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 WA, exercice n°155, participation Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 22 mars 2017 à 22:18:18
Voyage




Voyageur, il est temps, la halte est suffisante.
Les tempêtes du soir nous menacent de près.
Je connais un abri pour nous en protéger,
Trois collines plus loin; la route est fatigante.

Caresse ton cheval, lui aussi il est las.
Il lui tarde d'avoir une nuit reposante,
De manger orge et foin, pensées vagabondantes
Et pieds au sec; ne trahis pas cet espoir-là.

Cesse de regarder par-dessus ton épaule,
Personne ne nous suit; si ce n'est ton passé...
Et ce poursuivant-là ne va pas se lasser.
Trop souvent nous nous fabriquons nos propres geôles...

Si jeune, et déjà triste; encore, tu soupires.
Je le vois: tu fais ce voyage à contre-coeur.
Tu ne regardes rien, tu traînes ta langueur
Comme un boulet. Mais secoue-toi, respire!

Oui, la vie est injuste. Et alors? Tu te plains.
Tu crois en gémissant t'attirer sa clémence?
Qu'il sera toujours temps de te faire violence?
Demain... Mais qui t'a certifié qu'il y aurait un "demain"?

La vie n'attendra pas. Telle un cheval fougueux
Elle t'emportera si en toute conscience
Tu suis le mouvement avec joie et présence.
Sinon tu seras débarqué en moins de deux!

Tu es un grand seigneur et moi une pauvresse
Qui court sur les chemins à l'âge où je devrais
Tricoter près du feu. Mais je ne changerais
Pas ma vie pour la tienne... Ah, qui sait, la jeunesse...

Je ne regrette rien de ce que j'ai vécu.
Les humains n'ont pas toujours comblé mes attentes,
Et pourtant je suis restée joyeuse et patiente.
Des chevaux, plus que je n'ai donné j'ai reçu.

Le désespoir, vraiment, non merci. Pas pour moi.
Il y a toujours un arbre et un oiseau qui chante.
Oui, la mort quelquefois peut sembler attirante,
Mais la vie est la seule à te laisser le choix.
Narwa Roquen, tenir


  
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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2017-04-15 18:37:26 

 La selle de la vieDétails
Tout ce poème est voilé dans une atmosphère douce-amère, pas crépusculaire non, plutôt baignée dans un contre-jour tamisé. C'est un voyage harassant. Le jour est derrière, la nuit devant. Les cavaliers poursuivent un but qu'eux seuls connaissent. Ils fuient. Ils ne sont pas humains, semble-t-il et la terre qu'ils parcourent au galop ne met plus leurs existences au milieu, n'est-ce pas?

Une sorte de mélancolie fataliste s'est emparée du cavalier, qu'on devine jeune et fougueux tandis que la cavalière, expérimentée et sage, lui prodigue son conseil. A cette cavalière-là, on prêterait volontiers des pouvoirs secrets. La vie est toujours là et elle offre tant d'inépuisables possibilités qu'il serait fou ou vaniteux de ne pas les saisir. Le temps est son destrier et celui qui la regarde passer est condamné à regarder passer sa vie sans la vivre.

La consigne est respectée bien sûr :

Sur le fond : avec le parallélisme du cours de la vie et du voyage, qui partagent péripéties, points hauts et points bas et leur crépuscule qui emplit de ténèbres à la fois les yeux et les paysages. Mais jusque là, défense de mettre pied à terre et pleurer sur son sort. Carpe diem (quam minimum credula postero). Horace avait tout compris. Ecoutons-le et pas seulement dans les cours de latin ou pour faire savant dans une conversation de salon.

Sur la forme : des alexandrins pour l'essentiel et des rimes parfaitement embrassées.

Au rayon des bricoles:
- Comme un boulet. Mais secoue-toi, respire! : je n'ai compté que dix pieds.
- Demain... Mais qui t'a certifié qu'il y aurait un "demain"? : j'en compte 15
- Il y a toujours un arbre et un oiseau qui chante : j'en compte 13
- J'ai relevé une paire de rime juste suffisante, dans la première strophe : "Près - Protéger",

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2017-11-06 10:10:33 

 WA n°155 : NarwaDétails
Tu es décidément douée pour écrire de la poésie ! C'est beau, c'est plein de sens... Un plaisir à lire.
C'est marrant mais vos deux poèmes sont proches dans leurs thématiques : une personne âgée qui essaie de conseiller un plus jeune en lui expliquant le sens de la vie.
"Personne ne nous suit; si ce n'est ton passé... Et ce poursuivant-là ne va pas se lasser." : c'est joli et en plus, crac, une figure de style avec la personnification.
"Demain... Mais qui t'a certifié qu'il y aurait un "demain"?" : carpe diem, tout ça... ;o)
"Mais la vie est la seule à te laisser le choix." : et l'espoir !

Est', complètement d'accord avec la vieille !

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