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 WA - Participation exercice n°16 partie 11 et FIN! Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Vendredi 1 juin 2007 à 12:48:21
Je suis à la bourre...mais la fin est là...

__________

Tout cela conforte Anis dans la certitude que le cours des évènements obéit à un déterminisme obstiné. Les pièces s’assemblent à la façon d’un puzzle géant. Il a la désagréable sensation de n’être qu’une pièce manipulée par une puissance supérieure. Autour, d’autres pièces s’emboîtent, les unes après les autres. Mais une pièce, par définition, ne peut se représenter le puzzle. Anis approuve la proposition du capitaine par un simple signe de la tête, une immense fatigue sur les épaules.

Le capitaine est ravi, presque étonné de l’absence de protestation du fermier.

« Parfait. Parfait. Sergent, je vous laisse le soin d’établir le sauf-conduit au nom de...oui, c’est ça...Anis Verne, fermier de son état....patin couffin... Quant à toi, dit-il en s’adressant à Anis, tu viens avec moi. »

Anis lui tend ses mains toujours attachées.

« Rien ne presse...tu as sauvé ta peau mon vieux. N’en demande pas trop d’un coup. » Le capitaine ouvre la porte et attend Anis qui se relève et, à pas lents, se dirige vers l’officier.

« Je vais te présenter à Nandi, mon ours. Tu vas apprécier ! »

Derrière le capitaine, Anis longe la clôture de piquets, derrière le préfabriqué. Il y a un appentis complètement fermé. Des grognements, rauques et puissants, s’en échappent soudain alors qu’ils s’en approchent. « Il m’a senti ! » s’écrie le capitaine, exalté. « Vite, prenons place là-dessus. C’est étroit mais je n’avais pas les moyens de construire une arène avec des gradins. ».

Il prend appui sur quelques caisses posées contre le bâti, sorte d’escalier de fortune, pour grimper sur le toit de l’appentis, surface de quelques mètres carrés, plus ou moins plane.

« Aidez-le à grimper ! » ordonne-t-il aux deux dragons qui les ont accompagnés. « Pressez-vous un peu, il faut que j’aille ensuite sur les remparts, j’ai un travail à terminer là-bas ! «

« Ne vaudrait-il pas mieux remettre ce combat à demain » Suggère un de ses hommes en se grattant le sommet du crâne. « Il ne fera plus jour très longtemps à présent ! »

« Non !Non ! Il faut que cela se fasse maintenant caporal ! Vous croyez que je vais patienter jusqu’à demain ! Vous me connaissez mal. Je suis certain de l’issue de cette confrontation. Certain. Et je vous fiche mon billet que cela ne va pas durer plus de quelques minutes ! Allez, allez, on se presse ! »

Aidé par les dragons, Anis se retrouve bientôt aux côtés du capitaine. Les deux soldats posent leur arme contre l’enclos et se joignent à eux. Sous leurs pieds, les grognements reprennent de plus belle. Des coups sourds et profonds font trembler la structure de bois.

« Nandi s’impatiente! »s’exclame l’officier « Regarde ta vache, elle n’en mène pas large ! »

En effet, Aliénor recule le plus loin possible. Elle meugle faiblement, son sabot raclant le sol de terre battue. Elle secoue la tête, la peur s’empare d’elle, Anis détourne les yeux, cela va être une boucherie. Mais que peut-il contre un fou ? Un fou déguisé en chef de guerre !

Le capitaine tire sur la corde qui commande le mécanisme d’ouverture de la porte au-dessous d’eux. Le panneau de bois s’écarte en grinçant et une forme sombre et imposante, un pelage brun noir avec des reflets gris apparaît. Anis est fasciné par la puissance qui se dégage des pattes antérieures et du poitrail de l’animal qui possède une tête massive et ronde. Ce n’est pas un ours brun commun qui se rencontre régulièrement dans le secteur. Non. C’est un grizzli qui doit déjà peser pas loin de 200 kilos. L’animal fait quelques pas dans la lumière déclinante, semblant hésiter. Il grogne doucement, lorgnant vers la vache de l’autre côté.

« Allez, Nandi, bouge-toi ! » L’officier trépigne et souffle bruyamment, très excité. Il encourage sa bête en faisant de grands moulinets avec ses bras. « Elle est là ! Allez, attaque...attaque... »

Nandi hésite encore. Il se dresse enfin sur ses pattes postérieures, en fouettant l’air de ses pattes antérieures. Ce n’est encore que de l’intimidation mais la stature de l’animal est impressionnante. Aliénor est en proie à une terreur grandissante. Elle sent qu’elle ne peut fuir nulle part. Au loin, l’arête de la montagne est embrasée par le soleil qui a disparu derrière elle. C’est l’heure magique. Entre chien et loup. Il ne fait plus jour et pas encore nuit.

C’est à cet instant qu’un bourdonnement métallique couvre les grognements de l’ours et les meuglements de la vache. Un lourd hélicoptère survole le camp à basse altitude et à petite vitesse, en direction du sud, vers le cirque. Le bruit des rotors rebondit sur les parois rocheuses toutes proches, dans un vacarme assourdissant.

L’officier, surpris, lève la tête en sursautant. Malencontreusement, son pied d’appui dérape sur un noeud du bois. Il vacille au bord de la petite terrasse. Il va se récupérer....non ! Il tend son bras pour se raccrocher à Anis mais celui-ci se dérobe en se penchant de côté. Le capitaine lâche un cri strident lorsque son corps bascule dans l’enclos. La chute n’est pas très spectaculaire mais la réception est déplorable, le genou se plie curieusement. L’officier pousse un hurlement. Tout à sa douleur lancinante, il ne fait pas attention au fauve qui, derrière lui, formidablement dressé, le domine de toute sa hauteur. L’ours gronde rageusement. Le capitaine hoquète de surprise quand le grizzly s’abat dans son dos, sa gueule fouillant déjà la nuque découverte. Les cris font vite place à des gargouillis écoeurants. Le corps de l’officier n’est plus qu’un pantin désarticulé entre les pattes de l’ours.

L’hélicoptère passe...le silence se reforme.

La scène n’a duré que quelques poignées de secondes. Les deux dragons sont resté pétrifiés, l’horreur se peignant sur leur visage. Puis, recouvrant un peu de sa lucidité, l’un d’eux saute au sol pour récupérer son arme. Se hissant à nouveau sur le toit de l’appentis, il fait feu nerveusement sur le grizzly. A cette distance, la puissance de son fusil de combat est telle que l’ours est déchiqueté par les courtes rafales.

Les cris et les coups de feu ont attiré quasiment tout le camp. Au premier rang, le sergent constate l’étendue des dégâts. Le corps sans vie de son capitaine, l’ours étendu tout à côté, Anis qui n’a pas bougé...

Homme d’action, il prend vite sa décision. Il s’adresse à Anis :

« Le capitaine est mort. L’ours est mort. Tu vis. Ta vache aussi...Donc, pour moi, elle a remporté le combat, même par défaut ! Pour la richesse, considère le prix de ta vie ! Tu es riche mon ami !Tiens voilà ton sauf-conduit. Disparais...et emmène ta vache ! »

Il libère Anis et lui tend un petit disque de métal froid, le laissez-passer. C’est fini. La lumière bascule soudain, il fait nuit.

Anis pose une dernière question au sergent :

« Savez-vous qui était à bord de l’hélicoptère, tout à l’heure ? »

« Le Colonel Roland. Il regagnait la Trouée où se trouve son QG. Ce n’était pas l’ami du capitaine. Le colonel l’avait convoqué ce soir pour plusieurs affaires. A mon avis, ce n’était pas pour lui tresser une couronne de louanges non ! Je pense même que le capitaine risquait gros, très gros...sans doute sa carrière ! Bah, maintenant, tout çà c’est du passé....fiche le camp ! »

Anis sourit. Finalement, la Dame Blanche avait vu juste. Les Dames Blanches voient toujours juste. Le sergent aussi d’ailleurs. Dans ces temps troublés, la vie est une richesse inestimable. Il respire profondément, emplissant ses poumons de l’air de ces montagnes. Il ne s’est jamais senti aussi proche d’elles. C’est un vrai Béarnais. Et il le restera.

Ce qui doit arriver ne peut pas manquer.
(Devise figurant sur le portail du château de Coarraze, où Henri IV a vécu sa petite enfance)


M


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2007-06-01 13:09:26 

 superbe récit...Détails
Avec juste ce qu'il faut de descriptions.

Par contre un grizzli de 200 kilos, c'est petit et une béarnaise pèse environ 600 kilos, je comprends l'hésitation de l'ours.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-06-01 13:21:55 

 Eh ben!Détails
Tout ça!!
Il lui arrive plein de choses, à ce petit fermier! Des rencontres, ça, y 'en a, des rebondissements, n'en parlons pas... Je me suis régalée, rien à dire de ce côté-là.
Deux toutes petites choses selon moi, quand-même:
Dommage que la phrase "Ce qui doit arriver ne peut pas manquer" ne se retrouve pas jusqu'à la fin.
Après, j'ai eu un sentiment de changement de registre, entre certaines parties ancrées dans la réalité, d'autres plus futuristes, d'autres fantastiques, ... Ca, ce n'est peut-être pas un défaut, cela dit.
Et puis, 11 parties... Je ne sais plus si les exercices proposaient une longueur limite, mais cette participation-là les a dépassées, hi hi hi ^^ C'est moi, ou tu as du mal à faire court? :p

Mais sinon, chuis contente, il a sauvé sa vache. Ouf!!

Elemm', amie des animaux :)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-01 17:10:49 

 slimfast...Détails
Je voulais tellement éviter une trop grande incohérence dans les proportions que j'ai sans doute obligé mon grizly à se serrer un peu la ceinture. Mais ta remarque est judicieuse et permet finalement de légitimer le fait que l'ours ne se précipite pas immédiatement sur la béarnaise.


M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-06-01 17:21:56 

 C'est vrai que cela manquait...Détails
J'ai complété la fin...j'étais vraiment à la bourre et la relecture a été un peu baclée!

Pour les 11 parties, au départ, j'avais bien imaginé le fil conducteur pour replacer les éléments prédéfinis. Au fur et à mesure que le personnage progressait, chaque élément (corde, allumettes, couteau, piécettes) ouvrait une histoire dans l'histoire, chacune nécessaire à sa façon.

Les registres différents sont volontaires. Je souhaitais donner, dans un monde assez futuriste, des éclairages fantastiques ou prosaÎques.

Je ne cache pas que ce monde m'attire et qu'à l'occasion, je l'explorerai à nouveau.

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-06-01 19:26:19 

 Commentaire Maedhros, exercice n°16Détails
Hem... On avait dit « exercice »...J’ai compté à peu près 20 pages A4 ; c’est une longue nouvelle...
Quoi qu’il en soit, j’ai réussi le challenge que je m’étais fixé : te faire écrire une happy end ! « Alors, vos commentaires, cher ami, c’était douloureux ? »
Bien, passons au texte proprement dit, et d’abord, quelques commentaires généraux :
- Tu as parfaitement respecté les consignes. C’est le cas depuis plusieurs exercices et ça commence à m’inquiéter...
- Le mélange des genres, faërie et anticipation, est difficile. Tu ne t’en sors pas trop mal, même si parfois ça heurte un peu.
- Tu as parfois du mal à aller à l’essentiel, et ça fait chuter le rythme. Ton écriture est fluide, et tu baguenaudes... Je pense que tu t’épanouirais davantage dans un roman, où on peut prendre le temps de décrire, de flâner, de mettre les petites histoires dans les grandes... L’art de la nouvelle est exigeant. Celle-ci, raccourcie de cinq ou six pages, serait beaucoup plus percutante. « Mon sang se coagule... » Je sais, je sais, mais il faut bien que je te le dise...

Dans le détail :
- Le leitmotiv disparaît après l’épisode 7, c’est dommage.
- (3) « la voix d’un ange... » « mais Anis n’a jamais vu d’ange ». Rencontré serait plus juste.
- (3) Je ne suis pas sûre que tout le monde ait saisi l’allusion à Hector, la piste est fine...
- (6) « bout de ficelle qu’il avait pris ce matin en prévision du marché » : pour faire quoi ?
- (6) A quoi sert la rencontre avec le petit garçon ? Anis trouve sa paix intérieure, certes. Mais contrairement à la rencontre avec l’aurostère, tu ne donnes pas le lien avec l’histoire, autre qu’un obstacle éventuel sur la route.
- (7) « la marche fut brève » : Probablement une erreur, au milieu d’un texte au présent. Idem : « Ce fut fait rapidement »
- (9) « Cette histoire est dingue » : un peu familier vu le style général du texte



Au total : je conçois que tu aies été pris par le temps. Je pense que cette histoire mérite d’être retravaillée, et il n’est pas exclu que d’autres épisodes te viennent en chemin, car on sent que tu étais bien dans ce monde et que tu n’avais pas envie d’en sortir ; alors, en raccourcissant ce qui peut l’être, ça sera vraiment très fort !
Narwa Roquen,la patience est le propre du fort

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Onirian  Ecrire à Onirian

2009-05-15 12:40:16 

 Commentaire Wa 16 MaedhrosDétails
Personnellement, j'ai vraiment apprécié, le style est agréable et à part une ou deux expressions vaguement familière, comme l'a noté Narwa, ca le fait carement.

Le découpage en "petits" chapitre est plutôt agréable, chacun se laisse lire agréablement et invite à lire le suivant. La description du monde, seulement par allusion est plutôt bien faite, elle interroge sans dévoiler, du grand art. Bref, j'applaudi des deux mains !

Et pour répondre à Narwa :
- (3) Je ne suis pas sûre que tout le monde ait saisi l’allusion à Hector, la piste est fine...
=> Perso, ca m'a semblé évident, j'ai tout de suite eu cette image en tête au vu de la description.

--
Onirian, post apocalyptique.

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