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De : Maedhros Date : Dimanche 29 mai 2016 à 20:20:20 | ||
COEUR DE PIERRE La bande-son Le sourire aux lèvres, il pose la main sur mon bras. Je retiens violemment un sursaut de recul, et je grince entre mes dents serrées : "Non !" De surprise, il fait choir le livre qu’il tenait. Je suis une vieille dame et j’entends qu’on me respecte. J’en ai connu beaucoup comme lui au cours de ma longue existence. Il n’est qu’un moucheron de plus, éphémère et facile à oublier. Il flirte déjà avec le point de non-retour, je le ressens au plus profond de moi. Mes enfants m’ont mise en garde dès qu’il a franchi le seuil. Ils m’ont chuchoté qu’il n’était pas pour moi, qu’il menaçait mon intégrité. Moi, je n’ai rien répondu. Au rebours de nombre de mes semblables, je ne voue pas de haine instinctive à l’encontre de ceux qui pénètrent mon intimité. Je peux même me montrer sous un jour bienveillant et compréhensif. Je sais être lumineuse et joyeuse, comme les rires d’enfants jouant dans le square de l’autre côté du portail. Mais son air supérieur et ses manières de goujat épuisent mes réserves de retenue et heurtent ma sensibilité. Je répète ma mise en garde, encore plus fermement : « NOOONN ! » Il rentre la tête dans ses épaules et jette des regards affolés autour de lui tandis que sa main relâche sa pression sur mon bras. Sur la table basse, le verre à moitié vide se renverse, répandant le vin sur l’ivoire et la nacre. La bouteille centenaire qu’il m’a volée se brise en s’écrasant sur le sol et son précieux nectar s’en échappe en sombres rigoles le long des interstices du parquet. Cela me rappelle d’autres souvenirs où flotte le goût du sang. Je réfrène ces pensées délétères qui mettent à mal ma lucidité. Je peux si facilement réveiller le monstre qui sommeille en moi. Partout ailleurs, j’aurais sans doute toléré sa nouvelle impudence. Sans doute. Mais à cet instant, il est dans mon sanctuaire, l’endroit le plus près de mon coeur, là où les rayonnages de bois précieux supportent les milliers de volumes qui renferment mes secrets. Il s’arroge un droit que je ne lui ai pas accordé. Nul n’a jamais outrepassé sans risque mon consentement. Je suis velléitaire et ce n’est pas le moindre de mes défauts. Mes prétendants espèrent m’imposer leur volonté. Ils se prennent pour des Casanova irrésistibles alors qu’ils ne sont que des bellâtres imbus de leur propre suffisance et incapables de me comprendre. Certains de ces pauvres courtisans s’en sont mordus les doigts et j’ai aimé ça. De mes profondes caves ont longtemps monté leurs plaintes inutiles. J’ai presque préféré ça au goût de leur chair. L’homme se redresse d’un coup, renversant le Chesterfield, et stupéfait, assiste à la chute des livres que mon avertissement solennel a fait basculer des étagères. Ma voix est puissante. Avec délectation, je vois son visage blêmir et se défaire. Croyait-il que la partie allait si vite se conclure ? Je suis une vieille dame et je lis aisément le coeur des hommes. Ils sont des enfants pour moi. Je le mets au comble de l’effroi quand je décide de quitter la pièce en faisant claquer si fort la porte sur mon passage que le bruit explose comme un coup de tonnerre, aussi assourdissant qu’inattendu. Mes enfants pouffent de rire devant la déconfiture de mon prétendant. Je ne les gronde pas, trop amusée par la tournure des évènements. Cet homme veut voler mon coeur, comme d’autres avant lui. Il aura sa chance, bien sûr. Mon âme féminine possède une part qui aspire à cette forme d’anéantissement spirituel que réclame la soumission. J’attends mon maître, c’est certain, celui qui domptera mon tempérament et mes débordements. Lui n’en prend pas le chemin. Il jaillit dans le couloir percé de nombreuses portes, comme s’il avait à ses trousses le Diable et tout son équipage. Il dévale le grand escalier d’honneur à double volute pour s’engouffrer dans le salon d’apparat où ses amis, deux hommes et une femme qui l’ont accompagné dans son entreprise, ont bondi sur leurs pieds, l’inquiétude se peignant sur leur face. Je l’ai suivi en silence. A-t-il compris que je ne suis pas d’humeur à accepter n’importe quoi ? Les vieilles dames sont susceptibles et leur coeur barricadé est plus dur que celui des jouvencelles qui se pâment dès qu'un coquelet de cour leur tourne un joli compliment. Il m’en faut plus. Beaucoup plus. Mais celui qui sait m’apprivoiser ne perd jamais son temps. Ma flamme ne demande qu’à être ranimée et sous les cendres couve une passion dévorante. Oui, je sais récompenser celui qui atteint mon coeur. Perplexes, mes enfants chuchotent à nouveau derrière moi. Ils me conseillent de redoubler de prudence. Mon terrible éclat a dévoilé ma vraie nature. Je suis ce que je suis, je ne peux changer. Le temps m’accorde privilège et expérience. Je fais taire leurs voix inopportunes. Mes enfants refluent en désordre. Je note ceux qui marquent une infime hésitation. Ils m’en rendront compte plus tard. Je suis une mère sévère et juste, dans cet ordre. L’homme qui veut me conquérir, est en proie à une vive excitation. Je reste en retrait, près de la cheminée. Il entreprend de raconter à ces amis ce qui s’est passé dans la bibliothèque, en faisant des moulinets avec ses bras et en allant et venant sur mon précieux tapis. Les battements de son coeur sont encore désordonnés. L’émotion se lit sur son visage où la pâleur de sa peau se conjugue à la perfection avec l'éclat sombre de sa chevelure. A cet instant, il ressemble à l’un des poètes romantiques que j’ai aimés par le passé. Je sens fondre une partie du ressentiment qui a grandi en moi. Il possède cette beauté tragique qui m’émeut et m’attache aux hommes. Le sait-il pendant qu’il parle d’une voix précipiteuse en montrant d’un doigt frémissant le haut des escaliers? Si la mode a trotté depuis la visite de mon dernier prétendant, je suis une de ces vieilles dames qui acquièrent une tolérance insoupçonnée en ce domaine. Son accoutrement, près du corps et aux découpes surprenantes, ne me choque pas. Je ne m’arrête pas à ce genre de détails. Cet homme a tout pour me plaire, il me faut l’admettre. Il est dans la force de l’âge, séduisant et viril. Il correspond à mon archétype de l’homme idéal. Saurait-il combler mes désirs ? Ma réputation s’étend au-delà de la ville. Beaucoup s’aventurèrent au fond de l’impasse jusqu’au grand portail qui marque l’entrée de mon domaine. Nombreux empruntèrent la longue allée bordée d’arbres noirs où veillent les corneilles en deuil. Quelques-uns ont poussé les battants de la porte derrière laquelle je les attendais. Peu atteignirent mon coeur. Je suis une source inépuisable de tentation et de mystère. Je fascine autant que j’effraie. Moi, je me contente de peser leur âme sur une balance d’airain. Je suis une femme qui aspire à aimer. Je désire que mon coeur de pierre fonde à nouveau à la chaleur d’un véritable amour. J’ai tant attendu, bien plus longtemps que toutes les autres. Pourquoi n’aurais-je pas, moi aussi, le droit d’étancher ma soif à cette fontaine de Jouvence, de partager ces délicieux moments que la plus modeste femme en ce monde peut connaître? Cette injustice m’attriste et m’aigrit. Sera-t-il le bon ? Quand l’homme a fini de parler, ses compagnons ne répondent pas. Ils semblent douter de ses dires. La femme, assise sur le canapé le plus proche de la cheminée, ramène ses longs cheveux en arrière. Les vestiges du sommeil sont encore visibles sur ses traits. Ses gestes sont calmes et déliés. Elle parle d’une voix douce et déterminée qui véhicule une sagesse ancienne. Les hommes l’écoutent avec un respect que je lui envie. Sera-t-elle pour moi une mortelle ennemie ou une formidable alliée ? Les deux autres hommes sortent leurs instruments du fond de sacs rebondis. Ils déplient des trépieds sur lesquels ils fixent d’étranges appareils qu’ils installent aux quatre coins de la pièce. Puis ils reviennent s’asseoir devant d’autres boîtiers en coiffant de curieux casques qui ne leur recouvrent que leurs oreilles. Je les reconnais. Ces acolytes accompagnent souvent mes prétendants, ministres d’une science rayonnante qui étend désormais son empire sur le monde. Hélas, ils mesurent sans jamais rien expliquer. A mes yeux, ils ne sont que les arpenteurs aveugles d’un champ inconnu dont les dimensions défient leur imagination. S’ils m’indiffèrent, mes enfants les craignent et fuient leur présence. Je les comprends car je suis impuissante à les protéger. Mon prétendant se place devant l’immense miroir, offrande d’un prince exotique qui avait jeté à mes pieds ses richesses et sa foi. Alors le miroir trônait dans la chambre bleue de l’aile ouest. Ce prince avait la peau mate et les yeux fendus en amande. Toutes les nuits, il me lisait des poèmes enflammés pour parvenir à ses fins tandis que ses chamans faisaient brûler de l’encens dans des braséros. Ils avaient étudié l’alignement des étoiles en espérant y trouver la route de mon coeur. J’avais accepté quelque temps ses largesses mais un matin, les domestiques avaient retrouvé son corps flottant dans le bassin qu’il avait fait creuser sous mes fenêtres. Il n’avait pu affronter l’étendue de ma beauté révélée dans la noirceur du miroir. Sa tête avait fait un curieux demi-tour sur son cou tandis qu’il se jetait en hurlant à travers la grande baie vitrée. Je me rappelle la farandole des éclats de verre capturant la lumière de la lune au-dessus du bassin. Ils avaient formé durant une seconde une éblouissante constellation enveloppant le corps nu du prince, avant de s'abattre sur le sol comme une pluie de minuscules étoiles filantes. La femme rejoint mon prétendant. Je dois, à contrecoeur, reconnaître qu’ils forment un beau couple. Cela attise ma convoitise et aiguillonne ma jalousie. Les vieilles dames ont des lubies et des exigences qui s’accroissent avec l’âge. Et je suis très âgée. Mes enfants m’exhortent à la plus grande prudence. Je les moque sans ménagement, sûre de ma supériorité. Cette femme ne m’empêchera pas d’assouvir ma faim. Bien au contraire. Elle trace dans l’air des signes cabalistiques tout en ânonnant une litanie de mots obscurs aux sons heurtés et gutturaux. La température chute dans la pièce et la surface du miroir se recouvre de givre. Je suis tentée d’exprimer ma contrariété mais je me retiens de justesse, curieuse de connaître où cette femme veut en venir. Les hommes coiffés de leur ridicule casque manifestent une grande surprise devant leurs boîtes savantes qui se mettent à cliqueter à l’unisson. La femme ne se détourne pas de son rituel. La surface du miroir se déforme vers l’avant, comme si une force prisonnière tentait de s’en échapper. Mon prétendant recule de plusieurs pas tandis que sa compagne invoque d’autres puissances. La malheureuse se livre à une dangereuse cérémonie. Elle sert mes desseins. Je suis prise d’un rire tonitruant qui virevolte autour de la pièce. Les cadres accrochés aux murs entament une gigue autour de leur clou, les cabochons de cristal du lustre impérial s’entrechoquent tandis qu’une fine pluie de plâtre s’abat sur les épaules de mes visiteurs. Mon prétendant glapit de détresse en faisant un bond en arrière. Décidément, il me déçoit de plus en plus. Sa jolie figure et ses manières élégantes dissimulent une bien piètre nature. Je suis une vieille dame et j’exige que mon amant soit fringuant et téméraire s’il veut conquérir mon coeur. J’acquiers la certitude que celui-ci ne remplit pas les conditions minimales. Il est vain d’espérer plus avant et, pour moi comme pour lui, persévérer serait une oeuvre insensée. En revanche, la femme me plait assez. Bien sûr, elle est maladroite et ignorante mais ses capacités, à défaut d’être de véritables pouvoirs, m’apparaissent prometteuses. Il y a en elle un potentiel qui ne demande qu’à être encouragé et dirigé dans la bonne direction. Elle me rappelle quelqu’un. Peut-être moi quand j’avais son âge, quand j’étais jeune et belle. En ce temps-là, le monde était si vaste que des mois pouvaient s’écouler avant qu’une missive ne parvienne de l’autre côté de l’océan. J’ai vainement attendu une lettre de mon amour qui avait suivi Jacques Cartier, sur l’ordre de François 1er, afin de découvrir le royaume fabuleux de Saguenay où les rues sont pavées d’or, les fontaines serties de pierres précieuses et le moindre manant vêtu de soie. Lui, mon premier et unique véritable Amour. Il a deviné la beauté en moi qui ne demandait qu’à s’exprimer. Il m’a dessinée à genoux pour gommer peu à peu toutes mes imperfections, accouchant le papillon de sa chrysalide. Il a magnifié l’élégance de mes lignes, l’équilibre de mes proportions et la sveltesse de mes formes. Il fut l’architecte de mon bonheur, il fut mon Pygmalion, lui, mon bel Italien l’artisan de ma renaissance ! Et puis, il m’a dévastée quand il est parti au loin. Les deux autres comparses ne sont que du menu fretin. Assistants sans envergure, tout juste bons à rester assis derrière leurs machines, ils déguerpiront au premier éternuement. Je les compte pour rien. Ils n’existent pas. J’ai lu bien des livres où la même histoire apparait sous des mots différents. L’univers est assujetti à la géométrie, les magiciens l’ont toujours compris. Ne dessinent-ils pas nombre de figures géométriques pour accéder à des mondes lointains ? Une de ces formes étend son emprise sur les passions humaines. Je veux parler du triangle, dont les variations en littérature sont infinies. Je ne suis pas mathématicienne mais en amour, mon expérience et mes lectures m’ont convaincue que les triangles sont strictement isocèles. Mes sens s’échauffent sous la caresse de la mélopée qui libère en moi une ardeur nouvelle. Le poids des ans s’efface de mes épaules. Je sais ce que je dois faire et cela me fait frissonner de plaisir. Ma vieille carcasse s’ébroue, possédée par l’envie irrépressible d’être à nouveau vivante. Je vois les trois hommes chanceler sous la houle qui soulève les lames du plancher telles les vagues se succédant vers la plage. La voix de la femme devant le miroir monte crescendo dans les aigus, libérant des sons stridents et sifflants. Ses yeux se révulsent et ses narines se pincent tandis que son corps ondoie comme une liane. Ses bras se tendent, implorants et impatients, vers le miroir. Sa gorge délicate se déforme sous le violent effort qu’elle imprime à ses cordes vocales pour articuler correctement les phonèmes étrangers que je lui commande de prononcer. Les deux acolytes perdent soudain leur sang froid. Terrorisés, ils jettent leur casque en piaillant comme des poules mouillées. Ils veulent s’enfuir mais je leur refuse toute échappatoire, ils ne trouveront aucune issue. Mes enfants les pourchassent en riant dans les couloirs où résonnent leurs cris épouvantés. Je les laisse à leurs jeux innocents, j’ai autre chose en tête. Mon prétendant ne suit pas ses acolytes. Je porte cette décision à son crédit. Mes amants ne sont pas des lâches. Il semble subjugué par la tournure des évènements. Sa beauté pâle et maladive m’ensorcèle. Je tremble de désir. Il ressemble tant à un de mes poètes maudits qui se languissaient à mes pieds en me dédiant des vers emplis de nostalgie et de vertige. Je les contemplais tout le jour, étendus sur la pelouse, espérant la visite de leur Muse. Ils composaient des sonnets enamourés et des billets enfiévrés qu’ils me lisaient en murmurant, après le coucher du soleil, derrière les volets clos. J’ai envie de lui. Il a réveillé en moi un désir que je croyais disparu. N’est-ce pas là le propre de l’Amour ? La femme est changeante, n’est-ce pas ? Mais une autre raison me pousse à accomplir ce que je m’apprête à faire. Une raison impérieuse et urgente. Je suis très âgée et ma fin est annoncée. Hier, des hommes sont venus me rendre visite. Des hommes froids et disciplinés. Des hommes indifférents et inaccessibles. Ils m’ont ignoré et ils ont ignoré mes enfants. Ils ont pris des mesures avec des instruments qui émettaient des faisceaux de lumière rouge. Leurs gestes étaient empreints d’un professionnalisme poli et silencieux, comme ceux d’un tailleur devant confectionner un vêtement de bonne coupe. Toute la journée, ils m’ont mesurée, de la tête aux pieds, violant mon intimité en toute impunité. Ils ont ouvert toutes mes portes et marché sur tous mes tapis. Alors, j’ai senti le froid m’envahir quand je me suis souvenue que les tailleurs ne sont pas les seuls à utiliser un mètre de couturier pour les besoins de leur métier. D’autres réclament aussi de telles attentions, déférentes et compatissantes. Ceux-là sont tout de noir vêtus et ils ont le teint cireux de leurs clients qui jamais ne protestent et qui paient toujours les yeux fermés leurs honoraires exorbitants. Hier, quand ces hommes m’ont quittée, j’ai compris que mes jours étaient comptés. Mes enfants se sont arrêtés de jouer quand ils ont senti mon énergie refluer vers le grand miroir. Un froid glacial s’introduit dans toutes les pièces que je déserte. Mes enfants ont compris. Ils ne veulent pas se résigner. Ils m’implorent et tentent de fléchir ma volonté. Quand leur impuissance devient manifeste, ils s’effondrent en pleurant en silence. Leurs gestes s’engourdissent au fur et à mesure que je les abandonne à un sort qui me laisse indifférente. Je me concentre derrière le miroir. Je dois réussir du premier coup, je n’aurai pas de seconde chance. Mon corps refuse de mourir. Les volets claquent contre la pierre, les portes s’ouvrent et se referment brutalement, les chaises et les tables se fracassent contre les murs, les vitres de toutes les fenêtres explosent tandis que le vol noir des corneilles endeuille mon front. Au centre de ce violent maelstrom, la femme sorcière oppose une détermination inébranlable, mon prétendant prostré à ses genoux qu’il entoure de ses bras tremblants. Un orage approche. Les divinités sont courroucées. Je dois faire vite et achever le rituel si je veux échapper à leurs représailles. Elles ne peuvent rien contre le vivant, depuis longtemps. Peu à peu, ma voix se mêle à celle de la femme aux cheveux de feu. Puis nos voix hurlent à l’unisson au coeur de la tempête qui me fait vaciller jusque dans mes fondations. Encore un effort. Un dernier effort. Un spasme orgastique parcourt tout mon être et la sensation est délicieuse. Je suis emportée sur une onde d’énergie sauvage qui se déverse à grands flots du miroir. Je crois mourir alors que je reviens à la vie ! Est-ce là ce que ressentent les hommes au bout de l’extase ? Dans le silence de cathédrale qui succède au cataclysme, j’ouvre enfin les yeux. Tout est calme autour de moi. Je plonge mon regard dans le miroir et je suis là, aussi belle que dans mon souvenir. A mes pieds, mon prétendant lève son visage vers le mien. Il est si beau que je m’agenouille à mon tour et je pose mes lèvres humides sur les siennes. Ce doux contact m’électrise. J’ai envie... je ne sais pas... j’ai envie de tant de choses que j’éclate de rire : « Viens, il est temps de partir. Il n’y a plus rien ici. Montre-moi le monde et je te montrerai le paradis ! » M Ce message a été lu 6892 fois | ||
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