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 L'insupportable légèreté de l'être. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Jeudi 10 octobre 2013 à 21:05:58
ATTENTION, SPOILER...


Content que tu aies apprécié le film. C'est marrant, je ne me suis pas du tout posé les mêmes questions que toi. C'est le genre de film qui demande à ce que l'on se glisse dans la perspective qu'a voulu le cinéaste, le prédéterminé, la règle du jeu.

Il me semble que beaucoup est dit dans les quelques lignes qui précèdent le film. Grâce au clonage, les humains ont accédé à une très longue existence et éradiqué la plupart des maladies. C'est un postulat non négociable. Les hommes ont vendu leur âme au Diable et ils refusent que les créatures qu'ils ont créées à leur image en aient une!

Donc, ces élevages de clones, qui finissent apparemment tous en élevage en batterie (Hailsham étant voué à disparaître en raison de coupes budgétaires et de réduction des coûts) éduquent des créatures vouées à être des réservoirs autonomes de pièces de rechange biologiques.

C'est vrai que cette résignation, ou cette absence de revendication, de ces clones a quelque chose de frustrant mais elles sont conditionnées dès leur naissance à accepter ce sort. Elles vivent heureuses dans les limites de cet univers qui leur est attribué. Elles ne le remettent pas en question parce que cela ne fait pas partie de leur paradigme. Même quand l'enseignante qui voulait justement les confronter à la triste réalité (et qui se fait virer) ne suscite aucune réaction de leur part. Visiblement, elles ne sont pas choqués par leur destin et elles imaginent qu'il existe dehors, la copie originale dont elles ne sont que la copie carbone. Pour elles, une vie normale est différente de la conception qu'en ont ceux du dehors.

Et puis, avant que les endroits comme Hailsham ne soient remplacés par d'autres plus productivistes, la directrice avait été très lucide, ainsi que Marie-Claude, la Madame de la galerie. Les clones étaient vu comme des animaux humains, sans droits hormis celui à une certaine dignité et qualité de vie. Comme un zoo idéal où les gardiens sont aux petits soins pour ceux qui vivent dans les cages.

Les personnages de Ruth et de Tommy sont deux facettes d'une même pièce. C'est pour ça qu'ils s'attirent mais ne s'aiment pas. Chacun dans son genre, ils représentent une sorte de révolte contre leur destin mais non pas une révolution. Ils ne se considèrent pas comme humains. Définitivement. Et Kath est au milieu, à la fois fascinée par la force vitale de Ruth et amoureuse de la spontanéité de Tommy. C'est la tranche de la pièce, en quelque sorte!

Et tout l'art du cinéaste (et encore plus de l'écrivain), c'est de faire comprendre que dans cet enfer apparent, il se crée des histoires qui n'ont rien à envier à celles du dehors. L'amour, la rédemption, l'amitié, la joie, la tristesse, la curiosité, tous ses sentiments existent, avec la même intensité. A Kath, il lui reste les souvenirs de ses amis, les bribes de cette enfance enfuie, tous ces instants qui ont fait sa vie et nous, êtres normaux vivant une vie normale, que nous restera-t-il au bout de la route. Des souvenirs, comme ceux de Kath, sans doute un peu plus nombreux, mais est-ce que la quantité est synonyme de qualité? Peut-être qu'au contraire, leur existence est plus remplie car plus courte?

M


  
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