Version HTML ?

Messages FaeriumForum
 Ajouter un message Retour au forum 
 Rechercher un message Statistiques 
 Derniers messages Login :  S'inscrire !Aide du forum 
 Masquer l'arborescence Mot de passe : Administration
Commentaires
    Se souvenir de moi
Admin Forum 
 Derniers commentaires Admin Commentaires 

 Wa, exercice n°83 partie 2, où l'on découvre le pourquoi du comment. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Netra  Ecrire à Netra
Page web : http://terredelune.eu
Date : Mardi 18 janvier 2011 à 11:41:11
Vengeance !
C'est pas un sanglier, c'est pas non plus un ours. Trop silencieux et trop rapide pour ça. Les ours, les sangliers, ça fait du bruit, surtout quand ça va si vite. Là, rien. Ça fait une heure que je la suis, la bête, et j'ai la sale mauvaise impression qu'elle ne fait de bruit que quand elle veut bien, juste assez pour me faire avancer encore. Il n'y a qu'une seule bête de cette taille qui puisse à la fois être aussi rapide et aussi silencieuse. C'est l'ange gardien, le loup géant. Ce n'est pas un loup comme les autres, il est trop grand, et il a les yeux rouges. Bientôt, je me serais aventurée beaucoup trop loin de l'ermitage pour que ce soit très raisonnable. Mais si l'ange gardien de Bartholomey veut que je continue, je continue. De toute façon entre ça et rester à l'ermitage... Je sais très bien par où nous allons, c'est un endroit que je ne saurais revoir sans souhaiter tuer et me venger. Peut-être est-ce parce que j'ai droit à ma vengeance qu'il m'emmène là-bas ? 
Cette fois j'ai passé le point de non retour : je suis arrivée à la lisière des bois. Là-bas dans le lointain, malgré l'absence de lune, je distingue la silhouette massive du château de Leon. En bas, près de la rivière, il y a le village. 
Il y a cinq ans, c'était mon village. Je peux voir le clocher de l'église, derrière il y a le presbytère, où le curé donnait les leçons de lecture. Et plus loin, là-bas après le pont, il y a les grands prés communaux. C'est là qu'on allait, avec Jehan, Romaric et les autres. Papa et Maman m'envoyaient aux moutons avec Jehan pour qu'on ait le temps de braconner. De tous les pâtres j'étais la plus jeune, tout le monde m'appelait la bergerette, comme dans la chanson, et un hiver on s'est battus contre les loups, et j'y ai eu ma première cicatrice, au bras droit. 
Le vent joue avec mes cheveux noirs, mais je n'entends plus rien. L'ange gardien est parti. Je ne sais pas si c'est la curiosité, le désir de vengeance ou quelque chose d'autre qui me pousse en avant mais j'ai l'envie irrésistible de retourner dans le village. Dans ce qui a été, jusqu'il y a six ans, mon village. 
Celui où je suis née, dans la métairie de mon père et de ma mère. Celui où j'ai fait mes premiers pas, encouragée par mes deux frères aînés et imitée, peu après, par les deux cadets. Celui où j'ai appris à lire et à écrire chez M. le curé, parce que Papa et Maman estimaient que j'aurais à bien savoir compter pour vendre au marché. Celui où j'ai dansé un dimanche de Pâques, avec Romaric, le jour de nos fiançailles. Celui où, avec lui, Jehan, mon grand frère, et puis Alan et Pierrig, nous gardions les moutons dans le pré communal au-delà de la rivière, le jour où messire Abélard est sorti de la forêt après une mauvaise chasse.
C'est là que tout a dérapé.
Romaric aimait me voir danser, et Jehan jouait de la flûte, et lui du tambourin, et Alan et Pierrig tapaient des mains et moi, je dansais, et nous riions en gardant les moutons. Alors messire Abélard, vexé de nous voir si joyeux, décocha une flèche sur l'une de nos brebis et la tua. Jehan avait le sang vif, et il retint le seigneur par la bride en l'invectivant. Abélard le frappa au visage d'un coup de cravache qui lui creva l'oeil. Quelques jours plus tard, Jehan mourut de sa blessure. Romaric bouillait de rage, et moi et les autres aussi. 
Nous avons monté un plan. À la tombée de la nuit, je devais attirer l'attention des gardes, feignant d'avoir traîné après la moisson et d'avoir peur de retourner seule au village, pendant que mes trois camarades se glissaient dans la douve sèche et allaient égorger les chiens de chasse du seigneur Abélard. Mais alors que j'étais encore à parler aux veilleurs, l'alerte a été sonnée et, conformément aux instructions que m'avait donné Romaric, je me suis enfuie pour ne pas être prise.
Ah.
Voilà, je suis arrivée. C'est là, à la croisée des chemins, que j'ai retrouvé les corps de mon fiancé et de mes camarades, le lendemain. Messire Abélard avait ordonné de les laisser pourrir là, mais l'un des gardes est revenu de nuit, en secret, les enterrer. Je l'ai vu, je crois que c'était le Mael, et... Holà ! Y'a des gens qui rappliquent depuis le château, à terre, Lou !
Une silhouette encapuchonnée de noir, le genre qui cache son visage... Une femme, je dirais, à la corpulence. Mais plus, ça... et avec elle, y'a Mael. L'est encore en vie, donc il s'est pas fait prendre, ça c'est plutôt une bonne nouvelle. Ils vont bon, bon train, j'crois qu'ils sont pressés. J'attends une distance raisonnable et je les suis. 
Le village a pas changé, sauf ce qui a été ma maison. Elle est abandonnée, ça m'étonnerait pas qu'Abélard, qu'il pourrisse en Enfer, ait banni du duché de Leon. Bon, hé, tu te concentres un peu sur les deux autres, là ? 
Ils vont à la taverne, jusque là rien que de très normal, ça arrive à tout le monde, sauf que dans l'auberge y'a un sacré raffut à en réveiller Lucifer. Je passe pas par devant, trop risqué. Je vais regarder par la fenêtre de derrière. Le temps de faire le tour, et... 
Abélard. 
Il est là, messire Abélard, l'assassin de mon fiancé, de mon frère, de mes amis. Et très accessoirement, il est en train de mettre à sac la taverne, il a fichu trois gars à terre et maintenant il s'en prend au tavernier. À la porte, Mael et la femme, une noble rien qu'à l'allure, je dirais à l'âge damoiselle Hildegarde, la petite soeur de l'autre, le regardent d'un air ahuri. Hé, réagissez ou il va buter le tavernier, il a la bave aux lèvres, je savais bien, moi, qu'il adorait le sang !
Entrer là-dedans, et le tuer. La porte de la réserve. Vite.
Oh, vieux crétin, pourquoi l'as-tu fermée ? Elle était toujours ouverte quand j'étais môme !
Je cours comme une folle pour retourner à la porte principale. Mael est entré et il essaie de maîtriser son seigneur, ça a pas l'air de marcher des tas. Au moins ça détourne son attention. Abélard, tu vas regretter de t'être mis dos à la porte !
D'un bond, je saute sur une table, poignard à la main, et de là sur ses épaules. Je suis peut-être petite, mais la vie dans les bois, ça rend agile. Évidement, il se débat, mais ne compte pas te débarrasser de moi si facilement !
Je vise la gorge. Le couteau ripe sur son pourpoint, se plante dans l'épaule, je l'en retire sanglant. Ça n'a pas l'air de lui faire grand chose, il est complètement enragé ! Mael en profite pour tenter quelque chose, c'est raté, l'autre esquive, essaie de m'attraper derrière sa nuque, mais je lui plante le bras et ça le refroidit un peu.
Sauf qu'on en a pas fini, toi et moi, messire Abélard ! Tu vas crever !
Ce taré colle un grand coup d'épée dans le comptoir. Là j'avoue je comprends pas... Hé, y'a sa soeur derrière ! Il va pas s'en prendre à elle quand même ? Elle essaie de le raisonner maintenant, peine perdue, damoiselle, il n'écoute plus et...
Il va vous tuer, dégagez de là !
Mael s'est interposé au dernier moment, mais il est salement amoché. En attendant, j'ai le champ libre !
Cette fois c'est la bonne, je sens mon poignard couper net la gorge, la trachée, je retire une main rouge de sang encore chaud de l'artère d'où il sort, je lâche ma prise sur ses épaules, j'exulte, je jouis littéralement de le voir se vider sous moi... Mais hé que quoi -
Aaaaah !
Aouille !
Ça fait mal ! Comment il arrive encore à bouger dans cet état ? Il m'a jetée contre le comptoir, cet enfoiré ! Je te hais !
Je me relève aussi vite que je peux, j'ai mal à l'épaule mais ça va. J'ai envie de lui coller un nouveau coup de poignard avant que cet abruti de Mael se décide à se bouger, mais pas la peine : il s'écroule. Je pousse un cri de joie, bien mal m'en prend : dehors, les villageois viennent de comprendre qu'on a assassiné leur seigneur. Ça sent pas bon cette histoire. Pas bon pas bon ! Vite, je file dans la remise, me glissant derrière damoiselle Hildegarde, qui déblatère déjà un petit discours bien senti aux vilains. Moi je crois pas qu'il t'écouteront, mais bon, j'm'en fiche, j'me taille une petite lieue et je te bénirai de cet échappatoire, promis.
Ah, pas le temps de faire une lieue. Je jette un regard qui en dit long à Mael. Il est d'accord avec moi, et tourne la clef de la remise. Damoiselle Hildegarde a compris aussi : ça ne sert à rien d'essayer de leur faire comprendre quelque chose. Bon, ben... On fonce !
Netra, à partir de la partie 3 il va y avoir des indices évidents, alors celui qui trouve en étant arrivé ici est un as.


  
Ce message a été lu 7080 fois

Smileys dans les messages :
 
Réponses à ce message :
4 Wa, exercice n°83 partie 2, où l'on découvre le pourquoi du comment, version 2 aussi - Netra (Mer 2 fev 2011 à 17:28)
       5 Détails - Narwa Roquen (Ven 11 fev 2011 à 22:22)
4 Commentaire Netra, exercice n°83, 2° parie - Narwa Roquen (Mar 25 jan 2011 à 23:07)
       5 Meuh non pas pénible, ha la la - Netra (Ven 28 jan 2011 à 15:45)
4 Wa, exercice n°83 partie 3, où Lou sert de joujou. - Netra (Mar 18 jan 2011 à 16:40)
       5 Wa, exercice n°83 partie 3, où Lou sert de joujou, version 2 - Netra (Mer 2 fev 2011 à 17:19)
       5 Commentaire Netra, exercice n°83, 3°épisode - Narwa Roquen (Jeu 27 jan 2011 à 23:12)
              6 La plupart des réponses... - Netra (Ven 28 jan 2011 à 15:58)
       5 qui n'a pas trouvé quoi ? - z653z (Lun 24 jan 2011 à 16:38)
              6 La réponse est dans le prologue de l'épisode 1 - Netra (Ven 28 jan 2011 à 16:13)
       5 Wa, exercice n°83 partie 4, où il se passe des choses pas catholiques. - Netra (Ven 21 jan 2011 à 14:52)
              6 Commentaire Netra, épisode 4 et commentaire général - Narwa Roquen (Mer 9 fev 2011 à 22:21)
                   7 De la difficulté de la retranscription - Netra (Jeu 17 fev 2011 à 19:48)


Forum basé sur le Dalai Forum v1.03. Modifié et adapté par Fladnag


Page générée en 426 ms - 227 connectés dont 1 robot
2000-2024 © Cercledefaeries