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 WA-Exercice 77 - Métempsycose Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Vendredi 18 juin 2010 à 16:51:03
En retard, comme il se doit, voici ma participation. L'idée de base est un peu trash, mais j'ai essayé de rester à peu près soft dans la forme (quoique...). Ame sensible ou très imaginative, passez votre chemin...

--

Cob, Mike, Lydie.


Ce n'était pas vraiment douloureux... Pas vraiment. Juste... étrange, dérangeant, décalé, déroutant.
Désagréable ? Oui, sans aucun doute, mais d'une manière nouvelle, incongrue.
Mike était un cafard. Ce n'est pas une image, en cet instant, il était véritablement un cafard. Un doigt humain, le sien en l'occurence, lui pressait la carapace, jusqu'au point de rupture, qui eut lieu quelques secondes plus tard.
Obscurément, il avait conscience de mourir. Non, d'être mort. Il avait tout autant conscience des organes d'insecte qui maculaient sa main. C'était sale, mais l'insecte ne bougeait plus, ça c'était agréable.

Mike ouvrit les yeux aussi grand qu'il le put, et pris une grande respiration, avant de se souvenir qu'il n'avait plus d'yeux, ni de nez et qu'à priori, rien n'indiquait qu'il fût en un lieu où l'air avait une quelconque raison d'exister. Combien de fois était-il mort, écrasé par ses propres doigts, par ses pieds ? par un bâton qu'il tenait ? Beaucoup, trop.
Les insectes n'ont pas de nerf, ils ne ressentent pas la douleur, ce qui n'empêchait pas l'expérience d'être tout à fait déplaisante. Une mort, suivit d'un instant de lucidité, sans doute pour réfléchir à sa vie et ses actes, puis une nouvelle mort et ainsi de suite. Une forme de purgatoire. L'expérience fonctionnait toujours suivant le même schéma, bien qu'elle fût unique et indescriptible à chaque fois. Il était tout autant le tortionnaire, lui enfant, et le torturé, en l'occurrence des insectes. Pendant ces pauses, il commençait cependant à craindre la suite.
Tout était chronologique. Il revivait chacun de ses petits assassinats, les pattes arrachées, les corps broyés, les antennes brisées. Mais l'anniversaire de ses huit ans approchait à grand pas, et c'est cela qui le terrifiait.

Les insectes ne ressentent pas la douleur, les mammifères si.

Il était Cob. Un labrador de sept ans qui avait eu une très mauvaise idée, allez suivre un rat à la cave. L'escalier était encombré, il était tombé, il avait mal. Mais heureusement, Mike était là, Mike était son ami, il allait le sortir de là.
Le jeune garçon s'approcha et attacha Cob. Cob ne s'inquiéta pas, à chaque fois qu'il allait promener, on lui accrochait un collier autour du cou. Moins serré sans doute, et d'habitude il pouvait bouger la tête plus facilement, mais Cob n'avait pas été sage et Mike était toujours gentil avec lui.
C'est le premier coup de marteau qui avait été le plus douloureux, car il avait frappé en deux endroits à la fois. Sur la patte avant-gauche, écrabouillée plus que brisée et sans sa confiance en son Maître, pourquoi Mike faisait ça ? C'était si douloureux ! Insupportable ! Il hurla. Il voulut mordre, mais le collier l'en empêcha. Le second coup confirma le premier. Cob ne comprenait pas, étrangement, c'était cela le pire.
Mike souffrait d'être ce chien qu'il torturait. Et il prenait plaisir à être le bourreau. Mais la main qui tenait l'outil se mit à souffrir des coups donnés, donc reçus. Il n'avait aucun contrôle. Comme un film que l'on visionne en boucle, la fin ne change jamais. L'expérience devint vite intolérable.
Dans ses souvenirs, Mike avait à peine joué avec Cob, il avait eu trop peur de se faire prendre par ses parents. Si on lui posait des questions, il dirait que les marques de coups venaient des marches de l'escalier. Il psalmodiait cette excuse, tout en frappant, encore et encore, ce sont les marches de l'escalier. C'est avec un soulagement non feint qu'il vit partir le coup qui allait tuer Cob, juste derrière la tête, mais ce soulagement se transforma en hurlement muet quand la douleur explosa dans son crâne.

Il était de nouveau lui même. Essoufflé... non, l'air n'existe pas. Qu'allait-il arriver ? Il tentait de se souvenir. Après Cob, de nouveau des insectes, mais ils seraient fades. Non, l'étape suivante, ce serait sans doute le serpent... Celui à qui il donnait des souris vivantes. Serait-il le serpent ? La souris ? Les deux ? Il savait qu'il n'allait pas tarder à l'apprendre. Un psychologue lui avait dit un jour qu'il ne possédait aucune forme d'empathie, et que c'était un problème. Bien sûr, Mike n'avait rien compris, allez expliquer le bleu à un aveugle, ou Bach à un sourd. En plus, ce n'était pas vrai qu'il ne ressentait rien, Cob avait été un vrai pur moment de jouissance, qu'il avait eu bien du mal à retrouver une fois adulte. Par les enfers, toutes ces...

Il était un insecte, à nouveau. Presque soulagé. Le doigt allait l'écraser, ce serait désagréable, mais pas tant que ça. Il comprit plus qu'il ne sentit que son armure chtonienne se brisait, et qu'il se rependait. Rapide. Puis il devint un autre insecte. Non, une colonie. Des fourmis. A un niveau primaire, il avait conscience de l'urgence, sauver les larves, protéger la reine, ramener à manger, tout se mêlait dans une compréhension primitive. Et il brûlait. Il tenait la loupe de son père, qui lui avait montré comment il était possible de chauffer du bois en concentrant les rayons. Il brûlait, une fois, deux fois, cent fois lui semblait-il. Il brûlait les fourmis ; il brûlait, fourmi. Combien de temps cela dura ? Trop, et pas assez. Il mourut, après la colonie, il y en eut d'autres, d'un insecte au suivant. La gène de ne plus pouvoir voler, la joie de tenir une aile de mouche au bout d'une pince à épiler.

Puis se fut fini. De nouveau seul, dans cet espace éthéré, sans haut ni bas, ce lieu intangible où il existait, à défaut d'être. Il n'avait plus aucun doute sur ce qui allait suivre, prédateur et proie. Le serpent avait vécu trois ans, avant de mourir étouffé par la souris qu'il venait de manger. Trois ans, à raison d'un repas par semaine, cela faisait quoi... cent cinquante morts, digérés par un serpent. Il avait regardé chacune d'entres elles avec délectation, parfois cela pouvait durer quasiment une heure avant que le petit rongeur cesse de couiner.
Mais cela n'était rien. Il l'endurerait. Non, ce qui le terrifiait réellement, c'était les filles. Car il ne s'agissait plus d'heures, mais de jours, de mois pour les plus résistantes, et parfois, plusieurs en même temps.

Il était Lydie, une jeune fille de dix-sept ans. Peu d'éducation, mais jolie, de ces beautés un peu vulgaire, mais terriblement excitante. Pourquoi pas les souris ? Indistinctement, il sut que c'est parce qu'elles ne lui montreraient rien qu'il ne savait déjà, ou peut-être parce que pour un serpent, manger des souris est naturel, ou tout simplement parce que ce n'est pas elles qu'il craignait mais bien Lydie.
Il, elle, était attachée aux barreaux d'un lit. Elle ne savait pas où elle était, rien n'était familier... et ces arbres par la fenêtre, ce n'était pas sa cité. Non, c'était son antre, à lui. Une maison achetée pour une bouchée de pain, en pleine forêt, l'eau était fournie par un puits, et l'électricité n'était qu'un rêve de citadin. Par acquis de conscience, il avait cependant fait rajouter des isolants sonores, mais il n'y avait personne à des kilomètres à la ronde. Il avait drogué la fille, puis l'avait amenée ici. Il voulait jouer, retrouver le plaisir d'avec Cob. Elle était habillée d'un jean moulant et d'un t-shirt trop court. Il sortit son couteau, et, doucement, délicatement, déchira ses vêtements en fins lambeaux. Elle était terrifiée, horrifiée. Il était terrifié, horrifié.
L'empathie, c'était donc ça ? Il était tiraillé entre deux sentiments, une haine pure et profonde de l'empathie, ce monstre immonde qui lui faisait voir le monde par l'oeil de ses jouets, et un océan de peur, blanc, profond, puissant, qui tentait d'emplir tout son être. Les larmes qui coulaient sur les joues de Lydie étaient les siennes. Il approcha la lame de son bras, la pointe du couteau perça la chair et fit naître une perle rouge. Un coup sec et le poinçon devint estafilade. Pas si douloureux, pas encore. Il avait tant rêvé de ce moment, mais moins qu'il le craignait désormais.
Les secondes s'écoulèrent en prenant leur temps. Lentes, s'étirant d'instants d'éternité en infinis. Il plaça son petit doigt de la main gauche dans un étau portatif, amené pour l'occasion. Il serrait tendrement, presque avec amour, et la douleur affluait par vague. C'est au premier craquement qu'elle devint véritablement intolérable, mais il continuait pourtant. Mais pourquoi continuait-il ? Elle avait mal, il avait mal ! Que cela cesse ! Par les dieux, qu'était-il entrain de faire ? Elle hurlait la douleur de Mike, à moins que ce ne soit l'inverse, pitié !

Mais la pitié ne vint pas.
La séance dura une heure, jusqu'à ce que Lydie finisse par s'évanouir, mais lui, vivant, sentait toujours les feux brulants des plaies qu'il avait causé. Le doigt écrasé, les lambeaux de chairs découpées, les brulures, les aiguilles, et cette voix, sa voix, qui murmurait en permanence que c'était l'escalier, qu'elle devait arrêter d'aboyer.
La séance repris plus tard... C'était la première, il ne maitrisait pas bien son sujet, elle vécut trois jours. Il viola son cadavre, mais bien qu'il ne soit plus que lui ; elle était morte ; il ressentit toute l'horreur de son acte et se mit à maudire le plaisir qu'il revivait.

L'espace éthéré. S'il n'avait pas d'yeux, il pleurait pourtant. Le temps n'avait plus de sens. En avait-il jamais eu ? Il revécut toutes les filles, toutes les tortures, toutes les morts. Il devint fou à chaque fois, mais toujours, dès qu'il revenait, sa lucidité refluait.
Puis soulagement ultime, vint sa mort à lui. Une fille qui lui avait échappé s'était emparée de l'étau qui enserrait son petit doigt et lui avait fracassé le crâne.

Conscience, une dernière fois. Dans le ventre d'une femme, sa nouvelle mère. Comment vivre avec ces souvenirs ? Quand la lumière le frappa, il oublia tout, et enfin, il put crier.

--
Onirian, petit copathe.


  
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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-06-20 23:34:16 

 Commentaire Onirian, exercice n°77Détails
C’est diablement original ! Je ne connaissais pas la co-pathie, mais le terme est bien trouvé. Même grande lectrice de fantasy et de SF, et donc habituée à être confrontée à des hypothèses plus qu’improbables, j’avoue avoir été un peu soufflée... Le concept est très déstabilisant – ce qui par ailleurs le rend savoureux -, c’est une forme particulière d’ubiquité, une ubiquité sensitive en quelque sorte. L’exercice était périlleux, mais tu as un équilibre de funambule et tu t’en sors très bien.
La progression du désordre mental du héros suit un cursus classique (insectes, animaux, humains), mais la manière de l’aborder est déjà suffisamment atypique !
La fin est abrupte mais bien trouvée. Une nouvelle vie... qui sait ?
Le titre en revanche m’a laissé sur ma faim...

Bricoles :
- et pris une grande respiration : prit (en plus, s’il prend, c’est une inspiration)
- allez suivre : aller
- et sans sa confiance en son Maître : la phrase est un peu bancale : il n’en manquerait pas un morceau ?
- et qu’il se rependait : répandait ?
- un gène, c’est sur un chromosome ; une gêne, c’est un déplaisir
- se fut fini : ce
- de ces beautés un peu vulgaire : vulgaires
- d’instants d’éternité (sans s ) en infinis : le rythme n’est pas bon ; il faut quelque chose après infinis, 2 ou 3 pieds. Eh oui, même en prose, le rythme compte.
- Entrain de faire : en train ; l’entrain, c’est autre chose
- Brulants, brulure : brûlants, brûlure
- La séance repris : reprit


Tu as fait de gros progrès en orthographe, félicitations !
En revanche je trouve un peu dommage que tu aies distancié en racontant ça à la 3° personne. Essaie de le réécrire en « je ». Ca choquera davantage, mais ça sera beaucoup plus fort, et quitte à faire de l’horrible, autant aller jusqu’au bout. Du coup forcément il y aura plus de sensations directes, plus de phrases syncopées, le lecteur sera pris dans une spirale infernale et beaucoup plus bousculé. La plupart adore ça, et pour ceux qui n’aimeraient pas, tu resteras malgré tout... inoubliable ! Evidemment ce genre de texte mobilisera toute ton énergie disponible, je te conseille donc de l’écrire chez toi, dans le calme...
Narwa Roquen, toi, si les petits cochons ne te mangent pas...

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Onirian  Ecrire à Onirian

2010-06-21 10:53:43 

 Je est une île.Détails
La plupart adore ça <== La plupart adorent ça ?
(Oui, c'est le plaisir mesquin de celui qui après plein d'efforts trouve enfin une faute à reprocher au prof ;-pp)

>> et sans sa confiance en son Maître : la phrase est un peu bancale : il n’en manquerait pas un morceau ?

En fait, c'est "dans" et pas "sans", c'est une faute de frappe.

Sinon, pour ce qui est de la première personne, à vrai dire, au tout début, c'est ce que j'avais commencé à faire, et je me suis arrêté justement parce que trop trash. Pas tellement pour le lecteur, mais pour moi.
Quand j'étais au lycée, j'avais dessiné en première page d'un de mes classeurs, un énorme oeil, puis j'ai dessiné un clou qui perforait cet oeil. J'avais, sinon un certain talent, au moins une certaine capacité à rendre le dessin "parlant" (ne serait-ce que pour moi). Et ce dessin m'a... gêné. Non, plus, dérangé (il faudra d'ailleurs que j'en fasse une nouvelle un jour). Ceci étant, j'ai fini par effacer le "trou" et stopper le clou à un ou deux centimètre de l'oeil. Ce faisant, j'ai été pas mal soulagé. De quelque chose d'intangible, évidement, mais le soulagement était bien réel. Maintenant, je pense que j'avais touché à l'époque une représentation des parois de ma folie.
Avec ce texte à la première personne, j'ai ressenti la même chose, alors j'ai reculé le clou, j'ai dit "il". Non pas pour épargner le lecteur, mais bien pour ma santé mentale à moi ;-).
Bref, une longue explication pour dire que je ne réécrirai sans doute pas ce texte à la première personne de sitôt. Ce qui ne veut pas dire jamais, à un moment, il faut se laisser aller complètement.

Ceci étant, le prochain texte devrait être nettement plus léger que les deux ou trois que je viens d'enchainer ^_^.

--
Onirian, qui sait que tout le monde est fou.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2010-06-21 13:09:00 

 Les deux...Détails
... se dient ou se disent... On peut accorder "la plupart" au singulier ou au pluriel... Va falloir encore bosser avant de me prendre en flag... Yerk Yerk Yerk ( rire de vieille sorcière), c'était un piège...
Je m'aime beaucoup... Je me suis doutée que si tu n'avais pas dit "je" c'est que tu avais une bonne raison, parce que littérairement tu étais assez habile pour savoir que c'était intéressant. Ca me rappelle mes débuts, pendant la guerre de Cent Ans, la première fois que j'ai dû faire mourir un personnage; j'ai résisté longtemps, et puis j'ai pleuré un bon coup et je l'ai fait. Attends, ce ne sont que des histoires! Et si l'auteur ne va pas au bout, c'est le lecteur qui est volé... Cool! C'est bien d'avoir toujours quelques challenges à relever. Si tu ne peux pas maintenant, tu le feras plus tard. J'ai confiance en tes capacités. Et ta sensibilité n'est qu'une qualité supplémentaire!
Narwa Roquen, sorcière pas si méchante que ça

Ce message a été lu 8057 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2010-06-21 14:23:35 

 Un jour...Détails
Je l'aurai un jour, je l'aurai !
.
.
.
.
.
Ou pas.

--
Onirian,

Ce message a été lu 6546 fois
z653z  Ecrire à z653z

2010-07-09 16:09:28 

 pssstDétails
"Le titre en revanche m’a laissé sur ma faim."

z653z sifflote.

Ce message a été lu 6341 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2010-08-10 17:57:42 

 Exercice 77 : Onirian => CommentaireDétails
Compliment, l'idée est super glauque et pas fastoche à écrire et tu t'en sors très bien. Je n'avais pas tout compris à la preière lecture mais j'ai raccroché les wagons à la seonde à la lumière des jalons (« l’air n’existe pas » ) que tu poses pour suggérer que ton personnage n'est ni mort ni vivant et flotte dans le néant. C'est peut-être ça l'enfer d'ailleurs. Ton personnage est obligé de revivre en spectateur et en victime une vie où il a torturé des animaux. Tout s’entremêle dans un kaléidoscope horrifique. C’est bien fichu, prenant; l’escalade est bien amenée, et tu es bien dans le sujet. Le style est efficace, simple mais avec quelques mots rares de bon aloi. L'ambiance est oppressante, avec le narrateur qui anticipe l’horreur suivante et du coup nous fait anticiper aussi. Bien joué.

Pour développer ton personnage, j'aurais rajouté une explication sur l'origine de son comportement, pourquoi il est comme ça, hormis qu’il n’a pas d’empathie. Est-il anormal de naissance ? A-t-il subi un traumatisme ? Sa mère a-t-elle bu pendant la grossesse... ?
Et s’il a vu un psy c’est que ses parents ont vu qu’il avait un problème. Peut-être aurait-on pu entendre parler de leurs réactions.
Même si ton personnage est séparé de la chair et de ses faiblesses, on comprend qu’il ne regrette ni ne comprend ses actes. Il rejette encore l’empathie. Il n’éprouve que la peur de souffrir et la douleur elle-même en fin de compte. C’est un monstre assez horrible que tu nous as fait là.
Le viol m’a paru un peu déplacé dans le profil de ton héros. Sa jouissance à lui, c'est d'infliger la douleur, pas le sexe.
Et, bizarrement, ça le choque plus que la torture, ce viol. Il n'y a qu'à la fin où tu suggères qu'il commence à comprendre l'horreur de ce qu'il a fait. Mais il ne semble pas regretter pour autant.
Pas sûre d’avoir compris la fin, il se réincarne et repart à zéro c'est ça ? C'est dommage de le sauver car il ne me semble pas avoir compris et être prêt à agir autrement. A-t-il appris l'empathie ? Je pense qu'il commençait tout juste à apprendre à la fin des visions. Dans ces conditions, j’aurais préféré qu’il revive sans fin ce qu’il a fait, jusqu'à ce qu'il soit vraiment puni et changé.

Restent quelques "bricoles" (copyright) :
occurence : occurrence
par un bâton : Par
suivit d'un instant de lucidité : suivie
"ou tout simplement parce que ce n'est pas elles qu'il craignait mais bien Lydie" : je n'ai pas compris ce que tu voulais dire. Tu veux dire qu'il a peur de la revoir parce qu'il va souffrir ce qu'il lui a fait ?

Complètement d’accord avec Narwa pour le choix de la première personne mais si tu ne le sens pas, je respecte. On peut parfois se faire plus de mal que de bien en explorant la boue de son inconscient.

Est', en pleine lecture.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2010-10-09 17:07:24 

 L’étau… t’aimes ?Détails
Un récit qui fréquente une contrée où j’ai l’habitude de traîner mes guêtres de temps en temps, une contrée interdite et dangereuse. Il n’est pas si simple de revêtir le masque du démon sauf à être un fils de Sam soi-même. Tu t’en tires avec les honneurs.

La possession progressive du héros est fort bien décrite, avec cette limite peu à peu repoussée vers l’extrême. Tu prend soin d’ancrer ton histoire dans les légendes urbaines américaines. La sinistre maison, la forêt, les adolescentes pubères. On imaginerait facilement la belle Clarice avancer sur les traces du tueur. Là, il n’y a pas de papillon, ton héros leur aurait arraché les ailes.

Comme Narwa et Est’, je pense que l’emploi du « je » aurait donné au récit une noirceur et une profondeur plus grandes. Il aurait aboli la distance que le « il » ménage au lecteur.

Ton style progresse de WA en WA. Pour l’orthographe, tu as éliminé les fautes les plus grossières, les plus visibles, celles qu’ont voit au détriment de l’histoire. Si les accents « gore » sont tous là, tu n’en fais pas des tonnes. Tu préfères plutôt suggérer, esquisser. Le flou et le glauque vont bien ensemble. Cela me va bien.

La consigne est ma foi respectée avec une mise en abyme intéressante. Le titre par contre est assez banal ou il y a un jeu de mots que je n’ai pas trouvé (CO...M..E....DIE ?)

Well done.

M

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