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 WA-Exercice 75 - La folie Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Jeudi 25 mars 2010 à 15:22:40
Je l'avais promis, du torturé pour le suivant. En même temps avec un thème comme la folie, faire autrement risquerais de froler le hors sujet.
Un texte de nouveau un peu plus long, et nettement plus travaillé. La folie est un thème qui m'a toujours parlé.

Attention, quelques termes peuvent choquer.

--

Projet Shae.


- Bonjour monsieur, vous êtes prêt ? Confortablement installé ?
L'individu, vraisemblablement peu rassuré, était allongé dans ce qui lui semblait être un fauteuil de dentiste. Il ne savait pas comment il était arrivé là. Son dernier souvenir se résumait à une douleur cuisante au crâne, apparue au moment précis où il introdutisait sa clef dans la serrure de son appartement.
Il n'était pas attaché, mais ne pouvait faire aucun mouvement. Confortablement installé... Oui, sans aucun doute le fauteuil était très agréable, mais le fait d'être retenu prisonnier par des inconnus n'était pas en soi une position que l'on pouvait qualifier de 'confortable'.
Un million de questions lui brulaient les lèvres mais celles-ci restaient scellées.
- Quel est votre nom ?
- Martin. Antoine Martin.
Il avait répondu. Il voulut aussitôt enchaîner sur un "Libérez-moi !" ou un "Que voulez vous de moi ?", une insulte à la rigueur, mais rien d'autre ne sortit.
- Monsieur Martin, je m'appelle R4253-V1979. Je suis un robot conçu il y a quelques mille années de cela, mon but est de sauver l'humanité. Nous avons essayé autant que possible de rendre votre capture la moins traumatisante possible. Cependant vous allez être soumis à une exploration mentale qui vous aidera à devenir vous même. Avez-vous des questions ?
Une contrainte mentale pesait sur lui, contrainte levée à chaque question posée par l'homme... par la machine. Il semblait tellement... vrai ? Il ne voulait par croire ce qu'on lui racontait mais tout semblait si réel, sa situation avait le côté abrupt, râpeux, d’une réalité trop étrange et que l’on veut fuir... Finalement, une seule question lui vint, qui résumait toutes les autres.
- Pourquoi ?
- Fin de l'humanité, résumé : l'humanité a commencé son déclin en l'an 2087, suite à une guerre nucléaire déclenchée par des extrémistes religieux à l'encontre d'autres extrémistes religieux. Voyant cela, une poignée de scientifiques du monde libre, parmi les plus savants de leur temps, ont décidé de s'unir pour tenter de sauvegarder un "après". Ils ont ainsi créé une communauté autonome qui a survécu 148 ans. Avant de dépérir, ils ont cependant réussi à faire aboutir le projet SAI, Singularity Artificial Intelligence. Une intelligence artificielle capable d'auto création, dont le but était, et est toujours, de sauver l'humanité. Le dernier humain est mort en 2427, en même temps qu'a explosé le silo à missile dans lequel la dernière poche de survivants s'était réfugié. L'homme en question souhaitait exploiter l'énergie nucléaire pour améliorer le confort de ses compatriotes.
- Mais... non... je... nous sommes en 2010, vos histoires de fin du monde, c'est du grand n'importe quoi, libérez-moi !
- Nous sommes en 11 489 après la fin de l'ère humaine. La singularité créée par les scientifiques a continué de progresser, à un rythme extrêmement lent d'abord, s'auto-recréant en permanence pour améliorer ses capacités, puis de plus en plus vite. Notre but est de sauver l'humanité mais nous sommes arrivés à la conclusion que la cause de sa destruction était elle-même.
Le robot marqua une pause, laissant le temps à monsieur Martin d'assimiler les informations, puis repris :
- Comment donc les sauver ? Ce problème a occupé la Singularité pendant cinq mille ans, pour arriver finalement à l'unique voie, il faut éduquer les humains. Il a fallu cinq milles années supplémentaires pour mettre au point un système de voyage dans le temps. Vous êtes le premier sujet. Et le premier véritable être humain à respirer depuis 11 489 années. Nous avons évidemment mis au point des clones par décodage d'ADN afin d’étudier les mécanismes humains, mais notre but est de sauver l'humanité, pas d'en créer une autre.
- M'éduquer ? Mais que voulez vous faire ?
- Au vingtième siècle une pratique s'est répandue, nommée psychanalyse. Nous sommes parti de ces études qui se sont révélées fausses ou incomplètes pour la plupart, et avons développé un système permettant une exploration plus directe. Le projet Shae est issu de l'idée que chaque humain devait explorer ses propres folies pour pouvoir s'en affranchir. C'est ce que nous allons tenter avec vous. Le principe est simple, nous allons lever la plupart de vos inhibitions. Un ajustement sera fait en temps réel pour éviter que vous ne perdiez toute cohérence. De plus, je serai présent pour vous guider. Ne vous inquiétez pas, toutes vos données ont été sauvegardées et vous seront réinjectées autant de fois que nécessaire.
- Sauvegardées ? Réinjectées ?
- Oui, c'est le quarante-deuxième essai, et il commence maintenant.

Un monde noir, où suis-je ? Qui suis-je ?
J'existe.
- Maman, maman !
Des voix murmurent autour de moi, j'entends des voix, elles me parlent, me disent que tout ira bien. Je suis confus. J'ai mal. Non. Qu'est-ce qui se passe ? Qui est là ?
Aliosha. Elle est jolie, j'ai trois ans, elle ne veut plus me donner la main, ça me fait mal. Elle ne m'aime plus. Pourquoi ? Elle me dit que je le sais, mais ce n'est pas vrai. Pourquoi ? NON !
Ma pupille dans un miroir, un bruit de fête, une boite, je vomis, j'ai huit ans, mon père refuse que je me serve du courbet, j'ai mal au doigt, rouge, j'ai trente ans, je vois la mort, j'ai six mois, j'entends la musique dans l'eau, j'ai quarante ans, je n'arrive plus à baiser, j'ai mal, j'ai peur, elle est jolie, ils se moquent, pourquoi, j'ai mal, l'image se fixe.
Je vois un arbre dans une prairie, je suis bien, un étang, je suis calme, au centre du monde, le ciel est mauve, il tourbillonne, je crie, j'ai dix-sept ans, je l'embrasse pour la première fois, j'ai mille ans, je ne suis qu'un tas d'os oubliés, j'ai peur, la mort, j'entends de la musique, ses doigts virevoltent, j'en tombe amoureux, la télé me parle, elle est grande, le cancer de mon père, sa peau trop fine, ses yeux vitreux, après. BORDEL ! JE VAIS LE BUTER ! La colère, pourquoi ? Je suis dieu, je ne crois pas en la mort, j'aime la courbe d'un sein, d'une hanche, sa langue n'a pas de goût. Où suis-je ? Maman, j'ai peur dans le noir.

- Calmez-vous monsieur Martin.
Monopoly, une voix stridente, de fille, elle se moque Henryyyy Martieeeenn. Je veux sauter du haut de ce toit, un microscope, qu'est ce que je pourrais voir si j'y mettais une goutte de mon sang ? J'ai enterré un chat. Je fais semblant. J'aime, je déteste, je hais. Je passe à côté de ma vie. Des larmes sont tatouées sous mes yeux. On ne les voit pas, elles sont cachées au dedans.
- Monsieur Martin, est-ce que vous m'entendez ?
Il m'énerve, saloperie de robot. Je veux regarder Canal+, c'est nul, ca ne marche pas la passoire. J'ai des Transformers, ce ne sont pas les vrais, j'ai une voiture, je conduis seul, la vitesse, grisante, floue, force, puissance, dérapage, sexe, plage, rock’n’roll, cerveau, peur, joie, philosophie, papa, sommeil,

- Monsieur Martin, c'est R4253-V1979. Concentrez-vous sur ma voix, où nous vous perdrons encore.
Sale con, je lui ferai bien bouffer ses vis. Va boire un coup et rouille gros tas de merde. Ma première bagarre, j'ai gagné, la suivante, elle n'a pas eu lieu, le lycée, Aliosha, ce n'est pas son vrai nom, sa meilleure amie rit, elle et lui, idiot, je voudrais leur faire exploser le crâne, je ne peux pas, je suis sage, je ne casse pas les assiettes, la soupe aux vers de terre, désolé,
- Monsieur Martin, qui êtes-vous ?
Non, pas ce gilet, je veux vomir, au secours ! Je me débats, je cours, je hurle, crie, peine, souffre, agonise, vie, dépéris, déprime, chante, pleure,
- Monsieur Martin, ma Voix !
Ta voix mon cul oui ! Je suis banal, pourquoi pas, pourquoi moi ? Je n'ai rien. Je ne suis rien. Eh, tas de merde, puisque que t'es dans ma tête, réponds moi, pourquoi moi !
- A cause de l'effet Papillon, Monsieur Martin, vous êtes le premier élément.
Ils étaient chiants mes cours de chimie. Bonjour. Cinq. Quoi. Qui. Que.
- Monsieur Martin ! Monsieur Martin !
Hein ? Vous êtes dans la lune ! Sale con de prof. J'aime lire, je déteste les classiques, ce n'est pas vrai. C'est comme la salade. Mes idées font du chaos, elles partent, je ne les tiens pas, je suis inconscient, ma mère, un trou noir, j'émerge, je tombe dans la réalité, le bord de la table me fait mal, ne joue pas, ça brule, ça coupe, tranche, vrille, tape, perce, broie,
- Monsieur Martin, qui êtes-vous ?
Il m'agace le bot, j'ai répondu, je ne suis rien, néant, nada, quedal, zéro, niet, pffuit, je suis fatigué, je veux dormir, dormir, domir, dmir,
- Monsieur Martin, vous êtes le premier élément.
Elémentaire mon cher Watson, et les menteurs songent et les mensonges tueurs, et les messages mensongers, et les songes messagers, et les sondes dépravées. Tu veux voir mon crâne ducon ? Viens, je t'emmène faire un petit tour. Je me branle aux chiottes, ca te fait bander zéboulon ? J'écrase la tête du chat sous ma botte, ca t'excite connard ? C'est vrai, c'est faux, t'es une machine, viens dans mon musée des horreurs.
- Monsieur Martin, vous n'avez jamais fait cela, que faites-vous ?
Monsieur Martin il imagine R-6PO-truc-bidule, et il pense GZITT. Ca a une conscience une Singularité ? Tu veux sauver ton tas de déchet ? Collège, ah, c'est bon de chier, j'ai jamais baisé, elle est belle, elle m'ignore, elle ne saura jamais que j'existe, je veux crever, tuez moi ici, égarement, brume, où, quoi, quand,
- Monsieur Martin, vous devez vaincre vos folies !
Chapeau pointu ! Et hop dans ton cul. J'encule le monde, on a tous une phase comme ca, jusqu'à ce qu'on découvre son anus, l'humanité est dans la merde, je suis un papillon, papiiiiiilonnnn effet de meeeerde. La clef de mon trou dtc, l'humanité ira se faire voir, j'en peux plus, maman, BORDEL VIENT ICI, non ! Eh, petit bonhomme, tu veux une mousse ? BORDEL LAISSEZ MA TETE TRANQUILLE ! SORTEZ DE LA !
- Ce n'est pas possible Monsieur Martin, vous devez vaincre vos folies, vous avez un fils.
Fils de pute, elle s'est tirée, non, je l’ai chassée, j'ai pas de môme, ma vie est un désert, un putain de chantier, terrain miné, vient perdre une jambe chez papa. Elle s'appelle Aliosha. C'est son nick, et je nique, et je pique, coeur, carreau, trèfle. Où est ma chance ? Pourquoi ? Mes larmes coulent, pourquoi elle est partie ? Dis monsieur le robot, elle est où ma chérie ? Bonbon au miel et couette chaude, je me mitoufle, c'est pas un vrai mot, c'est un mot à elle, où elle est ? Je cherche, je trouve pas, je veux un câlin...
- Monsieur Martin, vous avez un fils, avec elle.
Elle a les yeux révolver, sur la tempe, j'appuie, elle peut crever, la salope, avec mon meilleur pote encore, qu'elle aille se faire tirer par les jupitériens, monsieur Re-re t'as une queue ? T'es qu'un gros gode nécrophile en vrai ?
- Monsieur Martin, vous avez un fils, avec elle.
Je suis enceinte. Tu mens. De toi. T'était avec lui. Je t'aime. Je t'aime. J'ai mal. Je n'écoute pas. Dégage. Je reste. Mon univers s'écroule. Pourquoi tu m’as fait ça ? Je n'ai rien fait ! Tu pleures. Mes larmes sont salées. Tu me laisses un gout amer. Mes bouteilles à l'amer, les jours se fondent, se noient, et les mois, et moi aussi.
- Monsieur Martin, vous avez un fils, avec elle.
ET ALORS ? J'AI BUTE CE SALE CON ! Un accident, juste ça, il est tombé dans l'escalier, il avait trop bu. Pour sûr qu'on a bu. Viens, faut qu'on parle, bois un coup, on parlera après, bois encore, on causera plus tard, bois toujours, je te pousse vers ta mort, bois finalement, pour oublier qui se tenait là. Je voulais pas le tuer, juste lui faire mal, comme il m'avait fait mal, avec elle. Je veux pas, je suis un tout petit garçon. J'ai dix ans et mon petit frère vient de casser mon château de sable. Il est méchant avec moi, pourquoi tout le monde est aussi méchant ? C'est beau le soleil qui se lève, je ne veux plus jamais me lever.
- Monsieur Martin, vous avez un fils, avec elle.
TA GUEULE ! Je l'ai jamais ouvert ton putain de courrier. Je l'ai mis dans le feu, je l'ai jamais ouvert, il était pas question que je l'ouvre, je l'ai pas vue ta PUTAIN DE PHOTO, il ressemble à mon papa, j'ai vieilli la photo, je dis que c'est moi, petit, la vie m'aime pas et je la déteste, Ally, enfonce moi ce pieu dans ce coeur trop vieux, laissez-moi, je t'Aime bordel !

Le déclic habituel, les vieilles odeurs de crasses, de vaisselle qui a trainé trop longtemps, les stores à moitiés baissés, et Elle est là. Comment est-elle rentrée ? Les clefs, évidement, Antoine ne les lui a jamais reprises. Il est là, il ne sait plus, ne sait pas. Un instant est passé, il se souvient, ou pas.
- Ally, mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Je... Arthur est dans la voiture. Il réclame son père.
- Je... je suis son père.
- Pourtant, il ne s'appelle pas Luke.
- Hein ?
- Ohlà, tu as une tête de déterré, qu'est ce qui t'arrive ? Ce n'est que moi tu sais. Je vais te laisser, je... je crois que ce n'était pas une bonne idée de venir... Mais il voulait te voir tu sais. Il a fait une rédaction, ce n’est que quelques lignes, mais il voulait que tu les lises.
- Attends... si... Je... Tu... avec lui... tu... tu n'avais rien fait, n'est-ce pas ?
- Lui ? Oh, lui... Non. Je n’étais pas bien ce soir là, tu ne voulais pas d’Arthur, et j’avais besoin de parler. Tu ne m’as jamais laissé le temps de te le dire. Je me suis endormie dans ses bras, parce que j’avais besoin de quelqu’un pour me protéger du monde, et que tu avais refusé d’être celui là. Mais il ne s’est rien passé.
- J'ai une vie à racheter. Non deux, trois... non, quatre. La sienne, la tienne, la mienne, et celle d'Arthur. Je... il ne faut plus qu'on se dispute. Je ne te l'ai jamais dit : je t'aime. Je t'Aime, je t'ai toujours Aimé. Du premier instant. Et je n'ai jamais cessé. Ne m'interromps pas ! L'avenir a une drôle de tronche, et les esprits de noël ne ressemblent plus vraiment à monsieur Marley, mais peut-être que je suis le premier élément. Tu me regardes, tu te dis que je suis fou. Peut-être que tu as raison, mais je crois que je peux changer, être quelqu'un de bien. Pour toi, pour lui, pour moi, pour eux. Et si moi je peux changer, toute l'humanité le peut. Alors, s'il te plait... partons ensemble, à trois, je t'Aime.
- Et il t'aura fallu cinq ans ? Tu es un idiot. Allez, viens, ton fils t'attends.

--
Onirian, pas moins fou qu'un autre.


  
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3 Déraille Robot - Maedhros (Mer 18 aou 2010 à 15:58)
3 Exercice 75 : Onirian => Commentaire - Estellanara (Ven 16 jul 2010 à 16:29)
3 trou dtc - z653z (Mar 4 mai 2010 à 14:49)
3 Commentaire Onirian, exercice n°75 - Narwa Roquen (Ven 2 avr 2010 à 22:19)


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