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De : Maedhros Date : Samedi 6 mai 2017 à 20:06:30 | ||
Quand j'eus fini de lire cette histoire, il n'y avait pas l'ombre d'un doute. Elle recélait tous les ingrédients qui font depuis des années ta marque de fabrique. C'est d'abord une histoire de femmes. C'est ensuite une histoire de sorcières. C'est enfin une histoire de filiation. Bien sûr, il y a bien quelques vestiges masculins mais ils sont rejetés en périphérie où tu leur accordes une importance détachée. Sous le vernis irréprochable de l'héroic-fantasy la plus académique (licorne, pierre magique, sortilèges... ), cette histoire parle aussi, me semble-t-il, de cette période confuse où les enfants ne voient plus leurs parents avec leurs yeux enfantins et où les parents ne parviennent pas encore tout à fait à voir leurs enfants comme des adultes. C'est l'instant où les trajectoires se coupent sur le graphique générationnel. Où quelquefois l'orage gronde dans le huis-clos familial. Dans ton histoire, le personnage de la mère est complexe. Elle refuse de céder sa place, même à ses enfants et, comme Médée, commettra l'effroyable pour maintenir son pouvoir. D'ailleurs, autre point commun avec la magicienne grecque, la sorcière de ton conte semble également avoir été abandonnée par son époux. Et puis, il y a aussi ces portes. En s'ouvrant ou en se refermant, elles marquent un passage, bien au-delà du seuil qui se franchit en faisant un pas. Accessoires essentiels de cette histoire, elles ouvrent l'avenir ou bien elles referment le passé. Et, quand ton héroïne, après avoir définitivement soldé son passé, pousse la dernière porte vers l'extérieur, c'est pour elle comme une seconde naissance. Elle a acquis son nouveau statut de sorcière... ou de femme! Le style est fluide mais c'est habituel sous ta plume. Grâce à la narration à la première personne, tu dépeins avec fidélité les sentiments qui animent l'héroïne de l'histoire, à la fois résolue et résignée. Tu nous fais partager la diversité de ses émotions et la libération qu'elle éprouve en revenant vers la lumière, une fois qu'elle a scellé son passé. Well done. M (en retard) Ce message a été lu 6117 fois | ||