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Faeries / Concours : Fraternité -> Eltanïn -> Ne m'oublie pas
Narwa Roquen Ecrire à Narwa Roquen 
le 27-03-2008 à 17h55
Un ou deux?
Le travail de deuil est bien décrit, avec ses différentes phases : traumatisme, déni, repli sur soi, souvenirs, identification/intériorisation, et enfin acceptation. Les va et vient du héros entre ces différentes phases sonnent juste, de même que les réactions de l’entourage, gêne, pitié, puis agacement.
L’expression « le monde autour de lui qui réclame la vie » est bien trouvée.
Deux points peuvent prêter à discussion au niveau de la cohérence.
La première apparition du fantôme, alors que le héros n’a pas fini son deuil, lui fait peur. J’y aurais plutôt vu un réconfort, de pouvoir garder un lien même par delà la mort.
Ensuite l’électrochoc « tu n’es pas mort ». Se situant déjà après un certain travail (peut-être pas assez long, trois semaines c’est court, quand même, pour un deuil pareil), je pense, pour répondre à Elemmirë, qu’il peut déclencher un sursaut de vie. Cela aurait pu être autre chose : un beau paysage, une musique… Après une crise de larmes, indispensable, le jeune homme accepte de reprendre le cours de sa vie. Ce qui m’étonne un peu, c’est le langage agressif, qui pourrait aller jusqu’à l’affrontement physique. J’aurais plutôt vu un long regard très effrayant pour l’autre, parce qu’il contient la proximité de la mort et une bonne dose de haine (je te hais, toi, d’être vivant quand celui que j’aimais tant n’est plus), un regard tellement puissant que l’autre recule et s’excuse.
Mais bon, ce sont mes interprétations, et chaque opinion est respectable.
Ensuite, la fin.
C’est là qu’on rentre vraiment dans la problématique des jumeaux, qui rend cette perte probablement plus douloureuse que celle d’un parent ou d’un conjoint. As-tu lu « Les météores », de Michel Tournier ? Ce très grand écrivain y aborde le thème des jumeaux. Le jumeau est-il une moitié ou un double ? Pour être soi pleinement, faut-il tuer l’Autre ?
La fin dramatique que tu as choisie est tout à fait cohérente. Sur le plan littéraire elle est cependant un peu abrupte. Deux ou trois phrases en suivant seraient les bienvenues. Le lecteur, lui aussi, doit pouvoir faire son deuil !
Sur le plan technique, deux bricoles : une répétition (« il retrouve/se trouve »), et un mot inutile « le voisin direct ». « Direct » n’apporte rien.
Au total c’est un thème très intéressant qui est traité de manière juste et personnelle.
Voilà un auteur à suivre…