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  WA - Participation exercice n°6- Epilogue Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Vendredi 8 decembre 2006 à 22:37:28
Ouf...j'en ai terminé pour cette fois. Bon courage ou bonne lecture.

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Epilogue

Après le tumulte de nos sens, cette coupe d’ambroisie parfumée réveille en moi une nouvelle vigueur. Bel oiseau de nuit, tu as tenu ta promesse. Permets-moi de tenir la mienne à présent. Le rideau va se refermer sur ce théâtre d’ombres.

Les oracles ont parlé. Les conseillers se tournent les uns vers les autres, chuchotant en se masquant la bouche d’une main prudente. La décision marquera un tournant dans l’histoire du Royaume. De fait, ces oiseaux multicolores n’ont que peu de poids dans la balance du jugement. Juste présents pour perpétuer la tradition. Mes compagnons et moi reculons jusqu’à ce que nous encadrions la Tarasque de pierre.

Un léger arpège retentit, s’enroulant autour des piliers soutenant les ogives, trille éphémère qui annonce l’entrée du Roi et de sa Reine. Je ne le vois pas. Mais chacun sait qu’il est grand, vieux et sage. La Reine de Saison est à ses côtés. La voix du Roi est forte et majestueuse :

« Conseillers, les Dieux ont parlé. L’étoile du Nord pâlit et se couche déjà sur l’horizon Les temps changent. Rien ne sera demain comme aujourd’hui. Les rêves que nous avions caressés, les projets que nous avions formés, tout sera oublié. L’aurore est proche, ses doigts roses étendant devant nous un avenir incertain. La sentinelle sur le rempart scrute l’horizon vers l’Est où se pressent les foules derrière celui qui se fait appeler le Roi des Steppes.

Qu’on amène les deux oracles devant la Tarasque et que le Protecteur brandisse la Diseuse de Vérité. Il est tard. Peu de temps nous sépare de la guerre ou de l’alliance. »

Les Conseillers se penchent légèrement en avant. C’est une occasion unique d’assister à une cérémonie dont les origines se sont perdues. La vie d’un homme est trop courte pour en vivre deux !

Le Protecteur se lève lentement. Il maintient fermement la Diseuse de Vérité, grande lame de vermeil. Nul ne peut la regarder directement sans éprouver une gêne douloureuse. C’est comme regarder le soleil au travers un nuage peu épais. C’est une flamme vibrante faite d’un métal oublié semblant changer constamment de texture, sorte de bouillonnement froid et métallique, source de pure énergie. Le Protecteur, qui ne s’en sépare que pour la transmettre avant de mourir, vit une perpétuelle souffrance qu’il a appris à dompter dès son initiation. La terrible lame boit sa force vitale en échange de cette parcelle de divin qui le distingue entre tous.

Le Protecteur se place à deux pas de la Tarasque dont le mufle monstrueux s’ouvre en une sombre cavité. Comme un rêveur qui étend le bras de l’autre côté du miroir, la pierre s’éveille à la vie et palpite d’une chaleur nouvelle.

Les gardes rouges et blancs encadrent les deux oracles. Ces derniers ont rabattu le profond capuchon de leur cape sur leur visage. Rien ne les distingue plus à présent, étranges clones asexués. Il paraît que le Khrêsterion cultive ces pousses humaines, gommant la moindre aspérité émotionnelle tout en préservant l’enveloppe corporelle originelle. En quelques pas, ils sont devant le dragon tutélaire. Dans leur dos se tient le Protecteur, la lame dressée vers le plus haut point de la nef cathédrale.

Je ne vois toujours pas le Roi et la Reine, mais les conseillers se sont massés sur les premiers rangs des gradins. J’ai failli sourire à les voir se pousser et jouer des coudes pour être encore plus près. Mais sourire signifie mourir à cet instant, je suis trop près du flot d’énergie qui se prépare à jaillir.

Ferme ta si mignarde bouche ou tu pourrais gober...pourquoi cette tape, méchante ? Ne t’inquiète pas, je poursuis mais n’oublie pas.

Alors Rinne Go plonge son avant bras gauche dans le mufle grimaçant tandis que Mélusine fait de même, mais avec son avant-bras droit. Je transpire un peu sous mon casque. Tout ce que je sais de ces rites m’a été enseigné lors de mon initiation. J’ignore ce qui va réellement se passer, comme tous ceux qui se tiennent là. Nous occupons tous des places et des rôles qui ont été écrits pour nous dans le livre des Prodiges mais que nous n’avons jamais joués, ni même répétés.

L’alchimie s’opère dans une atmosphère irréelle. Il ne reste qu’une seule torche et son éclat habille la scène d’une teinte ambre profond. Les voûtes sont noyées dans l’obscurité. Je distingue de moins en moins nettement les oiseaux multicolores. L’air se densifie et chaque respiration devient oppressante, nécessitant un effort supplémentaire.

Un violent éclair illumine la nef d’une lumière aveuglante et persistante. Je rentre le cou dans les épaules attendant le coup de tonnerre qui ne viendra pas. Je n’ose me tourner vers la Tarasque, juste à ma droite. A la limite de mon champ visuel, une forme monstrueuse se développe lentement, deux énormes pattes prennent appui sur les dalles, suivies par une tête effrayante, démoniaque. Une autre paire de pattes se détachent du mur puis une dernière. Le dos de la bête supporte une carapace d’écailles irisées hérissée de pointes plus sombres. Enfin, elle déplie sa queue terminée par un dard menaçant. Le monstre fabuleux s’introduit dans notre dimension dans un silence soufré. Les oracles ont disparu. La Diseuse de Vérité pulse lentement, langue de feu blanc reliant la terre au ciel.

La bête légendaire ouvre ses yeux couleur ambre clair. Elle gronde sourdement, ses muscles roulent sous la peau cartilagineuse. Elle secoue sa tête en fouettant l’air de sa queue. Ma pertuisane ne sera pas d’un grand secours aussi je commence à ânonner les prières de l’agonisant, persuadé que ma dernière heure est venue. Ne pas bouger, telle est la règle que l’on nous a enseignée lors de l’initiation. Ne pas bouger ou perdre la vie. La Tarasque se redresse de toute sa gigantesque taille devant le Protecteur, le toisant de son regard chélonien.

Celui-ci me semble être la marionnette de son glaive de feu. Plus vite que l’oeil ne peut le voir, la lame a paré un formidable fouet décoché par la Tarasque, le dard stoppé net à une main du visage du Protecteur. Toutefois la puissance du coup l’oblige à mettre un genou à terre. Le souffle de la bête caresse son visage. La gueule s’approche, les crocs brillent d’un éclat humide. Alors le Protecteur pousse un hurlement tout en portant un coup d’estoc qui le désarticule vers l’avant, la pointe de feu embrochant le dragon de part en part. Devenu Protecteur Sauroctone, il se redresse hébété, jetant des regards éperdus autour de lui.

L’animal fabuleux de dissout rapidement dans l’air surchargé de soufre. Bientôt il ne reste qu’un tas de vêtements. Je les reconnais : ce sont les manteaux des deux oracles. Un tas qui bouge faiblement ! Le Protecteur s’agenouille à nouveau et délicatement écarte les étoffes où apparaît le visage d’un chérubin, d’un nouveau-né qui braille soudain et c’est toute la tension accumulée qui retombe enfin. Il le prend avec précaution pour le présenter à l’assemblée et au Roi au-dessus qui lance d’une voix forte :

« Ecoutez tous ! L’enfant est né, fils des oracles, pour manifester clairement la volonté des Dieux. Cela sera donc la guerre que voulait sa Mère mais l’enfant rappellera à chaque instant l’espoir que son Père avait mis en nous ! »

M


  
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