Version HTML ?

Messages FaeriumForum
 Ajouter un message Retour au forum 
 Rechercher un message Statistiques 
 Derniers messages Login :  S'inscrire !Aide du forum 
 Afficher l'arborescence Mot de passe : Administration
Commentaires
    Se souvenir de moi
Admin Forum 
 Derniers commentaires Admin Commentaires 

 Le beau et la bête. Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Vendredi 1 fevrier 2008 à 14:14:03
Un clair obscur dans une campagne bucolique. Un drame se noue lentement, au rythme lent de cette vie rurale, pour retentir comme un coup de tonnerre. Avec des mots de tous les jours, où la technique se fait discrète (mais pourtant bien présente), tu dépeins la puissance du rapport affectif qui lie (qui unit ?) une chienne à son maître. Un lien affectif qui va remettre en question l’ordre des choses et qui les contraindra à fuir.

Sur la forme, la narration fait alterner les scènes dans un ordre non chronologique, mélangeant subtilement les passés plus ou moins proches et le présent. Je ne suis pas familier de la perception qu’ont les animaux du temps mais j’imagine que cela pourrait être ainsi qu’un chien se représente ce concept. Je me demande si ton premier paragraphe, celui qui marque la détermination de Moune, n’aurait pas été mieux placé s’il avait été inséré après celui qui commence par Germain... Peut-être... Du coup, tu aurais décrit une boucle parfaite puisque les deux moments présents auraient encadré les flash-back de la chienne. Mais bon, ce n’est qu’un avis. Tyson, Belle, Germain...ce sont les seuls noms que connaît la chienne, comme pour mieux démarquer son monde. Le reste, les autres, c’est indéfini, bien vu. J’ai trouvé aussi que le récit s’articulait en paragraphes cohérents qui permettent au récit d’avoir une respiration intéressante. Le style est toujours très bon, la narration à la 1ère personne du « chiengulier » sonne très juste, avec une concision qui illustre bien la différence de perception de l’animal. Finalement, je dis que c’est une chienne mais ton récit hésite... au début, je voyais plutôt un chien, dans son comportement, dans sa capacité à se battre... puis les accords têtus m’ont obligé à revoir cette première idée....

Sur le fond, l’histoire est belle et cruelle car domestique. J’imagine très bien que les vrais paysans ont un rapport à l’animal sans doute très différent de celui des citadins qui l’affublent d’un affect redoutable et d’une dose d’anthropomorphisme non négligeable. Il y a dans ce dévouement quasi viscéral de la bête pour son maître, cette foi qui donne le titre au récit, une dimension étrange et inquiétante. En effet, au bout du bout, Germain choisira de s’enfuir... pour ne pas faire face à ses responsabilités. Par deux fois, il aura détourné le fusil. Sa passivité ne souligne-t-elle pas qu’il aurait eu des pulsions de parricide non avouées et que sa chienne aurait été l’instrument de sa vengeance, une arme par destination? Il lui faudrait consulter un bon psychanalyste non ?

En définitive, un vrai récit qui s’inscrit dans une veine tragique, au sens grec du terme : le destin et la fatalité. A titre perso, j’aurais flingué miséricordieusement la bête... je ne vois pas bien l’issue de leur cavale! Mais bon, je ne suis pas très représentatif !

M


  
Ce message a été lu 6030 fois

Smileys dans les messages :
 
Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-01 17:00:02 

 DébutDétails
J'ai commencé par l'action ( interrompue pour ménager le suspense), parce que le chien est dans l'action. Après, quand il est obligé de ne rien faire, il rêvasse, les souvenirs affleurent... et il faut bien que le lecteur comprenne...
Il y a peut-être effectivement un certain désir parricide. Il y a aussi une certaine simplicité ( ce n'est pas péjoratif) - la vie, la mort, c'est comme ça.
Je ne sais pas si Germain fuit ses responsabilités. Moi je dirais qu'il les assume. Un être vivant le regarde, qui donnerait sa vie pour lui, qui dans sa logique animale lui a sauvé la vie, et qui ne bougera pas s'il tire. Il y a une force terrible dans le regard de cette chienne... Je ne sais pas ce que j'aurais fait à sa place. Je sais que Germain ne pouvait pas faire autrement.
Merci en tout cas pour tes commentaires attentionnés!
Narwa Roquen,qui aime les choses simples

Ce message a été lu 6013 fois
z653z  Ecrire à z653z

2008-02-11 16:12:14 

 responsabilitésDétails
En ne tuant pas la chienne, je pense qu'il assume (il en est responsable) le fait d'aimer un animal qui a tué un homme. Personnellement, j'aurais tué la chienne car elle aurait pu tuer quelqu'un de proche pour me "protéger"...

a+ :)

Ce message a été lu 6694 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2008-02-12 11:50:45 

 :)Détails
J'ai beaucoup aimé, vraiment. :) Je pense que oui, il assume ses responsabilités. et le fait qu'il s'agisse, comme tu le dis, d'un sujet qui traite de ces choses si simples, le rend d'autant plus touchant !

*clémence, qui s'embrouille, mais espère qu'on la comprenne ! *

Ce message a été lu 6375 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-20 14:17:28 

 AmoralitéDétails
Mon prof de philosophie me taxait d'amoralité car je lui soutenais que la vie des autres animaux a la même valeur que la notre. Et qu'ayant à choisir entre la vie de mon chat et celle d'un parfait inconnu humain, je prendrais probablement mon chat. Mais enfin, qui sommes-nous pour nous arroger ainsi le droit de vie et de mort, une supériorité aussi arbitraire, artificielle !? En quoi valons-nous mieux que les chimpanzés, phoques, iguanes marins... ? Je pense que c'est un peu de ça qu'il est question ici.
Le désir parricide serait bien naturel ici. Le père est un ivrogne violent, qui tabasse et tue à tour de bras. Il faut bien l'empêcher de nuire. Si la chienne n'avait pas bondi, qu'est-ce qui dit que le père n'aurait pas fini par tuer un humain ? La mère à coups de tisonnier ? Qui sait ?
De plus, ce n'est pas de tuer le chien qui fera revenir le père. L'acte de la chienne est certes discutable mais son intention était pure. Bon, OK, l'enfer en est pavé de bonnes intentions...
Je ne pense pas non plus que Germian fuie ses responsabilités. Le chien est effectivement un prolongement de lui-même. Et étant donné les circonstances, il ne peut pas dire que le chien aie totalement mal agi. Aussi, il assume et s'en va. Il fera sa vie ailleurs, avec peut-être un cauchemar de plus mais avec une amie à ses côtés.
Ce texte fait réfléchir en tous cas !
Certes, il doit en voir des choses, Germain, dans le regard de sa chienne. Cela dit, il a du voir des choses terribles dans celui de sa mère. Dilemme.
Tu as opté pour le happy end et j'avoue ne pas en être fâchée. Mais le récit se serait tenu aussi avec l'autre option, la chienne mourante jetant à son maitre un dernier regard d'adoration.

Est', amorale et fière de l'être.

Ce message a été lu 6263 fois


Forum basé sur le Dalai Forum v1.03. Modifié et adapté par Fladnag


Page générée en 2128 ms - 467 connectés dont 2 robots
2000-2024 © Cercledefaeries