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 Rétrospective "A Star Is Born" Voir la page du message 
De : Fladnag  Ecrire à Fladnag
Page web : http://www.cercledefaeries.com
Date : Dimanche 3 fevrier 2019 à 16:45:49
Bonjour,

J'ai récemment vu le film "A Star Is Born" avec Lady Gaga et Bradley Cooper au cinéma.

Lorsque j'en ai parlé autour de moi, j'ai appris qu'il s'agissait d'un 3ème remake, et certaines personnes ont émis des réserves sur le fait qu'il soit meilleur que le précédent avec Barbara Streisand. Intrigué j'ai donc décidé de le regarder aussi, et de regarder les 4 films pour pouvoir les comparer !

Les 4 films s'appellent tous "A Star Is Born", éventuellement traduit en français par "Une étoile est née" :
- 1937, 1h51, avec Janet Gaynor et Fredric March
- 1954, 3h02, avec Judy Garland et James Mason
- 1976, 2h20, avec Barbara Streisand et Kris Kristofferson
- 2018, 2h16, avec Lady Gaga et Bradley Cooper

Attention ! Des éléments du scénario des 4 films seront révélés, je peux difficilement faire une rétrospective sans spoilers

Scénario commun aux 4 films

Un artiste avec un problème d'alcoolisme tombe amoureux d'une femme qui a du talent dans le même domaine artistique que lui.
Il va lancer sa carrière et elle va avoir un succès tel qu'il éclipsera celui de l'homme.
Ils se marient, et l'homme continue de sombrer dans l'alcoolisme et sa carrière décline fortement.
La femme est récompensée lors d'une cérémonie au cours de laquelle l'homme, saoul, intervient et se ridiculise en public.
Suite à cet évènement, il tente de se soigner dans un institut spécialisé mais le retour à la vie réelle le fait replonger.
L'homme se suicide et la femme est dévastée.
La femme surmonte l'épreuve et reprend sa carrière en abandonnant ou modifiant son nom de scène pour y inclure celui de son mari.

Dans la suite je nommerais les personnages comme suit pour être générique :
- La femme : L'actrice principale dont la carrière va se développer
- L'homme : L'acteur principal dont la carrière va décliner

Différences

La différence principale est entre les 2 premiers et les 2 derniers :
Les films de 1937 et 1954 parlent de l'ascension d'une ACTRICE alors que les deux derniers parlent de l'ascension d'une CHANTEUSE.
Les deux derniers apportent plus de crédibilité à l'histoire je trouve car il est plus facile de montrer une performance exceptionnelle d'une chanteuse que d'une actrice à l'écran.
Les deux premiers sont également très semblables sur beaucoup de points, contrairement aux deux derniers qui innovent beaucoup.

J'ai organisé la suite des différences par thématique :

La famille

Dans le 1er film de 1937, la grand mère de la femme joue un rôle important au début et à la fin de l'histoire pour respectivement convaincre la femme de se lancer et la faire surmonter l'épreuve du suicide de son mari. Ce rôle n'existe plus dans les autres films, et c'est dommage car il apporte une touche intéressante et humoristique.
Dans le 2ème film de 1954 on ne parle plus du tout de famille. La scène vers la fin du 1er avec la grand mère qui était assez émouvante est remplacée par une tirade intéressante également où c'est le manager de la femme qui la convainc de remonter sur scène.
Dans le 3ème film de 1976 plus de famille non plus. C'est la femme qui va toute seule surmonter l'épreuve de la mort de l'homme.
Dans le 4ème film de 2018 on réintroduit la famille, à plusieurs niveaux : La famille de la femme est présente pour jouer un rôle humoristique surtout et un peu de soutient, mais surtout le manager de l'homme est désormais son frère aîné ! Cela permet d'introduire une histoire familiale et d'expliquer un peu pourquoi l'homme est alcoolique, ce que ne fait aucun des autres films. Comme dans le 2ème, c'est ce manager, mais cette fois-ci aussi son beau-frère, qui va aider la femme à surmonter l'épreuve.

La violence

Dans les 3 premiers films l'homme est alcoolique... et violent lorsqu'il a bu. Pas envers sa femme mais il a la réputation de participer à des bagarres de bistro.
Dans le 1er il y a même une scène assez surréaliste où l'homme fait sa demande en mariage à la femme durant... un match de boxe ! Et ou elle décline "non merci !" sans réfléchir et où ils en parlent sur un ton léger pendant tout le match.
Dans le 3ème il y a toujours de la violence physique... mais en plus il y a de la violence psychologique lors de la déchéance de l'homme. C'est le seul film ou l'homme trompe la femme; avec une journaliste. Celle-ci espère ainsi obtenir une interview de la femme. La aussi, la scène est hallucinante quand la journaliste, au lit avec l'homme, et qui vient de se faire surprendre par la femme, sort un enregistreur pour commencer l'interview...
Enfin, dans les 3 premiers, la scène de la cérémonie où l'homme se ridiculise en public se termine par un geste ample de sa part qui frappe le visage de la femme.
Dans le 4ème... la violence a changée de camp ! L'homme n'est plus violent, et c'est la femme qui cogne pour le défendre au début ! Le coup à la cérémonie n'est plus là non plus.

Le choix de l'homme et le suicide

Dans les 2 premiers l'homme surprend une conversation entre la femme et son manager à son propos et se suicide par noyade dans la mer.
Dans le 3ème l'homme se tue dans un accident de voiture. Ce qui me gène ici c'est que le suicide n'est pas explicite contrairement aux autres. On se doute qu'il a fait exprès à cause des éléments précédents, mais il existe un petit doute. L'élément déclencheur, si on considère que c'est volontaire, est une conversation avec la femme la veille ou elle lui disait qu'elle refusait qu'il lui gâche la vie.
Dans le 4ème l'homme se pend... après une discussion crue avec le manager de la femme qui ne s'intéresse qu'à la carrière de la femme.

L'identité

Le thème de l'identité est abordé dans tout les films, sous différents aspects.
Le plus visible est le nom d'artiste que la femme est obligée de prendre (son nom réel étant "peu vendeur" selon son manager)
D'autres sont spécifiques à certains films (chirurgie esthétique pour le 2eme, "bimbo-isation" pour le 4eme)
Lors du mariage, la femme (et le spectateur) découvre également que le nom de l'homme est un nom d'artiste.
Lors de l'ascension de la femme, plusieurs personnes (famille, mari, manager, en fonction du film) lui disent de conserver son identité et de ne pas se laisser formater par le système.
La différence principale intervient au final des films.
Dans les 2 premiers, les films se terminent sur la femme qui revient devant les projecteurs et qui se présente aux journalistes et au public comme "Mrs Norman Maine" (c'est à dire le nom de l'homme) au lieu de son nom de scène. Cette scène étant l'ultime scène, elle est très forte, et on voit la volonté de la femme de faire vivre l'homme à travers sa future carrière.
Dans les 2 derniers par contre cette scène existe aussi mais ce n'est plus la dernière ce qui la rend beaucoup moins forte, et d'ailleurs lors du premier visionnage de celui de 2018, je n'avais même pas remarqué qu'elle avait changé son nom (de famille uniquement, pas son prénom) lors de son entrée en scène. La dernière scène est une chanson de la femme, qui est porteuse de l'émotion finale du film, mais qui atténue un peu cette thématique de l'identité.


Enfin, les éléments uniques à chaque film et mon avis sur chacun :

Mon classement d'abord : 2018 > 1976 > 1937 > 1954

1937

L'un des meilleurs... mais les films sur le monde musical (les 2 derniers) restent devant je trouve. Impossible de lutter contre une chanson
La grand mère donne la touche d'humour qui manque un peu aux autres films.
Comme dans le suivant, ce qui fait replonger l'homme après sa cure c'est lorsqu'on lui dit qu'il est un homme entretenu désormais.
En 1937 (et en 1954), les hommes ne devait pas apprécier d'être dans cette position.
C'est peut être celui qui est le plus "intemporel" car il n'a que peu d'éléments (comparés aux autres) qui sont vraiment représentatifs d'une époque.

1954

En gros c'est un copier / coller de celui de 1937... mais avec beaucoup trop de longueurs !
C'est le plus long avec plus de 3h, et pendant 10mn, (entre les minutes 40 et 50), le voyage de noces et le début de leur aventure maritale et raconté en grande partie par du scrolling de photos fixes (avec voix off)... et c'est bien ch... ennuyeux ! C'était peut être une technique cinématographique de l'époque pour montrer le temps qui passe, mais elle n'a heureusement pas survécue jusqu'à aujourd'hui !
Il y a quand même 2 choses intéressantes dans cette version :
- Un éclairage sur ce qu'était Hollywood. On y voit l'agitation perpétuelle, le mépris des artistes, l'usine à film, la chirurgie esthétique et même un peu les producteurs machos qui veulent coucher avec leurs actrices.
- La scène finale quand le manager convainc la femme de remonter sur scène

1976

Vraiment une rupture par rapport aux 2 précédents puisqu'on est dans le monde musical.
Le film est ponctué de chansons interprétés par l'homme ou la femme et qui sont bien plus chargées en émotions.
La femme est également beaucoup plus "libérée" que dans les 2 premiers ou elle était assez effacée et soumise à l'homme.
Mais c'est aussi la version ou l'homme est le plus "détestable" je trouve, à cause de la violence psychologique qu'il apporte.

2018

LE meilleur !
La femme est encore plus libérée que dans le précédent puisqu'elle s'approprie même la part de violence du film (qui reste très légère)
Le film comporte par contre plein d'éléments contemporains qui ne survivront peut être pas au temps : Un bar de drag-queens, le style musical "danse" (paillettes, danseurs), etc...
L'histoire de l'homme est beaucoup plus fouillée (son manager est son frère, histoire du père) et ses problèmes sont multiples (alcoolisme mais aussi drogue... et surdité, ce qui le pousse également à continuer de boire, chose qu'on ne comprend pas forcement dans les premiers où l'homme est heureux en mariage)
La thématique de perte d'identité est plus fouillée également par la tentative de son manager de lui imposer un nouveau look, des danseuses, etc... Cela réintroduit correctement cette thématique qui était éclipsée par le final un peu différent par rapport au film original
Et enfin, point non négligeable par rapport à celui de 1976, la plupart des chansons (en anglais) sont sous titrées correctement en français, ce qui permet de se concentrer sur le sens et l'émotion qu'elle apporte plutôt que sur la compréhension et la traduction "live" des paroles anglaises.

Voila, j'espère vous avoir convaincu de donner sa chance au film de 2018 si vous ne l'avez pas encore vu et que vous avez décidé de lire malgré les spoilers


  
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Réponses à ce message :
Netra  Ecrire à Netra

2019-02-06 23:49:29 

 Bah du coup... Détails
... j'avais pas prévu de le voir (je suis pas fan de Lady G.) mais ta chronique détaillée m"a donné envie ^^
Netra, musicophage

Ce message a été lu 3885 fois
Fladnag  Ecrire à Fladnag

2019-02-07 12:30:57 

 et d'un !Détails
C'était un peu le but ^^

N'hésite pas à laisser ton avis ensuite

Ce message a été lu 3525 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2020-03-30 20:51:50 

 Ouahhhh!!!Détails
Quel travail! Travail de fourmi, consciencieux, exhaustif, rigoureux, épatant! Je n'ai pas eu cette patience ni ce talent. 1976, c'était mon époque, j'avais vu ce film au cinéma, et forcément on ne pouvait pas faire mieux. Mais je suis honnête. J'ai regardé 2018 . Bof. Les souvenirs, vous ne le savez peut-être pas... mais on y met ce qu'on veut bien... Alors j'ai été fidèle à mon honnêteté, j'ai re-regardé 1976 . Et j'ai été déçue, c'était horrible! Sauf... Barbara Streisand, Ever green.... Lady Gaga peut aller se rhabiller! Oui, le film de 2018 est mieux, plus cohérent, plus abouti. Mais Barbara Streisand...
Ne soyez pas sectaire, regardez les deux. Si vous avez le temps, regardez les 4 et tenez la dragée haute à notre mage à l'envers! L'essentiel, c'est de se régaler des prestations de ces grands artistes et d'en retirer assez de joie et d'énergie pour affronter le quotidien avec force et optimisme et distribuer ce bonheur autour de nous, ce qui est la seule et véritable richesse!
Narwa Roquen, honnête

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z653z  Ecrire à z653z

2020-04-01 23:55:14 

 SouvenirsDétails
Il y a une petite dizaine d'années, j'ai appris (car je me suis un peu intéressé à la psychologie sociale et plus précisément aux biais cognitifs) qu'on modifie ses propres souvenirs dès qu'on y accède.

Bonnes lectures si l'article de Wikipedia (et ses nombreux articles liés) sur les biais cognitifs vous intéresse.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2020-04-04 13:18:01 

 PfiouDétails
Celui sur l'oubli de la fréquence de base m'a fait des noeuds au cerveau. Très intéressant aussi celui sur les heuristiques de jugement. Mais ce que j'aimerais savoir c'est comment lutter, notamment contre l'heuristique de négativité.

Est', les maths c'est pas mon truc...

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