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 WA-Exercice 83 - La nuit, néologisme. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Mercredi 15 decembre 2010 à 10:00:21
La nuit de Tarevaux.


Huit heure du soir, les bureaux sont enfin vides. Je suis seul. Cette nuit est la mienne. Ce soir, je serai dieu, ou tout comme.
Avec la force de l'habitude, je marche dans le laboratoire, quelques pianotages sur les claviers, divers réglages... Je travaille ici depuis maintenant neuf longues années. Et pendant tout ce temps, personne ne s'est jamais douté ni de mon intelligence à ce point supérieure, ni de la véritable raison de ma présence ici.
Que fait-on dans un laboratoire pharmaceutique spécialisé en neurologie et autres produits psychotiques ? De la merde. Juste de la merde. Département recherche et développement... Un ramassis de crétins à peine capable de faire une addition s'ils n'ont pas un super calculateur entre leurs doigts boudinés. Leurs papelards, je me torche avec. Tout ce qui est sorti de ce labo, c'est moi qui l'ai trouvé, absolument tout. Le reste, c'est de la pisse de chat.
Mais ils ont quelque chose que je n'ai pas. De l'argent, du matériel de pointe. Je leur fournis un résultat tous les six mois environ, histoire de contenter nos amis les actionnaires, et mon sale caractère (je vous emmerde), fait le reste, on me fout la paix.
Non, mon véritable projet est entrain de se faire distiller dans cette machine grande comme une maison. Et il tient dans un petit tube à essai, un liquide rouge... un imbécile pourrait croire qu'il s'agit d'un verre de grenadine. Mais ces quelques millilitres sont ma fierté, mon oeuvre, et ce soir est le grand soir, je vais le tester in vivo.
Quelques minutes d'attente encore... C'est peu comparé aux années de recherche, mais ce sont les dernières, malgré moi, je suis fébrile. J'ai fait des tests, autant que j'ai pu sans attirer l'attention. Sous prétexte de tester des psychotropes quelconques, j'injectai ma grenadine à des souris. Les résultats sont spectaculaires, presque magique à ce niveau là.
Une sonnerie retentit. Un simple ding, mais il m’ouvre les portes du paradis. J’actionne le mécanisme d’ouverture, un code à dix chiffres, un quart de tour, et elle est là : ma solution, à tous les sens du terme...
J'ai peur... Je prends un gros risque, le plus gros de ma vie. Les souris commencent à dégénérer en trois mois. D'après mes théories et un bon million de calculs, vu la différence de morphologie, je devrai gagner un facteur quatre en temps. Une année.

L’intelligence est supérieure à la matière.
Je bois.

Le goût est amer. Résolument détestable. Et le produit me brûle l’oesophage. Il me semble le sentir se répandre dans mon corps. J’ai chaud. Au bout d’une minute, je me sens comme si je venais de boire une rasade de vodka de quatre-vingt degrés bien tassés.

Les secondes tombent les unes après les autres, elles s’égrènent, interminables... Les premiers effets devraient se faire sentir d'ici une heure, peut-être un peu plus.

C'est sans doute psychosomatique, mais j'ai déjà l'impression de respirer un peu mieux, de penser plus vite, et un quart d'heure seulement s'est écoulé... Un élixir d'intelligence. Combien un gouvernement pourrait payer pour quelques goutes de ce produit ? Alors oui, il y a l'effet secondaire, mais ce n'est qu'une question de temps. L'antidote existe, j'en suis convaincu. J'y suis presque, il me manque juste... presque rien, un détail, une évidence qui se dérobe... Mais, bordel, trois fois bordel, je n'y arrive pas.
Cet échec me hante, je le hais. Je ne supporte pas de perdre. Jamais. Plutôt mourir. C'est pour ca que je bois, ce soir. Parce qu'avec un qi doublé, triplé, décuplé même, suivant les tests les plus optimistes, mon problème redeviendra cette évidence et cessera enfin de me narguer, de se moquer.

Le temps fait écoulement. Milles idées foisonnent en même temps. Je viens de retrouver, mentalement bien sûr, à quel endroit j'ai perdu mes lunettes, celle d’hier, et de la semaine d'avant aussi. Une nouvelle paire arrive par la poste chaque semaine, parce que je les perds tout le temps, ou je les casse. Ces yeux... Je trouverai une solution aussi. J'exècre la faiblitude.

Une heure de passagement. Ou deux ? Je me sens euphorique. Je viens de jeter un oeil sur la travaillure de mes collègues, cela fait trois mois qu'ils cherchaillent une nouvelle molécule pour réduire les effets des caillots sanguinatoires dans le cerveau. Ils n'étaient pas loin, mais j'ai correctionné leurs égaratures.

Le monde prend des couleurs étrangistes. C'est pareillement qu'avant, mais c'est saveurement différent. Mes réfletures changent. Il parait que le génie est celui qui intellationne directement le point A vers le point D, là où les ouvrieux passerdent leur temps en B et C. Je survolte tout l'alphagamme. Le monde se clairci tellement ! J'ai l'imprimation de comprendre tout ! Le temps se fond.

Une oeillade fenestrière, les constellations éclatent. Je saivoure les noms, les âges, les densités des étoiles. Est-ce le visage de Dieu ? J'ai moinsure l'envie de trouvailler sur mes formules. Mon univesprit se déplandi. C'est fantastibuleux. Je flove dans un ouatonde. Quelle passure le temps file ? Dieu me contoit, les courbures tempesques sont si évidentes ! J'acruche les théocordies, mes solunotes s'envolent, volutent et souffloient la révolution. Je génialise. Euphoratoire.

La satelune dehors souricane, se moque ? Je peurçois des intuilletions. J'attrapamois l'idée flilante. Dégénérature.
Je souricane à retour, comprisse mes triviallures. Je bêtais tant ! Mointantplus, falsitare des résultants. Meurt, pas l'an ! La nuit.
Terrorifiant.

Je ploie mon esprit, trivialler un soludote ! Faicile ! Je tapianote célévitement. Solution dans l’ameachine, l’heurloge tourfile. Calculs... Les rainsultants pardent. Serveau mort au solevé, soludote siminutise trop tard...

Les secondes creutombent, la mienne.
Satélune blanchit ma nuitvit. Jamais les checks, pas surportant, feujoie pour calacher, mon corps avec. Fumée les tarevaux, fumée le laidbeau. Piquent les oeillères, sauvent sourires blanches. Padieux. Je bêtais tant...
En crie, je bruleroi, enterre inculte.

--
Onirian, en terre, un culte.


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2010-12-16 11:21:10 

 beau texte...Détails
...mais j'aimerais juste avoir une version traduite pour la fin car je n'ai pas tout compris et j'ai la flemme de relire plusieurs fois la même phrase pour peut-être (mal ?) la comprendre.

Sinon, l'idée est géniale.

Et les fautes qui ont sauté à mes yeux :
huit heure -- huit heures
est entrain -- en train
sont spectaculaires, presque magique -- magiques
quelques goutes -- gouttes
mes lunettes, celle d’hier -- celles

Ce message a été lu 7207 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2010-12-16 20:01:25 

 Entrain de potionner.Détails
En gros, à la fin, il trouve la solution, l'antidote pour le guérir de la dégénérescence, parce qu'il est devenu très intelligent, mais vu le temps que ca lui à pris (surtout dans la mesure ou sa perception du temps est également troublée un peu), il se rend compte que quand la machine aura préparé l'antidote, il sera trop tard. Il s'est foiré dans ses calculs quand il était encore "normal", les effets néfastes sont beaucoup plus rapide sur lui que sur les souris.
Ne supportant pas l'échec et étant condamné à mourir, il brule le labo, et lui avec.
The end (avec un vague jeu sur le fait qu'il voulait devenir un dieu et qu'il enterre un culte en se brulant, mais c'est accessoire ^^)

Sinon, pour "entrain" "en train", si tu sais dans quel cas il faut utiliser l'un ou l'autre, ca m'intéresse.

--
Onirian, en terrain culte.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-12-17 11:26:03 

 Commentaire Onirian, exercice n°83Détails
C’est excellent ! Simple, précis, logique, lumineux et noir... Je suis sûre que Est’ va adorer ! Le point fort, à mon sens, c’est la justification que tu donnes aux néologismes, le cerveau qui s’emballe, la pensée qui chevauche plus vite que les mots : ça, c’est très bien vu.
Ton personnage est sûrement détestable au quotidien mais il force le respect, il va jusqu’au bout de ses projets. Tel Achille qui préférait vivre comme un lion quitte à mourir jeune... Cette quête d’absolu, de vérité à tout prix me fait penser aussi à cette merveilleuse pièce de Charles Morgan, « Le fleuve étincelant », histoire d’un mathématicien génial qui devient momentanément fou quand on essaie de lui faire croire qu’il s’est trompé. Ce comportement extrême colle bien avec l’image que nous autres pauvres ignares nous faisons des génies...
Neuf ans, un cycle qui se termine, car Dieu punit toujours ceux qui goûtent aux fruits de l’Arbre de la Connaissance...
La montée en puissance est un morceau de bravoure, qui finit dans un feu d’artifice – de joie ? - de purification sans doute. C’est très bien dosé, on a de plus en plus de mal à suivre, mais n’en déplaise à notre ami z653z, ça reste compréhensible, et on est totalement embarqué... « Ces secondes creutombent », j’ai beaucoup aimé. Et merci d’avoir sauvé les souris !
Bricoles :
Orthographe :
- Huit heures
- Je serai dieu : un dieu ; sinon : Dieu
- entrain : tu fais quelque chose avec enthousiasme, avec entrain ; il ne faut pas te déranger pendant que tu le fais, quand tu es en train de le faire !
- presque magiques (les résultats)
- je devrais gagner (conditionnel)
- quatre-vingts (quand il n’y a pas de chiffre derrière, ex : quatre-vingt un)
- quelques gouttes
- qi : QI
- celles d’hier (les lunettes)
- ce monde se claici : claircit
- se déplandi : déplandit
- je bruleroi : autant l’accent circonflexe sur le u je suis sûre qu’il faut le mettre, autant le s à la fin, j’hésite : marquer le présent de l’indicatif, ou garder le « roi » ?


Ponctuation :
- (je vous emmerde), fait le reste : pas de virgule
- Liquide rouge.... un imbécile : j’aurais coupé la phrase en mettant la majuscule à Un
- Les dernières, malgré moi, je suis fébrile . Certes, il est fébrile. Mais j’aurais quand même coupé. « ... les dernières. Malgré moi, je suis fébrile. »

Autres
- Produits psychotiques : sauf si c’est intentionnel, sinon c’est psychotropes ( tu l’utilises plus bas)


Voilà un de tes meilleurs textes. Ton niveau ne cesse de monter, et cela nous inonde de bonheur !
Narwa Roquen, comme un poisson dans l'eau

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Adival  Ecrire à Adival

2011-01-28 19:33:13 

 Ceci est ...Détails
... un texte ingénieux et diaboliquement bien construit.
Je suis de l'avis des autres commentaires sur sa qualité, aussi, pas d'étalage de louanges (le salaud). Bravo pour l'originalité mais surtout, merci d'être parvenu à me surprendre.

Au plaisir de te lire...


Adival, le danseur du solstice des soldes.

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