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 WA, exercice n°30 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 17 janvier 2008 à 19:05:31
Autre exercice, autre dépaysement... Cette fois-ci, vous allez raconter une histoire dont le héros sera un animal, que bien entendu vous ferez parler à la première personne. Il y a trois difficultés dans cet exercice :
- vous ne devez pas écrire de bêtises, ce qui suppose de choisir un animal que vous connaissez bien, ou alors de bien vous documenter afin que tout soit plausible
- l’animal est dans l’instinct et le ressenti : il faut que votre écriture reflète cela
- vous écrivez du point de vue de l’animal : donc attention à employer un langage cohérent. Par exemple, un chat ne connaît pas le mot avion, sauf si son maître est pilote et qu’il a pu lui apprendre le mot ( en l’emmenant avec lui, par exemple ; mais même là, rien ne dit que le chat fera le lien avec la chose volante qu’il voit dans le ciel)

Prenez votre temps. Projetez-vous dans le corps de l’animal, regardez le monde par ses yeux. A mon avis, ça vaut une rencontre du 3° type...
Vous avez deux semaines, jusqu’au jeudi 31 janvier. Bon voyage !
Narwa Roquen, mi ange mi bête


  
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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-01-22 16:40:17 

 WA - Participation exercice n°30Détails
Hum...quelque chose de bien glauque... que les végétariens ou autres végétaliens détournent le regard...

Narwa l'a bien demandé : c'est une rencontre de la 3ème tripe...

:diable:
_____________

LA CHAIR DU REVE



Je me rappelle...

Noir... noir... manger.. manger... douceur et amertume... langueur sucrée et sirupeuse ...manger...manger... je pousse... je pousse mes frères autour de moi qui se pressent et me poussent... pour manger...encore manger... c’est si bon de manger... grignoter lentement la substance baveuse et déliquescente... au coeur de l’obscurité moite et douce... je pousse autour et je me contorsionne pour résister à mes frères qui poussent en silence et qui mangent comme moi...cela grouille et je creuse plus profond pour manger... grignoter...dans le noir silencieux avec mes frères tout autour...

Je suis né il y a peu de temps mais je mange et je creuse, je me contorsionne et je mange... car il faut bien manger là où je suis né... cela rentre et cela sort de moi si vite... je plante mes crochets sur la nourriture et je mords dedans... le temps presse.... mes frères me pressent dans le noir... j’entends toutes ces bouches qui grignotent... c’est une lente mélopée qui hante l’obscurité oui... manger... manger.... manger... car manger c’est vivre une minute de plus... nous sommes tous en train de nous goinfrer... c’est notre histoire... ni douleur ni plaisir... rien ne vaut sucer et grignoter finement dans l’obscurité moite et sucrée, doucereuse et violacée...

C’est ça notre monde... c’est ça notre vie... creuser plus profond pour aspirer ce qui est bon, ce qui est sale, ce qui est mort... mais c’est là où je vis, où mes frères vivent... dans le glauque et le putride... dans le noir et l’humide... je parcours des galeries immondes où j’avale en silence des sucs suintants... j’aime ça... nous aimons tous ça... nous ne parlons pas.. nous évoluons en dessous...conscience collective qui rampe en traînées blanches et brunâtres...

Nous vous connaissons...oui.. oui... nous vous connaissons... intimement... plus intimement que vous n’osez l’imaginer... je vous connais, je suis si proche de vous.... je me régale de vous quand vous êtes allongé en silence dans le noir... dans l’obscurité... et je tâte et je goûte... tout ce qui sort de vous... et je grignote vos rêves les plus secrets, ceux qui perdurent quand tout est achevé... mes frères sucent et coupent, taraudent et grignotent, comme moi...alors que vous êtes là, allongé sans défense comme au creux de votre pire cauchemar... je traîne sur vous doucement, goûtant ces lèvres qui ont embrassé... grignotant la masse molle qui a battu éperdument... cheminant derrière ces globes gélatineux et affadis qui ont vu le ciel auquel j’aspire... vous ne dîtes rien... vous ne dites plus rien quand vous êtes étendu là... dans le sombre et la terre...sous le drap de l’enfer.. oui, je vous connais bien... et j’aime ce qui reste de vous, ce qui suinte de vous, ce qui se détache de vous... comme mes frères, nous labourons votre chair dans le noir et vous ne dites rien... vous ne dites jamais rien dans mon royaume... je n’ai pas de mains et je n’ai pas de pieds... la piste baveuse que je laisse derrière moi est sinueuse... je mâche sans relâche ce que vous aviez de plus noble... ce que vous aviez de plus beau... et je me contorsionne sous la voûte éteinte qui abrita votre dernière étincelle... je suis si jeune mais ma mémoire est si vaste et si vieille... aussi vieille que les plus vieux os de ce monde... je suce en silence votre délicieuse moelle et je pense à vous...

Parfois, je rêve de lumière et de chaleur... d’un immense manteau lumineux où j’évolue gracieusement... c’est ce que je serai bientôt... libre et aérien... m’élevant au-dessus du sol qui m’a vu naître... je rêve d’être libre et sans entrave... d’horizons sans limite... pour ça, il faut que je mange... encore et encore... et que j’emmagasine la matière de vos rêves, la fleur de vos entrailles... je vous connais par coeur... lécher la trace immortelle de la dernière larme qui a glissé sur votre joue... c’est salé et insondable, c’est doux et enivrant... c’est le plus divin des nectars...



...le souvenir est puissant mais je suis là... , un pieu de fer me traverse le corps... je ne peux crier... je ne peux crier... juste me contorsionner pour exprimer ma peine... j’ai été arraché à mes frères... ce n’est pas mon histoire qui se dévide devant moi... non... je ne reconnais rien... je suis lancé violemment dans un espace libre, ce manteau lumineux auquel j’ai tant rêvé... mais je n’y suis pas à ma place, je n’y suis pas prêt.. c’est trop tôt...beaucoup trop tôt...

Je glisse au sein d’une profondeur opaque... c’est humide et froid... c’est si humide.... je ne peux respirer tandis qu’un poids énorme m’entraîne vers le fond obscur... en perpétuel mouvement... je suis emporté jusqu’à ce que le crochet de fer qui me traverse de part en part interrompt cette course folle... je me contorsionne encore un peu... je commence à rêver du temps où j’étais sous la terre... douceur et noirceur... cela devient difficile de se rappeler ces moments à présent... si dur de rester éveillé dans ce milieu étranger et liquide... je ne bouge presque plus...qu’est-ce qui m’arrive ?

Comme dans un dernier rêve, j’entrevois confusément un mouvement vif et sombre qui s’approche rapidement... une forme ondulante et fluide qui découvre une profondeur noire et glauque... un trou béant m’enveloppe d’un seul coup... je ne comprends pas... je ne peux plus bouger...je suis....

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-01-28 14:37:11 

 WA 30 : participationDétails
Un ptit délire personnel, écrit en une heure, sans réelles qualités littéraires. Ca pourrait faire un album pour enfants. Vu qu'on est à la WA, je vous le soumets en l'état.


Les aventures de Guiboles : promenade


La nuit doit être tombée ; il est temps de se lever. Je m'étire soigneusement et j'agite mes longues pattes grêles pour activer l'hémolymphe. Je casserais bien une petite graine, moi. Aucune de mes alarmes n'a sonné durant mon roupillon. Je contrôle mes pièges quand même mais il n'y a pas trace de proie. Quelle déveine ! J'ai faim, moi ! Il n'y a vraiment pas beaucoup de Bzzz dans le coin... Allez, une petite promenade me distraira et j'en profiterai pour regarder s'il y a de meilleurs endroits où m'installer.

Je descends de chez moi en me laissant glisser le long d'un fil. Je longe le haut rocher blanc et lisse, qui glougloute et émet une odeur de chimique encore plus forte que d'habitude. Je contourne un Bousilleur, une de ces branches d'arbre morte avec un fouillis de paille au bout. Derrière, suspendue la tête en bas, habite Gambettes, une grosse femelle avec une patte en moins. J'attrape un de ses fils et je l'agite pour attirer son attention. Elle me lance un salut jovial :
- Salut Guiboles ! Ca gigote ?
- Salut, collègue ! Ca va pas mal mais j'ai les chélicères. Tu n'aurais pas un petit quelque chose à sucer ?
- Ne m'en parle pas... Cette semaine, je n'ai pris qu'un petit Zonzon même pas juteux.
- Je crois bien que je vais déménager.
- Tu dérailles ! C'est très dangereux ailleurs !
Elle en agite son abdomen de désapprobation. Je m'obstine :
- Peut-être bien mais j'ai trop faim. Allez salut, passe le bonjour à Trampoline.
Trampoline est un petit collègue qui adore sauter. Et il a de très beaux yeux. Sur ce, je m'en vais.

Je cavale un moment puis, je m'aplatis un peu pour passer sous la Séparation et à moi les grands espaces ! D'immenses objets se dressent à gauche et à droite; en face, le paysage se déroule à l'infini. Accrochée très haut, j'aperçois la lumière aveuglante d'un Faux soleil. Où aller ? Le sol a mauvaise réputation, je vais prendre le mur. Je suis tranquillement en train de galoper quand un déplacement d'air me fait sursauter. Une sorte de grondement résonne dans l'atmosphère :
- HIIIIIII !! HUNNNN SHALLBETTTT, KRAZZZLACHERRRY !!!

Un animal géant se tient devant moi, si colossal que je ne peux le voir en entier. Ce doit être un Deux-pieds. Oups, je crois que je suis repérée ! Je fonce en zigzaguant, tous mes sens en alerte. J'esquive de justesse l'écrasement d'un truc énorme sur le mur. Une cachette ! Super ! Je me glisse entre le mur et un gros objet. Il fait noir là derrière et le Deux-pieds semble avoir perdu ma trace. Coup de bol. Ces animaux sont vraiment incompréhensibles. L’un d’entre eux n’arrête pas de bousiller ma toile ! Il ne semble pas comprendre que je la referai à chaque fois. Celui-là avait plutôt l’air effrayé. Pas logique non plus, si on y pense. Il est bien plus gros que moi et il me mange quand il veut !

Je descends le long du mur et je passe sous le gros objet. Les amas de poussière ralentissent ma progression. Je déniche un truc pas très frais et je le grignote mais j'ai encore faim. Je continue ma visite quand soudain, je me tétanise. En face de moi se tient Touffe, un collègue pas commode du tout, avec des pattes épaisses et velues. Le mois dernier, il a dévoré Patounes, une copine à moi. On n’a retrouvé qu’un méta-tarse. Il fixe quatre de ses yeux sur moi et déclare :
- Salut à toi, petit être fragile.
- Euh... bonjour, m’sieur...
- Puis-je savoir ce que tu fais sur mon territoire ? Des tendances suicidaires, peut-être ?
- Euh... ben c'est à dire... que je me promenais. Mais je m'en vais ! En fait, je suis déjà partie. Pardon de vous avoir dérangé, m’sieur.
Et sans demander mon reste, je m'enfuis en vitesse. Touffe démarre derrière moi mais il est bien plus lourd. Mes grandes pattes moulinent à toute berzingue. Nous sortons à l’air libre. Le Deux-pieds est toujours là, et il tient un Bousilleur. Il nous voit et abat son engin. Le tout pour le tout, je passe en dessous. C'était moins une ! Juste derrière moi, j’entends un craquement dégoûtant : Touffe vient de se faire écrabouiller. Heureusement qu’il est lent à la détente, le collègue. Un peu plus et je lui servais de petit déjeuner. Dure journée, décidément. Je me planque sous un autre gros objet et j’y reste jusqu’à ce que le Deux-pieds m’oublie.

J’en ai assez vu pour l’intérieur, essayons l’extérieur. Lors de ma dernière expédition, j'ai repéré un mur bizarre. On pouvait voir à travers, comme s’il n’y avait rien, mais on ne pouvait pas passer. Aujourd'hui, mes pattes captent des odeurs de terre et de feuilles. Ce doit être ouvert. Je gambade jusque là-bas et j'escalade le rebord. C'est drôlement grand par ici... et il n'y a pas de cachettes... Avançons un peu pour voir. Plaf ! Un paquet d'eau me tombe dessus, m'écrasant à moitié. Toute étourdie, je décolle mes pattes du sol et je titube. Ploch ! Un autre paquet d'eau s'aplatit juste à côté. Puis encore un. Houla, elle avait raison, Gambettes, c'est risqué dehors! Surtout quand il pleut. Assez d’aventure pour aujourd’hui, je rentre à la maison. Je repasse le rebord, je cours sur le sol et je passe sous la Séparation familière. Pfffiou !! Mes pattes tremblent encore de frousse.

Je longe la falaise blanche et je remonte chez moi. Quel soulagement. Ce qu'on est bien dans sa toile ! Finies les expéditions. Je crois que je vais rester là tranquillement à attendre les Bzzz. Enfin, un bon moment... A moins que je n'aille explorer plus loin demain...

Est', qui adore les animaux.

PS : le premier qui devine les espèces de Guiboles, Trampoline et Touffe gagne une image d'araignée moche !

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-01-29 17:11:07 

 WA, exercice n°30, participationDétails
La Foi


Belle est partie se cacher sous le tracteur, en couinant comme un chiot. Je ressens d’ici la douleur qui brûle son flanc maigre, et qu’elle lèche lentement sans pouvoir la calmer. Le vieux maître la poursuit, le bâton levé. Il a encore trop bu de cette eau rouge qui sent mauvais et qui le met en rage sans raison. Germain a crié « Arrête ! » et il a coupé sa course en se mettant devant lui. Germain est juste. Il ne veut pas qu’on frappe Belle quand elle n’a rien fait, ni elle, ni d’ailleurs aucun de nous. Le vieil homme lève le bras, ses yeux sont rouges de folie. Il ne frappera pas Germain. Je ne veux pas qu’il le frappe. Je sais que d’un seul bond je peux l’atteindre. Pas un grondement ne sortira de ma gueule. Il n’y aura pas d’avertissement. C’est pour tuer que je saute.


Il m’a dit d’attendre là et je l’attends. La tête sur mes pattes, je l’attends. La cabane est silencieuse. Quelques oiseaux pépient au dehors. Un mulot est passé devant moi tout à l’heure, inquiet et hésitant, mais je n’y ai pas touché. Je n’ai pas faim. Il m’a dit qu’il allait revenir, et je le crois.


C’est grâce à Germain si je suis en vie. Belle avait caché sa portée dans la vieille remise, là où personne ne va jamais. Mais le vieux maître nous a trouvés. Il a tiré avec son fusil, et mes deux frères n’ont plus bougé. Alors Germain a couru et il m’a prise dans ses bras.
« Celui-là je le garde, il est à moi. »
Le vieux maître a crié, mais Germain s’est sauvé. Il m’a cachée quelque temps au fond de la grange, et tous les jours il venait me nourrir, me caresser et jouer avec moi. Il m’a appris « assis », « couché », « pas bouger », « viens ». Après, quand il m’a ramenée à la ferme, le vieux n’a rien dit. J’évite de me trouver sur son chemin. Il a le coup de pied facile. Plus d’une fois je l’ai vu frapper Belle juste parce qu’elle était près de lui ; Belle ne dit jamais rien. Elle me regarde de ses grands yeux très doux et elle pense « C’est le maître ». Mais moi chaque fois j’ai l’échine qui se hérisse et je me cache parce que Germain m’a dit « Non. Sage. » le jour où il m’a vue comme ça.


Germain m’a appris à rentrer les moutons du pâturage. Il m’emmène dans le tracteur. Je me couche près de lui et je ne bouge pas. Quand il part en voiture, il me fait monter dans le coffre. C’est petit et noir, mais après on va se promener, il y a beaucoup de gens et même des chiens, et plein d’odeurs nouvelles. J’aime bien. Les autres chiens sont en laisse, parfois ils grognent, quelques uns essaient de m’attaquer. Je sais que je dois rester près de Germain. Ca ne me gênerait pas de me battre, je n’ai pas peur. Je suis sûre que je peux les coucher tous. Mais Germain parle au maître, et les autres s’en vont. Après il me caresse la tête.
« Bon chien, Moune. Très bon chien. »
J’aime quand il dit ça. C’est meilleur que le sucre.
Quand on va se promener, Germain s’assied à une petite table dehors, et je me couche à ses pieds. Germain boit la même chose que le matin, mais là ça sent plus fort, et il me donne un sucre. Ca croque et puis ça fond, c’est bon et ça rend heureux.




Il m’a amené des croquettes et de l’eau. Puis il m’a fait sortir de la cabane et m’a laissée me dégourdir les pattes. Il faut que je l’attende encore. Ca n’a pas d’importance. Je sais qu’il va revenir.



J’ai sauté. Je l’ai renversé sous mon poids, mais ce n’est pas un combat de chiots. Il ne frappera pas Germain. Il ne frappera plus Belle, ni le vieux Tyson qui est toujours à la chaîne. Je n’ai jamais connu ça avant. L’envie de tuer. J’ai tué des mulots quand j’avais faim, mais à la chasse avec Germain, je ramène, je ne touche pas. Le sang des lièvres et des faisans, ça sent bon, mais c’est à Germain. Il me laisse toujours les têtes et les pattes. Il est juste.
Envie de tuer. Le vieux maître n’est pas comme Germain. Il ne parle pas, il hurle. Il ne caresse pas, il frappe. Germain esquive toujours, mais La Mère pleure. Comme Belle. J’ai vu le loup tuer des agneaux. J’ai vu le chat jouer avec des mulots e t les tuer petit à petit. Ce n’est pas la même chose. Il y a quelque chose en lui de plus noir, de plus dangereux que la mort. Il ne chasse pas, il ne joue pas. Il ne ressemble pas à Germain, ni aux autres hommes que je connais. Il y a quelque chose en lui qui ne parle pas. C’est comme la foudre qui tombe. Comme le feu. Ca ne veut rien dire. C’est l’eau rouge, peut-être. Germain en boit aussi, mais ça ne lui fait rien. Il ne sent pas mauvais. Germain boit aussi de l’eau claire. Et il ne crie pas.
C’est le quelque chose que j’ai voulu tuer. Parce que c’est dangereux.
C’était facile. J’ai planté mes crocs dans le cou, le sang a coulé. J’ai déjà chassé seule. Quand la prise est bonne, la proie ne se débat pas.
Germain a crié « Moune ! » , mais je n’avais pas fini. Je ne voulais pas qu’il le frappe. Il a crié encore mais je ne pouvais pas l’écouter. Il a tiré sur mon collier, il m’a poussée, il a essayé de m’ouvrir la gueule. Mais je n’avais pas fini.
Quand le sang s’est arrêté de battre, j’ai lâché. Je me suis assise. Je l’ai regardé. Il était pâle. Il a murmuré « Moune... » dans un soupir. Il a regardé vers la ferme. La Mère devait être encore occupée. Il a dit « Viens. Vite. » Et nous avons couru jusqu’ici.
Je sais qu’il va revenir.



Il veille sur moi, même quand il n’est pas là. De quoi aurais-je peur ? Avec lui je ne manque de rien. Il connaît toujours le bon sentier. Il trouve l’herbe douce pour me reposer, et l’eau paisible pour que je boive. Je peux marcher dans la plus sombre des vallées, je ne crains aucun mal, car il est avec moi. Et j’habiterai avec lui jusqu’à la fin de mes jours... Germain, la force qui me sauve, la main qui me soulève pour échapper à la mort. Ce qu’il dit est ma Loi, et sa Loi est juste. Je sais qu’il va revenir.



Il m’a apporté encore à manger. Il a posé le fusil près de la porte. On va aller chasser, tout à l’heure, j’en suis sûre. Je vais bien m’amuser.
J’ai fini de manger. Il est assis par terre, le dos contre la porte. Je viens poser ma tête sur son genou. Il me caresse. Je ferme les yeux. Je le sens triste, troublé, confus. J’ai toujours su lui rendre le sourire. Je m’assieds, je penche la tête sur le côté. Mais il ne rit pas. Il a les yeux mouillés. Il m’attire vers lui, serre ma tête contre son poitrail, me tient là.
« Oh Moune, Moune, qu’est-ce que tu as fait... »
Il se lève, prend le fusil. Je me lève, je le regarde, je remue la queue. Je le suivrai partout. Personne ne lui fera jamais de mal. Je suis son chien, son bon chien. Ma vie est à lui. Sa main tremble sur le fusil. Il pense des choses que je ne comprends pas, mais je suis en sécurité avec lui, je n’ai pas peur.
Il me regarde longtemps et je le regarde. Je n’ai besoin que de lui.
Puis tout à coup il jette le fusil à terre et s’accroupit pour me serrer dans ses bras. Il est vraiment étrange aujourd’hui. Il s’essuie les yeux.
« D’accord, Moune. On s’en va. »
Je monte dans le coffre de la voiture. Cette fois ça dure longtemps. Mais je suis avec lui.




Narwa Roquen
Narwa Roquen,ouaf ouaf!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-01-30 19:30:14 

 Ouf!!!!!!!Détails
Mais c'est que j'y ai cru, qu'il allait la tuer!! Ouhlala faut pas me faire des frayeurs pareilles! Pauvre chienne, pfiouuu, heureusement ça finit bien!!

Sinon, euh, pour les remarques objectives, je repasserai... ^^

Elemm', qui s'en remet doucement

Ce message a été lu 6207 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-01-30 20:23:36 

 Mignonnes!Détails
Trop mimi ces araignées :)

Une toute petite remarque technique, je trouve que le "Surtout quand il pleut." est de trop, si l'araignée savait ce qu'est la pluie elle ne serait pas surprise des paquets d'eau, et on comprend très bien, par les mots avant, qu'il s'agit de pluie. Enfin, c'est mon avis hein....
Sinon, le monde vu depuis les yeux d'une araignée est super, on s'y croierait. Je penserai peut-être à Guibole la prochaine fois que mes réflexes de peur primaire me donneront envie de noyer une araignée dans la baignoire...

Elemm', y a des bêtes qu'on aime, et y a des bêtes qu'on n'aime pas!

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-01-31 20:20:46 

 Commentaire Maedhros, exercice n°30Détails
Ca, pour être glauque... Il y a un petit côté Stephen King (« nous vous connaissons... ») qui me rappelle « Ca ».
Le passage sur la mémoire collective est très bon. Cela donne une dimension universelle à l’histoire, et en plus cela justifie le discours du personnage.
Je n’aurais jamais imaginé que ces vers-là ( petit frisson de dégoût) puissent devenir papillons, mais pourquoi pas...
La fin est logique, même si elle nous fait passer du glauque à l’horrible, ce qui n’est guère mieux...Je ne peux pas dire que ce texte soit poétique, encore que... tout dépend du point de vue... C’est original, en tout cas, très bien écrit, et le titre est parfait. Et je note que tu es resté collé à ton sujet, dans un format concis... Une nouvelle, quoi...
Le petit plus qui me plaît particulièrement, parce que pour moi c’est ce qui fait la différence, c’est que ce n’est pas une histoire « pour l’histoire » ; il y a une réflexion subtile sur la vie et la mort, ou plutôt devrais-je dire, sur la mort et la mort... Mais c’est bien joué.
Narwa Roquen,qui préfère quand même la vie

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-01 14:14:03 

 Le beau et la bête.Détails
Un clair obscur dans une campagne bucolique. Un drame se noue lentement, au rythme lent de cette vie rurale, pour retentir comme un coup de tonnerre. Avec des mots de tous les jours, où la technique se fait discrète (mais pourtant bien présente), tu dépeins la puissance du rapport affectif qui lie (qui unit ?) une chienne à son maître. Un lien affectif qui va remettre en question l’ordre des choses et qui les contraindra à fuir.

Sur la forme, la narration fait alterner les scènes dans un ordre non chronologique, mélangeant subtilement les passés plus ou moins proches et le présent. Je ne suis pas familier de la perception qu’ont les animaux du temps mais j’imagine que cela pourrait être ainsi qu’un chien se représente ce concept. Je me demande si ton premier paragraphe, celui qui marque la détermination de Moune, n’aurait pas été mieux placé s’il avait été inséré après celui qui commence par Germain... Peut-être... Du coup, tu aurais décrit une boucle parfaite puisque les deux moments présents auraient encadré les flash-back de la chienne. Mais bon, ce n’est qu’un avis. Tyson, Belle, Germain...ce sont les seuls noms que connaît la chienne, comme pour mieux démarquer son monde. Le reste, les autres, c’est indéfini, bien vu. J’ai trouvé aussi que le récit s’articulait en paragraphes cohérents qui permettent au récit d’avoir une respiration intéressante. Le style est toujours très bon, la narration à la 1ère personne du « chiengulier » sonne très juste, avec une concision qui illustre bien la différence de perception de l’animal. Finalement, je dis que c’est une chienne mais ton récit hésite... au début, je voyais plutôt un chien, dans son comportement, dans sa capacité à se battre... puis les accords têtus m’ont obligé à revoir cette première idée....

Sur le fond, l’histoire est belle et cruelle car domestique. J’imagine très bien que les vrais paysans ont un rapport à l’animal sans doute très différent de celui des citadins qui l’affublent d’un affect redoutable et d’une dose d’anthropomorphisme non négligeable. Il y a dans ce dévouement quasi viscéral de la bête pour son maître, cette foi qui donne le titre au récit, une dimension étrange et inquiétante. En effet, au bout du bout, Germain choisira de s’enfuir... pour ne pas faire face à ses responsabilités. Par deux fois, il aura détourné le fusil. Sa passivité ne souligne-t-elle pas qu’il aurait eu des pulsions de parricide non avouées et que sa chienne aurait été l’instrument de sa vengeance, une arme par destination? Il lui faudrait consulter un bon psychanalyste non ?

En définitive, un vrai récit qui s’inscrit dans une veine tragique, au sens grec du terme : le destin et la fatalité. A titre perso, j’aurais flingué miséricordieusement la bête... je ne vois pas bien l’issue de leur cavale! Mais bon, je ne suis pas très représentatif !

M

Ce message a été lu 6011 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-01 15:35:23 

 Izanami Détails
Un papillon? Non, plutôt une mouche...


M

Ce message a été lu 6037 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-01 16:48:32 

 Logique...Détails
Quand je te disais qu'il y avait une certaine poésie... Mon conscient savait que ça aurait dû être des mouches; mais mon imaginaire, bercé par tes belles paroles, ne pouvait pas voir autre chose qu'un papillon!
Narwa Roquen,qui ne s'embarasse pas de la réalité...

Ce message a été lu 5965 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-01 17:00:02 

 DébutDétails
J'ai commencé par l'action ( interrompue pour ménager le suspense), parce que le chien est dans l'action. Après, quand il est obligé de ne rien faire, il rêvasse, les souvenirs affleurent... et il faut bien que le lecteur comprenne...
Il y a peut-être effectivement un certain désir parricide. Il y a aussi une certaine simplicité ( ce n'est pas péjoratif) - la vie, la mort, c'est comme ça.
Je ne sais pas si Germain fuit ses responsabilités. Moi je dirais qu'il les assume. Un être vivant le regarde, qui donnerait sa vie pour lui, qui dans sa logique animale lui a sauvé la vie, et qui ne bougera pas s'il tire. Il y a une force terrible dans le regard de cette chienne... Je ne sais pas ce que j'aurais fait à sa place. Je sais que Germain ne pouvait pas faire autrement.
Merci en tout cas pour tes commentaires attentionnés!
Narwa Roquen,qui aime les choses simples

Ce message a été lu 5994 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-01 17:20:36 

 Commentaire Estellanara, exercice n°30 Détails
Voici un voyage ludique au pays des arachnides et autres arthropodes. C’est bien enlevé, c’est drôle. J’aime bien la réflexion « il est bien plus gros que moi, il me mange quand il veut » - je ne suis pas sûre que les arachnophobes apprécient...
Juste une question : est-ce que les araignées ont des pieds ? Parce que si elles n’en ont pas, tes Deux Pieds devraient s’appeler des Deux Pattes, non ?
Après, bon, ça manque un peu d’intrigue, mais en une heure on ne peut pas tout faire. C’est déjà très bien d’avoir participé, et en plus dans les temps !
Narwa Roquen,qui comme toutes les sorcières aime bien les araignées ( et en plus ça mange les mouches)

Ce message a été lu 6065 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-01 17:22:09 

 Arachnofolies...Détails
C’est vrai que cette histoire pourrait être le support d’un livre d’images pour enfant ou pour la série « chérie, j’ai rétréci les gosses ! ». Il y a des qualificatifs sympas et imaginés (bousilleur, Bzzz, zonzon) et des onomatopées bien senties qui semblent tout droit sorties des meilleurs phylactères. Une mention spéciale pour l’onomatopée hystérique. Le mode et le ton sont alertes et joyeux. C’est une sorte de road-movie chez les arachnides. On voit que tu t’es amusée en imaginant d’un trait les péripéties de cette petite araignée.... La course poursuite du machin poilu et de Guiboles est marrante et bien décrite.

Tiens, elle appelle les humains les « deux pieds », « deux pattes », n’aurait pas été plus logique ? Comme je ne connaissais pas certains termes très techniques ( hémolymphe, chélicères), je me suis baladé sur wiki et ce faisant, même si je n’ai pas retrouvé les espèces d’araignées que tu as joyeusement baptisées, vu que ton héroïne est nocturne, elle ne pourrait pas rencontrer d’araignées sauteuses qui appartiennent à des espèces diurnes. Tu vois que j’ai bossé !

Maintenant, tu l’as effectivement dit, ça m’a tout l’air d’être une histoire « one shot », brute de décoffrage qui défile à la vitesse des huit pattes de Guiboles. En tous cas, c’était réjouissant !

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-01 17:30:08 

 Sans avoir lu...Détails
...son commentaire, je vois que j'ai eu la même que Narwa sur les 2-pattes!
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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-01 19:04:29 

 Hop !Détails
J'ai mis le mot pied pour désigner les pattes sur lesquelles on marche. L'humain a quatre pattes et deux pieds dans cette optique. Bon, ce n'est peut-être pas archi cohérent...
Mirci, contente si ça t'a fait sourire.
Si je trouve une autre heure, je joue à WA31 !

Est', qui pour une fois a fait une infidélité à la FDEER.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-01 19:11:04 

 Et re-hop !Détails
L'histoire, c'est que j'en avais marre d'écrire des trucs dépressifs, comme l'étaient mes deux derniers opus et comme le sera le prochain. Et puis, ça faisait longtemps que je regardais Guiboles faire sa gymnastique dans mes toilettes et elle me semblait toute désignée comme héroïne de nouvelle. Guiboles ne doit pas être vraiment nocturne mais elle est active le soir tard. Trampoline se balade le jour, effectivement. Hihihi, je me cultive avec tes nouvelles et toi avec les miennes ! Contente que ça t'aie plu, en tous cas !

Est', arachnophile.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-01 19:20:26 

 1 pointDétails
Et au fait, tu as un point pour la famille de Trampoline ! C'est bien une sauteuse. Je n'avais pas donné suffisamment d'indices pour trouver plus précisément l'espèce. Plus que deux.
Allez une petite photo pour affoler Elemm'

Trampoline

Est', arachnophile.

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Zogrot  Ecrire à Zogrot

2008-02-02 13:09:53 

 WA30: Première participation ^^Détails
Cycle de vie


Dans ma coque, je grandis, je mûris à l’abri de ce corps immense. La solitude ne m’atteint pas, je sens la chair palpitante derrière la membrane. Seul, je demeure et j’attends mon heure. Ma croissance se passe sans encombre.

Maintenant, je suis prêt, enfin formé. J’attends que la vie de mon hôte le quitte. Le sourd bourdonnement de ses fluides vitaux m’environne et me berce. J’attends.

Les battements s’accélèrent soudain puis cessent. Les derniers soubresauts de mon porteur me secouent violemment. Ce doit être sa fin. Tout se passe bien, parfaitement bien. Peut-être serai-je l’élu, celui à qui reviendra la lourde tâche de la survie, puis de la vie. Même seul je peux assurer la survivance de l’espèce ; rien ne doit m’en empêcher.
Mais le temps s’écoule et la libération tant attendue ne vient pas. Mon enveloppe de chair refroidit, plus que de raison. Il se passe quelque chose et je suis impuissant. La température baisse encore. Mes chairs ne tarderont plus à se glacer. La fin est proche et je l’attends avec résignation, elle sera longue et sans échappatoire. J’espère qu’un frère a réussi, que notre lignée ne s’éteint pas avec ma vie...

Soudain, la chaleur me sort de la torpeur. Je ne comprend pas, d’abord la glace puis l’étuve. Ne puis-je mourir tranquille puisque ma mission a échoué ? Mais si le sort ne peut se décider à ma fin, la chaleur s’en chargera. Je sens mon enveloppe se craqueler. Je souffre mais ne meurs toujours pas. Dois-je espérer ou me lamenter, je ne le sais. La température ne monte plus. Ma coque a tenu. Des vibrations bizarres m’entourent. Tout se passe si vite, des écrasements, la dislocation des chairs mortes qui m’entouraient. Je baigne maintenant dans un bain corrosif qui perce mon cocon. L’acide déferle sur moi mais je ne sens rien, ma peau est suffisamment solide, elle est faite pour ça. Je n’hésite ni ne réfléchis, j’abandonne mon ancienne prison, mon ancienne armure et sors mes crochets. Les brusques mouvements du fluide dans lequel je baigne me balancent dans tous les sens, mais je n’ai pas peur. Qu’est-il arrivé, je ne sais, mais enfin, je suis au bon endroit. Mon instinct ne peux me tromper. Le courant m’entraîne, me fait passer un goulet. A la première collision contre les murs qui m’entourent, je m’agrippe de toutes mes forces, mes crochets et mes ventouses. Je m’accroche à cette paroi chaude et flasque alors que des contractions tentent vainement de me déloger. Je tiens, je suis enfin à ma place. Maintenant, rien ne pourra plus me nuire. Et baignant dans les substances nutritives, je puis enfin me sustenter. Me nourrir, afin de grandir, de former mes anneaux remplis d’oeufs.

Je suis adulte, mes premiers anneaux qui se sont détachés ont du commencer à ensemencer la terre de mes rejetons embryonnaires. Là où les trouvera l’hôte premier, qui de ses muscles les abritera et permettra leur maturation. Je suis serein car le cycle est bouclé.


Zogrot.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-02 14:15:16 

 C'est du lourd, du bronze...Détails
Une histoire comme je les aime, allusivement saignante, délicieusement repoussante,...comme ce ténia qui se déroule dans l'instestin de son hôte.

Oyez, gentes dames et gentils damoiseaux, un lourd est de retour en Faeries, devant lequel je m'incline bien bas!

Comme pourrait dire le ver de l'histoire, je ne suis plus solitaire!

M

qui repasse en boucle "The suffocating silence" du dernier Redemption.

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shaana  Ecrire à shaana

2008-02-05 13:55:30 

 C'est beau ...Détails
Qu'ajouter de plus! Je viens de le lire et ouf! il ne l'a pas tuer.
Shaana ... toute émue

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-05 19:47:34 

 Commentaire Zogrot, exercice n° 30Détails
Sois le bienvenu pour ta première participation, qui ne manque pas de talent.
Voici un petit texte original et bien écrit, qui nous fait partager un voyage étrange et pourtant bien réel, dans les profondeurs du vivant.
On y retrouve la préoccupation universelle de la survie de l'espèce, et cette préscience tout à fait plausible de ce qui est normal ou pas. Les humains ont toujours tendance à se considérer comme la seule espèce vivante douée d'intelligence, et ce texte nous rappelle que d'autres organismes, que nous taxons volontiers d'inférieurs, possèdent pourtant leur forme particulière de savoir et d'intelligence , parfaitement adaptées à leur espèce dans le but de la perpétuer.
Deux petites choses: comment le héros sait-il que son hôte a un corps immense? Et comment sait-il ce qu'est une étuve?
A part ça, c'est très sympa! Continue!
Narwa Roquen, pas encore végétarienne...

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-02-05 20:39:58 

 Langue au chatDétails
Bah moi j'suis ptêt' pas maline mais j'ai pas trouvé de quel animal il s'agit. Une bestiole du genre visqueux et moche, certainement, avec des anneaux et des crochets... mais j'en sais pas plus! Lumière, s'il vous plait?
Sinon, très bien écrit, ambiance très bien posée, et donc tu auras compris que sur le plan technique des spécificités de l'animal, je ne peux me prononcer!!

Elemm', pas cultivée dans la section "bestioles gluantes" :p

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Zogrot  Ecrire à Zogrot

2008-02-06 09:05:26 

 Le chat n'en voudra pas...Détails
Bon, si tu es joueuse, j'en parle dans un des mes (rares) derniers post. Sinon, Maedhros donne la réponse dans sa critique. D'un autre coté, c'est une bestiole tellement peu recommandable(...) qu'il vaut mieux ptet pas savoir, arf.
Sinon, rien pour le style, l'orthographe etc?..
Après tout, c'est ma première "nouvelle" finie. Juste mon expérience de premier critique littéraire d'Esté a faire valoir. N'hésitez pas.

Zogrot, vert.

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-02-06 09:37:44 

 C'est bien beurk comme je le craignais! :pDétails
Je ne connaissais pas le mot ténia, mais j'aurais appris quelque chose aujourd'hui (tellement ragoûtant, à l'heure du p'tit dej'!!). Bravo à Maedhros pour ses jeux de mots dans son commentaire... la "solitude" d'ailleurs est évoquée dans ton texte dès le début, ça aurait dû m'aider!

Concernant l'orthographe, je n'ai relevé que deux petites choses: "Mon instinct ne peux me tromper." => ne peuT, et "Mes premiers anneaux ont du commencer" => ont dû (il me semble).

Le style me plait beaucoup, concis, précis, et les sonorités sont harmonieuses. Après, je ne suis pas une grande critique littéraire, je fonctionne surtout au feeling "J'aime"/"J'aime pas". Là, j'aime :) Je laisse donc les vrais écrivains donner leur avis! Et j'espère que tu continueras à jouer avec nous sur les prochains, sois le bienvenu dans la team WA!

Elemm', membre intérimaire de ladite team.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-06 17:58:54 

 La team WA...Détails
... elle a doit à un bonnet rouge ??

Est', qui aime les bonnets rouge.

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z653z  Ecrire à z653z

2008-02-11 16:12:14 

 responsabilitésDétails
En ne tuant pas la chienne, je pense qu'il assume (il en est responsable) le fait d'aimer un animal qui a tué un homme. Personnellement, j'aurais tué la chienne car elle aurait pu tuer quelqu'un de proche pour me "protéger"...

a+ :)

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Clémence  Ecrire à Clémence

2008-02-12 11:50:45 

 :)Détails
J'ai beaucoup aimé, vraiment. :) Je pense que oui, il assume ses responsabilités. et le fait qu'il s'agisse, comme tu le dis, d'un sujet qui traite de ces choses si simples, le rend d'autant plus touchant !

*clémence, qui s'embrouille, mais espère qu'on la comprenne ! *

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-20 14:02:13 

 Exercice 30 : Zogrot => CommentaireDétails
Zog d’amour, je me permets de te re-commenter. Certes, je t’ai déjà fait mes remarques mais je trouvais bizarre de ne pas mettre ma petite critique. Je trouve toujours qu’il eut fallu un meilleur titre mais je n’ai rien encore à te proposer. Les titres me posent problème bien souvent.
Je trouve curieuses les allusions à la solitude au début bien que j’en perçoive la raison. Mais le petit animal ne connaît sans doute pas le concept puisque n’ayant jamais vécu en groupe.
J’avais cru à un alien au départ et j’ai mis un moment à identifier un ver enkysté. J’aurais accentué le côté glauque en allongeant les descriptions internes. L’ambiance est là et le côté froid de l’animal, sans émotion, obsédé uniquement par la perpétuation de l’espèce est bien rendu.
Je trouve que c’est un très joli premier essai et j’espère qu’il sera suivi de nombreux autres.

Est', en pleine lecture

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-20 14:17:28 

 AmoralitéDétails
Mon prof de philosophie me taxait d'amoralité car je lui soutenais que la vie des autres animaux a la même valeur que la notre. Et qu'ayant à choisir entre la vie de mon chat et celle d'un parfait inconnu humain, je prendrais probablement mon chat. Mais enfin, qui sommes-nous pour nous arroger ainsi le droit de vie et de mort, une supériorité aussi arbitraire, artificielle !? En quoi valons-nous mieux que les chimpanzés, phoques, iguanes marins... ? Je pense que c'est un peu de ça qu'il est question ici.
Le désir parricide serait bien naturel ici. Le père est un ivrogne violent, qui tabasse et tue à tour de bras. Il faut bien l'empêcher de nuire. Si la chienne n'avait pas bondi, qu'est-ce qui dit que le père n'aurait pas fini par tuer un humain ? La mère à coups de tisonnier ? Qui sait ?
De plus, ce n'est pas de tuer le chien qui fera revenir le père. L'acte de la chienne est certes discutable mais son intention était pure. Bon, OK, l'enfer en est pavé de bonnes intentions...
Je ne pense pas non plus que Germian fuie ses responsabilités. Le chien est effectivement un prolongement de lui-même. Et étant donné les circonstances, il ne peut pas dire que le chien aie totalement mal agi. Aussi, il assume et s'en va. Il fera sa vie ailleurs, avec peut-être un cauchemar de plus mais avec une amie à ses côtés.
Ce texte fait réfléchir en tous cas !
Certes, il doit en voir des choses, Germain, dans le regard de sa chienne. Cela dit, il a du voir des choses terribles dans celui de sa mère. Dilemme.
Tu as opté pour le happy end et j'avoue ne pas en être fâchée. Mais le récit se serait tenu aussi avec l'autre option, la chienne mourante jetant à son maitre un dernier regard d'adoration.

Est', amorale et fière de l'être.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-20 14:21:10 

 Exercice 30 : Narwa => CommentaireDétails
« cette eau rouge qui sent mauvais » bien vu. L’adoration du chien pour son maître est parfaitement décrite. Tu te mets parfaitement dans la peau de ton personnage. Tout sonne vrai, particulièrement « J’aime quand il dit ça. C’est meilleur que le sucre.». Le flash back avec le gamin qui recueille le chien est bien amené.
« Je peux marcher dans la plus sombre des vallées, je ne crains aucun mal, car il est avec moi. » : joli !! Tu paraphrases habilement le psaume :

Sur des près d'herbe fraîche,
Il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre ;
...
Si je traverse les ravins de la mort,
Je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi...

et cela fait passer un message clair : le maître est Dieu pour son chien. Superbe idée.
« la main qui me soulève pour échapper à la mort » : j’aurais écrit la main qui me soulève pour me sauver de la mort, sans quoi il me semble que la phrase n’est pas correcte.
« Ma vie est à lui. » : aussi intenable soit-il, je pense que tu aurais pu faire durer le suspens.
Joli titre qui colle parfaitement à l’histoire. C’est bien de foi qu’il s’agit. Quoique choisisse le maître à la fin, je pense que le chien l’aurait accepté aveuglément car il est persuadé que c’est pour son bien.
C’est vraiment une belle histoire et très émouvante ! Pour un peu, ça me ferait aimer les chiens, tiens !

Est', en pleine lecture.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-20 18:29:15 

 Pourquoi pas...Détails
le semeur des anneaux!


M

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