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 WA - Participation exercice n°118 - part V Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 13 avril 2013 à 19:38:05
5. VERS LA VILLE SANS NOM


Ils sont tous les quatre dans la grotte sous la nécropole. Les techniciens ont quitté les lieux. Une rampe d'halos projette une lumière brillante et chromatiquement neutre. L'atmosphère qui règne dans la salle souterraine est fraîche et l'air n'a pas ce relent vicié des espaces confinés. Dans un coin, une poignée de silhouettes psalmodie à voix basse une incantation grave et lente. Un drap gris les couvre de la tête aux pieds. Des Adeptes d'Ishtar, leur a expliqué le Satrape.

Les Acadiens sont habillés à la mode perse antique. Les hommes portent des tuniques de coton aux teintes crues sous une longue cape d'origine mède. Le même motif qui ornait les murs de sa chambre est brodé sur celle, noire, d'Angelson tandis que deux tigres rugissants s'affrontent sur celle de Myers, de couleur pourpre. S'ils ont accepté de revêtir sans trop renâcler les Anâxi Ridis, des pantalons aux couleurs vives, ils ont en revanche catégoriquement refusé de chausser les bottes pointues qui leur avaient été présentées. Ils ont gardé leurs rangers qui finalement se marient assez bien le reste de leurs vêtements.

Claire, quant à elle, a choisi une tenue qui la transforme en une princesse orientale, tout droit sortie d'un Conte des Mille et Une Nuits. C'est une débauche exubérante de soie chamarrée et de borderies, de perles translucides et de transparences assumées. Ses cheveux sont peignés de façon compliquée, mais cela fait ressortir sa nuque, longue et souple. Ses yeux en amande sont mis en valeur par un maquillage tout aussi sophistiqué. Une ombre à paupières est disposée en dégradé de tons dorés, beiges et bronze. Un crayon savamment appliqué accentue la forme des cils en les remontant légèrement vers l'extérieur. Enfin, un khôl noir intensifie l'azur de ses iris. Quand elle leur est apparue ainsi, débarrassée du lourd manteau qui camouflait sa tenue, les trois hommes sont restés un instant silencieux, interrompant leur conversation. La journaliste empruntée dans ses vêtements militaires s'est littéralement transformée en une créature belle et fascinante, mortellement séduisante, capable d'un seul regard d'envoyer un homme à la mort, sans qu'il ne se départisse jamais du sourire béat cloué sur ses lèvres et son coeur.

Comme le Satrape avant eux, ils sont stupéfaits du réalisme de la peinture sur le mur. On dirait vraiment que la paroi a été profondément creusée. C'est une ouverture étroite qui semble s'enfoncer vers des lieux infiniment lointains. Il suffit de faire un pas en avant pour... toucher le grain froid et dur du granit. Il paraît d'ailleurs inconcevable qu'une culture aussi primitive ait réussi à disposer des milliers de nuances qui composent ce trompe-l'oeil avec les ressources à sa disposition. Même à très courte distance, il est presque impossible de ne pas croire ses yeux. La raison elle-même est abusée. Ils contemplent à n'en pas douter, la dixième merveille du monde.

"Bien, je crois que tout est prêt pour la grande aventure!" tente de plaisanter Angelson. Mais cela n'est pas très convaincant.

"Colonel, voici un instrument qui vous aidera à localiser ma fille!" dit Anushiravan en tendant à Angelson une petite boîte de quelques centimètres de côté. Elle est en bois précieux, blond et lumineux. Son couvercle est si bien ajusté qu'il en devient presque invisible. Aucune trace de fermoir ne rompt l'harmonie de ses formes.

Le colonel la tourne et la retourne entre ses doigts, intrigué et curieux, mais ne parvient pas à ouvrir la boîte. Décontenancé, il interroge du regard le Satrape.

"C'est tout un art que faire ce genre de babiole, sourit le Perse, et comme beaucoup de choses en ce monde, cela réclame bien moins que ce que l'on croit! Mettez un doigt au centre du couvercle et exercez légère pression!"

Le couvercle bascule en arrière, libérant un petit compartiment tendu de velours cramoisi. Comme un bijou précieux, un pentacle repose sur un coussinet. Angelson remarque la finesse de l'orfèvrerie de l'objet dont les minces branches rutilent d'un or marin. Le pentacle contient, dans sa partie évidée, une étoile à sept branches dont seules les extrémités rejoignent le pentacle.

"Prenez-le! invite le Perse et placez-le dans le creux de votre paume. Ne vous inquiétez pas, il n'est absolument pas dangereux!"

L'Acadien fait comme le Satrape lui demande. L'objet est magnifique et les halos lui arrachent des reflets fauves. Il ne pèse presque rien. A peine quelques dizaines de grammes semble-t-il.

"Et maintenant?" questionne le colonel.

"Vous effleurez sa surface avec votre autre main!"

Lorsque la main d'Angelson passe sur le pentacle, l'étoile centrale émet une faible pulsion lumineuse.

"Ce bijou est en fait un instrument forgé selon d'anciens rites. Ce genre de rites qui avait cours dans les temples de Babylone, voici plusieurs millénaires. Il est, si j'emploie des termes modernes et rationnels, chargé d'une énergie qui réagit à la chaleur de votre main. Les Adeptes d'Ishtar ont redécouvert certaines propriétés du corps humain qui entrent en résonnance avec le bon... heu... diapason. Ce pentacle est en quelque sorte un diapason. Il vibre selon une fréquence étalonnée sur l'aura qui enveloppe Shéhérazade!"

"C'est une sorte de détecteur, hein ? intervient Claire qui s'est rapprochée du colonel.

"Oui. Tant que l'étoile émet cette lueur, ma fille est en vie. Vous voyez, l'éclat bat au même rythme que les battements de son coeur. Quand vous parviendrez dans la dimension où elle se trouve, cette lueur s'étendra vers l'une des pointes du pentacle. Cela vous indiquera la bonne direction. Quand vous serez tout près de Shéhérazade, la double étoile scintillera complètement. Vous ne pourrez pas vous tromper!"

"Bah, dit sentencieusement Myers, on a eu le temps de mémoriser sa photo. Je pense que nous la reconnaîtrons avec ou sans cet objet ensorcelé!"

"Sans doute avez-vous raison mais qui peut dire ce qui vous attend de l'autre côté? Ma fille vit toujours, cela signifie que les conditions qui règnent là-bas sont supportables. Nous supposons que cet endroit, continue le Perse en faisant un large circulaire, a un lien avec l'autre monde. C'est pourquoi vous êtes habillés comme les Perses qui vivaient dans cette région voici plusieurs milliers d'années!"

"Oui, mais rien ne vaut un bon vieux Glock 17 avec quelques chargeurs supplémentaires! " plaisante Myers.

Sous leurs vêtements exotiques, les deux Acadiens dissimulent une arme de poing fournie par le Satrape. Ce pistolet, largement utilisé par les forces d'intervention, est fabriqué à Wagram près de Vienne. Les ingénieurs armuriers du Reich ont voulu faire un pied de nez à l'Empereur Acadien.

"Il est temps!" prévient Anushiravan.

En effet, la mélopée entonnée par les Adeptes enfle progressivement, emplissant la caverne d'un chant étrangement heurté. La langue est inconnue des Acadiens. Elle évoque un passé lointain, mystérieux et menaçant. Elle devait commander des horreurs aux longues tentacules qui nageaient dans les profondeurs de la Terre. Une langue gutturale et étrangère aux harmoniques modernes. Sa dureté pourrait graver la pierre. Puis, lentement, une sorte de thème central se dégage de cette gangue brutale. Une musique reptilienne et écailleuse, d'où émergent des phonèmes peu à peu distincts. C'est une invocation si abyssale qu'ils en frissonnent tous. La température baisse de plusieurs degrés. Leurs respirations forment des bouffées de condensation devant leurs narines.

"Maintenant approchez-vous de la fissure!" avertit Anushiravan." L'espace interstitiel va s'ouvrir et il le demeurera quelques dizaines de secondes! Comme nous en avons convenu, nous rouvrirons le passage chaque jour à la même heure. Vos implants sous-cutanés vous permettront de connaître le moment exact. Ils ont été étalonnés pour être en phase avec le temps absolu de notre monde!"

"On y va alors!"

Angelson se dirige vers la fissure, suivi par Myers et Claire. Juste avant de franchir ce qui en serait le seuil, il hésite et tend un bras. Celui-ci n'est pas arrêté par la paroi rocheuse mais s'enfonce sans effort au-delà.

"Cela marche!" s'exclame-t-il!

"Bien sûr que cela marche!" murmure le Perse.

Il voit les trois Acadiens, comme sa fille, avalés par la paroi. Quelques secondes plus tard, le chant s'arrête et, épuisés, les Adeptes s'écroulent au sol, essayant de recouvrer leur respiration.

* * *

Ils sont dans un bâtiment aux vastes dimensions. Les murs sont d'un blanc immaculé. En se retournant, ils découvrent un grand tableau accroché au mur. De part et d'autre, la lumière du jour descend d'étroites et hautes fenêtres qui ressemblent aux branchies d'un poisson. Le tableau est saisissant de vérité. Aussi impressionnant que l'était la fissure dans la caverne souterraine. Un monde s'offre à leurs yeux ébahis. Un monde fourmillant de détails aussi nets que précis.

"Même mon appareil photo dernier cri ne parviendrait pas à faire mieux!" s'exclame Claire." C'est plus détaillé qu'une photographie. Regardez ces lignes, regardez cette composition, regardez cette précision! On dirait une impression numérique en très haute définition. Mais je vous assure qu'il est impossible, en l'état de notre technologie, d'obtenir un tel résultat sur une si grande surface. A cette distance, la pixellisation serait dramatique. Je voudrais bien parler à celui ou à celle qui a fait ça! C'est plus beau que les plus grands chefs d'oeuvres de Michel-Ange! Mais regardez, plus on s'approche et mieux on discerne de détails! C'est sidérant! Je veux connaître la technique employée!"

"Parlez plus bas, mademoiselle!" prévient Angelson. "Notre façon de nous exprimer nous trahira bien plus vite que nos agissements! Myers, allez en avant et assurez-vous que la voie est dégagée!"

Le colossal sergent disparaît dans la salle contigüe.

M


  
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Réponses à ce message :
3 Commentaire WA 118 : Maedhros - Estellanara (Lun 6 mai 2013 à 14:43)
3 Commentaire Maedhros, exercice n°118-5 - Narwa Roquen (Ven 19 avr 2013 à 14:59)


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