| ||
De : Narwa Roquen Date : Dimanche 30 janvier 2011 à 22:17:38 | ||
Je te crois sur parole quand tu dis que c’est la suite de « La nuit dégouline sur nos corps », mais je n’ai trouvé aucun lien entre les deux textes, ni dans l’intrigue, ni dans le style. C’est assez déconcertant. Alors oui, c’est peut-être ce qui s’est passé la veille, mais strictement rien ne l’indique. Le texte précédent était poétique, halluciné ; celui-ci ne décolle pas du réel. Le premier était statique, mais c’était un moment suspendu, l’action n’était pas nécessaire parce que le style était suffisamment porteur ; dans le deuxième, le style est banal, voire hésitant, l’intrigue absente, ton héros a des états d’âme et il n’a que ça. Le lecteur reste sur sa faim. Par ailleurs tu décris un héros parfaitement ambigu. Le problème c’est que je ne suis pas sûre que tu l’aies fait exprès. Je m’explique. « L’intensité veule des bougies grossissait les traits du visage du couple » : c’est une phrase qui donne une image de laideur, contredite juste après par « l’instant était magique ». « Eric et Stéphane sont ce que l’on appelle péjorativement des pédés. » Nous sommes en 2011, je pense que la plupart des lecteurs ayant appris qu’Eric et Stéphane forment un couple en ont déduit facilement qu’ils étaient homosexuels, et normalement, ça ne devrait pas choquer grand monde. Quel est l’intérêt d’ajouter cette phrase à connotation négative, pour la corriger juste après par le terme « épanouis » ? D’autant qu’il n’y a aucune raison – égalité oblige – pour que les homos soient plus épanouis que les hétéros. Tu donnes l’impression que l’homosexualité induit un certain malaise chez ton héros, mais il n’y a pas là matière à en faire une nouvelle, sauf s’il découvre chez lui une pulsion homosexuelle alors qu’il se comporte habituellement en hétéro et qu’il nous fait partager ses interrogations. Et encore faut-il présenter la chose sous un jour original, parce que le débat n’est pas tout neuf. Le titre est bien joli, mais « la couleur de son âme », on ne la voit jamais. En résumé : il se réveille près d’une femme inconnue, et il se tire. Pas le moindre vampire, pas la moindre sorcière, pas même de Baudelaire dans un coin pour faire passer la pilule. Bricoles : - j’adhérais l’espace : j’adhérais à. Et le sens est obscur - la présence... n’était parvenue : n’était pas - je n’ai plus osé bouger : passé composé dans un texte à l’imparfait - celle qui en aura le plus à m’offrir : le « en » est superflu et alourdit la phrase - mon entourage pourrait me reprocher... mais il ne pourrait me reprocher : répétition - il s’en suivait : s’ensuivait - cela n’a abouti sur : n’a abouti à ( n’a débouché sur) - il était aise de deviner : aisé - l’absence de femmes... voir ces femmes : répétition - n’était parvenue à me dresser qu’une honte : à dresser en moi - là que ce trouvait toute l’incohérence : se - agresseur... agression : répétition - pour l’avoir désiré : désirée - ça me torturait : Ca - que l’alcool ne m’avait pas absorbés : n’avait pas absorbés - la rue paradis : Paradis - l’ambiance... bordée d’allégresse : bordée ? bondée ? - discutions : discussions - paroles frugales : la nourriture est frugale, la vie peut l’être ; les paroles sont brèves, fugaces, banales... - colloque= débat entre plusieurs personnes sur des questions théoriques, synonyme de conférence ; pas adapté ici ; conversation serait mieux - s’en sont suivi : suivis ; la formulation est lourde, l’allitération gênante - Eric qui les a versé : versées (les larmes) - Je mentirai : mentirais - J’aurai moi aussi : aurais - J’aimerai vous dire : aimerais - « Les draps s’arrêtaient au niveau de ses hanches et ne me présentaient qu’un dos livide et une croupe lisse » ; les draps ne présentent rien ; et techniquement, les hanches étant plus haut que les fesses, celles-ci sont masquées - Je je me suis dressé : faute de frappe - Je chancelais tantôt vers la gauche, tantôt vers la droite : oui... quand on chancelle... Evite les mots inutiles, ça agace - Contraint à m’aider : contraint de - Qui avait pris naissance dans mon ventre, me remontait : enlève la virgule - Je l’ai vu : vue - Son nez était fin et anguleux, ses lèvres fines : répétition - Celle d’entendre sa voix, celle de la réveiller : dans l’ordre, la réveiller d’abord - Je me suis fait violence et j’ai approché : passé composé dans un texte à l’imparfait - Tout à basculé : a - Le vin s’est rependu : répandu - J’avais envie de croissant : d’un croissant ou de croissants - J’ai consulté le plan afin de me situer : oui... sinon pourquoi consulter un plan (cf plus haut) - Décision censée : sensée Qui a dit qu écrire était facile ? En toute amitié je reconnais que je t’ai assassiné. Et je persiste et signe que tu le méritais. Alors tu fais comme les copains, tu pestes, tu m’insultes, tu laisses passer quelques jours, tu écris la suite, et seulement après, tu reprends le texte à tête reposée. Je n’ai aucune qualification pour te juger –d’ailleurs, je ne te juge pas, je donne mon avis de lecteur sur ton texte. C’est en se trompant qu’on progresse. Je suis sûre que tu vas progresser. Il faut travailler, encore et encore. Précision : je ne suis pas cocaïnomane ; j’essaie seulement de faire ce qui m’intéresse le mieux que je peux – le reste aussi, d’ailleurs ! Narwa Roquen, aussi chiante que d'hab... Ce message a été lu 8129 fois | ||
Réponses à ce message : | |