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 WA, exercice n°127, participation Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mardi 4 fevrier 2014 à 23:13:25
Colline



Sur la colline de Marvaux
Quand je suivais mon père
Avec son fusil sur le dos
Avec sa gibecière

Je courais comme un jeune chiot
Ca le faisait sourire
La journée passait sans un mot
Ses yeux savaient tout dire

Lorsque j’eus du poil au menton
Sur ma chère colline
J’emmenais Clara ou Ninon
Parfois une voisine

Je connaissais chaque buisson
Et pour mes amoureuses
J’inventais des lits sauvageons
Sur ma cape moelleuse

La guerre a éclaté ; alors
J’ai résisté tout comme
Mes amis. On narguait la mort
Avec des rires d’homme.

Discrets, de la colline au bois
Du bois à la colline
On passait mitraillette ou foie
Pâté, message ou fine.

On faisait exploser les rails
On passait la frontière
Avec des fuyards – un travail
Dans l’ombre et le mystère.

J’ai marié Suzie. Souvent
J’ai guidé ma jeunesse
-Lucile, Aurélie, Laurent,
Mes diamants, ma richesse-

Sur ma colline en fleurs. Là-haut,
Je leur montrais les traces
Des lièvres, des chevreuils. Tayaut !
Ils traquaient comme en chasse

Mais je ne tirais pas. La mort
Avait suffi. Leurs rires
Etaient lumineux, sains et forts.
Je souriais sans rien dire.

Suzie et Laurent sont partis.
Mes filles sont malades,
Clouées à jamais dans leurs lits.
Moi, je pars en balade,

Chaque jour au soleil levant.
La vie se fait geôlière
Pour me garder toujours vivant.
La vie ! Qu’ai-je à en faire ?

Je n’ai plus mes jambes d’avant
Mais je n’ai pas de canne.
Mon chien soupire en m’attendant
Et patient me condamne

A le rejoindre. Et je me dis
En foulant cette terre
Que j’aimerais mourir ici
Entre blés et bruyère.

Le soleil me tiendra la main
Les oiseaux en aubade
Me guideront de leur refrain
Vers l’ultime balade.

Entre terre et ciel à jamais
Si Dieu jette une graine
Joyeux je m’enracinerai
En orme, en hêtre, en chêne ?

J’abriterai les tourtereaux
Les vagabonds rebelles
Sur la colline de Marvaux
Ma belle amie fidèle.
Narwa Roquen, qui court après le bus...


  
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Réponses à ce message :
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2014-02-05 07:45:55 

 Bon d'accord...Détails
... évidemment ça a plus de gueule que le mien ^^
On fait c'qu'on peut avec son inspiration, ma bonne dame! Les bonnes résolutions 2014 demandent un minimum d'échauffement, hein!!

Ce n'est donc pas qu'une balade, mais tout un concentré d'histoire, et c'est pas à Roquen qu'on apprendra à faire des rimes qui se tiennent (pas bancales comme les miennes, hein... ^^).

Chouette histoire, donc!

Elemm', qui poursuit l'échauffement, et retourne faire un tour de terrain!

Ce message a été lu 5835 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-02-16 16:58:51 

 L'or de la colline...Détails
C’est un long poème dont les strophes mêlent harmonieusement vers à 8 et 6 pieds en rimes alternées. Si les alexandrins sont classiques, les hexasyllabes et les octosyllabes permettent naturellement une plus grande fluidité, source d’une belle musicalité. Je n’ai pas trouvé la moindre anicloche (-pied). Comme je n’ai pas la prétention de me faire passer pour un expert en la matière, je n’irai pas plus loin dans l’analyse de la technique proprement dit.

Marvaux. J’ai demandé à mon ami Google de m’en dire plus à son propos mais il m'a renvoyé vers une commune des Ardennes, pas très loin d’Argonne, légende des poilus. Je m’étais dit que ce nom pouvait ne pas avoir été inventé pour l’occasion mais qu’il était de nature à ancrer l’histoire dans le réel, même de façon allusive !

Cette balade épouse le parcours de toute une existence. Cette colline est comme un rite de passage, une de ces terres païennes que hantent toujours les esprits enracinés, et pas forcément malfaisants. La colline se dresse, immuable, au-dessus des joies et des drames humaines, comme un phare en pleine terre qui guide le marcheur tout au long de sa vie. Elle l’attire auprès d’elle, le forçant à revenir encore et encore. Il l’a connait sous toutes ses coutures et elle lui est bien plus proche que sa propre famille.

J’ai bien aimé la succession d’émotions qui anime ces vers : l’insouciance de la jeunesse, la passion de l’adolescence, l’amour, la fraternité, la mélancolie, l’espoir et la sérénité. J’ai bien aimé aussi le décor historique que tu as brossé en arrière-plan. En quelques tournures bien choisies, tu fais revivre les heures exaltantes de la résistance, à cet âge où même le plus grand péril n’est qu’un jeu pour des adolescents qui courent à flanc de colline.

J’ai particulièrement apprécié les quatrième, quinzième et seizième strophes. Well done!

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-05-25 14:53:07 

 WA 127 Narwa : commentaireDétails
Il se dégage une atmosphère très rétro et mélancolique de cette histoire.
Je me représente bien ton héros en culottes courtes, suivant son père, un peu comme dans un film de Pagnol.
Les points virgule ou points dans les vers me gênent un peu mais c'est une impression personnelle.
Les filles malades m'intriguent. Qu'ont-elles ?
En fin de compte, c'est la colline l'héroïne de cette histoire, et le grand cycle de la vie. (qui a dit hakuna matata ?)
C'est joli et nostalgique.

Est', toujours aussi décalquée.

Ce message a été lu 5373 fois


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