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 Commentaire Maedhros, exercice n°70 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 6 janvier 2010 à 23:44:55
"C'est la belle nuit de Noël
La neige étend son manteau blanc..."

C'est un conte de Noël, fait de nostalgique magie et de romantisme désuet, situé dans la ville idéale pour ce sentimentalisme délicat: Vienne...
"Si je t'écris ce soir de Vienne..."
Vienne peuplée de fantômes, Vienne à tout jamais hantée par la splendeur d'un passé révolu, Vienne accueillante mais décalée, incertaine, absurde...
C'est une longue histoire qui sort du cadre strict de la nouvelle, qui reconnaît la consigne sans s'y plier, qui se perd et se retrouve dans les méandres d'une réflexion sur le souvenir, l'amour et l'oubli ("il y a tant de choses qu'on oublie..." : ce paragraphe est un petit bijou). Bref, pour amateurs.
Mais pour ces amateurs, c'est une histoire à savourer mot à mot dans votre fauteuil préféré, ou sous votre couette la plus moelleuse, agrémentée d'une boisson chaude - ou forte, à votre gré. Le dépaysement est garanti: exotisme discret, charme baroque, atmosphère envoûtante et poussiéreuse... comme dans une brocante de village, un grenier interdit ou un très vieux livre de cuisine.
C'est un peu long à démarrer, mais cette lenteur même permet de construire une ambiance trouble, ambivalente. Les allusions constantes à la mécanique quantique sont juste assez dérangeantes sans pour autant agacer le lecteur lambda qui ne dîne pas tous les soirs avec Heisenberg et qui a toujours trouvé très surfaite cette histoire de chat dans la boîte.
Les ruptures de rythme, incessantes, entre la réflexion de cet auteur passablement perdu dans sa vie et l'action présente et surprenante, sont une excellente accroche: cela induit une sorte de frustration qui malmène le lecteur et le rend plus attentif.
Dans ce décor de carte postale se déroule un étrange ballet de fantômes, mystérieux mais bienveillants, et on se sent basculer lentement dans des sables mouvants oniriques. Mozart, Goethe, Polanski, Freud, Baudelaire...et tous les autres, que les fans de Maeedhros ont reconnu au premier indice, ce qui leur permet de regarder avec une condescendance affectueuse ce pauvre héros qui se débat entre les griffes d'un subconscient castrateur...
La problématique fait écho à la phrase de St Ex: "On est responsable de ce que l'on apprivoise", tout en nous martelant entre les lignes que l'oubli est pire que la mort. Mais n'est-ce pas pour cela, au fond, que nous écrivons?
Histoire en boucle, où le ressuscité n'est pas celui auquel on s'attend de prime abord. Mais on est content quand même pour lui et on a envie de lui dire "bienvenu chez toi".

Quelques détails:
- "ceux qui sont à l'extérieur du cadre, qui se s'impliquent": faute de frappe
- "Une indéfinissable proximité sentimentale se dégage de ces allées parfaitement alignées."Certes, c'est du Maedhros. Ca me laisse quand même perplexe.
- des années quatre-vingt: quatre-vingts
-bras tendus à l'horizontal: horizontale
-quand la folle course s'immobolise: formulation... contestable. La course, ça bouge. Ca peut ralentir, s'arrêter (action brève), mais s'immobiliser?
-les souvenir affluent: oubli de s
-essaies de tenir les promesses: essaie


Merci pour ce doux moment de rêverie où tous les auteurs se reconnaîtront. C'est totalemnt hors normes, trop long, trop cultivé, trop compliqué... bref, génial!
-
Narwa Roquen,qui va être en retard pour la 71...


  
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