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De : Indy's  Ecrire à Indy's
Date : Samedi 28 mars 2009 à 15:15:24
Je pense que ce texte peut être lu par tous. Il n'y a pas de boyau, tripe et autre truc particulièrment écoeurant.



« Tu dois m’oublier maintenant. Tout est fini. Je pars et cette nuit, je serais mariée. Tout est fini. »

Il y avait des sanglots dans sa voix, des regrets, de la souffrance, de la peur, mais le plus malheureux était cette détermination nourrit de désespoir qui pesait sur chacun de ses mots et noyait l’or de ses yeux. Comme la chaleur en cette fin d’après-midi d’été étranglant les mouvements de la mer, les nuages orageux encombrant le ciel et les esprits, les larmes alourdissant ses paupières.
Le vent balayait sa chevelure et gonflait son voile nuptial, qui en cette heure apparaissait comme l’aura enveloppant un spectre. Un spectre qui le hanterai toute sa vie...

« Comment pourrai-je t’oublier, s’il m’est déjà impossible de penser à autre que toi ? »

« Tu dois cesser de penser à moi, et si cela t’es inconcevable, blesse toi. »

Elle sortit une dague de son corsage, instrument à la beauté et au raffinement macabre.

« A mes cotés, seule la mort t’attend. Alors, à chaque fois que ton esprit me rappellera à toi, entaille ton bras. Je serai ton malheur, je deviendrai ta douleur, tu me détesteras, me mépriseras... Puis m’oublieras. »

Elle prit sa main et y déposa la dague, puis s’éloignant de la falaise, elle emprunta le sentier du rivage. Elle s’arrêta un instant et sans se retourner, murmura :

« Je t’en prie, tu dois m’oublier. Je ne veux pas que tu meurs. »

Il ne l’a revit plus. Elle était à jamais perdue au delà des mers, sur une terre qu’il ne pourra jamais fouler. Il observa le départ de son navire, et lorsque l’horizon trancha les voiles, il prit la dague et délicatement, lui fit embrasser son bras. Le sang perla immédiatement. L’espace de quelques secondes, la douleur envahissant son esprit lui fit en effet oublier sa belle. La lame était bien plus aiguisée qu’elle n’y paraissait, il n’eut aucun besoin d’appuyer, elle glissa naturellement sur sa chair, suivit d’un cortège écarlate. L’entaille était nette, profonde, brûlante. Ses membres se crispèrent, il serra les dents mais ne fit rien pour atténuer la douleur. Elle était un soulagement, un exutoire nécessaire. Il essuya la dague puis la rangea comme s’il s’agissait d’une précieuse relique, mais n’épongea pas le sang de son bras. La souffrance le possédait, le sang était la chaîne de sa geôlière, la marque de sa toute-puissance sur lui, sa créature.
Chaque matin, dès que le soleil parvenait à se frayer un chemin vers son esprit engourdit, il tendait la main vers le reflet de son amour et s’en lacérait. Parfois, il gémissait, mais jamais il ne se plaignait. Ce rituel se répétait une quinzaine de fois dans la journée. Il pensait à Elle bien plus de quinze fois, mais il ne lui était pas toujours possible d’ « oublier ». Lui, pauvre homme solitaire, à l’allure si singulière, si propre aux héros déchus, aux princes exilés, aux âmes esseulées, aux coeurs brisés. Lui, qui avait tant de mal à se mêler aux autres, impressionnait par la gravité de son visage, l’immensité de son chagrin, que ses yeux gris-bleu peinaient à retenir et par son statut et sa renommée en tant que chevalier. Comment aurait-il pu se blesser devant ceux qu’il devait protéger, guider? Pouvaient-ils comprendre que leur chevalier préférait souffrir à ressentir ? Qu’à dire vrai, ressentir était au delà de toutes souffrances imaginables, au delà de toutes tortures physiques, que la Cruauté elle-même pousserait un cri d’effroi et demanderait pitié pour lui, si elle avait pu comprendre. Mais personne ne le pouvait, car plus personne en ce monde n’aimera avec une telle intensité. Le coeur n’est pas constitué pour contenir une telle puissance, comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, reste un mystère.

Un combat, voilà ce qu’il espérait. C’était avec plaisir qu’il croisait le fer et laissait son adversaire le malmener. Il était un maître d’armes hors pair, aussi le duel ne durait jamais bien longtemps. Dès que l’ennemi était parvenu, par ses soins, à faire couler son sang, il mettait fin au combat d’un prompte mouvement d’épée.

Il arriva une fois que l’entaille fut trop légère, pas assez profonde pour oublier. Il n’en ressentait que quelques élancements lui provoquant de courts spasmes. Le coup avait pourtant fait voler son heaume. Il ne le remit pas, attendant une attaque plus sérieuse. Elle ne se fit pas attendre, le guerrier en face s’exprimait à la hache. Il leva son arme et l’abattit sur le cou du chevalier. Cependant, il ne le toucha point, une volée de flèches le transperça avant. Comme débarquant du ciel, des elfes à la grâce angélique, affleuraient de tous parts. Le chevalier déposa arme et s’agenouilla devant les Seigneurs Ethérés. Ceux-ci l’encerclèrent, et le plus grand d’entre eux s’avança à lui.

« Nous sommes en quête d’un chevalier répondant du nom d’Adone. Etes-vous celui que nous recherchons ? »

« Je suis celui-là même, mon seigneur, et répondrais à vos attentes aussi promptement que le souffle de vie me le permettra. »

« Fort bien, car ce que nous réclamons de vous est une dette de sang. Notre Reine, au soir de ses noces, s’offrit à la mer.» Sa voix se voila. «J’étais auprès d’elle, lorsqu’elle disparut. Elle semblait si triste, désemparée de quitter les terres mortelles. Je tentai de lui faire comprendre qu’elle ne perdait pas tout, et ce qu’elle laisserait n’était rien face à ce qu’elle aurait trouvé en notre monde. Elle me répondit, et je lus en cet instant les premières notes de folie, qu’ « Il était devenu Tout pour elle ». Elle était comme ensorcelée, torturée et se mit à courir sur le pont avant d’enfouir son âme dans l’écume de la mer enragée. Le nom qu’elle pleura dans sa chute, fut le vôtre. »

Le chevalier s’était mis à trembler de tous ses membres. Il fixait l’elfe, l’air hébété.

« Morte ? »

Les cicatrices, les une après les autres, délicatement, s’ouvrirent, déchirant tendrement la chair de ses bras, de ses jambes, de son torse. Sa tunique s’empourpra, ainsi que ses yeux et sa bouche. La caresse insidieuse du vent sur les plaies ouvertes ou le tissu s’accrochant aux lambeaux de peau lui coupèrent le souffle. De violentes convulsions le jetèrent face contre terre et il cracha une frénésie d’hurlements et lugubre liquide. Son sang était devenu un dragon indomptable fuyant son corps en crachant souffre et flammes sur son passage. Il éprouvait les affres des pires brûlures et l’effroyable angoisse des grands noyés en même temps. Les elfes, petits oiseaux apeurés, s’envolèrent loin de la tragique scène. La douleur ne lui laissa aucun répit avant son trépas, désormais, c’était elle, sa Reine.


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2009-03-29 01:04:39 

 auto-mutilationDétails
Je trouve étrange que les elfes mettent autant de temps (j'ai l'impression que ça dure au moins plusieurs mois) à le retrouver.

La fin est un poil gore mais je suppose que les lecteurs de ce forum sont suffisamment âgés pour supporter les quelques détails.

En parlant de détails....

"Je ne veux pas que tu meurs" -- meures
"au delà" -- au-delà
"qu’il ne pourra jamais fouler" -- j'ai un doute, ça sonne moyen
"suivit d’un" -- suivie
", guider?" & "mer.» Sa voix se voila." -- la règle c'est : signe double, espace double.
"tentai de lui faire comprendre" -- tentais
"La caresse insidieuse du vent sur les plaies ouvertes ou le tissu s’accrochant aux lambeaux de peau lui coupèrent le souffle" -- c'est correct mais je pense que tu voulais écrire "où"
"et lugubre liquide" -- il manque quelque chose

Sinon, on a envie de savoir comment, et quand, son calvaire va se terminer alors que tu n'écris pas à la première personne.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-01 23:50:36 

 Commentaire Indy's, exercice n°57Détails
Tu as bien respecté la consigne. L'idée de remplacer une douleur morale par une douleur physique est classique mais bien développée. L'histoire se tient, elle est courte mais bien construite, et c'est romantique à souhait.
Il y a beaucoup de fautes d'orthographe, dont quelques unes ont été relevées par z653z; il y a aussi quelques maladresses:
- Comme la chaleur en cette fin d'après-midi etc..: qu'est-ce qui est comme la chaleur? La détermination? Le malheur? Ce n'est pas clair.
- à chaque fois: chaque fois
- Lui, qui avait tant de mal à se mêler aux autres...: la phrase est un peu trop longue, et après la subordonnée relative à "chagrin", on s'attend à un point et tu repars sur un "et" , c'est désagréable.
-le plus grand... s'avança à lui: vers lui, ou jusqu'à lui
- un chevalier répondant du nom: au nom
-... qu'elle ne perdait pas tout, et ce qu'elle laisserait: et que ce qu'elle laisserait
- la caresse insidieuse... ou le tissu...: moi j'aurais dit "et"...
-une frénésie d'hurlements et lugubre liquide: de hurlements; et après, effectivement, il manque quelque chose

Mais ce n'est que de la technique, et la technique ce n'est qu'une question de travail, donc tout va bien. L'histoire est jolie, et c'est tout ce qui compte. Ah, au fait, il lui faut un joli titre! Persévère, ça en vaut la peine!
Narwa Roquen,mère fouettarde, mais c'est pour ton bien (elles disent toutes ça!)

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2009-04-02 22:47:10 

 Romantisme sanglantDétails
c'est marrant j'ai pas l'habitude de voir autant de goritude dans les histoires d'amour :p
J'aime le style et le scénario, c'est intéressant, captivant, on lit d'une traite. Bon, on s'arrête parfois pour dire "suivi "ie" pas "it" ", "avec un s", "avec un t", c'est vrai que c'est dommage, mais ce sont des détails et tu as du talent! Encore, des textes, encore!! ;)

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Indy's  Ecrire à Indy's

2009-04-05 22:44:36 

 Ah que l'amour est cruel!Détails
Merci d'avoir pris le temps de commenter mon texte, cela m'aide beaucoup. Pour les fautes, effectivement, c'est un sérieux problème. J'y travaille, je me replonge, dans mes bouquins d'orthographe, conjugaison... Malheureusement je trouve peu de temps et il risque d'en passer pas mal avant que vos dents ne cessent de grincer sur un de mes textes, donc par avance, je m'en escuse.
Comment ses souffrances se terminent? De la façon la plus naturelle possible, à sa mort. Et quand, hum vu la quantité de sang qu'il perd, à la fin du texte, ce n'est plus qu'une question de minutes, voire de secondes.
En ce qui concerne les elfes, en relisant mon texte, il est vrai que plusieurs mois semblent s'être passé. Mais en vérité, un mois au grand maximum. Le supplicié n'aurait jamais pu tenir aussi longtemps, quinze coupures profondes par jours, sans compter celles de la nuit... Après effectivement les elfes ne sont pas venus le chercher tout de suite. Dans le principe, ce sont des êtres réfléchis, justes et sages. Une telle décision n'a pu être prise à la hâte. Ils étaient en route pour leur terre, là-bas l'annonce de la mort de la reine a été faite. Puis un conseil a été réuni afin de décider si, dans ce cas assez délicat, une dette de sang était juste ou non. Ensuite, le temps de la traversée...
Voilà, si vous avez d'autres questions ou remarques, n'hésitez pas.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-15 22:44:44 

 Saignée amoureuse.Détails
Une idée originale, un brin sadique quand même que cette proposition faite par la reine fugitive à son amant pour qu’il puisse dominer sa fatale attraction.

"Remplace la douleur de mon absence par la douleur physique que tu t'infliges" : tel est le marché que passe la reine à son chevalier. Elle est assez sauvage cette reine Elfe qui condamne son amant à une perpétuelle recherche de la souffrance. Mais j’aime bien ces amours bizarres et ces situations improbables !

La consigne est observée. Il y a des images qui m’ont plu : « ...noyait l’or de ses yeux », « les Seigneurs Ethérés », « Les cicatrices, les une après les autres, délicatement, s’ouvrirent, déchirant tendrement... ».

Au rang des autres remarques, une mise en phrase sans doute perfectible (« comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, reste un mystère », « s’exprimait à la hache » « petits oiseaux apeurés »), mais comme le dit Narwa, cela vient en persévérant ! Presque tout a été dit sur l’orthographe.

Il reste que le plus important est de participer et de faire vivre tous ces personnages qui ne demandent qu’à fouler les décors les plus tarabiscotés que nous pouvons leur imaginer ! Alors, viens jouer avec nous, il y a toujours une place disponible !

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-14 17:40:44 

 Exercice 57 : Indy’s => CommentaireDétails
J’aime bien ce texte court, qui dégage un style certain, malgré pas mal de petites maladresses et fautes d’orthographes. L’idée de base est agréablement sado-masochiste et la dernière scène est assez poétique. Tu veux dire que la douleur était sa reine ? Cela aurait pu être plus claire.
Je te propose quelques améliorations que tu es, bien évidemment, libre d’accepter ou pas : il faudrait un titre. Pour l’orthographe, voici ce que j’ai relevé :
- détermination nourriE
- spectre qui le hanteraiT
- Comment pourraiS-je
- si cela t’esT inconcevable
- A mes cÔtés
- Il ne lA revit plus
- sur une terre qu’il ne pourraIT
- son esprit engourdi
- plus personne en ce monde n’aimeraIT
- répondrai à vos attentes
Du point de vue des formulations, il ne faut pas pêcher par excès de concision.
« s’il m’est déjà impossible de penser à autre que toi » : « à une autre qu’à toi » ou « à autre chose qu’à toi », je pense.
J’ai relevé de curieux emplois de phrases nominales mais bon, c’est un style.
« Le coeur n’est pas constitué pour contenir une telle puissance, comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, reste un mystère. » : Cette phrase est complexe en l’état. Je la scinderais en deux : « Le coeur n’est pas constitué pour contenir une telle puissance. Et comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, resterait un mystère. »
« le guerrier en face s’exprimait à la hache » : ça c’est rigolo ! Il s’exprime avec une hache, un peu comme Zogrot l’orc, hihihi !
« des elfes à la grâce angélique, affleuraient » : tu as sans doute voulu dire « affluaient ».
« Le chevalier déposa arme » : les armes.
« Les elfes, petits oiseaux apeurés, s’envolèrent » : je ne sais pas pourquoi, j’aurais mieux vu « les elfes s’envolèrent comme de petits oiseaux apeurés ».
Hormis cela, j’aime bien l’ambiance qui se dégage de ton texte.

Est', c'est reparti.

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