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 Développements sur l'eugénisme. Voir la page du message 
De : Estellanara  Ecrire à Estellanara
Page web : http://estellanara.deviantart.com/
Date : Jeudi 18 avril 2002 à 22:17:30
J'avais expliqué brièvement que je différenciais deux formes d'eugénisme possibles: l'élimination prénatale des individus (autoritarisme dangereux et arbitraire à mon sens) et la thérapie génique post-natale volontairement consentie par chaque individu, deuxième voie que j'approuve en tant que biologiste. Cette idée méritait un développement.
Je vous soumets donc cet extrait d'article. Ceux qui auront le courage de le lire (pfouhhh, ce qu’il est long...) me diront ce qu’ils en pensent.Je trouve qu'il explique bien les choses.

Le reste sur:
http://www.mutations-radicales.org/

2) L'eugénisme

a) Que peut-on savoir ?
On peut sans aucun problème connaître le sexe de l'enfant à naitre : c'est très important pour de nombreux préhommes.

Tout le monde a entendu parler du programme "génome humain" qui vise, avec le décryptage de tout l'ADN, la connaissance de la structure et de la fonction de l'ensemble du patrimoine génétique. "Il s'agit, en quelque sorte, de dessiner pour la première fois la cartographie de ce qui constitue à la fois le substrat, la mémoire et la spécificité de l'espèce humaine" (Le Monde du 19 septembre 1992, J.Y.N.).

Avec ce plan, les chercheurs escomptent pouvoir dépister dès la conception les trois mille (environ) affections génétiques qui menacent l'espèce humaine.
Pour l'instant, seules quelques-unes de ces maladies peuvent être détectées à coup sûr, Il faut bien distinguer les affections qui sont inéluctables (en l'état actuel) de celles qui ne sont que probables.
En effet, il est possible de définir les pourcentages de risque pour que la future personne développe telle ou telle maladie. Par exemple : probabilité de 10 % de développer un cancer du poumon. A priori, ces facteurs de risque sont en nombre infini.

En outre, beaucoup de scientifiques espèrent élargir les déterminations génétiques à des tas d'autres domaines comme : la prédisposition à la délinquance, à la violence, à l'homosexualité, à l'intelligence, au sport... Je discuterai de ces prétentions par la suite.

b) Que peut-on faire ?
Après identification de telle ou telle pathologie génétique, voici les deux possibilité d'action du médecin :
- l'élimination des indésirables, avec l'avortement (foetus en situation), la destruction avant l'implantation (embryon conçu in vitro) ou avant réimplantation (embryon prélevé pour analyse).
- les tentatives de soins : il s'agit des thérapies géniques qui visent la guérison ou au moins une amélioration, et des divers moyens de retarder ou d'atténuer une maladie.

c) Historique (d'après le livre de J. Testart : "Le désir du gène"
Depuis longtemps, les préhommes ont pensé au tri de leurs membres, à la sélection, à l'amélioration de l'espèce. Avant d’examiner les différentes formes prises par l'eugénisme au cours de l'Histoire, quelques définitions :


- eugénisme : mot inventé par F. Galton et qu'il a défini ainsi en 1883 : "science de l'amélioration de la race, qui ne se borne nullement aux questions d'unions judicieuses, mais qui, particulièrement dans le cas de l'homme, s'occupe de toutes les influences susceptibles de donner aux races les mieux douées un plus grand nombre de chances de prévaloir sur les races moins bonnes".
On peut aussi distinguer :
- l'eugénisme positif qui cherche à propager des caractéristiques "favorables".
-l'eugénisme négatif qui veut limiter la dissémination des "tares".

Si cette "science" s'est beaucoup développée et théorisée depuis environ un siècle, elle s'est "pratiquée" depuis l'Antiquité au moins.
Des dynasties égyptiennes ou incas pratiquaient l'inceste pour préserver la lignée.
Les Grecs jetaient les enfants difformes et mal venus au fond d’un précipice, dans leur intérêt et celui de l'Etat (sic).
A Rome, le père décide de la vie ou de la mort du nouveau-né.
Plus tard, en Europe, il y eût des recettes de grand-mère de toutes sortes pour éviter débiles, nains, manchots...
"La première loi eugénique des temps modernes a été adoptée par la Suède en 1757 afin d'interdire le mariage entre épileptiques" (Testart)
Ensuite c'est Condorcet qui parle d'eugénisme républicain (!) : "un projet biopolitique d'amélioration de l'espèce humaine dans le cadre des nations, mis en oeuvre au profit de la masse des citoyens, dans le respect des Droits de l'Homme et sous la direction "éclairée" d’un clergé scientifique se posant comme pédagogue du peuple" (Testart)
A partir du milieu du 19ème siècle, de nombreux travaux scientifiques sur le sujet apparaissent (surtout après Darwin), des thèses plus ou moins "généreuses" ou racistes.
Citons Charles Richet, prix Nobel de médecine : "Après l'élimination des races inférieures, le premier pas dans la voie de la sélection, c'est l'élimination des anormaux."
Reste à définir les races inférieures, les Juifs par exemple ! (Ils n'étaient d'ailleurs pas les derniers, autour de 1900, à prôner l'eugénisme). Quant aux anormaux, tout le monde sait de qui il s'agit...

Au début de notre siècle, au lieu de sacrifier bêtement les nouveaux-nés mal nés, on essaie la sélection rationnelle, avant la naissance. Les savants ébauchent des normes et les institutionnalisent afin que l'appareil médical stérilise les anormaux, conformément à la loi.
On voit aussi des projets de haras humains ou d'instituts d'euthanasie.
Contrairement aux pays du nord de l'Europe, la France reste un peu à l'écart, sceptique. Les autorités françaises sont plus humaines : au lieu de stériliser, elles envoient les débiles en prison pour les empêcher de procréer.

Suivant les pays et les époques, les stérilisables étaient : les fous, faibles d'esprit, syphilitiques, inaptes à élever décemment les enfants, hémophiles, sourds, aveugles, alcooliques, etc. La stérilisation était pratiquée en masse ou exceptionnellement, de manière autoritaire ou avec des fioritures. Parfois (aux Etats-Unis, au Danemark), des hommes ont été carrément castrés plutôt que vasectomisés. Il s'agissait de prisonniers, c'est normal...


Si l'eugénisme était partout répandu, seule l'Allemagne y est allée carrément. Après ses tribunaux de santé héréditaire, elle est passée pendant la guerre à la mise à mort des fous, des homosexuels, des Gitans, et, bien sûr, des Juifs.
Sous Vichy, la France, plus digne, se contentait de laisser quarante mille malades mentaux mourir de faim dans ses hopitaux psychiatriques, tout en donnant à l'occasion le coup de main aux nazis.
Très peu de médecins et de scientifiques allemands furent inquiétés après la guerre pour leur aide active au régime hitlerien (idem pour les juges d'ailleurs).
L'horreur paroxystique de l'eugénisme à l'allemande n'a pas stoppé les choses pour autant.

Malgré le code de Nuremberg (1947) et la Déclaration des Droits de l'Homme (194, les stérilisations (sans passage au four) continuent en Suède, en Angleterre, en Suisse.
Citons Testart "..treize mille Suédois ont été stérilisés de force entre 1941 et 1975... au moins neuf handicapés mentaux ont été castrés à Bâle entre 1960 et 1987 et sept autres à Genève depuis 1956".
Au Japon, les stérilisations et les avortements en nombre faisaient baisser dangereusement la démographie. Tandis qu'à Singapour, un eugénisme de la compétitivité est imposé par divers procédés. Les riches et les diplômés sont encouragés à procréer, dans l'espoir d'accroître la puissance économique du pays.

Je ne vais pas faire ici une critique de cet eugénisme ancien. Sa brutalité suffit à le discréditer. Maintenant, ces procédés sommaires sont mis au rancart. Les scientifiques se sont aperçus de leur inefficacité.

Les stérilisations avaient pour objet des personnes achevées qui n'auraient pas forcément transmis à leur descendance les maladies incriminées. Ces "maladies" ne sont pas toutes transmissibles génétiquement et puis il faut aussi tenir compte des mélanges, des mutations qui ont lieu dans la préparation des gamètes ainsi que lors de la fusion du spermatozoïde et de l'ovule.
C'est pourquoi les biologistes, aidés par le progrès de la génétique, se sont finalement dit qu'il vallait mieux s'attaquer à l'oeuf fécondé. Ce tout jeune embryon est unique, son patrimoine génétique est fixé, tandis qu’on aura beau connaître à fond un spermatozoïde et un ovule, on ne sera jamais sûr du résultat de leur fusion.

Trois motifs essentiels encouragent les scientifiques à choisir l'oeuf fécondé comme nouvelle cible de l'eugénisme :
- l'efficacité
- la relative facilité d'accès, grâce au développement des techniques in vitro
- le fait que, depuis les camps nazis, la sélection des personnes adultes soit vue d'un mauvais oeil.

Et puis en démocratie, dans le berceau des Droits de l'Homme, on ne va quand même pas toucher aux citoyens. Il vaut bien mieux s'attaquer aux embryons, c'est plus discret, c'est autorisé, c'est même bien vu, en plus : c'est efficace. Il suffit de ne pas employer le mot eugénisme, de parler de biologie sociale, de diagnostic pré-implantatoire, de préembryon : ça fait propre, civilisé, maîtrisé.

La suite sur le site.


Estellanara, je gagne pour le plus long message? OK, c'est pas moi qui ai écrit...


  
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Réponses à ce message :
2 SPM - z653z (Jeu 20 jun 2002 à 10:26)
       3 mdr - Fladnag (Jeu 20 jun 2002 à 12:04)


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