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 WA-Exercice 9 - Présentation de trois personnages Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Vendredi 24 octobre 2008 à 18:20:51
J'ai écris un premier texte que j'avais prévu initialement de poster mais... ne le trouvant pas à la hauteur je l'ai completement réécrit. Voici donc la seconde mouture (et vous devriez me remercier de vous avoir épargné la première ;-p)

---

Vous ne connaîtrez pas mon véritable nom. Apprenti assassin, je suis au service de mon maître depuis maintenant trois longues années. Ce contrat est le dernier qu’il me faut accomplir pour devenir à mon tour maître assassin. Je suis encore loin de l’honneur suprême de devenir Faiseur de mort, mais chaque lame, chaque poison, chaque souffle m’en rapproche d’avantage.
Comme il est de coutume dans ma profession, l'exécution d'un contrat s’accompagne d’une signature particulière. La mienne m’a offert mon nom. « Le Lettré », car lorsque est retrouvé le corps de celui dont j’ai pris la vie, une lettre, hommage posthume aux derniers instants du condamné, est à son coté. Ce que l’on sait moins, c’est qu’en réalité, deux lettres sont écrites, et vous lisez présentement la première d'entre elle, celle qui ne doit jamais être vue, celle qui accompagne ma découverte de la victime.
Ces mots sont ma faiblesse, me livrer ainsi au monde, n’est-ce pas indécent ? Quand certains de mes confrères noient leurs doutes dans l’alcool où la luxure, j’étanche par ce biais ma soif de confession. Quelques protections élémentaires posées sur mes parchemins m’assurent que, le cas échéant, ils seront détruits avant d’être lu par qui ne le doit pas.
Bien que cela soit amené à changer très prochainement, je ne suis encore qu’apprenti. Les usages diffèrent sur ce point mais mon maître considère que seul un membre confirmé de la guilde peut choisir lui-même les contrats pour lesquels il désire s'engager, car alors, c’est son honneur et sa vie qu’il met en jeu. Pour la dernière fois, le choix de mes victimes lui est revenu.
Aujourd’hui, les élus ne sont rien moins que le Prince Lani en personne, et sa promise, Dame Alenista, princesse héritière d’un royaume lointain. Etrangement, je ne sais encore qui je devrai plonger dans le sommeil. Lui, elle, eux ? Je n’ai eu en guise d’instructions qu’un billet couvert d’une écriture fine et élégante, délivrant un message sibyllin : me rendre à la réception organisé en l’honneur de notre future reine pour la présenter aux nobles ; observer, apprendre, et comprendre ces deux personnages. Une invitation officielle accompagnait ce billet. La suite me serait donnée sur place.
Le soleil commence à courtiser l’horizon, il est temps de partir.

* * *


J’ai visité de nobles demeures et de sombres cloaques, quelques châteaux et une chaumière. J’ai même eu l’occasion d’officier ici, une fois, dans une des chambres du grand Palais. C’était il y a moins d’un an, mais alors mon introduction n’avait pour le moins rien... d’officiel. Aujourd’hui, c’est avec les compliments du portier et les sourires quelque peu figés des gardes que je suis rentré. L’on m’a accompagné personnellement jusqu’aux portes de la salle de bal, une immense pièce ovale, aux murs ornés des portraits des rois d’autrefois et de tapisseries relatant leurs faits glorieux, réels ou imaginaires. Tous les nobles du pays et nombres de ceux des royaumes voisins se côtoyaient dans une cordialité légèrement forcée mais remarquable. A leurs cotés, discret et redoutablement efficace, une armée de serviteurs arpentait les lieux, proposant rafraîchissement exotiques ou mets délicats.
Ma préférence a toujours été à la solitude et aux découvertes discrètes, mais l’étiquette a été une discipline importante de ma formation quoique probablement l'une des plus difficiles à rendre naturelle.
En attendant le couple princier, j’ai déambulé parmi ces personnages, questionnant ici ou là, testant l’une ou l’autre personne à l’aide d’une remarque un peu osée ou d’une ignorance légèrement exagérée. Il est presque effrayant de se rendre compte à quel point de parfaits inconnus peuvent vous faire confiance pour peu que vous sachiez un minimum les amadouer. Un mimétisme discret, une tenue soignée, un compliment lâché sans en avoir l’air et se sont les vannes des confidences qui s’ouvrent en grand.
Les rumeurs sur la rencontre du Prince et de Dame Alenista dont j’avais eu quelque échos avant ma mission se trouvaient être fort en retrait de la réalité affichée par les nobles. Parti à la tête d’une grande expédition pour reprendre contact avec les terres situées au nord de Mirë-Mean, la forêt maudite, le prince Lani est revenu sans ses hommes, mais avec l’héritière du plus grand conté de Mar’Ini’Uyn. De pittoresques histoires sur la façon dont les arbres firent disparaître un à un les membres de l’expédition, mêlant maladies, poisons ou folie, ponctuent généralement ce récit qui se finit invariablement sur la description d’un combat fabuleux entre le prince et d’improbables créatures dont l'enjeu n'était rien moins que la vie de celle qui est devenue depuis l’élue de son coeur.
Pour en avoir longé la lisière, je sais que les dangers de ces bois sont bien réels. Mais qu’un homme seul, si doué fut-il, ait pu survivre dans cet endroit où les meilleurs forestiers ne se risquent jamais me semble au mieux... improbable. A plusieurs reprises j’ai demandé ce qu’une femme visiblement sans protection faisait en ces lieux, mais à part quelques vagues explications sur un talisman capable de la protéger des effets néfastes de l'endroit et des raisons de présence hasardeuses et sans réel fondement, personne n’a su me répondre.
Cette histoire rocambolesque mis à part, il semble que la plupart des invités aient une excellente opinion du prince lui-même. Les dames affirment qu’il est l’homme le plus charmant qui soit. Un vieux général m’a confié que ce prince là était capable d’écouter avant de prendre une décision et qu’une fois celle-ci prise, il s’y tenait ! Un discours légèrement imbibé d’alcool, j'en conviens, mais plein de fierté. Les domestiques que j’ai questionnés m’ont quant à eux affirmé que leur maître était bon et juste. Avec un peu trop d’empressement ? Probable, mais il n’y avait pas dans leur yeux la rancune des êtres traités sans égard.
Recueillir des informations sur dame Alenista fût en revanche nettement plus ardu. Seule une des courtisanes avait eu le loisir d’échanger quelques mots avec elle, et la jalousie à peine contenue dont elle fit preuve vaut plus que toutes les descriptions du monde.
Une tension vient de parcourir la salle. Il est temps que je pose ma plume et que j'aille remercier mes hôtes comme il se doit.

* * *


J’ai compris la jalousie mentionnée plus tôt. Dame Alenista est tout simplement envoûtante. Nulle femme de ce pays ne l’égale en beauté, en prestance, en grâce. Ses mots sont une caresse, ses paroles un nectar interdit. Alors qu’elle est repartie depuis quelques minutes à peine, je réalise combien il me sera difficile de la tuer ; si j’ai à le faire... Au fil des années, j’ai appris à côtoyer la mort et à vivre en paix avec cela. Mais détruire le beau m’est autrement plus difficile. Elle est grande, élancée pourrait-on dire. De longs cheveux noirs, une robe couleur de brume, la princesse éclipsait sans effort celles que l’on ne pouvait décemment plus appeler rivale. Le prince se tenait à ses côtés en tenue d’apparat. Le torse bombé et veillant farouchement qu’on ne manquât pas de respect à sa partenaire, il tentait avec un succès mitigé de ne pas paraître moins glorieux que sa compagne.
J’ai réussi, l’espace d’un instant, à déporter mon regard sur le vieux roi qui ne gouverne plus guère depuis des années, il avait de l’amour pour son fils et semblait sincèrement heureux pour lui, et presque étonné par certains cotés.
Mais j’en oublie presque l’heure. La lune est haute maintenant et je dois être à l’endroit convenu et à l’heure dite si je veux découvrir la fin de cette histoire.

* * *


S’il me faut la tuer, j’utiliserai du poison, pour ne pas nuire à sa beauté.

--
Onirian, apprenti-assassin.


  
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Réponses à ce message :
3 Le facteur sonne toujours deux fois! - Maedhros (Sam 1 nov 2008 à 13:04)
3 Commentaire Onirian, exercice n°9 - Narwa Roquen (Mar 28 oct 2008 à 18:18)


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