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De : Narwa Roquen Date : Mercredi 11 novembre 2009 à 16:07:32 | ||
Chacun cherche Marie, et Marie cherche le salut... C’est l’histoire presque optimiste, sur fond de guerre mondiale, d’une lumière dans la nuit. A travers trois personnages ( ou quatre ?), le destin tisse sa toile parmi des heures sombres, comme si, là-haut, il y avait Quelqu’un. L’archange rêve de l’Angélus. Logique. Lui n’a pas à s’adapter, il survole, et de toute façon il est en mission. La jeune fille a fui la guerre et prie en espérant rejoindre un jour le paradis sur terre, un horizon perdu miraculeusement recréé (ça, c’est de la Fiction !!). Tu nous décris sa vie de bête traquée (un thème qui t’est cher), et sa manière à elle de garder l’espoir, en priant. A-t-elle vraiment changé de vie, de la guerre dans son pays à la clandestinité au pied de la frontière montagneuse ? Est-ce que prier pour sa survie est une forme d’adaptation au désespoir ? Ma consigne, un peu à l’étroit, se tortille pour essayer de se glisser entre tes lignes... Et puis il y a le sage, qui tel un roi mage a suivi l’Appel d’un fleuve sacré, confirmé un jour par une étoile mystérieuse. Il est le seul à avoir choisi son destin. Il est celui par lequel le miracle arrive. Et je me suis cassée les dents sur le parachutiste, et ce n’est pas faute d’avoir lu et relu ce texte, avec Google à mes côtés... Lui voulait vraiment changer de vie, tenter sa chance, et il a tiré un mauvais numéro. Il ou elle ? Aucun participe passé ne vient à mon secours. Il y a cette « petite fille », à la fin du paragraphe, qui suggère « elle ». Mais qui est-ce ? Une vie précédente de l’Ange, qui va à l’assaut de la ville de Marie ? Un épisode mouvementé de la vie de la jeune fille (mais on ne voit pas le lien) ? Ou un autre personnage, qui ne fait que traverser l’histoire, une autre Marie qui ne sera pas sauvée, une Marie cinéphile qui a vu « Les révoltés du Bounty », et qui nous égare un peu plus avec ses souvenirs... La prière de Marie a été entendue, et tout va pouvoir recommencer. Peut-être. Ce texte est le fidèle reflet de ton propos, comme une nuit étoilée. Au milieu de la tristesse, de la violence, du désespoir, surgissent de petites étoiles brillantes. « Un immense suaire poussiéreux », « des îles artificielles de l’Antarctique », « quand il apprit les mots pour appeler les choses », « dispensables » : ça, je suis jalouse de ne pas l’avoir trouvé !, « des cônes de lumière comme des doigts blafards », « un rayon de lune, contrebandier du ciel », « deux immenses ailes..., avalanches jumelles de neige soyeuse ». Mention spéciale pour le paragraphe sur l’Inde, presque une histoire dans l’histoire. Et quant à Shangri-La... la trouvaille est bluffante... le Dalaï-Lama triomphant des chinois... A côté de ça, les voyages intergalactiques sont d’une banalité... Quelques bricoles : - un champ en jachères : sans s - il n’a pas courbé la tête, ... attentifs... : sans s - « arrachant par son extraordinaire destin, la pitié d’un ciel fermé » : la virgule unique me gêne ; j’aurais dit soit : « arrachant, ....destin, », soit pas de virgule du tout. Deux autres passages semblables : « il récita encore et encore, les stances du Rig Veda », « elles lui hurlent en mauvais anglais, l’ordre » - à leurs côtés, sous leur férule : j’aurais harmonisé en « à leur côté, sous leur férule » - sur le point de s’endormir, oublier..., elle entend : d’oublier ? - elle ne sait plus très bien où elle est, où aller : ça ne sonne pas bien. - « Une étoile, tel un diamant de la plus belle eau » : le problème c’est que tu répètes la même comparaison plus loin : « l’étoile solitaire, splendide diamant aux facettes... » - « Shangri-La, reconnue par aucun des nouveaux territoires » : c’est concis mais un peu bancal ; je crains qu’il ne te faille faire une phrase : qui n’est reconnue par aucun... mais qui possède un rayonnement ... Commenter un texte de Maedhros, c’est s’embarquer sur le Black Pearl... L’aventure est garantie... Il y a un peu de piraterie, d’ailleurs, dans le mélange mysticisme- anticipation – merveilleux, non pas au sens négatif, mais au sens de l’anticonformisme rebelle aux valeurs établies... Engagez-vous, rengagez-vous, qu’y disaient... Pour ma part, j’ai signé. Narwa Roquen,au port pour quelques jours, holà tavernier, du rhum pour tout l'équipage! Ce message a été lu 6689 fois | ||