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 Répondre à : WA-Exercice 17 - Prison 
De : Onirian  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=7\'>Onirian</a>
Page web : http://oneira.net
Date : Mardi 19 mai 2009 à 23:34:15
Ca me fait tout drole de publier un texte aussi court après le précédent qui m'avait d'ailleurs donné bien du mal, j'ai presque l'impression de tricher ;-p
Au moins la consigne est respectée, il ne se passe rien de rien (enfin si, le personnage principal ouvre les yeux pour les refermer ensuite, et aussi, il a un doigt qui bouge un peu vers la fin). Mais voyons le bon coté des choses, Narwa ne sera pas en retard ^_^

---

Vivante


Je m'éveille à la conscience, une fois de plus. Je garde les yeux fermés. Les ouvrir serait inutile, ma cellule est plongée dans une obscurité perpétuelle. Il n'en a pas toujours été ainsi, aux débuts de ma captivité des hommes venaient, ils me questionnaient, faisant appel à ma grande sagesse. J'ai vu leurs destins et à chaque question, je les orientais un peu plus vers le pire d'entre eux. C'était il y a tellement longtemps que je ne saurais dire s'il s'est écoulé depuis dix ou dix mille hivers.
C'est étrange de constater que les années ont rongés tous mes sentiments, un à un, tout ce qui faisait de moi un être sensible. J'ai d'abord lutté pour rester moi-même. Je me suis répétée mon nom des jours entiers, encore et encore, pour être sure de ne jamais l'oublier. Dans un accès de folie, je suis même allée jusqu'à me mutiler, pour le graver dans ma chair. Six cicatrices qui me sont encore douloureuses, six lettres que je relis à chaque réveil de ma conscience, six clefs qui enferment ma folie et ma raison.
Je ne sais même plus pourquoi je suis ici, ni comment j'en suis arrivée là. Cela m’a mis en rage à une époque. J'ai juré, crié et maudit les dieux et les hommes. Mais j'ai oublié toutes les raisons, tous les pourquoi et tous les comment. Il ne me reste plus que l'ombre du souvenir de la colère que j'avais éprouvé alors. La haine, elle, est restée longtemps, très longtemps, elle s’est accrochée à mon être avec l’énergie du désespoir, mais pourtant, même cette compagne fidèle a fini par s'éroder sous l’impitoyable caresse des années.
Qui suis-je ? Combien j'ai dû être cruelle pour que l'on m'inflige pareil châtiment...
Et toujours ce corps qui se refuse à mourir. Chaque éveil est un échec supplémentaire. Oui, au début j'ai lutté pour garder la raison, mais à présent je la fuis de toutes mes forces, car, implacable, elle me rappelle sans cesse ma condition ; prisonnière de la terre, faible, impuissante, avec pour seule perspective de vivre ainsi jusqu'à la fin des temps. Je n'ose croire au Salut, à l'instant où mon corps décharné mais immortel acceptera enfin d'exhaler son dernier souffle. Parfois, dans mes délires, je m'entends hurler que je suis déjà morte et que cette vie n'est qu'un enfer bâti pour mon seul tourment, pour broyer ma raison et taillader mon âme en lambeaux.
Même ce silence absolu est assourdissant. Ma folie m'offre parfois des réminiscences d'un passé où à défaut d'être libre, au moins je n'étais pas tout à fait seule. Parfois, je revois des hommes venir vers moi, implorer mon aide face au Grand Cataclysme. C'avait été important je crois. Je les ai maudis, j'ai prédis leur mort et j'en ai ris. Où alors ai-je rêvé ceci ? Je cauchemarde encore. Mon âme est malade, de cela au moins, je suis sure, mais si cette fièvre est incurable, elle n'en reste pas moins incapable de me plonger dans le sommeil éternel.
A chaque réveil, je me crois résignée, mais c'est toujours pareil. Toujours ce pitoyable, ce ridicule, ce fichu espoir revient me murmurer de sa voix perfide que rien n'arrive par hasard. N'est-ce pas le son d'un pas ? Peut-être y a-t-il de la lumière, vas-y ouvre les yeux ! Mais un autre démon, aussi mauvais que le premier, prend alors la parole : il n'y aura que les ténèbres, à jamais, tu es dans un état pire que la mort, tu vis enfermée, enchainée à la vie. J'ai vécu ce combat trop de fois, il continuera jusqu'à ce que je cède, d'échec en échec. Alors mes paupières, scellées par les années, tentent de s'ouvrir, elles peinent mais y parviennent pourtant, et des vagues d'obscurité me submergent. Noir sur noir, il n'y a rien. Rien à voir, rien à entendre, personne qui puisse saisir ma détresse, comprendre mon agonie et y mettre un terme. Je suis seule... à jamais.
Je referme les yeux. L'espoir est mort à nouveau, il me laissera en paix un moment. Je crois que c'est lui qui me réveille. Presque par habitude, mon doigt frémit, il est temps de me rendormir. Il caresse un instant chaque boursouflures de mon bras, créant une explosion d'images dans ma tête, libérant un peu du passé que j'y ai enfermé : du ciel, de l'herbe, des arbres, des animaux, des collines, le vol, la liberté. J'y plonge avec délectation essayant de m'y projeter tout entière, priant avec ferveur pour que cette chute soit la dernière, mais sachant déjà que ce ne sera pas le cas. Qu'importe ! Dans ce monde de lumière, je clame un nom qui terrifie les hommes et fait trembler les montagnes elles-mêmes. J'étais présente avant l'avènement de l'humanité, et serai encore là après sa fin, car je suis Tiamat l'Immortelle, Reine des Dragons et ce monde m'appartient.

---
Onirian, libre.

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