sourire obscène lui courait le long de la gorge. Le précieux fluide vital lui auréolait la tête et pouassait ses longs cheveux bruns les rendant noirs. Son corps était posé sur le sol comme un pantin désarticulé. A coté du corps se trouvait des traces de pas. Qui partaient vers l’extérieur.
Quis custodiet ipsos custodes

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horusalive  Ecrire à horusalive

2007-09-10 18:37:52 

 Post scriptumDétails
soyez sympa c est la premiere fois que je fais lire un texte a moi a quelqu un d autre que mon chat. mais soyez francs. toute critiques est la bienvenue
Quis custodiet ipsos custodes

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Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-10 20:26:02 

 p'tits commentaires...Détails
Pfiouuu! ça me dégoute!! je hais la technologie!! lool Je t'avais écrit un p'tit commentaire qui s'est perdu dans les tréfond de l'estomac d'internet, ou de je ne sais quoi...
Donc, je reprend^^
J'aime bien cette idée de meurtre (non, je suis parfaitement saine d'esprit...enfin...passons :) ) Mais je dois vraiment être décalée niveau faits divers meurtriers, parce que je ne resitue pas ce crime, que tu qualifie, je crois, de célèbre.
Pour ce qui est de mes "critiques": je pense que ton texte gagnerait à être un peu remanié, pour éviter les répétitions (qui sont ma hantise, désolée...^^) et pour rendre l'ensemble aussi..."glissant" que la fin. Voila, je n'ose pas te dire plus, étant moi-même une novice, mais j'espère que tu pourras quand même reussir à prendre encore quelques cinq minutes pour le retoucher. Je suis certaine que ce serait vraiment tout bénéf'^^
Je suis heureuse de voir que tu oses nous faire part de tes textes si vite! :) Félicitations et bonne soirée^^

*Pouk*, bécot virtuel.

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horusalive  Ecrire à horusalive

2007-09-10 20:32:16 

 commentaireDétails
Comme je le disais dans le PS de la premiere partie j'ecris quasiment au fil de la plume en 5minutes. Je posterai une version "definitive" quand j aurais tout ecrit pour l'instant c'est plutot un work in progress. Si tu arrive pas a trouver le crime celebre c'est un peu fait expres meme si je laisse bcp d'indices (les deux freres, les offrandes de viande et de fruits...) disons que l'identite du tueur presume devrait etre donner a la fin.
Quis custodiet ipsos custodes

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