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De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 1 juillet 2007 à 20:37:07
« Pourquoi suis-je tout seul dans le miroir ? »

Alors que je bande le moindre de mes muscles pour résister à l’étreinte inexorable de Lioncourt, son absence dans le reflet renvoyé par le miroir me plonge dans une dangereuse stupeur. Oui, oui... bien sûr...j’ai vu comme vous la scène burlesque dans le film inoubliable de Roman Polanski. J’ai ri comme vous devant la stupéfaction d’Alfred. Ce genre de cliché est gravé dans l’inconscient collectif. Donc j’ai affaire à un vampire. Et pas l’ombre d’un livre à fourrer dans cette gueule qui se rapproche inéluctablement de ma gorge. J’ai un sérieux problème sur les bras! Sa force est prodigieuse, la mienne est décuplée par une frénésie proche de l’amok. Certains diraient l’énergie du désespoir. Mais tous mes efforts seront au bout du compte risiblement vains. Un vampire est doté d’une force surhumaine, si j’en crois mes vieux souvenirs de lecture fantastique.

C’est alors qu’une lumière naît au coeur du miroir. Un vortex d’une blancheur insoutenable émerge du néant, parcouru d’éclairs irisés, inondant la petite pièce d’un halo spectral surnaturel. Cette lumière est animée d’une lente pulsation organique. Lioncourt parait tout aussi étonné que moi. Nos mouvements sont étrangement décomposés et saccadés sous cet éclairage stroboscopique. Il ne relâche pas son étreinte mais ne l’amplifie plus. Nous sommes deux lutteurs immobiles. Toutefois cette apparente immobilité n’est que le résultat de deux forces contraires de même intensité. Equilibre précaire. J’en profite pour mieux observer ce qui se produit. Le miroir n’est pas la source du phénomène. J’ai été trompé par une illusion d’optique. Le vortex a jailli du Hope qui vibre curieusement, une fine brume s’échappant de sa base. Il y a une tension qui se tord dans l’air surchargé d’une odeur lourde et agaçante. Aucun bruit, juste nos respirations haletantes. Si nulle parole n’est prononcée, nous savons tous deux que nous avons franchi une frontière interdite : il n’y aura pas de retour. De façon saugrenue, cela me rappelle le temps où je regardais ces vieux épisodes de la quatrième dimension sur l’écran noir et blanc de la TV familiale.

La tension dans le miroir prend forme humaine. Féminine. C’est une femme assise. Ses traits ont la délicatesse de l’orient mais dans ses yeux brille une froide colère. Ses cheveux sont longs et tressés sur ses épaules. Elle étend de part et d’autre ses bras couverts de bijoux célestes. Dans la main droite, elle tient un lotus blanc. Elle nous fixe intensément en souriant mais son sourire est glacial. Devant sa poitrine, elle dessine avec ses mains une figure complexe. Cet avertissement nous est destiné. Je ne sais ni pourquoi ni comment mais je comprends qu’elle vient de mettre en en mouvement la roue de la Loi. Et cela n’annonce rien de bon.

Alors, un vent glacé se déchaîne soudain, un tourbillon irrésistible nous enveloppe, essayant de s’emparer de nous. Je me cramponne tant bien que mal mais le vent se transforme en tornade ; Nous sommes happés par son cône qui disparaît dans le miroir. Pris dans la rotation infernale, j’ai la sensation d’être englouti hors du monde. J’aperçois fugitivement Lioncourt lui aussi emporté comme un fétu de paille dans le vortex. Les lois de notre physique sont abolies. Nous sommes aspirés vers le haut, au coeur des ténèbres, ascension vertigineuse. J’espère qu’un arc-en-ciel m’attend à l’autre bout. Mais je crains qu’il n’y ait aucun magicien pour m’aider, ni lion peureux, ni aucun autre compagnon. Je prie pour que l’apparition dans le miroir ne soit pas la sorcière de l’Ouest ! Je ne pense pas que je trouverai là-bas un endroit où je pourrai vivre sans problème. Les rugissements du vent ajoutent à la désorientation de mes sens. Lioncourt, de l’autre côté, reste placide, ses longs cheveux blonds fouettant son visage impassible. Il me contemple, un demi-sourire aux lèvres. Dans de telles circonstances, il conserve une grâce et une contenance exceptionnelles. Je peux lire dans ses yeux comme dans un livre :

« Tu es à moi....quoiqu’il arrive ! »

Brutalement, le silence succède au chaos. Le mouvement ascensionnel ralentit progressivement comme si nous avions atteint l’orbite de libération. J’éprouve une curieuse sensation de légèreté, similaire à un état d’apesanteur. Cela ne dure qu’un bref instant. La gravité reprend ses droits et j’amorce une glissade désordonnée vers le bas. J’ai toujours exécré les grands huit. Mais là, pas moyen d’y échapper : je tombe dans un puits sans fond !

Où vais-je atterrir ? Et dans quel état ?

M


  
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