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 WA-Exercice 5 - Réponse "Haine violente" Voir la page du message Afficher le message parent
De : Onirian  Ecrire à Onirian
Page web : http://oneira.net
Date : Mercredi 3 septembre 2008 à 14:32:34
Voici la suite de l'exercice 4. Pour plus de facilité de lecture, j'ai repris le texte de l'exercice 4 (que j'ai corrigé au passage, suite aux judicieuses remarques de Narwa Roquen et Elemmirë.

Wa4 :
Je vais t'égorger de mes propres mains ! Je veux voir tes entrailles répandues sur le sol, et je veux les piétiner. Je veux t'entendre hurler et agoniser ! Je veux...

Me trahir, moi... Moi qui ai mené la nation à son apogée ! Moi qui ai transformé des paysans pleutres en fiers guerriers. Sur les ruines d'un empire, j'en ai bâti un plus grand encore, et toi tu...

J'étais là au temps de l'oppression, te souviens-tu ? A l'époque ma vie se résumait à aider un père sans envergure, simple marchand dans un monde trop grand pour lui. Quand les soldats de l'empereur sont venus raser le village, j'ai pris les armes, j'ai crié, je me suis débattue, mais je les ai soulevés, tous, à bout de bras. Le village a pris les armes, et j'ai vaincu.
Et toi, tu étais là aussi... Tu m'as vue, tu m'as félicitée, tu m'as acclamée comme tous les autres !
Et quand j'ai réuni tous les villages du sud, les exhortant à se battre, alors que personne ne croyait que l'on pouvait rivaliser avec le grand bataillon ? Tu te tenais debout, fièrement, à mes côtés, et là encore j'ai arraché une victoire !

Alors le pays tout entier s'est levé avec moi pour faire front à l'empereur et à sa Première Armée. J'ai frappé, j'ai tué, j'ai saigné aussi, mais à la fin, je suis restée debout, et la grande, la terrifiante, l'invincible Première Armée n'est plus.

Le pays tout entier m'a faite reine, impératrice, Déesse !
J'ai pourchassé l'empereur à travers les sept continents, et ils sont tous devenus mien, sauf le dernier. Et aujourd'hui, le jour où ma victoire aurait dû être totale, tu me tues. Tu me jettes dans un cachot comme une vulgaire voleuse. Ah, elles sont belles tes paroles, "tes gens meurent par millions". Et alors ? Moi, j'étais dans leurs rangs. Moi aussi je faisais partie de cette masse grouillante, moi aussi j'ai souffert, mais moi, j'ai survécu ! Je hais les lâches, j'exècre les faibles, je maudis les incompétents. J'ai combattu en première ligne dix fois plus que chacun d'entre eux, et je vis encore. Ceux qui meurent à la première bataille n'étaient pas dignes de vivre. Au lieu de gémir, ceux qui ont faim devraient se battre pour survivre, car c'est là l'unique voie.

Et toi ? Pourquoi m'as-tu trahie, fils de chacal ? L'empereur était un homme profondément mauvais, alors je l'ai traqué et j'ai pris sa place. A l'heure de nos débuts, tu me soutenais sans réserve, pourquoi cet acte héroïque est-il subitement devenu un crime impardonnable ?

A moins que tu n'aies toujours été un traitre, une infâme créature qui me laissait prendre les risques, pour obtenir le trône sans te battre, tout à la fin. Un pari risqué mais habile... Je n'ai jamais fait confiance qu'à toi, cela a été ma seule erreur. Mais je sortirai de ce trou, dussé-je briser les murs avec mes poings, et je te tuerai, parce que tu es comme tous les autres... Non. Tu es pire que les autres. Je te hais désormais autant que je t'ai aimé, et je ne savais pas qu'il était possible de haïr autant.


---
Wa5 :

Qu'ai-je fait ? Quel monstre ai-je crée. T'entendre ainsi vociférer, me cracher ta haine au visage, me promettre une mort douloureuse et un million de tortures... As-tu seulement songé à combien il m'est douloureux de te voir ainsi ?
Je me souviens bien du temps de l'oppression comme tu l'appelles. Le monde était injuste à l'époque, je te l'accorde volontiers. Et j'admets tout autant que tu m'as impressionné quand tu as soulevé le village pour qu'il repousse les soldats. J'ai vu ta fureur au combat. Tu parlais de liberté, d'un monde meilleur... Tu nous as sauvés ce jour là, avec ta haine d'un ennemi sans pitié pour unique étendard.
Là se trouve mon erreur, mon crime, ma dette. Tu voyais grand... Dès le début, tu as visé l'empereur. Alors je t'ai soutenu, sans réserve. Je t'ai encouragé, je t'ai affirmé ma conviction que nous pouvions gagner. Mais surtout, j'ai tout fait pour ne pas voir que déjà, ton coeur se corrompait. Le sang te rendait forte. Je me suis menti, encore et encore, pour croire qu'une fois la menace écartée, tout redeviendrai comme avant.
Comme avant...
Tu as soulevé le pays contre un tyran, mais tu oublies de mentionner les chefs de clans récalcitrants que tu as fait assassiner. "Pour un monde meilleur" répétais-tu à l'envie. "C'est un mal nécessaire". Mais suivre le sentier de la gloire, quand il est jonché de cadavre, c'est suivre la voie du mal. Chaque jour j'ai observé ta lente transformation, et chaque jour je me disais, tout ira mieux quand l'empereur sera tombé. C'est de sa faute à lui toutes ces horreurs, pas la nôtre.
Et tu as vaincu la Première Armée. Lorsque tu clames l'avoir fait seule, je peux le jurer sur ma vie, ce n'est pas de la vantardise. Quel spectacle... Quelle beauté glaciale ! Je ne sais combien de coeurs tu as transpercé ce jour là, mais la peur que tu provoquais chez tes ennemis n'avait d'égal que la terreur que tu inspirais à tes alliés.
Quel prédicateur stupide t'a alors proclamé Déesse ? Peu importe. De ce jour, tu as perdu la dernière trace d'humanité qui te restait.
Et ta prétendue libération des peuples alors que tu pourchassais l'empereur ? Un massacre sans nom, un chemin sanglant de larmes et de destructions...
J'exècre ma lâcheté, tu vois, il nous reste au moins ça en commun. Pourquoi n'ai-je pas agit plus tôt ? J'étais à tes côtés, je n'ignorais rien de tes plans... Maintenant que j'y repense, je crois que ce qui m'a retenu si longtemps, c'est le souvenir de ton amour. Tant que je ne m'opposais pas directement à toi ce souvenir-là restait vivant. Je pouvais me bercer des maigres gestes d'affections que tu me témoignais encore... Désormais ton regard est plus dangereux qu'un poignard empoisonné.
L'empereur était mauvais, mais tu es pire. J'ai agis trop tard, et mon acte désespéré n'aura laissé qu'une seule nation libre, mais de là, je veux croire qu'un espoir peut renaitre.
Je suis aussi coupable que toi, ô mon amour, ma reine, ma déesse. Je partagerai ton prochain repas, et ce sera mon dernier cadeau, le repos éternel pour deux âmes torturées.
Je t'aime.

--
Onirian, qui n'est pas tyran.


  
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