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  WA - Participation exercice n°140 - fin (edit) Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 3 mai 2015 à 21:07:23
Le deuxième chapitre, donc...
j'espère que les fans de TP ne m'en auront pas trop voulu!

La bande son n°2

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Le capitaine Vimaire se détendit peu à peu. Les légères secousses régulières de la caravane lancée à bonne allure dans la plaine morpockienne avaient fini par apaiser la nervosité qui l’avait étreint, comme tous les passagers, lorsque le convoi s’était sèchement ébranlé sous les vivats un peu inquiets des badauds venus assister en masse à l’ouverture de la première ligne faeriée qui devait, à terme, relier Ankh-Morpock à l’Empire Agatéen, dans le lointain Aurient.

La cérémonie avait été mortellement ennuyeuse, interminable succession de discours fleuve à l’image de celui qui traversait péniblement la cité. Ce fleuve qui charriant tellement de matières inconnues et généralement nauséabondes qu’il pouvait être découpé à la livre pour permettre, une fois le vague dépôt aqueux qu’il contenait évaporé, la fabrication de briquettes assez compactes propices à de multiples usages. Des rubans avaient été coupés. Une petite fille s’était égosillée sous le regard bienveillant et attendri des officiels, en tout cas de ceux qui avaient pris soin de se munir de bouchons auriculaires performants, tandis que les autres tentaient de réfléchir à la façon la plus sophistiquée de faire payer ses parents. La meilleure façon de leur présenter la douloureuse. Des dizaines de colombes symbolisant la paix avaient été lâchées dans le ciel, suivies par une multitude ruminant l'endroit où étaient rangés les petits pois et les navets. Ces pauvres volatiles avaient une espérance de vie qui ne pouvait dépasser les limites de la ville. L’Archichancelier de l’Université avait enfin déclamé une longue tirade où il avait mélangé pêle-mêle la nostalgie du bon vieux temps, le cynisme débridé des temps modernes, la magie comme moteur principal du progrès et la baisse des subventions publiques qui étranglaient ses finances.

«Ook ! » avait vigoureusement approuvé le Bibliothécaire qui se tenait à ses côtés.

Cependant, celui à qui s’adressait cette diatribe avait brillé par son absence. Le Patricien fuyait comme la peste ces manifestations publiques.

Voulant mieux connaître ce dans quoi il s’embarquait, Vimaire était arrivé de très bonne heure et avait mis à profit la quiétude du petit matin pour se livrer à une rapide mais efficace inspection de cette fameuse caravane.

Il avait été assez impressionné par le caravansérail, érigé dans le faubourg d’Ankh-Morpock. C’était un long bâtiment en forme de fer à cheval qui délimitait une esplanade de terre battue d’où partait la première ligne faeriée. Bien sûr, celle-ci était un peu perdue dans l'espace disponible mais les concepteurs avaient dû parier sur un développement rapide de ce nouveau moyen de transport. Le capitaine s’était accroupi pour étudier de plus près cette nouvelle technique. La voie faeriée proprement dit était constituée de deux lignes de métal parallèles, rivetées à d’épaisses traverses de bois. La Caravane comprenait une quarantaine de nacelles peintes en bleu, en rouge et en jaune vif. A certains détails,  Vimaire comprit que la couleur devait être associée à une gamme de prix. En tête du convoi, il y avait une nacelle plus imposante, aux formes aérodynamiques et agressives, dont le rôle de traction semblait évident. Les roues des nacelles étaient évidées de telle façon qu’elles venaient parfaitement épouser le profil des filaments de métal.

La huitième nacelle méritait bien son rang. Contrairement à ce que son numéro pouvait laisser penser, elle était directement accrochée à la nacelle motrice. Bien plus spacieuse qu’un carrosse de bonne taille, tout respirait le luxe dans son ameublement. Huit personnes pouvaient s’y tenir très confortablement, profitant de fauteuils moelleux tendus d’un véritable velours cramoisi. Une large table séparait les deux rangées de sièges qui se faisaient face, surmontées de profonds casiers qui pouvaient accueillir de volumineux bagages. De belles lampes à huile au corps en laiton rutilant ornaient les angles de la nacelle tandis que les ouvertures latérales étaient garnies de jolis rideaux assortis aux tentures qui habillaient le compartiment. Il y avait même une échelle, accrochée au flanc de la cabine, qui accédait à une petite terrasse aménagée sur le toit où un grand parasol pouvait être déployé au-dessus de petits sièges de bois. Enfin, une porte s'ouvrait aux deux extrémités de la voiture.

Virmaire était assis à la droite de DeuxPoireaux, Carotte à sa gauche. Celui-ci était l’un des trois agents du Guet qui accompagnaient le capitaine. Chicard et Côlon, qui complétaient l’escorte, occupaient la nacelle Une, celle qui suivait immédiatement la Huit. Vimaire avait consulté le manifeste de bord, même s’il doutait du résultat. Il avait néanmoins fait discrètement arrêter une demi-douzaine de gredins non officiellement mandatés par les Guildes auxquelles ils appartenaient, celles des Voleurs et des Assassins. Ils seraient autant de problèmes potentiels en moins. Vimaire était pragmatique, voire expéditif. Pour le réconforter, Carotte lui avait naturellement fourni une bonne dizaine d’articles tirés de l'épais recueil des Lois et Ordonnances des cités d'Ankh et de Morpock légitimant indubitablement ces arrestations. C’était le jeu éternel de la forme contre le fond ou, plus exactement, de la lettre contre l’esprit ! Pour Carotte, visiblement, chaque lettre comptait triple et chaque mot valait son pesant de fers aux pieds !

La caravane se mouvait dans un relatif silence. Seul le bruit des roues cerclées de métal sur les jonctions de rails rythmait le défilement du paysage derrière les fenêtres de la voiture. La sensation de vitesse avait beaucoup étonné les voyageurs. Quelques cavaliers avaient tenté de suivre le convoi en galopant le long de la voie faeriée mais, rapidement, ils avaient été distancés. Le plus stupéfiant, c’était la constance avec laquelle la caravane avalait les lieux. Aucune diligence ne permettait une telle régularité à si grande allure. Une fois l’étonnement de la découverte émoussé, le spectacle des champs et des haies était vite devenu assez répétitif. Alors les voyageurs de la nacelle avaient entrepris de faire plus ample connaissance. 

Outre DeuxPoireaux et les membres du Guet, quatre autres personnes avaient pris place à bord de la nacelle. Le premier à prendre la parole fut un homme encore assez jeune, assis en face de Vimaire, près de la fenêtre de tribord. Sa peau était d’une pâleur excessive qui contrastait avec ses cheveux, aile de corbeau, gominés et plaqués sur le crâne. Il avait un port de tête guindé et ses yeux ténébreux brillaient d’un éclat fiévreux. Sous un gilet cintré à motif pied-de-poule, il portait une chemise blanche à jabot, au col amidonné, d’où jaillissaient de longues mains aux doigts effilés et comme translucides.

« Che me présenTe. Che suis le Comte Otto Von Landau, commença-t-il. Comme meine akcent le laisse entendre, che suis origuinaire d’Uberwald. Che suis le Koncepteur de cette liggne, même si l’eksploitation en a été Konfiée au CID pour 99 années.

Vimaire entrebâilla ses paupières. Il avait lu le nom sur le manifeste mais n'avait pas fait le rapprochement. Le comte avait vraiment le teint cadavérique. Pourtant, dehors, le soleil dardait ses rayons. Cela ne collait pas. Le Comte s'aperçut de la question qui s'affichait sur le visage de Vimaire.

« Non, je ne suis pas un Vampire, mais ma famille est très proche de Lady Margolotta et vit d'ailleurs dans les dépendances privées de son château aux environs de Bonk. Mon père a pris soin de me donner une solide formation de métallurgiste en m'envoyant auprès des meilleurs mineurs Nains. Il m'a légué également mon bien le plus précieux ! Le sens de l'organisation et de la planification, avant qu'il ne parte à Ankh-Morpock dans l'espoir de faire fortune !  Bien mal lui en a pris ! répondit le Comte, avec l'écho d'un immense regret dans la voix.
- Que lui est-il arrivé, demanda une très jeune femme qui avait également les yeux charbonneux et les longs cheveux aussi noirs que les plus profondes ténèbres. Elle devait à peine sortir de l'adolescence mais était déjà d'une très grande beauté. Elle était assise à coté de Carotte qui était plongé, comme à son habitude, dans la lecture du Règlement. Il recherchait les parties qui pouvaient s'appliquer en pareilles circonstances.
- Il n'est jamais revenu d'Ankh-Morpock. Il a été traduit devant un tribunal et il a été jugé coupable, éluda le Comte. Mais j'ai poursuivi son oeuvre. J'avais une idée qui me trottait derrière la tête depuis un petit bout de temps. L'idée d'un moyen de transport plus sûr, plus rapide et innovant. Cette idée, je l'ai eue pendant mon séjour dans une mine de Nains. Leurs galeries s'enfonçaient loin sur terre et pour ramener le minerai à la surface, ils utilisaient de petits chariots qui roulaient sur des rails en bois et qui étaient mus par tout un système de cordes, de poulies et de treuils hydrauliques. Je me suis dit que cela valait peut-être le coup d'essayer de réfléchir à un système plus autonome et qui serait capable d'emporter des voyageurs d'un point A à un point B à une vitesse jusque là jamais atteinte. J'ai essayé de faire des croquis et des plans mais je me suis retrouvé rapidement bloqué. Je savais où je voulais aller mais il me manquait des notions et des savoirs me faisaient défaut. Jusqu'à ce que je rencontre le grand Léonard de Quirm.
- Oui, quand ce jeune homme m'a présenté ses esquisses, sur de grandes feuilles bleues, j'ai immédiatement compris qu'il tenait une bien belle idée. Bien sûr, il lui fallait un véritable expert en la matière, intervint un vieillard sans âge et chauve, assis en face de la belle jeune femme ».

Une cascade de neige dégringolait sur ses épaules et ses sourcils très fournis étaient aussi immaculés que la barbe qui flottait devant sa poitrine. Ses yeux où luisait une intelligence qui se faisait peur elle-même, étaient profondément enfoncés dans leur orbite comme pour mieux se cacher.

Léonard de Quirm était un ingénieur de premier plan, capable du meilleur comme du pire. Son génial esprit était constamment habité par des machines volantes, des machines sous-marines ou des machines ultra-rapides pour faire le café. Il avait fabriqué les machines de guerre les plus sophistiquées même s'il n'imaginait pas un instant que les hommes pussent s'en servir pour anéantir d'autres hommes. Ce en quoi, il se trompait et pas qu'un peu ! Le Patricien l'avait exceptionnellement autorisé à faire le voyage inaugural uniquement parce que Vimaire l'avait assuré qu'il pouvait constituer un atout dans une main incertaine. Vétérini avait apprécié l'analogie, lui qui ne jouait jamais aux jeux de hasard. Ni à aucun autre jeu, du reste, sauf au plus grand d'entre eux. La Politique, qui, par définition, était la somme de tous les jeux. Et à ce jeu-là, Vétérini était le Joueur par excellence.

« L'idée de départ était excellente, continua le Génie. Simple et fonctionnelle. Une route de fer où roulait un convoi, sans danger, grâce à l'ingénieux emboîtement des roues et du rail. Pas de risque de déraper ou de glisser. Mais le système de cordes des Nains était inapplicable sur les distances projetées. J'avais à l'esprit une nouvelle machine capable de fournir une énergie bon marché. J'avais même dessiné un bleu. Une machine où la vapeur d'eau qui, sous l'effet de la chaleur, se dilaterait, poussant un piston puis quand elle se refroidissait, ramènerait le piston à son état premier et ainsi de suite. C'était génial. Bon, en gros, c'était l'idée ! J'avais appelé cette machine, la machine à faire de la vapeur qui pousse et qui ramène ! »

L'assistance, suspendue aux lèvres du Génie durant ses explications techniques qui semblaient tout droit sorties d'un manuel Agatéen traduit par un Trouduc'teur novice, ne put s'empêcher d'exprimer une légère déception !

« Ouais, je sais, c'est pas très fun, mais j'ai pas trouvé mieux !  se justifia Léonard, un brin philosophe. Quoi qu'il en soit, quelque chose me disait que mon idée pouvait se marier avec celle de mon jeune ami. Nous fîmes des essais, et encore des essais mais après plusieurs échecs, il fallut se rendre à l'évidence. Nous ne parvenions pas à transmettre l'énergie convenablement au convoi. Le moteur à vapeur d'eau n'était pas suffisamment puissant. Et puis, il crachait une fumée noire qui maculait tout ce qui suivait derrière !
- Alors vous vous être rabattus sur ce qui est connu !  En conclut le septième passager, assis juste à la gauche du Grand Inventeur. »

C'était un homme assez jeune et assez maigre, vêtu d'une robe rouge qui avait de nombreuses heures de marche à son compteur. Il était coiffé du chapeau pointu caractéristique de l'Université de l'Invisible qui proclamait fièrement que son propriétaire était un MAJE. Dans ses yeux, quelques fois, fulgurait une étincelle octorine, souvenir indélébile du Sort qui l'avait hanté de nombreuses années et dont il s'était finalement débarrassé au terme d'une éprouvante épopée.

Au-dessus de lui, le Bagage était assoupi dans son compartiment. Rincevent, puisque tel était son nom, maudissait l'ordre que lui avait intimé l'Archichancelier Mustrum Ridculle. Il devait faire partie de ce voyage inaugural. L'utilisation de la Magie à des fins mécaniques était sujette à caution. Il devait faire un rapport à la fin du voyage afin que l'Université de l'Invisible puisse statuer sur les suites à donner à cette affaire. On ne mélange pas Magie et Transports en Commun.

« Vous croyez qu'il est bien normal de détourner la Magie à des fins mercantiles ? » demanda Rincevent.
« Tout notre monde est bâti sur la Magie, s'écria le jeune Comte, les joues gonflées de certitude. A tel point que, parfois, je me demande si notre réalité n'est pas, en fait, une abstraction. Une représentation réduite d'une réalité plus lointaine, qui échapperait à jamais à notre entendement. Quelques fois, j'ai l'impression que nous ne sommes, tous autant que nous sommes, que des ombres projetées sur le mur d'une caverne, les ombres d'une vie infiniment loin d'ici. Nous ne ferions que reproduire, encore et encore, des gestes faits là-bas et qui nous sont à jamais étrangers ! Alors oui, nous avons utilisé des procédés magiques pour arriver à nos fins. C'est écologique. Pas de pollution, pas de dégradation de l'environnement, pas d'épuisement de ressources naturelles, pas d'accident technologique. Rien de tout cela. C'est propre, c'est silencieux, c'est moderne et rapide. C'est efficace. La Magie au service de l'Homme... et des autres Races, bien sûr, s'empressa d'ajouter l'aristocrate utopiste, c'est peut-être ça, l'avenir. Regardez, nous avalons les lieux à travers les plaines de Sto. Nous avançons plus vite que deux fois la vitesse atteinte par un cheval lancé au triple galop. Et cette vitesse est constamment maintenue ! »
- S'il n'y a pas de danger, je suis votre mage ! Répondit Rincevent en se grattant la tête. Pour ça, c'est sûr, au danger mon déplaisir !
- Quelqu'un sait-il pourquoi le huitième fauteuil est vide ? Demanda DeuxPoireaux, en désignant la place inoccupée en face de lui.
- Heu, non, répliqua Vimaire, en faisant mine de s'intéresser à la conversation qui, jusque là, l'avait laissé de marbre. Sur le manifeste, il n'a pas été attribué. J'ai mis ça sur le compte d'une tradition quelconque.
- Ou du prix particulièrement prohibitif du billet ! s'exclama Léonard.
- Je crois bien qu'aucun de nous n'a vraiment payé sa place, à ce que j'en juge ! dit Vimaire. Et cela me convient parfaitement, en ce qui me concerne ! »

Sur ces mots lourds de sous-entendus, les autres passagers se murèrent dans le silence, chacun ruminant sur les raisons qui l'avaient poussé jusque là. Pourtant aucun des sept ne pouvait réellement voir qu'il y avait effectivement un huitième passager dans la voiture. Un passager qui se tenait coi mais qui avait paru très intéressé par les échanges des sept autres. Un passager invisible vêtu d'un immense manteau noir et qui avait rangé une longue faux dans le compartiment à bagages au-dessus de son siège. Cela donna, bien plus tard et de façon légèrement déformée, naissance à la place du mort.

« IL N'Y A RIEN DANS CE MONDE QUI SOIT ETRANGER A MON POUVOIR ! » murmura-t-il.

C'est alors qu'il se retourna vers Rincevent. Il le contempla un instant et, hochant la capuche, soupira un peu résigné :

« PEUT-ETRE QUE SI, FINALEMENT !»

M

voici qq éléments que j'avais néanmoins prévu d'intégrer à la suite:

- Les ch'tis minots : ouvriers affectés à la construction et à l'entretien des voies.
- Des clins d'oeil à des films célèbres : 3'15 pour Yuma, mon nom est personne (la Horde d'argent remplaçant la horde sauvage), l'attaque du train d'or...
- L'invention des montagnes russes.
- Des propos agronomiques : 50 nuances d'engrais (une histoire de la jeune femme mystérieuse de la voiture .
- L'intervention de DeuxPoingsZéro, un ninja auriental féru des nouvelles techniques.


  
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Réponses à ce message :
3 WA 140 Maedhros : commentaire - Estellanara (Ven 7 oct 2016 à 17:32)
       4 Merci pour ta lecture... - Maedhros (Sam 22 oct 2016 à 13:55)
              5 Fufufuuu fuuu fufufuu fuuu... (sifflote) - Estellanara (Jeu 30 nov 2017 à 11:39)
                   6 Fond d'écran - Netra (Sam 10 fev 2018 à 10:39)
3 Commentaire Maedhros, exercice n°140 - Narwa Roquen (Dim 5 jul 2015 à 22:57)
       4 Dans le sillage des dauphins - Maedhros (Dim 12 jul 2015 à 20:29)


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