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Midsummer's night reality

Il tend sa main en sueur vers l'objet posé à sa droite, sur le plateau.
Sa paume glissante le rencontre brutalement. Il est près de tomber, se balançant sur son fauteuil, seul le bout d'un de ses pieds touche encore le sol.
Un mouvement convulsif de son doigt, et un éclair sombre lacère l'atmosphère bleutée de la pièce.
L'ordinateur meurt pour cette nuit dans un râle presque organique.
Epuisé par son effort, le jeune homme s'adosse brutalement à la chaise pantelante.
Les yeux fixes encore un instant, habités par le rectangle iridescent, contemplent cette fenêtre close.
Il esquisse un clignement de paupières, comme pour chasser délibérément le souvenir de cette soirée, puis se ravise, et écarquille les yeux.
Il halète.
L'air est lourd, et il sent encore les gouttelettes de sueur agacer la tombure de ses reins, puis se fondre et mourir contre la ceinture de son pantalon.
Il reprend bruyamment son souffle, gonfle sa poitrine jusqu'à la sentir comprimée par l'air qu'elle contient.
Il aime cet étouffement. Furtif, doux, silencieux.
Cette fois-ci, il tousse vite : l'odeur âcre de la sueur et de la chambre confinée lui serre le coeur, monte à ses tempes, broyant la trachée, l'oesophage, dans cette progression inexorable.
Agacé il se relève, se prend les pieds dans un fil insidieux, et s'agrippe au cordon du store.
Reprenant son souffle, il se redresse en le relevant, découvrant la ville devant lui .
Il fait nuit, chaud et sommeil.
Peu de bruits parviennent à ses oreilles, étouffés et maladifs.
Tout paraît embourbé dans un sursis de métal, de verre.
Juste un empilement de cages translucides, léchées par l'éclat mesquin des écrans.
Ce soir, il considère d'un autre oeil les immeubles qui l'entourent, le cernent... l'embrassent.
Des millions de vers luisants qui brillent furtivement par les fenêtres ouvertes ou derrière des vitrines ruisselant de glauque, se traînent lamentablement, se convulsent, et crèvent tous seuls.
Seules étoiles visibles de ce côté de la couche de nuages.
Les légendes des temps passés sont mortes.
Agenouillé sur le sol râpeux, pieds nus, transi, en sueur, que fait-il, celui-ci ?
Une navette de surveillance passe un peu plus haut : les habitants restent tous rangés et compartimentés ; une seule source de chaleur dans chaque pièce.
L'émulation est un jeu dangereux.
Il a vu brièvement le reflet de son visage, fondu, un peu affaissé sur celui passif de la ville.
Il s'est effrayé.
Rien n'émergeait, derrière lui. Seule est apparue une face blanche percée de deux étoiles d'encre sombre, toujours cernées par la fatigue, les pleurs continuels devant l'écran immobile.
Il considère encore un instant la densité de ce corps étendu à ses pieds.
La ville comme une femme altière que l'on aurait envie d'étreindre.
Il baisse les yeux de dégoût.
Son pantalon comprime son pénis malignement. Il voudrait se gifler pour cette dérisoire crudité, alors qu'il a les larmes aux yeux.
Du plat de la main il frappe cet organe devenu inutile.
Ses doigts sont douloureux à force de taper sur ce clavier qui ne lui répondra jamais de la voix douce de cette jeune fille.
Il voudrait serrer les poings, mais comme s'il se réveillait d'un mauvais rêve, il n'a plus aucune force, plus aucune volonté dans ses mains.
Il frappe la vitre qui dérobe son image, le moindre de ses mouvements pour le projeter sur le corps en décomposition de la ville prostituée.
Des centaines d'étoiles naissent à cet instant. Jamais il n'avait vu un ciel d'une telle beauté.
Les éclats de verre virevoltent une seconde, animent la pâleur cadavérique de cette nuit codée en binaire.
Sans relief ni nuance.
Puis quittent son champ de vision, s'écrasent en contrebas, nimbant pour un instant les centaines d'horizons des étages inférieurs. Aucun regard ne les aura vu ; tous étaient rivés sur les écrans animés de spasmes transcrivant les unes après les autres les phrases sans inflexions de contemporains, de voisins, de géniteurs peut-être.
Monde apathique et absurde.
Le temps n'existe plus qu'en un clignotement en bas de l'écran ; à droite.
Il observe le sang gouttant de la plaie ouverte dans sa main.
Celui-ci coule doucement, sûrement.
Pourtant, il sent ce soir son coeur pulser, s'agiter dans sa poitrine. Etrange sensation qu'il aurait voulu occulter à jamais.
Des bris de la vitre sont encore attachés aux montants de la fenêtre ; bientôt, il luttera en déchirant plus haut son avant-bras pour voir jaillir le sang au rythme de sa vie.
Il n'a pas mal.
Juste tant de regrets qui jamais ne pourront être pansés par ce genre de sécrétions.
Pourquoi aime-t-il ces petites choses cinglantes et diaphanes ; la mélancolie, le verre brisé, les sanglots, les étoiles aperçues, ses iris, Elle... ?
Tout son corps s'engourdissait.
Il déglutit difficilement.
Le voyant, on aurait cru que la thyroïde saillante était la lame d'un poignard qu'il tentait d'avaler.
Il bascula dans le vide.
Encore quelques longues secondes, les doigts comprimant inutilement la plaie pour ne pas mourir trop vite.
Autour de lui, dans son tunnel vertical, un dernier chemin balisé, les lumières tournoyaient.
Toutes identiques.
Il apercevait même des visages. Tous arborant la même expression :
Doute, Hypnose, Douleur.
Il s'imaginait que le sang, la sueur, les larmes qu'il perdait dans sa chute traçaient derrière lui sa route enviable.
Ils allaient encore rester prostrés chez eux, croyant donner vie à des imaginaires éteints sous des cascades de signaux électriques.
Il serra très fort ses paupières convulsées l'une contre l'autre.
Juste une fraction de seconde, il les rouvrit pour contempler le sol qui avançait de plus en plus vite, pour venir se coller à sa face, le rendre enfin à sa solidarité avec la Terre.
Tout était noir.
Les immeubles semblaient soudain grouiller derrière leurs façades mornes.
Une sirène partit d'un hurlement aussitôt réprimé.
Il ne se sentait plus transpercé par ces ondes malsaines qui lui avaient tenu lieu de jouissance tant de soirs.
Le sourire aux lèvres, il contemplait le Black Out.
Il était déjà mort.

***

Elaine ouvrait la fenêtre.
L'air était étrangement immobile. Le jour le plus chaud et moite de cette année. Elle se sentait oppressée, ainsi terrée dans son propre corps.
Elle venait de faire taire pour le dernière fois son ordinateur.
La pièce soudain silencieuse s'était emplie lorsqu'elle avait ouvert la vitre du bourdonnement sourd des composants électroniques qui tentaient de masquer les souffles accélérés de ceux qui à quelques centimètres de là, jouissaient seuls dans leurs mondes.
Elle eut un haut-le-coeur.
Un imperceptible souffle la fit frissonner.
Elle était bien en vie, elle était différente de tous ceux dont elle apercevait les silhouettes dans la nuit murmurante ; elle avait engendré quelque chose...
...De bête et d'immuable...
Elle sourit doucement, son front barré d'un pli anxieux s'affaissa.
Elle voulait s'emplir de tout ce qu'elle avait ressenti, durant ces derniers mois ; comment elle avait appris à exister autrement.
Elle fit quelques pas en direction de son bureau.
Sous la plante de ses pieds, le sol était doux, et lisse.
Elle imaginait fouler l'herbe de cette contrée imaginaire qu'elle avait accouché, presque par hasard, dans un moment d'abandon.
Son genou vint s'appuyer contre l'assise de son siège.
Bois.
Le bout de ses doigts caressait la surface rude du cube de béton.
Nulle sève ne battait dessous, pourtant.
L'écran crissa faiblement, lorsque ses cheveux se balancèrent à proximité et vinrent s'y coller.
Elle se ramassa sur elle-même, posée en un équilibre précaire sur sa chaise, les seins collés à ses cuisses, les bras enserrant ses genoux, malgré la chaleur.
Elle était mal.
Elle soupira.
Ils allaient s'amener et faire voler la porte en éclats, elle n'attendait que cela.
Et tout serait fini. Elle n'aurait plus à s'agiter, nauséeuse dans son sommeil, plus à rêver en se retenant de pleurer nerveusement.
Ils allaient arriver, et elle n'attendait que cela. Elle ne savait que faire en attendant de son corps qui lui paraissait trop grand, disproportionné pour ce qu'ils allaient en faire.
Elle savait qu'ils arrivaient, non que faire d'elle même. Pas davantage que vers quoi tourner sa pensée.
Avec Simon, elle n'avait rien attendu, elle ne s'interrogeait même pas sur son futur ou un quelconque finalité.
A présent, tout entière, elle ne respirait plus que pour ces sentinelles, lourdes, acier, métal, qui allaient faire irruption et saisir ses poignets, la traîner au dehors, la jeter dans l'ascenseur, l'assassiner proprement.
Repartir sans penser.
Elle baissa les yeux et une larme roula au bout des doigts impatients qui la chassèrent.
Retournée à la fenêtre, elle attendait un souffle.
Le ciel était toujours aussi vide, laiteux.
Si différent de celui de son île, à peine ourlé de brume.
La porte s'ouvrit brutalement.
Les sentinelles dessinèrent un mouvement de recul, constatant que la jeune fille ne leur tournait pas le dos, contre l'espace cru de la fenêtre qui se découpait sur la ville.
L'ordinateur était muet.
Leurs armes braquaient des faisceaux aveuglants sur elle.
Elle ne parvenait pas à détacher son regard de cette masse compacte, et si gauche, si crasse qu'elle avait besoin de porter l'arme au poing. Derrière eux transparaissait la lueur des veilleuses jaunâtres du corridor.
Elle vacillèrent un instant.
Elle se retourna violemment pour s'assurer que le même phénomène se reproduisait partout dans la ville.
Les lumières vacillaient, puis disparaissaient totalement.
Les écrans énucléés gobaient le monde de leurs yeux ébahis, puis les fermaient à jamais.
Les hommes et les femmes assis, stoïques devant les icônes, ne parvenaient pas à comprendre ce qui se passait.
Pris de panique, ils ne cherchaient qu'à contourner le bureau pour vérifier les branchements de la machine ; pas à jeter un coup d'oeil au dehors, sombre et nouveau de la ville.
Le silence se fit.
Pâle et originel.
La seule lueur qui irradiait à présent la pièce était sa robe.
Elle sourit, éperdue.
Les sentinelles n'avaient pas besoin de lumière pour localiser leur victime, elle le savait très bien.
Elle aurait voulu une dernière fois regarder l'image que lui renvoyait le miroir.
Elle se pencha un peu pour voir apparaître son visage dans la vitre noire.
Les sentinelles tirèrent, choquées par ce mouvement inattendu.
Suspension.
Ses gestes au ralenti, comme en brassant l'air alourdi de brume et de mystère de sa légende.
Ses cheveux poissaient sur sa nuque en sueur.
Estimant le travail fait, les sentinelles rebroussèrent chemin, se dirigèrent vers la porte.
Elles s'arrêtèrent, paralysés eux-aussi par le Black Out auquel leurs minuscules réserves avaient permis de faire face quelques instants de plus.
Juste assez.
Elaine était étendue au pied de la fenêtre opaque.
Elle était belle.
Aucun pli ne barrait plus son front, et sa robe mousseuse s'ornait à présent d'une unique étoile sombre, entre ses seins.
Astre noir qui grandissait peu à peu, rognant sur le nimbe de l'étoffe.
Ses lèvres se crispèrent.
Tout était calme, cette nuit.

***

Ils sont des millions, ce soir encore, devant leurs écrans.
Ce soir, cette nuit, car Cela se passe toujours la nuit. On parle de romans sombres, de romans noirs, d'obscurantisme... Ceux qui les premiers avaient peuplé ces endroits les avaient lus, ces livres où le crépuscule qui s'appesantissait n'était zébré que temps en temps par l'éclat naïf d'une épée ou d'un Age d'Or.
Peu à peu supplanté par un monde de l'indicible, comme le mâchonnaient les journaux d'alors entre deux tranches d'idées reçues. Un monde de l'incommunicable.
Ce soir-là, la Terre était défigurée, veille femme putride aux vergetures saillantes des câbles, des connexions, des fibres décharnées. D'elle était née la ville, immense, orgueilleuse, qui s'étalait impudiquement sur des centaines de kilomètres.
Des lumières bourgeonnant de sa chair sans discontinuer.
Ce soir-là ils étaient tous alignés, papillonnant des doigts sur des claviers blanchâtres.
D'une pièce à l'autre, derrière l'hermétisme d'une couche de béton.
Un haletait, la main masturbant frénétiquement son sexe débile.
Un autre laissait amèrement couler des larmes sur ses joues. Concaves. Blafardes.
Une femme riait, se montrant des dents luisantes, de la peau bleue jusqu'aux seins, et des pupilles blanches.
Ebahie spectatrice.
Celle-ci souriait en réponse silencieuse à la boutade lancée par un " ami ".
Un, regard absorbé, considérait sans sourciller un page dans une langue qu'il ignorait.
Une maniait une gâchette virtuelle, nerveuse à assouvir ses vraies pulsions de meurtre, et plombait des corps mous en média-vision sardonique.
Un soir normal. Un soir habituel.
Il se racontait partout en haussant les épaules que des romantiques avaient cherché à se rencontrer physiquement, s'étaient étreint, et étaient tombés les uns par dessus les autres, les balles des sentinelles dans la peau.
Ce n'était rien qu'une légende, et l'on en riait plus que l'on ne s'en effrayait.
Sophie ne comprenait pas.
Un ordinateur et une cellule étaient attribués à chacun à l'âge de quinze ans. Cela ne coûtait pas bien cher à l'Etat, la Providence des banques d'organes, de la sélection génétique et de l'in-vitro aidant : l'accroissement démographique était nul.
Un monde totalement suspendu.
Pour la première fois, cette toute jeune fille pressait ces touches dont elle ne connaissait pas encore bien la place, et elle n'y trouvait que peu d'attrait. Peut-être juste une nausée légère, assez agréable.
La migraine, beaucoup la portaient à présent comme seule preuve habituelle de leur vie physique, ayant oublié que leur coeur battait.
C'était une palpitation de concert, des millions de pompes inorganiques clignotant, s'arrêtant, repartant, hurlant ou s'emballant. Et leurs utilisateurs ne vivaient plus que pour et par ces assemblages électroniques, ordonnés et si loin du joli chaos de l'âme humaine qu'ils suçaient.
D'ailleurs, on ne disait pas " l'ordinateur de Síriel a planté " mais " Síriel a planté " ; Comme si c'était tout son être inconnu et dépourvu de réalité physique qui était impliqué dans ce hasard de métal.
Intrusion du désordre.
Ce soir-là, comme tous les autres, ils se taisaient, ou marmonnaient vaguement dans un langage codifié devenu loi de leurs pensées.
On ne connaissait et ne connaîtrait jamais le rire de celle que l'on prétendait aimer que par un " lol " conformé.

***

Une petite mort ?
Un univers présumé qui s'effondre.
Sophie soupirait en narguant un écran d'un air concentré.
Elle pleurait nerveusement sans trop savoir pourquoi à présent.
Justin restait assis sur le sol, prosterné devant l'ordinateur muet.
Plus glacial ce soir qu'il ne l'avait jamais été.
Elle s'adressait, déversait sans réelles convictions sa logorrhée à un dragon en le pouvoir duquel elle disait croire.
Le temps de réponse de son ordinateur se faisait plus lent.
Comme si une distance incommensurable s'étirait entre ceux qui parlaient par son intermédiaire.
Elle relâcha la pression de ses mains sur les touches et sécha vite ses larmes d'un coup de poignet.
Baptiste continuait à lui parler.
D'autres défilaient, à qui elle continuait de dispenser " bienvenues " et " bonsoirs ".
Mots vidés de signification : elle ne souhaitait rien à ces ombres indifférentes.
Elle pensait à Simon, puis à Elaine.
Elle pensa à leur arrivée prochaine.
Obligée.
Elle ignorait tout de leurs dernières paroles. Et le cas échéant, elle n'était pas certaine qu'elle les aurait pris au sérieux : multiples et possibles, tout était flou dans ce monde.
Elle avait envie de les toucher, ce soir.
Eux ; tous deux, merveilleux dans leur vague artistique.
Mais elle se sentait importune, et pesant sur eux.
Elle s'adossa à la fenêtre toujours ouverte. Le vent s'était levé, et la Lune Claire émergeait étrangement des nuages. Une unique étoile, certaine, inflexible, marquait le ciel.
Elle ignorait et se sentait seule.
Morts, vivants, existants... Tout se confondait dans son esprit.
Elle se trouvait ridicule de s'émouvoir du fait que s'ils étaient morts, elle ne le saurait jamais. Ils se seraient contentés de s'évanouir. Comme un livre lu, aimé, relégué, perdu au fond d'une bibliothèque.
Elle frissonnait ; réalisa que son corps frémissait, pulsait, bougeait.

Noir.

L'ordinateur se taisait ; elle ne s'en rendit compte que lorsque le bruit de sa respiration lui apparu enflé à ses oreilles.
Les yeux fermés sur elle-même.
Elle souriait.
Tout s'arrête.
La nuit est calme. Soir presque ordinaire de l'époque où vous lisez ces lignes.
Les hommes apprenaient soudainement à vivre dans leurs cages percées.
Une rumeur s'éleva.

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© Elbereth



Publication : Concours "Songe d'une nuit d'été" (Janvier 2003)
Dernière modification : 07 novembre 2006


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