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Estellanara Ecrire à Estellanara 
le 02-01-2008 à 17h26
Des idées et une ambiance
L’introduction évoque les débuts de la psychanalyse alors qu’elle n’a été inventée par Sigmund Freud qu’après 1900. Le mot « psychose » lui-même date du 20e siècle. Attention aux anachronismes !
Le début de l’histoire pose une ambiance à la Lovecraft qui aiguise la curiosité.
Un pic n’est pas un édifice.
Le style est maladroit avec de nombreux problèmes de concordance des temps, par exemple dans le paragraphe qui commence par « Mes parents, que je n'avais vu depuis une vingtaine d'années ». Cela parasite la lecture. Je te suggère de te faire relire par une tierce personne avant publication. C’est ce que je fais, ça marche bien. Imparfait et passé simple sont presque systématiquement confondus, comme pour « J'attendais que le gros des passagers » au lieu de « J’attendis ». J’ai également relevé des répétitions. Tout cela gâche en partie ton histoire et m’a rendu la lecture franchement difficile. C’est dommage.
D'autant que le choix de mot n'est pas mauvais et que tu sembles avoir du vocabulaire.
L’angoisse du héros à a découverte de la lettre jure avec le fait qu’il reste de marbre à sa lecture. J’ai senti un effort manifeste pour mettre des métaphores mais certaines m'ont semblé franchement incongrues, par exemple « comme d'inutiles échasses de chair ».
Bonne idée de ne pas dire le nom du village, ça renforce le côté « on vous raconte une histoire vraie ». Pareil pour le nom de l’ami du héros.
On ne sait pas pourquoi le héros se rend dans son village natal. Est-ce pour faire des papiers ? Ce ne serait pas dans cet endroit isolé. Pour vider la maison ? Il viendrait autrement qu’en train. Pour leur rendre un dernier hommage peut-être ?
Je n’ai pas compris la scène de l’arbre mort. L’arbre est derrière le héros puisque celui-ci se retourne pour le voir. Pourtant, quand il prend peur, il bondit… en arrière et atterrit sur l’arbre. Curieux de se rapprocher ainsi de l’objet de sa peur.
L’idée de montrer les pensées du héros qui se déforment et évoluent vers la folie entre deux tirets est intéressante. Mais certains mots utilisés sont curieusement hors du contexte de la phrase.
Si F. a une aussi bizarre apparence, le héros aurait du le remarquer immédiatement, au lieu de se composer un sourire et de lui tendre la main, non ?
L’isolement du village, composante classique du film d’horreur, renforce l’atmosphère effrayante. Pareil pour son côté désert. L'ambiance stressante et le crescendo sont bien rendus.
Bien vu, le fait que le héros aie préféré oublier les sensations pénibles liées à la maison de son enfance.
L’idée de l’enfant qui a peur de marcher dans l’ombre des meubles est intéressante aussi.
Si la nuit est tombée pendant que le héros était à la source, a-t-il emmené un lampe pour retrouver son chemin dans la forêt ?
Les pensées déformées du héros entre tirets n’apparaissent plus, à ce stade du récit, dommage.
Tiens, un message gravé dans la pierre par l’enfant à destination de l’adulte. Intéressant.
Le paragraphe qui suit est extrêmement confus mais c’est peut-être intentionnel.
Les observations cliniques qui entrecoupent le récit sont bien vues aussi.
Si on voulait pousser à fond l’ambiance lovecraftienne, il faudrait je pense retirer les allusions bibliques et faire de la pierre un fléau infiniment plus ancien, présent depuis le début des temps. Qu’en penses-tu ? Ca collerait avec les glyphes très vieux gravés sur la source.
Je n’ai pas vraiment compris les paragraphes où le héros visite le cimetière et bascule dans la folie. Qui a préparé sa tombe ? Pourquoi les parents ne sont-ils pas enterrés alors que ça fait des semaines qu’ils sont morts ? N’y a-t-il que F. qui soit corrompu par la pierre ? Il y a de l’idée mais rien n’est vraiment exploité à fond. Tu aurais du, je pense, relier d’avantage les créatures de l’écurie, la source, F., les ombres dans la maison du héros…
La fin est très inattendue, voire même illogique. Comment le héros s’en est-il sorti ? Comment est-il retourné à la ville ? Cela manque d’une chute qui suggèrerait que le récit n’est pas simplement le fruit de l’imagination d’un fou mais la réalité horrible. Par exemple, le psy pourrait en rentrant croiser un truc en pierre noire et ressentir une drôle d’impression menaçante. Tu trouverais sûrement une idée bien meilleure mais tu vois ce que je veux dire ?
Après lecture de la nouvelle, je trouve qu’elle mériterait un meilleur titre, plus mystérieux.
En conclusion, je dirais qu’il y a pas mal de bonnes idées. Ce texte mériterait d’être corrigé et complété pour donner le meilleur de lui-même. N’hésite pas à réagir à ma critique ! Et bienvenue parmi nous !