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 WA exercice n°95- Participation Voir la page du message Afficher le message parent
De : Hivernale  Ecrire à Hivernale
Date : Mercredi 29 juin 2011 à 11:59:22
Actions passées


- Vous savez pourquoi vous êtes ici.

Cela n'avait rien d'une question, c'était une évidence. Etre enfermée, huée, laissée pour morte pendant trois longs jours sans nourriture ne pouvait avoir qu'une seule cause : la bêtise humaine.

- Nous avons mis du temps à te trouver et je dois t'avouer que sans l'aide des fidèles de l'Eglise, nous ne t'aurions jamais démasquée. Je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi après avoir passé tant de temps parmi nous, tu nous fais ça. C'est inadmissible et je vois tes actions comme une trahison.

Il valait mieux ne rien répondre. Manuella laissa donc l'évêque Dorello continuer son délire suivant lequel elle aurait été soutenue comme une soeur par ses voisins, par l'Eglise et par lui-même. Elle se demanda comment quelqu'un pouvait-il sortir des âneries plus grosses que lui. Elle s'était aventurée une seule fois à demander de l'aide à la ville, du pain. Elle voulait seulement une miche de pain car une attaque de brigands avait totalement détruit sa chaumière, et elle n'avait plus un sou. Les fameux fidèles, devenus ses accusateurs, lui avaient dit que le meilleur moyen d'obtenir à manger avec un si joli minois était de faire le tapin. Depuis ce jour là, elle n'avait plus jamais rien demandé ni à l'Eglise, ni à ses fidèles, ni à la ville.

Une chose était tout de même indiscutable : Manuella était d'une beauté extraordinaire, proche du surréalisme. Elle avait de grands cheveux roux ondulés qui cascadaient le long de son dos et s'arrêtaient sur ses hanches, ils étaient d'un roux si vif qu'on aurait pu les croire rouges. Ils tombaient à la perfection, chaque mèche était parfaitement rangée, comme si la nature elle-même avait décidé du placement de la chevelure de la jeune femme. Les neuf jours passés en prison n'avaient en rien altéré sa beauté, aucune cerne ne venait ternir son regard vert émeraude, aucun désespoir ne venait durcir ses traits ; Manuella était plus resplendissante que jamais. Elle n'y faisait pas vraiment attention mais tous les hommes de la salle ne pouvaient s'empêcher d'être terriblement impressionnés par tant de grâce et par la vue de ses courbes parfaitement mises en valeur par une robe noire simple et très près du corps. S'ils l'avaient rencontrée dans d'autres circonstances, ils n'auraient jamais pu lui adresser la parole de peur que le son de leurs voix ne vienne entacher un moment d'exception. Mais ils devaient la juger et savaient que ce procès finirait probablement par l'extermination pure et simple de la perfection qui se tenait devant eux. Ils la dévisageaient donc, essayant de profiter au maximum du temps qu'il leur restait à être face à elle. Une personne cependant ne semblait pas affectée par l'aura de la jeune femme : l'évêque. Il y faisait abstraction car il attribuait la perfection physique à l'oeuvre du diable, et ne voyait en la beauté que la tentation, le pêché et le surnaturel.

Manuella n'avait jamais eu aucun problème avec les gens qui vivaient près d'elle, c'était vraiment quelqu'un d'aimé et son avis comptait beaucoup dans son village. Elle vivait à une demie journée à pieds de la ville. Elle s'était volontairement installée assez loin de tout grand rassemblement de population ; les gens hors du commun s'intégraient toujours mieux dans de petites communautés où leurs capacités étaient appréciées et exploitées comme il se devait. Si elle avait habité la ville, elle aurait probablement dû passer sa vie à faire des crèmes rajeunissantes pour les plus riches bourgeoises du coin, et Manuella ne percevait pas du tout l'utilisation de son don comme cela. Elle n'avait tout de même pas pu échapper au fanatisme présent dans la ville et cela faisait maintenant neuf jours que l'Eglise l'avait faite amener ici et qu'elle pourrissait dans les geôles du domaine de vacances du roi. Heureusement, il n'était pas ici, qu'il ait été au milieu de cette affaire n'aurait pas arrangé son cas.

- J'en viens aux accusations. Manuella, tu es soupçonnée de sorcellerie, d'actes de magie noire, d'enlèvements d'enfants et bien sur d'avoir détruit par les flammes les récoltes entreposées au château. Pour preuve, les personnes ici présentes ont vu le diable au milieu du feu, riant des méfaits qu'il venait d'accomplir par ton intermédiaire. Un des fidèles les plus honorables de la paroisse du quartier de Ste Marguerite m'a confié qu'il avait entendu le diable prononcer ton nom.

Si cela avait pu être vrai, elle en aurait été flattée. Le diable en personne ! Comment l'évêque pouvait-il donner poids aux paroles d'un ivrogne qui affirmait être le beau frère du roi et le fils d'une fée des bois. Tout cela n'avait aucun sens.

- Que plaides tu ?
- Je ne pense pas que je puisse plaider...
- Assez ! Inutile d'essayer de gagner du temps, coupable ou non coupable sont les seuls mots que Dieu t'autorise à prononcer.

De mieux en mieux, voilà qu'il se prenait pour Dieu lui-même !
Pour la première fois depuis le début de la séance, Manuella regarda autour d'elle. Tous les nobles et les bourgeois de la ville et des environs étaient là. Ils la scrutaient, essayant de capter dans son regard une preuve flagrante de sa culpabilité. Mais elle repéra des têtes connues, tout le monde dans la région la connaissait pour ses talents de guérisseuse, et certaines personnes parmi les puissants de la communauté avaient fait appel à ses services. Elle lut dans leurs yeux une totale désapprobation de ce qu'il se passait. Mais ils étaient impuissants face à l'homme hystérique en robe blanche qui se tenait devant eux, l'évêque Dorello avait le pouvoir de leur rendre la vie vraiment compliquée. Comment leur en vouloir de ne pas la soutenir ?

- Non coupable.
- Comment oses-tu ? Après tous les éléments apportés à charge...
- En revanche je suis une magicienne.

Des hoquets de surprise d'élevèrent de la salle, des chuchotements commencèrent, chacun voulant commenter la révélation avec son voisin. Un rictus de satisfaction apparut sur le visage de l'évêque.

- Ainsi donc tu avoues.
- Je n'ai fait aucune des choses dont vous m'accusez, vous même devez savoir que ce ne sont que des bêtises, par contre, je suis une magicienne mais beaucoup de personnes dans cette salle le savaient déjà.
- Balivernes. Une des caractéristiques des sorcières, est qu'elles sont des menteuses. Bien, conformément aux lois en vigueur tu es condamnée au bucher. Etant donné tes aveux tu seras exécutée le plus rapidement possible et tu évites la salle de torture en récompense de ta franchise, sous couvert que tu te confesses avant l'application de la sentence.

Ce qu'elle n'aimait pas cette appellation de sorcière. Enfin elle ne voulait pas batailler sur les différentes formes de magies existantes et la dénomination de leurs pratiquants maintenant.

- Monseigneur Dorello, vous devez savoir quelque chose avant de rendre votre verdict final. Si je suis exécutée, toutes les actions que j'ai effectuées dans ma vie s'annuleront. Si je suis coupable d'avoir brûlé les récoltes, celles-ci réapparaitront. Mais mes bonnes actions s'effaceront aussi.

Personne ne parut comprendre dans l'assistance. Mais cette déclaration semait le doute dans leurs esprits.

- Par exemple, toutes les personnes que j'ai soignées se verront de nouveau atteintes de leurs maux. J'en vois certains parmi vous qui commencent à comprendre. Monsieur le Comte de Guariguière, seriez-vous prêt à parier qu'une autre magicienne viendra refermer la jambe ouverte de votre fils unique ? Et vous Monsieur Gradilon, accepteriez-vous que revienne l'eczéma de votre fille ? Un gâchis à quelques jours de la négociation de ses fiançailles avec un jeune noble du nord. Et surtout, Monseigneur l'évêque, seriez-vous prêt à affirmer que je suis une menteuse comme vous le disiez ?

Tout le monde se tût, le temps d'assimiler les nouvelles informations et d'évaluer l'impact des actions de la jeune femme sur la population de la région. Manuella avait délibérément pris un ton hautain afin d'accentuer sa supériorité par rapport à eux. Elle démontrait ainsi le désarmement total de ses accusateurs face à des problèmes de magie. Le Comte finit par se lever.

- Nous devrions suspendre la séance.

L'évêque sortit sans même ajouter un mot, perdu dans ses pensées. En l'espace de quelques minutes il ne resta dans la salle que trois gardes, le Comte et la jeune magicienne. Il prit la parole :

- Tu sais très bien que je suis contre ce procès, et tout ce qui a pu t'arriver ces derniers jours. D'autres sont de mon avis, mais je ne crois pas que notre voix pèse beaucoup face à l'Eglise. Il faut un coupable. Et tu n'as pas assez vécu dans le secret toutes ces années, tout le monde est au courant de ta ... particularité. De plus, au moins la moitié des femmes de la région sont jalouses de ta beauté. Je suis sûr que toi même tu n'es pas très surprise par la tournure que prennent les évènements. Je ne sais pas si ce que tu as dit est vrai ou si cela est juste un tour de passe-passe destiné à sauver ta peau, et ce n'est pas important car je sais que tu es quelqu'un de bien. Je vais voir si je peux raisonner les fous qui clament dans toutes les rues de la ville que l'on te brûle, et si je n'y arrive pas, je suis prêt à perdre mon fils aimé, à le sacrifier au nom de la bêtise collective.

Le Comte n'était pas quelqu'un de stupide, il savait que la conversation serait racontée et répandue par les gardes à une vitesse folle à toute personne tendant l'oreille. Il espérait peut être attirer ainsi la sympathie des habitants, mais la jeune guérisseuse ne croyait pas un instant que cela puisse marcher. Mais elle joua le jeu tout de même.

- Je vous remercie du fond du coeur. En l'honneur de personnes comme vous, je m'engage, si je sors vivante du château, à continuer de répandre le bien autour de moi et d'aider du mieux que je peux la population.

Le Comte de la Guariguière hocha légèrement la tête en signe d'acquiescement et s'en alla. Les gardes s'approchèrent de la jeune femme mais ils n'osèrent pas la toucher. Les croyances populaires concernant les sorcières avaient la vie dure.

- Ne vous torturez pas, je connais le chemin de ma cellule.

De retour en prison Manuella réfléchit à ce qu'il venait de se passer et son coup d'éclat apparaissait être de moins en moins une bonne idée au fur et à mesure qu'elle en mesurait les conséquences. Certes, elle avait un peu de répit, et les gardes lui avaient amené à manger mais quel mal avait-elle déclenché ? Si d'autres femmes se retrouvant dans sa position avaient vent de ce qu'elle venait de tenter, elles essaieraient par le même biais de faire douter leurs accusateurs, certaines de ces femmes pouvant être réellement coupables. Ou pire, les magiciennes le sont de mères en filles, si l'une d'elle est condamnée, l'autre pourrait décider d'accomplir la triste prophétie d'annulation des bonnes actions par vengeance. Et comme si cela ne suffisait pas, cela n'arrangerait probablement pas son sort à elle, car de nombreux adeptes de la magie se trouvaient proches des hommes puissants, il ne serait pas étonnant que l'un d'eux soit dans l'entourage de l'évêque et qu'il lui révèle qu'aucune rétroaction des pouvoirs n'était possible.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle se triturait l'esprit pour essayer de se sortir de ce mauvais pas, de toute manière le temps n'a aucun sens lorsqu'on est enfermé dans le noir dépendant totalement du bon vouloir d'autrui. En levant les yeux elle aperçut l'évêque Dorello qui la dévisageait depuis l'autre côté des barreaux de sa ridicule cellule, un sourire satisfait sur le visage.

- Je me suis renseigné sur les conséquences de la mort d'une sorcière, figure toi que l'on m'a confirmé ce que je pensais depuis le début ; ce n'est que pur mensonge. Et aucune annulation de tes actes passés ne se produira même si l'on te tue dans les pires souffrances.
- Si quelqu'un a pu vous dire que j'avais menti avec certitude, c'est que cette personne est elle-même adepte de la magie. Par suite, cela prouve que vous savez pertinemment que je ne représente aucun danger, que je n'ai rien fait de ce dont vous m'accusez.

L'homme d'Eglise fit demi-tour et s'en alla en riant.
Très sérieusement, Manuella songeait à lancer un sort pour remettre certains de ses patients dans l'état où ils se trouvaient avant qu'elle les soigne, une sorte d'avertissement. Elle serait bientôt brûlée vive, elle pouvait bien rendre son eczéma à cette chipie d'Aurora Gradilon. La jeune femme avait reçu une formation très approfondie sur la manière de guérir, et d'une façon générale sur comment s'occuper des personnes. Grâce à cela, elle pouvait s'économiser et ne souffrait pas franchement physiquement du manque nourriture et d'eau, du moins pas aussi rapidement que les gens normaux. Elle pourrait aussi rendre le feu quasi indolore lorsque le moment viendrait. En revanche elle ne possédait aucune connaissance en magie agressive, celle qui lui aurait permis de faire fondre le fer de sa cellule, et d'embraser toute personne se trouvant entre elle et la sortie du château. C'était son choix d'avoir donné cet itinéraire à ses pouvoirs, mais aujourd'hui elle le regrettait. Plongée dans ses pensées, imaginant toutes les atrocités qu'elle aurait pu faire à ses tortionnaires si elle n'avait pas été guérisseuse, elle s'endormit.

Manuella n'était pas réveillée, mais pas totalement endormie non plus quand elle entendit des pas pressés au loin. Sa cellule s'ouvrit et deux personnes entrèrent. Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'on lui fit respirer des vapeurs s'échappant d'une petite fiole ; elle replongea dans le sommeil, un sommeil bien plus profond.

Les heures qui suivirent furent très hachées, elle reprenait conscience par moment mais ne comprenait pas très bien ce qu'il se passait. Elle se trouvait dans un carrosse en bois, des planches avaient été mises aux fenêtres pour ne pas qu'elle puisse voir l'extérieur. Mais de toute évidence elle s'éloignait de la ville, au grand galop. Des hommes tout autour du véhicule parlaient, riaient et se disputaient. Pourquoi l'emmenait-on ? Le bûcher qui lui était destiné était juste dans la cour principale du château. Ses yeux étaient bien trop lourds et son esprit bien trop embrumé pour qu'elle puisse continuer sa réflexion, elle décida de la remettre à plus tard en repartant dans les bras de Morphée encore quelques heures.

A son réveil, elle trouva à manger près de ses pieds. Un rapide sort de contrôle lui permit de s'assurer que ce n'était pas empoisonné. Son esprit se réveillait au fur et à mesure qu'elle dégustait la charcuterie, le fromage et le pain qui lui avait été laissés. Elle commença à réfléchir sur les possibilités expliquant pourquoi elle se trouvait dans cette situation. La plus plausible était que le Comte avait réussi à convaincre les membres participant à son procès de ne pas la condamner. L'évêque voyant ça d'un très mauvais oeil l'avait soustraite à sa geôle pour l'emmener se faire juger dans une autre ville. Mais ce n'était pas le genre d'homme dont l'empathie le poussait à donner à manger aux personnes qu'il avait condamnées à mort, ni même à se soucier de l'avis des gens l'entourant ; il aurait très bien pu la faire tuer plus discrètement et feindre un bête accident.

Le carrosse s'arrêta. Il fallait agir vite si elle voulait s'évader, elle décida de se rallonger afin de faire croire qu'elle dormait toujours. En fonction du nombre de gardes qui viendraient la chercher, elle pourrait essayer de se faufiler entre eux. Mais personne ne vint ouvrir la porte, au lieu de cela elle entendit que des hommes détachaient les chevaux. Il semblait même qu'ils partaient. Elle hésitait, cela ne pouvait être qu'un piège destiné à la faire sortir et probablement à la rouer de coups dès qu'elle aurait mis un pied dehors.

Pourtant après de longues minutes, elle s'aperçut qu'il n'y avait plus aucun bruit. Les sorcières ont un don pour repérer les vivants qui se trouvent autour d'elles, et en cet instant Manuella distinguait uniquement de petits animaux. Elle appuya sur la poignée devant elle et découvrit avec étonnement que ce n'était pas verrouillé. Elle entrebâilla la porte et jeta un rapide coup d'oeil dehors : ses pouvoirs ne l'avaient pas trompée, il n'y avait personne. Elle sortit. Elle était dans une clairière baignée de soleil, il devait être le tout début d'après midi d'une journée magnifique. Un sentier bien entretenu avait permis au cortège de l'amener ici, mais la route principale se trouvait à un bon kilomètre, elle pouvait la distinguer entre les arbres. Sur la place du cocher elle vit un parchemin scellé, en s'approchant elle remarqua les armoiries du Comte.

Manuella,

Je dois t'avouer mon échec, l'évêque n'a rien voulu entendre te concernant. Mais certaines personnes sont acquises à ta cause et persuadées de ta bonne volonté, nous avons donc organisé ton départ ; il faut croire qu'il me reste encore quelque pouvoir que l'Eglise n'arrive pas à me prendre. Il faut que tu saches que tout cela n'a rien de légal, et je me doute que tu as plutôt dû croire à un enlèvement qu'à une action bienfaitrice. J'en suis navré. Pour ta sécurité je ne saurais trop te conseiller que de rester éloigner de chez toi.
Prends soin de toi.

La lettre était signée de treize noms que Manuella reconnut, elle sourit. Il restait donc des gens doués d'un esprit critique envers les actions de l'Eglise, et des personnes acceptant de vivre dans la proximité de magiciennes. Cela était rassurant. Elle prit le reste de son repas dans le carrosse, ainsi que la couverture et partit visiter les environs. Un village en haut d'une colline à une heure de marche environ se dessinait sur l'horizon. Mais pour se souvenir de ce jour où des gens non initiés à la magie se sont mis en danger pour sauver une femme comme elle, Manuella décida que son nouveau chez elle serait cette clairière et qu'elle y construirait sa nouvelle maison, sa nouvelle vie.


  
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z653z  Ecrire à z653z

2011-06-29 13:50:14 

 magicienneDétails
Narwa avait parlé d'une sorcière mais elle en est une dans les yeux de certains personnages. J'ai bien aimé l'histoire même si elle est assez classique mais avec juste ce qu'il faut de suspense.
Certains mots m'ont choqué dans la période où tu racontes ton histoire que je situe au moyen-âge (minois, tapin, chipie).
Au tout début, elle sait que ça fait trois jours qu'elle est enfermée puis tu écris "de toute manière le temps n'a aucun sens lorsqu'on est enfermé dans le noir dépendant totalement du bon vouloir d'autrui."
Un autre incohérence est qu'elle soit allée mendier alors qu'elle ne souffre pas de la faim quand elle est en prison.
Il manque plein de virgules (et quelques accents) et certaines phrases sont trop longues.

Autres bricoles :
un évidence -- une évidence
jamais démasqué -- démasquée
du pain, elle voulait seulement une miche de pain car une attaque -- du pain. Elle voulait seulement une miche, car une attaque
et très prêt -- près
S'ils l'avaient rencontré -- rencontrée
l'Eglise l'avait fait amenée -- faite amener
ville ainsi que des environs -- et des environs
coupable d'avoir brûler les récoltes -- brûlé
destiné à te sauver la peau -- à sauver ta peau
pour pas qu'elle puisse voir l'extérieur -- pour ne pas
plus tard en repartit -- et repartit / en repartant
condamner, l'évêque -- condamner. L'évêque
ses pouvoirs ne l'avaient pas trompé -- trompée

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2011-07-04 15:44:49 

 Manuela run (*)Détails
Une histoire de sorcière de facture très classique. Une jeune et belle sorcière est en butte à l’acharnement inquisitorial et borné de l’épiscopat. Grâce à ses bonnes actions, elle sera sauvée du bûcher par sa pratique reconnaissante.

Les ingrédients sont bien présents et l’action est soutenue. Pas de temps mort, des rebondissements agréables, des méchants plus bêtes que méchants d’ailleurs et une fin heureuse. Une légère contradiction : dans le 1er paragraphe, tu indiques qu’elle est restée 3 jours enfermée et dans le 4ème, 9 jours. Je peux imaginer que rester 9 jours sans manger doit effectivement être une source de désagréments !

La fin me déconcerte également. Ses libérateurs ont pris mille précautions pour ne pas qu’elle sache ce qui lui arrive, ni qui ils sont et ils prennent soin de signer une lettre qui révèle le complot et l’identité de ceux qui ont osé défier l’Eglise ! Cette reconnaissance pourrait constituer une arme redoutable pour la sorcière !

Enfin je pense que tu peux progresser en matière de style et de vocabulaire. Sinon, ton récit, aussi original soit-il, n’aura pas la même force. Il y a des tournures trop familières (continuer son délire, âneries plus grosses que lui...), maladroites ou comme le souligne z653z, anachroniques (plaider coupable ou non coupable, évaluer l’impact...).

Ceci dit, la technique ça se travaille et avec le travail, les résultats arrivent vite! Tu as l’imagination, l’inventivité et visiblement l’envie d’écrire des histoires et vois-tu ça, cela n’a pas de prix ! Et j’ai l’impression que tu as pas mal de temps devant toi pour y arriver. J’attends donc avec impatience ta prochaine contribution car plus on est de fous, et plus on rit !

M

(*)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-07-11 22:52:44 

 Commentaire Hivernale, exercice n°95Détails
Jolie petite histoire, dirait Téléphone. Mais celle-ci finit bien. Ton héroïne est sympathique, l’Evêque est odieux à souhaits, et le Comte est reconnaissant et courageux. L’histoire est plaisante quoique l’intrigue soit simple. Je relève, comme Maedhros, l’incohérence de l’enlèvement anonyme alors que la lettre est signée. C’est bon pour le suspense mais ça n’a pas de sens. C’est comme si tu n’avais pas pu choisir entre les deux possibilités. Idem pour les trois jours qui deviennent neuf.
Il y a de plus un certain nombre de maladresses et imprécisions que je t’invite à corriger :
- la première phrase dit « vous », puis on passe au « tu » pour tout le reste
- sortir des âneries, faire le tapin, cela puisse marcher, chipie : pas adapté à ce genre de texte
- surréalisme : c’est un style littéraire et artistique. Ca ne veut pas dire surnaturel
- la phrase « elle n’y faisait pas vraiment attention... » est trop longue. Tu as tendance dans ce texte à enchaîner les idées ou les évènements en les séparant par des virgules. Le point et le point virgule sont pourtant bien utiles
- extermination : signifie « destruction très grande d’hommes ou d’animaux » ; cela ne peut s’appliquer à un individu isolé
- récurrent : « ce qu’il » au lieu de « ce qui »
- sous couvert : je suppose que tu voulais dire : à condition que
- elle ne voulait pas batailler... maintenant. Le « maintenant » est trop loin de « batailler »
- les fous qui clament... que l’on te brûle : je suppose que tu voulais dire « qui réclament »
- rétroaction des pouvoirs : pas des pouvoirs, des sortilèges peut-être, mais « rétroaction » est un peu trop moderne
- si quelqu’un a pu vous dire : le raisonnement de ce paragraphe relève du syllogisme
- sur comment s’occuper des personnes : « sur comment » est lourd, et « s’occuper » est flou
- elle aurait pu faire à ses tortionnaires : imprécis. Il faut essayer au max de laisser à « faire » son sens de fabriquer, hormis les expressions habituelles (faire plaisir etc)
- pour ne pas qu’elle puisse voir l’extérieur : pour qu’elle ne puisse pas voir à l’extérieur
- les bras de Morphée : c’est un peu éculé
- les possibilités expliquent pourquoi : lourd
- il devait être le tout début d’après-midi : ce
- kilomètre : au Moyen Age on comptait en lieues
- elle prit le reste de son repas dans le carrosse... , ainsi que la couverture : c’est ambigu. On dit « prendre un repas » pour le manger, et toi tu veux dire qu’elle l’emporte
- son nouveau chez elle : ça ne se dit pas ; on dit un « chez soi », et encore, c’est familier. Résidence, domicile...


Désespoir, désespoir... Et je n’ai pas fini... Il reste les fameuse Bricoles...
-elle se demanda comment quelqu’un pouvait-il... Après « elle se demanda », c’est « quelqu’un pouvait » (discours indirect). Sinon c’est « Comment quelqu’un pouvait-il... »
- roux : répété en 2 lignes
- il y faisait abstraction : en
- à pieds : pied
-Circonflexes : bien sûr, bûcher, réapparaîtront
-diable : Diable
- comment l’Evêque : c’est une question, donc : ? , et non pas un point
- traits d’union : plaides-tu, vous-même, toi-même, figure-toi
- ce qu’elle n’aimait pas... : !, et non pas un point
- rester éloigner : éloignée
-Les gens non initiés à la magie se sont mis en danger : c’est un passé composé ; dans un texte au passé, « s’étaient mis » ou « se mirent »


Pouf pouf ! Pas de panique ! Il s’agit seulement de travailler. Je te conseille en toute amitié de réécrire ce texte, au moins pour toi, pour bien mémoriser mes remarques. Paris ne s’est pas fait en un jour, et il n’y a qu’un génie par siècle ( je te rassure, ce n’est pas moi non plus). Plus tu écriras, mieux tu écriras. Profite de l’été pour participer aux anciens exercices. Tu as de l’imagination, le sens du dialogue et l’art d’attirer la sympathie du lecteur. Personne ne peut t’apprendre un don. La technique, en revanche, s’acquiert. Il suffit juste de travailler.


...Et n'oublie pas que nous serions tous ravis d'avoir tes commentaires sur nos textes... Tu pourras t'y venger à loisir...
Narwa Roquen,toujours aussi pénible...

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