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 Répondre à : WA - Participation exercice n°116 part II 
De : Maedhros  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=196\'>Maedhros</a>
Date : Mercredi 20 fevrier 2013 à 20:00:12
Hélas, il y aura 3 parties...
Mille pardons Narwa!
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"Vous ressentez les effets du Passage!" leur dit laconiquement le Phante quand ils se retrouvèrent autour du feu alors que la nuit était déjà bien avancée. "Le Passage est une sorte de route. Une route qui n'a pas été tracée pour les humains et qui n'a pas été construite par les humains. Je pourrais vous expliquer sa nature profonde mais cela serait au-delà de votre entendement. Sachez qu'elle nous mènera aux Confins car elle dotée de propriétés singulières. C'est une ligne parfaitement droite dans un monde sphérique!"

Vak interrompit son explication devant l'expression interloquée qui se peignit sur les visages des Fauconniers. Il sourit mais pas de leur ignorance.

"Les Confins ont été séparés du reste du monde quand les Artisans Célestes réprimèrent la révolte des Seigneurs E’Einvaes. Les Artisans les bannirent sur un territoire à jamais inaccessible aux hommes, les Confins. Pareillement, ils rendirent celui des hommes inhospitalier pour leurs serviteurs indociles. Plus encore, ils érigèrent une frontière infranchissable et semée de pièges. Mais mes ancêtres connaissaient nombre de secrets. N'avaient-ils pas façonné ce monde sous la houlette des Artisans? Le Passage en est un. C'est une route qui n'existe nulle part et qui pourtant est partout. Elle relie les Confins à tout point de votre monde, aussi éloigné soit-il. Nous y sommes engagés depuis avant-hier mais ses manifestations se renforcent progressivement. Vos sens seront souvent désorientés car sur cette voie, il n'y a pas que les distances qui sont différentes. Nous atteindrons la Frontière demain!"

"Mais je n'ai vu aucune borne, aucun jalon qui matérialiserait cette... ce Passage!" protesta Acturius.

"Vos yeux traduisent la portion de la réalité à laquelle ils ont accès, lui répondit Vak. Mais en fait, ils vous rendent aveugles à tout ce qui est en dehors des limites étroites de leur pauvre sensibilité. Ma perception est bien plus large bien que je sois aveugle, selon votre conception des choses. Si vous pouviez réellement voir le Passage, il vous apparaîtrait comme un extraordinaire flux lumineux dans lequel nous sommes également des éléments de lumière. Mais cela aussi vous dépasse!"

"Pourtant, s'exclama Lugnimius, je suis parti chasser ce matin et je me suis écarté du groupe de plusieurs centaines de pas au moins! Pourtant je n'ai pas été distancé et je vous ai rejoint sans difficulté! Comment suis-je revenu sur la... route? "

"N'essaie pas de saisir sa véritable nature, mon ami! Il y a des forces à l'oeuvre qui excèdent ta compréhension! Le Passage n'existe que pour autant que je le veuille. J'en suis en quelque sorte son principe actif. Tant que tu appartiendras à ma K'Elliah... ma sphère d'attraction en quelque sorte, tu marcheras aussi dans le Passage même à des milliers de pas de moi. Mon temps sera ton temps!"

"Pouvons-nous y rencontrer d'autres...heu...voyageurs?" demanda Tomas presque négligemment, en vérifiant la tension des cordes de sa lyre.

"Non, lui répondit Vak, nous n'y rencontrerons personne! Comme je l'ai dit, c'est le Passager qui crée son propre Passage!"

"Cela doit être fort pratique pour se déplacer rapidement autour du monde!" rétorqua Acturius.

"Ce n'est pas aussi simple, le détrompa Vak. Nous pouvons certes ouvrir autant de routes qu'on le désire mais elles doivent toutes sans exception, naître ou finir dans les Confins. Il n'existe aucune route dont les deux extrémités seraient situées hors des Confins."

Hangus soupira lugubrement, se massant les tempes vigoureusement :

'Tomas, mon pauvre cerveau va exploser! S'il te plaît, joue cet air qui me rappelle tant les montagnes de notre enfance et leurs forêts odorantes! Joue Tomas!"

Les autres firent silence et s'installèrent plus confortablement. Dans l'air vespéral s'élevèrent bientôt les premiers accords de la ballade réclamée par Hangus qui, cette fois, soupira d'aise. Au-dessus de leurs têtes, les étoiles se mirent soudain à tournoyer autour d'un point central mais nul ne le remarqua sinon Vak. Mais le Phante ne broncha pas. Il nota simplement que les ombres noires qui se découpaient au-delà des flammes changeaient doucement de forme, à l'unisson du mouvement spiralé de la voûte étoilée. Le monde tout entier entra lui aussi dans cette lente révolution autour d'un axe centré sur le Phante.

A l'aube, Eric et Oric, les jumeaux, furent les premiers à se réveiller. Dans un premier temps, ils ne prêtèrent d'abord aucune attention à ce qui les entourait, tout occupés à effectuer les mille et une petites choses du lever. Autour d'eux, le brouillard matinal se dispersa peu à peu. Il révéla les arbres qui délimitaient la clairière tandis que, dans le foyer, les dernières braises refroidissaient rapidement.

Quand ils entendirent fuser les exclamations étonnées des jumeaux, leurs compagnons se redressèrent vivement, les armes à la main. Le Phante demeura impassible.

Les arbres avaient changé. Les frênes, les érables et les chênes avaient disparu, remplacés par d'autres essences plus austères, aux silhouettes fuselées et à la livrée argentée. Des arbres natifs de contrées hyperboréales. Et puis, derrière leurs cimes, les écrasant de toute sa hauteur, une formidable pyramide verrouillait l'horizon. Elle était d'une blancheur étincelante et son sommet, recouvert d'un parement doré, s'embrasait sous les premiers rayons d'un pâle soleil.

"La Sentinelle!" La voix de Vak s'éleva dans leurs dos.

Ils ne se retournèrent même pas, abasourdis par le spectacle qui s'étalait devant eux. Dans le ciel, à une très grande hauteur, des formes anguleuses planaient contre les flancs de la vertigineuse construction.

"Elle marque la Frontière, continua Vak. Ne vous méprenez pas! Ses racines plongent dans un gouffre où le temps et l'espace n'existent pas. Elle n'apparaît sur aucune carte et elle présente toujours la même face à ceux qui empruntent le Passage, d'où qu'ils viennent! Ce que vous ne pouvez confondre avec des aigles sont les Veilleurs des Cieux, des esprits élémentaires attachés au service de la Sentinelle. Ils en surveillent les abords. A partir de maintenant, le Passage devient extrêmement dangereux. Les Artisans ont placé la Sentinelle à l'orée de la Frontière pour défendre le point de jonction entre les Confins et le monde tel que vous le connaissez!"

"N'y a-t-il pas moyen de la contourner!" avança Lugnimius.

"Nous pourrions marcher mille ans que nous n'aurions pas fait un pas de plus d'un côté ou de l'autre! lui répondit Vak. Nous la verrions toujours devant nous, comme nous la voyons à présent, inchangée. N'imaginez pas la Frontière comme une ligne qui sépare deux territoires. C'est un point qui ne possède aucune dimension, ni largeur, ni longueur, ni épaisseur et pourtant toutes les routes passent en son milieu. Nous allons affronter la glace et le feu, les ténèbres et la lumière. De nombreux E'Einvaes dorment dans les berceaux de glace et maints Phantes demeurent prisonniers des reflets de lumière ou des ombres qui tapissent les profondeurs. Ils ne seront libérés qu'à la fin des temps quand les Artisans reviendront sur ce monde pour le façonner à nouveau!"

"Comment nous allons pouvoir survivre là où de bien plus puissants que nous ont failli? questionna Acturius, sceptique.

"Là est le paradoxe, dit Vak. Les humains ne peuvent percevoir la Frontière. Pour eux, elle n'existe pas. Si vous n'étiez pas en ma compagnie, vous fouleriez en cet instant une vaste banquise, froide et désertique, s'étendant à perte de vue. Si vous poursuiviez tout droit, si vous ne vous perdiez pas dans les glacis et les crevasses, si vous échappiez aux mille et un dangers que ce pays recèle, où le froid n'est pas le moindre, si vous ne dépérissiez pas faute de nourriture, alors vous atteindriez dans quelques mois le Grand Royaume de T'Hulé. Malheureusement pour vous, ses habitants vous embrocheraient sans autre forme de procès pour vous déguster à la mode locale! Mais jamais vous ne pourriez apercevoir, sinon peut-être dans le reflet d'un mirage, la Sentinelle. En revanche, les Artisans aiment par-dessus tout la symétrie et tout ce qu'ils érigent respecte cette propriété fondamentale. Si vous n'avez pas conscience de la Sentinelle, la Sentinelle ne peut vous détecter. Maintenant, il est temps de partir pour profiter des heures propices."

Ils levèrent le camp et emboitèrent le pas du Phante qui se dirigea droit vers la pyramide. Quand ils sortirent des bois, ses dimensions devinrent vraiment impressionnantes. Elle semblait boucher tout l'horizon.

"Tenez-vous sur vos gardes. A partir de ce point, nous pénétrons dans un territoire interdit. Le temps va se contracter de plus en plus rapidement au fur et à mesure que nous nous rapprocherons des Confins. Cela vous donnera l'impression de marcher au milieu d'une tempête. Il vous faudra rester tout près de moi car je devrai faire appel à toute ma puissance maintenir le Passage et mon pouvoir ne s'étendra pas bien loin autour de moi. Il y a aussi des créatures qui rôdent par ici, des créatures faites de chair et de sang comme vous. Elles ressemblent à de grands fantômes blancs, aux yeux rouge, aux griffes et aux crocs impitoyables! Elles vous sentiront et vous chasseront!"

Le Phante et les six hommes s'avancèrent hors du couvert de la forêt. Les effets du Passage s'amplifièrent alors sensiblement. L'atmosphère se densifia autour d'eux comme si l'air changeait d'état. Il leur opposait une résistance inattendue, freinant leurs mouvements en se collant à leurs vêtements. La fraîcheur revigorante des matinées précédentes céda la place à une froidure mordante qui s'insinuait dans leurs vêtements, les faisant frissonner. La pyramide envahissait leur champ de vision jusqu'à boucher tout l'horizon. Elle ne projetait cependant aucune ombre.

Il leur sembla soudain qu'ils étaient emportés à une vitesse grandissante, précipités vers les falaises ahurissantes qui gravissaient les cieux. Des vents tourbillonnants se levèrent en furie et la température chuta encore de plusieurs degrés. Leurs respirations devinrent difficiles et ils durent s'arc-bouter pour continuer de progresser contre les vents. Comme le Phante l'avait prédit, de violentes rafales de neige les engloutirent, marée blanche et lugubre où grondaient des échos menaçants. Le Phante étendit ses bras et d'une voix puissante, entonna une litanie dans une langue étrangère aux sonorités glissantes et sinueuses, comme dix mille reptiles sifflant sur tous les tons au fond d'une grotte. Les vents diaboliques desserrèrent leur étreinte. Ils se retrouvèrent dans l'oeil du cyclone. Tout autour s'enroulaient des vagues qui formaient une muraille tournoyante et mugissante, menaçant à chaque instant de les submerger. Au-dessus de leurs têtes, le cylindre de magie qui les protégeait, montait très haut, parfois coudé par les forces contraires.

Les six humains perdirent toute notion du temps, mobilisant toute leur volonté à ne pas être distancés par le Phante dont la voix semblait leur parvenir de très loin bien qu'il marchait juste devant eux. Leur monde avait disparu au-delà des murailles ondulantes derrière lesquelles hurlaient une multitude de cyclones.

"Attention!" cria soudain Acturius en se jetant devant Tomas, son épée brandie haut.

Une forme énorme, plus grande qu'un homme, plus haute que le Phante, fondit sur lui. C'était gigantesque. Dans les ténèbres blanches environnantes, on ne discernait que deux yeux rougeoyants, un museau sombre, une gueule ouverte sur des crocs démesurés et des griffes aussi longues que des couteaux. L'ours blanc dressé sur ses pattes postérieures attaqua Arcturius qui se protégea derrière son grand bouclier. La violence du choc lui fit perdre l'équilibre et il s'affala lourdement au sol. Lugnimius banda son arc et décocha une flèche qui s'enfonça dans le poitrail de l'animal. Sans paraître en rien gêné, le redoutable prédateur cherchait à atteindre le Protecteur en s'acharnant sur son bouclier. Oric et Tomas s'élancèrent à son secours, chacun de son côté. L'ours grogna, en sentant leurs lames entailler ses flancs. Furieux, il se retourna contre Tomas et d'un revers formidable, l'envoya bouler au loin. Puis il fit face à Oric qui soutint tant bien que mal la charge.

Lugnimius décocha deux nouvelles flèches. L'une se perdit derrière l'animal déchaîné et l'autre se ficha dans son encolure, mais sans plus d'effet que la précédente. L'ours se dressa à nouveau sur ses pattes postérieures et menaça Oric. Hangus ne pouvait s'approcher, son marteau étant moins efficace contre ce genre d'ennemi. Eric essaya de tirer en arrière Arcturius mais il glissa sur la neige verglacée. Oric trouva enfin l'ouverture. Entre les griffes du monstre qui se balançaient dangereusement devant son visage, il porta un violent coup d'estoc. Le sang gicla comme une fontaine quand la pointe de sa lame pénétra profondément dans le ventre découvert de l'animal. L'ours secoua sa lourde tête, incrédule, et retomba sur ses pattes. Il haletait, sentant ses forces l'abandonner. Les autres guerriers profitèrent de cet instant pour parachever leur victoire. Une flèche se planta dans la gorge de l'ours tandis que les épées d'Eric et d'Oric trouvaient ensemble le chemin de son coeur. L'animal s'abattit de tout son long et ne bougea plus. Acturius se releva indemne mais Tomas ne revint pas.

Ils le retrouvèrent étendu sans connaissance, la tête baignant dans une mare de sang. Sa respiration était lente et difficile. En retombant après son vol plané, il avait heurté malencontreusement une grosse pierre. Une profonde plaie béait à l'arrière de son crâne. Le Phante, qui s'était tenu à l'écart du combat, s'approcha de lui. Le cône de tranquillité qui maintenait le blizzard tourbillonnant à l'écart s'évanouit dès qu'il cessa de réciter son mantra. Les bourrasques de neige les enveloppèrent aussitôt et leurs essaims de flocons les fouettèrent cruellement, étrangement compacts. Ils se pelotonnèrent les uns les autres tout autour du blessé afin de le protéger tant bien que mal des éléments déchaînés.

Vak examina la blessure. Il parut soucieux. Il la nettoya soigneusement avec un chiffon propre qu'il tira de sa besace. il appliqua ensuite un onguent odorant versé d'une petite fiole qu'il portait à la ceinture. Il termina ses soins en confectionnant un pansement de fortune qu'il maintint en place sur la plaie à l'aide d'une bande de tissu. Il posa enfin une main sur le front de Tomas et murmura tout bas une courte prière. Tomas gémit à plusieurs reprises mais n'ouvrit pas les yeux. Vak s'adressa ses compagnons :

"Votre ami est très mal en point. Sa vie ne dépend plus que des Dieux à présent. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir mais je crains que sa blessure soit très sérieuse. Il vaut mieux qu'il reste ainsi. La torpeur lui évitera de trop souffrir! Mais il faut que nous avancions. Nous ne pouvons rester trop longtemps au même endroit sinon les forces frontalières vont prendre le dessus et le Passage va se refermer, nous laissant en dehors, à la merci du chaos. Nous sommes en effet trop loin à la fois de votre monde et du mien. Si le Passage disparaît maintenant, nous serions disloqués en un instant puisque nous nous tenons sur la frontière et elle n'a aucune dimension. Nous ne pouvons fabriquer un brancard aussi il faudra que vous vous relayiez pour transporter votre ami. Sans mon aide. Je dois maintenir la cohésion du Passage et celle de ma K'Elliah. Sans cette dernière, vous ne résisteriez pas longtemps à la pression entropique qui s'exerce en ces lieux. Allons, il n'est que temps!"

Arcturius et Hangus placèrent Tomas, toujours inconscient, dans le berceau formé par leurs bras. Lugnimius avançait à leur côté tandis que les jumeaux fermaient la marche, l'épée au clair, attentif au moindre mouvement. Vak reprit son incantation et le cône se reforma, les isolant du chaos extérieur.

Ils progressèrent lentement derrière le Phante qui ouvrait la route, les bras levés et une flamme chatoyante brillant au-dessus de sa tête. Le monde entier avait rétréci pour se limiter à la bulle dans laquelle ils se trouvaient et qui s'enfonçait dans une grisaille brumeuse. De pâles lumières fulguraient autour d'eux. Elles ricochaient quelques fois contre les parois immatérielles où elles explosaient en multiples couleurs. Devant eux, une immense arche barrait la route. Deux statues monumentales en gardaient l'ouverture. Elles étaient fondamentalement étrangères et pourtant indiciblement familières comme si un lien mystérieux les rattachait aux hommes stupéfaits. Une antique sagesse et un pouvoir infini se peignaient sur leurs faces lisses et ovoïdes qui ne possédaient ni yeux, ni nez, ni bouche. Sans que Vak ne leur vienne en aide, ils comprirent qu'elles étaient la représentation stylisée et universelle des Artisans. Bientôt ils franchirent le portail gigantesque pour se retrouver au seuil d'une étroite passerelle qui enjambait le néant où elle se perdait, l'autre extrémité demeurant invisible. La sensation de vitesse s'était brusquement évanouie tout comme la tempête et la grisaille. Le Phante se retourna vers eux, pour la première fois moins souverain, moins hiératique.

"Nous allons franchir la Frontière et là-bas, de l'autre côté de ce pont, s'ouvrent les Confins. A partir de ce point, quoique je puisse faire, n'intervenez surtout pas. Je vais devoir affronter la lumière et le feu. Bien que ma nature hybride m'immunise quelque peu contre les artifices des Artisans, je devrai faire extrêmement attention. Suivez-moi à bonne distance, les démons enchaînés pourraient vous atteindre. Non pas physiquement mais psychiquement. Et je pourrais aussi vous blesser par inadvertance en voulant me défendre!"

Ils firent comme il leur avait conseillé et le laissèrent prendre un peu d'avance. Tomas demeurait inconscient et gémissait doucement.

Ils marchèrent ainsi durant un temps impossible à mesurer, sinon en nombre de pas effectués depuis qu'ils s'étaient engagés sur le pont. Soudain un vortex de lumière se focalisa sur la passerelle, à peu de distance du Phante. Il dériva vers lui en s'épaississant jusqu'à devenir un grand miroir vertical. Naissant dans ses profondeurs, d'innombrables formes indistinctes y évoluaient lentement. Le Phante s'était immobilisé, le miroir le dominant de toute sa taille.

Obéissant à un ordre inaudible, les spectres projetèrent des tentacules de lumière qui jaillirent du cadre. Ils fouettèrent l'air autour du Phante, essayant de le frapper. Celui-ci joignit ses mains sous le menton. Un halo opaque l'enveloppa complètement, estompant en un instant ses contours. Impuissantes, les lianes de feu s'écrasaient à moins d'un pouce de cette étrange carapace.

Puis des éclairs étincelants frappèrent le sol de tous côtés, arrachant des fragments du pavement qui recouvrait le pont. Ils progressaient vers le Phante qui ne bougea absolument pas. Les éclairs se multipliaient en crépitant. Ils découpaient des tranches de clarté fugitive où la silhouette du Phante se dessinait en ombre chinoise. Il effectua plusieurs mouvements rapides. Aux yeux des humains, il apparut étrangement statique, comme un pantin de bois manipulé par un marionnettiste. Les éclairs diminuèrent peu à peu en nombre et en intensité. Ils reculèrent, vaincus, puis s'éteignirent.

Le miroir ne rendit pas les armes. Une cascade de lumière se déversa à gros bouillons de son cadre, comme une fontaine d'or dont les flots éblouissants montèrent vers le Phante en une marée qui semblait irrésistible. Mais Vak traça une autre série de runes. Les vagues de lumière furent tout d'abord stoppées puis, lentement, elles furent repoussées, leurs rouleaux recouverts d'une écume d'argent.

Alors un long hurlement de frustration retentit et tout disparut dans un sinistre craquement.

Les épaules du Phante s'affaissèrent légèrement. Il fit signe autres humains qu'il allait bien et qu'ils pouvaient le rejoindre. Ils virent sur son visage les stigmates d'une immense fatigue.

"C'est terminé. La Frontière est derrière nous maintenant. Dans peu de temps, nous foulerons les Confins. Les E'Einvaes sont maîtres dans nombre de domaines. Ils examineront Tomas. Peut-être pourront-ils le soigner! Venez!"

M

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