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 Commentaire Estellanara, exercice n°33 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Samedi 22 mars 2008 à 12:12:44
« Ce n’est pas complètement épistolaire mais c’est le même genre. »
Le même genre... mais pas la même chose. La lettre suppose un échange, une relation à l’autre, un Autre. Cette dimension-là est totalement absente. Je dois dire loyalement que ça n’aurait pas du tout convenu à cette histoire, qui est celle d’une solitude extrême. Mais il y a d’autres histoires...
Donc c’est le portrait hyperréaliste d’une adolescente dépressive, dans un contexte socio familial difficile, et qui, à la suite d’une rencontre avec un être imaginaire – ou une hallucination - finit par se défénestrer.
L’ensemble est parfaitement cohérent, le langage de l’adolescente est bien rendu, la situation plausible. La technique est parfaitement maîtrisée. L’ambiance est, je l’ai dit, hyperréaliste, sans fioritures. C’est l’horreur quotidienne disséquée sans concession. Pas la moindre lueur d’espoir, pas le moindre projet souriant, tout tourne autour d’une vie mortifère et d’une mort libératoire. Même « l’ami » ectoplasmique, pour apaisant qu’il soit, est vecteur de mort. L’apparition progressive et de plus en plus précise de ce dernier est bien décrite.
Cependant mon impression d’ensemble est plutôt mitigée ; en tant que lecteur lambda, je trouve le texte pénible, de par son extrême violence à laquelle je ne trouve pas de justification. Par ailleurs, sur un site comme celui-ci, où les lecteurs sont en majorité jeunes, je suis assez réticente devant ce qui peut être interprété comme une apologie du suicide. Le format « nouvelle » ne laisse aucune place à l’explication, à l’élaboration, à la réflexion – et donc au détachement. On prend un coup de poing dans le ventre, c’est efficace, ça fait mal, d’accord, mais ma question est : à quoi ça sert ? Le lecteur ne peut même pas se retrancher derrière la satisfaction intellectuelle du petit intermède fantastique (ce n’est pas de la fantasy), parce que le contexte est trop prégnant, ni derrière l’esthétisme du langage puisque c’est du langage parlé, réaliste.
Nous parlons ici de littérature. Alors je te demande : que voulais-tu dire au lecteur ?
Narwa Roquen, perplexe


  
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Réponses à ce message :
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-22 19:13:17 

 Explications, attention spoiler !Détails
Dans l'article de Wikipedia sur le roman épistolaire était cité Le journal d'Anne Frank. Ce pourquoi je disais que j'étais quand même à peu près dans le thème. Je pense que l'important dans le roman épistolaire n'est pas la dimension échange mais bien le caractère réaliste que procure ce style.

Ce texte se veut fantastique. J'ai laissé un doute sur l'interprétation possible de la créature. Existe-t-elle réellement ? Est-elle un fantasme ? Gaëlle est-elle simplement morte ou la créature a-t-elle emmené son âme dans un monde où elle pourra enfin déployer ses ailes ? Comme le texte était à dominante réaliste, j'ai renforcé l'existence de la créature en lui faisant tuer le beau-père, qui n'a aucune raison "réaliste" de mourir à ce moment-là. Je suis surprise que tu n'aies pris en considération que le côté fantasme de la créature. Florence ne s'est pas forcément défenestrée. Rien ne dit que l'ombre n'existe pas et ne l'a pas emmenée dans une dimension plus agréable. La créature n'est donc pas obligatoirement "vecteur de mort".

La violence de mon texte se voulait porteuse d'un message, qu'apparemment tu n'as pas perçu. Il ne devait donc pas être clair. Flûte ! Figure-toi que j'ai visité à La Villette une exposition sur le suicide. J'ai été frappée que le nombre de suicides de jeunes soient aussi important en France et que personne ne s'en préoccuppe, de même pour l'anorexie qui est une maladie courante. Où est la prise en charge de cette jeunesse qui souffre ? Qui s'en soucie ? Chacun d'entre nous est confronté à cette réalité mais les pouvoirs publics ne semblent pas prêts à agir. Ce que je voulais, c'est attirer l'attention là-dessus, poser la question "mais qu'y a-t-il de si pourri dans notre société pour qu'autant de gens, et de jeunes, se suicident?" et que pouvons-nous y faire ?
Je ne sais trop comment corriger ce défaut de mon récit...

Les lecteurs ici sont jeunes mais à ma connaissance tous majeurs ou proches de l'être. Je n'ai donc pas de scrupules à proposer des textes violents ou un peu sexy. Sans compter que je travaille en ce moment les aspects émotionnels de mon style. De plus, chaque classe de lycée contient au moins une personne dépressive ou anorexique. Les jeunes sont donc déjà confrontés à cette réalité dans la vraie vie.

J'avais craint, effectivement, que cela passe pour une apologie du suicide. Ce n'est absolument pas le cas. J'y suis totalement opposée. Je considère que la vie est tout ce que nous avons et qu'il faut essayer absolument tout ce qui est possible de thérapie avant de songer à y mettre fin. C'est d'ailleurs un débat d'actualité.
Je ne sais pas comment modifier mon texte pour que cette impression disparaisse mais si quelqun a des idées, je prends.

Je suis désolée que tu n'aies pas perçu d'avantage la dimension fantastique. J'ai pourtant fait mon possible. Peut-être pourrais-je renforcer certaines scènes. Faire apparaître Gaëlle dans un rêve de Florence ? Non, ce n'est pas de la fantasy mais bien du fantastique, dans toute la définition du terme.

Même si le langage de la jeune fille était simple, j'ai quand même essayé de mettre quelques images.
J'espère t'avoir répondu sur ce que je voulais dire au lecteur. Je suis étonnée à nouveau que tu t'acharnes à vouloir me faire produire des textes à contenu, à message. Spécialement quand d'autres auteurs ici ne le font pas.
De la même façon, les remarques de Madame Plus me sont souvent destinées. Pourquoi moi ? Qu'il soit bien entendu que ça ne me déplait pas mais ça me met une pression d'enfer :o/

Je suis navrée en tous cas que ça ne t'aie pas plus. En encore d'avantage que cela puisse passer pour une apologie du suicide. Je vais réfléchir à une façon de corriger ça.

Est', glauque attitude.

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